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jeudi 3 juillet 2014

Pays-Bas, enfin la bonne?

Parmi les huit équipes encore en lice (si vous voulez connaître l'origine de cette expression, relisez Ivanhoe), quatre n'ont jamais remporté la Coupe du Monde, et parmi elles, seuls les Pays-Bas ont déjà atteint la finale. Après les sacres de la France en 1998 et de l'Espagne en 2010, il restent la seule nation majeure du football mondial à ne pas figurer au palmarès de la plus prestigieuse des compétitions. 

Les Pays-Bas ont remporté l'Euro 88 grâce à la génération Rijkaard-Gullit-Van Basten, joué et perdu trois finales mondiales en 1974, 1978 et 2010 et régulièrement atteint le dernier carré des grands tournois internationaux. Ses trois clubs les plus réputés (Ajax Amsterdam, PSV Eindhoven et Feyenoord Rotterdam) ont compilé onze trophées européens. Quelque part, le fait que les Oranje ne fasse pas partie du club des vainqueurs de Coupe du Monde constitue une forme d'injustice sportive. Question à cent mille balles: est-ce enfin la bonne année pour eux?


Depuis le début de la compétition, les signes positifs se multiplient pour l'équipe de Van Gaal. Ils ont attaqué le tournoi en collant une raclée historique aux champions d'Europe et du monde en titre, précipitant la chute de la maison d'Espagne. On sait à quel point l'entrée en matière est importante pour les fantasques Néerlandais: lors du dernier Euro, ils s'étaient inclinés d'entrée face au Danemark et avaient ensuite perdu leurs deux autres matches, retombant dans leurs querelles et travers individualistes. 

Ils ont fini tranquillement le premier tour, battant le solide Chili grâce à l'apport du banc. Enfin, ils ont sauvé leur peau contre le Mexique dans les dernières minutes, et abordent la suite des opérations dans la peau d'un survivant à qui semble-t-il, rien ne peut arriver. Gare à l'excès de confiance, mais la dynamique ne pourrait être meilleure.


Il faudra commencer par mettre un terme à la course folle du Costa Rica et jouer le quart sans penser qu'il est gagné d'avance, complexe de supériorité que Van Gaal se sera sans doute chargé de désamorcer. Les Pays-Bas retrouveraient ensuite le vainqueur d'Argentine-Belgique: rien d'insurmontable a priori, même s'il vaudrait sans doute mieux jouer l'Albiceleste que les voisins belges dans un derby qui mettrait le feu à la Flandre. 
 Et finalement, une quatrième finale et la bouteille à l'encre: tout ceci relève évidemment du football-fiction, mais les Oranje ne retrouveront pas des circonstances aussi favorables avant un bail. Ils se voient offrir une chance quasi-historique (ils l'ont gagnée plutôt, grâce à un parcours impeccable) de mettre une jolie étoile sur le maillot: à eux de ne pas la gâcher en se mettant une pression négative sur les épaules.

A coup sûr, Van Gaal ne peut pas s'appuyer sur deux équipes interchangeables, mais les matches précédents ont montré que le banc représentait un atout non négligeable dans la manche du sélectionneur: les deux entrants Fer et Depay (qui bien sûr ne sont que des hommes, vous la sentiez venir hein, alors pour vos courriers de protestation: La Pause Cigare – allée les Bleus – 15140 Salers) ont planté contre le Chili et Huntelaar a fait très mal à la défense mexicaine en huitièmes. 

Le souci majeur de Van Gaal probablement: la perméabilité de sa défense, qui a déjà encaissé quatre buts, soit davantage que les sept autres équipes présentes en quarts de finale. On se doutait que l'arrière-garde néerlandaise n'était pas la meilleure du monde, et cette relative fragilité est sans doute également inhérente au 3-5-2, dans lequel les deux latéraux participent beaucoup au jeu. Il faudra également composer avec l'absence de De Jong, semelleur en chef essentiel à l'équilibre de l'ensemble.


Ses partenaires et ses coéquipiers savent qu'ils possèdent une arme fatale en la personne de Robben, étincelant sous les cieux brésiliens. Le dragster du Bayern a démantibulé la défense espagnole et fait passer Sergio Ramos pour un Massey-Ferguson, remis le couvert contre l'Australie et obtenu un penalty aussi litigieux que décisif face au Mexique. Robben, c'est le joueur que tout le monde aime détester, aussi brillant qu'égoïste, aussi insaisissable qu'insupportable, aussi génial que truqueur. 

Mais le divin chauve se moque bien de ce qu'on peut penser de lui: il est en quête de revanche, quatre ans après son fameux face-à-face manqué avec Casillas en finale, et est sûrement plus convaincu que jamais que cette Coupe du Monde doit être la sienne. Il a déjà vaincu une partie de ses démons en offrant la Champions League au Bayern la saison dernière et lorgne désormais sur le titre suprême et le Ballon d'Or.

Puisque Robben attire toute la lumière sur lui, on finirait presque par oublier qu'il évolue aux côtés d'un des meilleurs attaquants de la planète, auteur de 46 pions en 88 sélections et qui reste sur 85 buts en 120 matches de Premier League. Les palmarès respectifs de Robben et Van Persie sont incomparables: le premier a gagné sept titres nationaux dans quatre championnats différents et une grande coupe d'Europe, tandis que le second a dû attendre 2013 pour enfin mettre la main sur un trophée majeur. Une victoire en Coupe du Monde serait une énorme cerise sur le gâteau pour l'un et une consécration pour l'autre. Les deux hommes ont le même âge (30 ans), semblent au sommet de leur art (six buts à eux deux sur ce Mondial, soit la moitié du total de l'équipe) et savent qu'ils portent les espoirs de tout un pays. Il ne leur reste que trois matches à gagner: trois petites marches à monter, et une montagne à gravir.






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