Une fois n'est pas coutume, comme dirait Balkany en piquant dans la caisse, LPC s'intéresse à l'un des débats qui agitent le monde du fouteballe depuis quelques semaines comme, il faut bien le dire, chaque année à cette période: à qui filer la fameuse baballe dorée? Dans le jargon journalistique, il s'agit d'un magnifique exemple de marronnier (n'est-ce pas Vincent?), qui fait tous les mois de décembre le bonheur des plumes sans inspiration qui ne savent plus quoi inventer pour attirer le chaland, qu'il passe ou ne passe pas (précisons au passage que le chaland qui ne passe pas ne saurait être désigné comme un "non-chaland", non ne me remerciez pas, tout le plaisir est pour moi).
Entre la dinde et le cassoulet, on a toujours droit à la sempiternelle question: qui c'est le plus fort entre Messi et Ronaldo hein Kara tu sais toi et entre l'hippopotame et l'éléphant tiens je mangerais bien des gencives de porc ça me rendrait hyper content? Sauf que cette année, ladies and gentlemen (pardon lady et gentlemen, on salue notre unique lectrice, à savoir ma mère, au passage), les deux habitués du podium sont accompagnés d'un gardien de but, et pas n'importe lequel en prime, ce qui rend la chose un tantinet plus intéressante, même si le meilleur joueur du monde reste évidemment Ibrahimovic.
Entre la dinde et le cassoulet, on a toujours droit à la sempiternelle question: qui c'est le plus fort entre Messi et Ronaldo hein Kara tu sais toi et entre l'hippopotame et l'éléphant tiens je mangerais bien des gencives de porc ça me rendrait hyper content? Sauf que cette année, ladies and gentlemen (pardon lady et gentlemen, on salue notre unique lectrice, à savoir ma mère, au passage), les deux habitués du podium sont accompagnés d'un gardien de but, et pas n'importe lequel en prime, ce qui rend la chose un tantinet plus intéressante, même si le meilleur joueur du monde reste évidemment Ibrahimovic.

Que le Ballon d'Or fasse
constamment l'objet de controverses montre à quel point il est
compliqué, voire aberrant, de valoriser une individualité dans un
sport collectif qui requiert tous les profils et toutes les
compétences. Cela prouve également qu'il reste un prix prestigieux
et convoité, sur lequel lorgnent même les joueurs les plus titrés
et qui s'est peu à peu fait une place dans la légende du jeu. Etre
sacré Ballon d'Or, ce n'est pas seulement être désigné comme le
meilleur joueur de la saison. C'est aussi rejoindre Di Stefano,
Cruyff, Platini, Ronaldo et consorts au panthéon, mon vieux Léon.

Il n'a pas pu
sauver le Portugal du désastre lors de la Coupe du Monde, retombant
dans ses travers individualistes et ses jérémiades. Le niveau
global de la sélection se situe à des années-lumière du sien,
mais cela ne justifie pas de ne pas se présenter en conférence de
presse après une défaite lorsque l'on porte le brassard de
capitaine. Le problème de Ronaldo, c'est qu'il cherche à tout prix
à attirer les projecteurs sur lui lorsque tout va bien, mais qu'il
fuit la lumière tel un Draculao de Madère lorsque les choses tournent au vilain. Et puis veut-on vraiment donner une
troisième balle en or à un joueur de ce calibre qui n'hésite pas à
s'adonner aux plus grotesques simulations comme à ses débuts avec
le Sporting et United ?
Lionel Messi, qui bat record sur record
au plus grand dam de son meilleur ennemi, continue à tutoyer la
stratosphère mais n'a rien gagné cette saison. Son début de
Mondial fut remarquable, et il tira souvent l'Argentine du guêpier,
avant de s'essouffler quelque peu, rattrapé par la fatigue et sa
solitude en attaque en raison des blessures d'Agüero et Di Maria et
de l'absence de Tevez. Le pays attendait de lui qu'il fasse une
Maradona 1986 (sans les mains) et la déception fut à la hauteur des
attentes engendrées par la première finale mondiale depuis 1990.
S'il avait gagné la Coupe du Monde, un cinquième Ballon d'Or lui
tendrait les bras, mais il serait malvenu de récompenser un
finaliste malheureux quand on s'est allègrement permis d'ignorer
Robben et Sneijder en 2010. Il n'en reste pas moins que Messi reste
un phénomène, un génie, un artiste, et qu'en termes de régularité
dans l'excellence, il n'a strictement rien à envier à Ronaldo.


Quand on peut compter sur un tel phénomène dans les cages, on joue forcément plus sereinement. Rolland Courbis a sans doute raison quand il affirme que le gardien est le joueur le plus important du onze, celui qu'il faut placer en premier sur la feuille de match, de par la spécificité de son poste et ses attributions particulières (non mais je vous en prie ça suffit maintenant on n'est pas chez Canteloup là hein). L'adage qui veut qu'aucun succès n'est possible sans du solide entre les poteaux contient sa part de vérité, et il serait intéressant de voir où en serait le PSG avec Apoula Edel, surnommé "Apoul aux œufs d'or" par son agent.
Si l'on envisage l'aspect tactique et l'importance d'un joueur dans l'évolution du jeu, c'est une nouvelle fois Neuer qui tient la corde. Le géant bondissant joue régulièrement les liberos bis, n'hésitant pas à s'aventurer loin de sa surface et à faire parler la qualité de sa relance et de son jeu au pied. Sa lecture du jeu, son sens de l'anticipation et sa maîtrise technique balle au pied sont tout simplement exceptionnels. Pour joueur de son gabarit (1,93m pour 93 kg tout de même), ses réflexes, sa gestuelle et sa coordination relèvent de l'improbable. On pourrait le croire pataud et lourd, mais il peut sortir à toute vitesse, se relever en un éclair pour effectuer un deuxième ou troisième arrêt, s'étendre à l'horizontale pour sortir un ballon de sa lucarne. Impressionnant et sérénissime, Neuer est un croisement entre un mutant et Herr Schmidt (monsieur tout le monde en allemand, on suit dans le fond merci), qui banalise l'impensable. Son corps évoque celui d' Ibrahimovic, de par sa combinaison puissance-élasticité-équilibre. Son visage rappelle davantage celui de mon charcutier, qui a une bonne tête de Ballon d'Or (et aussi une bonne tête de veau).
J'avais perdu le blog il y a de cela des mois, je retrouve le site ! Joie !
RépondreSupprimerTrès bon article, même si Neuer finira 3ème (jurisprudence Ribéry pour ne citer que le cas le plus récent)