Sans parler des questions pertinentissimes soulevées par les grands médias nationaux, qui, loin d'eux cette idée, ne donnent jamais dans le sensationnalisme : Thiago Silva et David Luiz se remettront-ils de la Coupe du Monde ? Que se cache-t-il vraiment derrière l'étrange blessure d'Ibra ? Blanc a-t-il la carrure pour mener un tel groupe ? Cavani se sent-il bien à Paris ? Ma belle-sœur ferait-elle plus de bien à l'entre-jeu parisien que Cabaye ? Pourquoi les Qataris se refusent-ils à payer une glacière à Laurent Blanc ? Qu'ils soient ici remerciés pour la qualité globale des débats que attention les stations que ça vole très haut attention et pour la richesse de l'argumentation que attention nous on te met le doigt sur les problèmes et pas à côté nous attention.

Un grand nom ? Mais quand, miraculeusement, un technicien réputé arrive dans le championnat, il ne fait qu'attirer sur lui la méfiance, pour ne pas dire le mépris, sans même parfois avoir le temps de mettre en pratique ses idées, forcément révolutionnaires pour l'entraîneur de Ligue 1 moyen accroché à son 4-5-1 minable comme René Malevil à son comptoir. Si vous en doutez, souvenez-vous des papiers publiés après la défaite de l'OM contre Montpellier en août et des remises en cause de Bielsa après deux journées. Quelques semaines et huit victoires consécutives plus tard, les mêmes plumes acerbes criaient au génie. Un grand nom ? De la confiture pour les cochons dans ce pays.

C'est pourtant sans son joueur phare que le champion de France a refait son retard sur l'OM et obtenu son billet pour les huitièmes en CL. L'année dernière à la même époque, c'est organisé dans ce 4-3-3 désormais malmené que le PSG enchaînait les prestations collectives de haute volée et pratiquait l'un des meilleurs footballs du continent. Ce schéma fait partie de l'ADN collective de cette équipe, qui a grandi et obtenu des succès probants en respectant ce dispositif. Pourquoi vouloir à tout prix que Blanc fasse une croix dessus ? Au passage, pour un entraîneur pépère qui ne prend pas de risques, son coaching lors du match contre Lens, bien mal engagé, fut plutôt du genre osé.

Ses statistiques ne sont pas si mauvaises pour un type en panne de confiance et semble-t-il au bord de la dépression. Certes, Cavani n'évolue pas au niveau qui était le sien en Serie A, mais il n'est qu'une star parmi d'autres au sein d'une équipe qui ne joue pas exclusivement pour lui, et surtout, il fait preuve d'un état d'esprit irréprochable, multipliant les appels, allant à la baston dans les duels et ne laissant pas sa part au chien en ce qui concerne le boulot défensif. Quand Pastore se la joue dilettante et ne fait pas assez d'efforts à la récupération, on ne manque jamais de le souligner, mais quand Cavani fait une course de quarante mètres pour venir gratter un ballon, on insiste sur son manque de réalisme.

Matuidi avait besoin de souffler après le Mondial puis s'est blessé à la main, Verratti a souffert de quelques pépins et Thiago Motta, exceptionnellement épargné l'an passé, est à nouveau embêté par son mollet. Blanc a constamment été obligé de bricoler (un terme sans doute peu approprié vu l'effectif à sa disposition) et de trouver des solutions de rechange, d'autant que Thiago Silva a lui aussi mis longtemps à revenir et peine à enchaîner les matches à cause d'un corps qui ne lui laisse que peu de répit. Au Stade de France face à Lens, il fut ainsi contraint d'aligner une charnière centrale Thiago Motta-Camara.
Le lendemain du match en Lorraine,
L'Equipe évoquait un « leader précaire » et mettait en
avant le « manque de maîtrise » , une « force
collective encore contestable » et aussi des signes inquiétants
chez Ibrahimovic, apparemment peu concerné et maladroit. Comment
peut-on se permettre de mettre en cause l'implication et le niveau
d'un joueur comme Zlatan, qui avait en tout et pour tout vingt
minutes de jeu contre l'OM dans les jambes, et tirer des conclusions
aussi hâtives que douteuses ? On a bien vu contre l'Ajax
qu'Ibra, pathétique ombre de lui-même, avait totalement perdu son
football et qu'il ferait bien de songer sérieusement à la retraite.
Les essepères de la presse écrite ont aussi très finement observé que le retour de Zlatan avait mis de l'huile dans les rouages du jeu parisien. Vraiment ? Cela voudrait donc dire que la présence d'un des meilleurs joueurs du monde, techniquement exceptionnel et physiquement monstrueux, capable de marquer et de faire marquer, de faire le lien entre le milieu et l'attaque et de se muer en meneur de jeu par intermittences aurait un impact sur le rendement collectif de l'équipe ? Heureusement que les spécialistes prennent la peine de nous éclairer de leurs lumières, nous pauvres béotiens.
Les essepères de la presse écrite ont aussi très finement observé que le retour de Zlatan avait mis de l'huile dans les rouages du jeu parisien. Vraiment ? Cela voudrait donc dire que la présence d'un des meilleurs joueurs du monde, techniquement exceptionnel et physiquement monstrueux, capable de marquer et de faire marquer, de faire le lien entre le milieu et l'attaque et de se muer en meneur de jeu par intermittences aurait un impact sur le rendement collectif de l'équipe ? Heureusement que les spécialistes prennent la peine de nous éclairer de leurs lumières, nous pauvres béotiens.


Tout observateur un tantinet sensé y verrait un signe très encourageant: même quand les circonstances sont défavorables, même si le contenu technique laisse parfois à désirer, même si les joueurs semblent parfois laisser filer des matches qu'ils tiennent des deux mains, le PSG gagne et maintient le cap, ce qui témoigne d'une capacité à gérer les situations tendues et de la qualité du banc. Paradoxalement, il faut presque lire entre les lignes pour dénicher la trace d'un commentaire vaguement élogieux sur une équipe qui reste sur huit succès consécutifs toutes compétitions confondues.

Au cours de ce premier tiers de la saison, Blanc s'est sans doute arraché les cheveux à plusieurs reprises (ou a plutôt failli avaler sa touillette) mais a aussi pu se féliciter du niveau de certaines individualités régulièrement ciblées par les mauvaises plumes, suivez mon regard. On tend à perdre de vue que Javier Pastore fut la première grande recrue estampillée QSI, et son retour en grâce constitue une excellente nouvelle à tous les échelons du club.
On sait que ce PSG aux moyens colossaux suscite la jalousie, qu'on attend toujours monts et merveilles de lui et que le degré d'exigence est proportionnel aux capacités d'un effectif pléthorique. On sait que Paris ne joue pas dans la même cour que les autres en Ligue 1 et qu'il peut se permettre d'être moyen. On sait que Laurent Blanc n'aura jamais droit au même respect que Didier Deschamps et que beaucoup ne le trouvent pas à sa place. Il faudrait néanmoins arrêter de vouloir créer des problèmes et des fausses polémiques sur le mode "tempête dans un verre d'eau" (rappelons que le mot "crise" a été utilisé au sujet de l'équipe parisienne il y a quelques semaines) pour vendre des canards et faire gonfler l'audimat en province, dans la vraie France profonde du "vrai football" qui se méfie de la capitale et des capitaux étrangers. La vérité, que nous nous enorgueillons de détenir, est que tout le monde sait pertinemment que le PSG est au-dessus du lot sur la scène domestique, et qu'il faut bien chasser l'ennui à grands coups de titres racoleurs. Quoi qu'on en dise, il n'a disputé que deux véritables gros matches, contre le Barça et l'OM. Est-il nécessaire d'en rappeler les résultats?
ahahah on sent que ça avait besoin de sortir ! :)
RépondreSupprimerMonsieur Nasser A. aimerait vous parler au sujet de cet article
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