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lundi 21 septembre 2015

Beric, et ça change tout?

Et si c'était enfin la bonne année pour les Verts? Après une forte période de turbulences et avoir flirté avec la relégation, l'ASSE a trouvé avec Galtier une forme de stabilité et de la continuité dans la performance. Cela fait trois saisons consécutives que le club termine dans les cinq premiers et on ne voit guère pourquoi il s'interdirait de songer à mieux. Alors que les pseudo-cadors du championnat pédalent allègrement dans la semoule en ce début d'exercice, à l'image d'un OM-OL où les deux Olympiques ont étalé leurs lacunes du moment (sans parler d'un Monaco à la rue défensivement), Saint-Etienne vient d'enchaîner un quatrième succès pour s'installer sans fanfare ni trompettes à la troisième place du classement.

 Autre motif d'optimisme: la nouvelle recrue slovène Robert Beric, transfuge du Rapid de Vienne, a déjà signé deux buts et une passe décisive en deux rencontres. Comme dirait Vincent Labrune avant de tenir des propos aussi incohérents que scandaleux, il convient de raison garder, mais c'est déjà presque autant que Ricky von Wolfsmachin en une saison complète.


Sous la houlette du très rigoureux Galtier, la solidité défensive est devenu la marque de fabrique et l'atout majeur de l'équipe. Celle-ci encaisse peu de buts et les Perrin, Ruffier, Pogba, Bayal, Clerc et Théophile-Catherine donnent à l'ensemble une assise d'une qualité probablement supérieure à celle à tous les autres pensionnaires de Ligue 1, mis à part le PSG, qui précisément n'est plus un club de Ligue 1. Mais les Verts, conscients de leur imperméabilité, se sont souvent contentés de gagner moche ces dernières saisons, suscitant à juste titre des critiques sur le manque d'ambition souvent criard de leur jeu.

Mettre un pion sur corner et fermer la boutique, cela peut fonctionner contre Toulouse ou Rennes (surtout contre Rennes), mais cela s'avère un poil trop restrictif pour faire autre chose que de la figuration en Ligue Europa et aller chercher le podium en championnat. Galtier et ses dirigeants ont eu le mérite de piger que pour passer un cap, il fallait enfin signer le buteur qui manquait à l'effectif, quitte à casser la tirelire, et modifier le système de jeu pour l'approvisionner comme il se doit.
 
 
Galtier songerait sérieusement à sacrifier son 4-3-3 costaud bâti autour d'un milieu travailleur et polyvalent au profit d'un 4-2-3-1 plus joueur et taillé sur mesure pour Beric. Ce serait une option tactique très judicieuse, qui permettrait de conserver un bloc compact au cœur du jeu tout en donnant un rôle prépondérant aux techniciens et aux joueurs de couloir. Entre Hamouma, Corgnet, Eysseric, Monnet-Paquet, Cohade et maintenant Bamba, l'entraîneur stpéhanois ne manque pas de solutions et peut compter sur un joli paquet de joueurs capables de faire la dernière ou l'avant-dernière passe. 

Avant l'arrivée de Beric, on avait le sentiment que l'effectif comptait de nombreux joueurs intéressants en attaque mais qu'il manquait simplement un tueur pour la mettre au fond. Si Galtier fait confiance au Slovène et estime avoir trouvé la perle rare, alors il doit construire son équipe autour d'elle (la perle rare, vous suivez?). Quand on casse le budget pour recruter un type censé faire une vraie différence (Beric est le transfert le plus coûteux de l'ASSE depuis Bergessio), on ne la joue pas petit bras derrière.


Grosso modo, on verrait bien la paire Clément-Lemoine à la récupération, une triplette Hamouma-Eysseric-Corgnet (ou Roux) et Beric en pointe. Ce n'est pas encore le Brésil 70 mais ça vous a quand même une certaine gueule. Et puis comme disait Jacques Villeret dans un sketch à propos de sa bécane: "C'est pas vraiment une Harley, c'est une 103 montée avec un guidon style Harley, mais pour la France ça suffit tu peux frimer avec ça'". On ignore si Galtier est fan de grosses cylindrées, mais il pourrait reprendre ces propos à son compte. 

Sur ce qu'il a laissé entrevoir, Beric est un vrai joueur de surface, capable de jouer dos au but, difficile à bouger et à l'aise dans le jeu aérien. En résumé, c'est Brandao, mais avec des pieds, une coupe en brosse et sans les coups de boule. Il faut donc construire autour de lui, le mettre en confiance et profiter de sa présence physique pour s'en servir comme point d'appui et libérer les espaces pour les joueurs qui gravitent autour de lui. Avec un brin d'audace, Saint-Etienne pourrait vraiment franchir un cap et, pourquoi pas, faire la nique au rival lyonnais. Il y a encore quelques semaines, personne n'aurait envisagé cette éventualité, mais cette fois les ingrédients semblent vraiment réunis. Charge maintenant au cuistot de lier la sauce et de régaler son monde.





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