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mardi 1 septembre 2015

Dortmund, outsider numéro un?

On se souvient à quel point la dernière saison du BVB fut pénible : entre un début de saison cauchemardesque qui vit le club flirter un trop long moment avec la zone de relégation, l'annonce du départ de Jürgen Klopp, les blessures de certains cadres et pour finir une défaite en finale de Coupe contre Wolfsburg, nouveau grand méchant loup de la Bundesliga, les habitués du Westfalenstadion (oui ben on s'en cogne du nouveau nom du stade hein, si vous voulez de la précision et de la rigueur il y a toujours « Luis attaque » sur RMC) ont eu plus d'une fois l'occasion de pleurer dans leur chope. 

Alors forcément, le début de saison des jaunards, qui occupent la première place du classement en compagnie du Bayern après trois journées, fait plaisir à voir, parce que le Borussia, c'est un club comme on en fait plus messieurs dames : un stade toujours plein, une ambiance de feu, des abonnements abordables et de la grosse moustache qui fait plaisir dans les tribunes. Il est encore trop tôt pout tirer des conclusions, diront les pragmatiques de service, groupe régulièrement animé par Jean-Michel Larqué et Didier Deschamps. Certes, mais le démarrage incite à l'optimisme et, comme disait Bud Spencer en dégommant du métèque à la chaîne poêle à frire en main, il ne faut pas bouder son plaisir.


Il est vrai que pour l'instant, le Borussia ne s'est frotté à aucun vrai cador, expédiant Gladbach, Ingolstadt et le Hertha Berlin avec beaucoup d'aisance et de tranquillité. Même Mönchengladbach, troisième du dernier exercice, a subi deux autres défaites et paru bien fragile en ce mois d'août. Il faudra donc attendre pour savoir ce que l'équipe a réellement dans le ventre et juger de la valeur de son secteur défensif, même si la forme actuelle d'Hummels est resplendissante (quel beau joueur celui-là quand son corps lui laisse un peu de répit). Le vrai motif de satisfaction pour Tuchel provient de la redoutable efficacité de son attaque, qui a déjà trouvé onze fois le chemin des filets en trois matches, sans oublier la dizaine de pions passée à l'ODD Grenland. 

La saison dernière, le BVB n'avait terminé que huitième attaque de Bundesliga avec 47 buts (soit une moyenne de 1,2 pion par match), total famélique pour une équipe aussi naturellement joueuse et tournée vers l'offensive. Les absences récurrentes de Reus et le plantage d'Immobile avaient pesé lourd dans la balance. En 270 minutes, elle a déjà dépassé le quart de ce score, et si l'équipe frise les deux buts par rencontre, elle s'approchera à coup sûr du podium.


Entre les joueurs offensifs, la complicité technique est évidente et la mécanique déjà bien huilée. Ce qui saute également aux yeux, c'est l'altruisme de chacun et le souci de faire la passe supplémentaire qui va mettre le partenaire dans les meilleures conditions. Ainsi, Reus, Mkhitaryan, Aubameyang et Kagawa comptent déjà tous les trois au moins un but et une passe décisive en championnat. Si le Japonais, ressuscité après un passage fantomatique à Arsenal, possède le profil du chef d'orchestre, les trois autres ne sont pas non plus en peine d'adresser un centre au cordeau (Reus, à l'instar de Bale, est un ailier-buteur) ou d'offrir un caviar en contre-attaque. 

L'équipe a retrouvé sa capacité à trouer l'adversaire sur des actions d'école à une touche et à profiter de la vitesse de ses attaquants pour jouer dans l'espace, et l'arrivée en prêt de Januzaj offre encore une option supplémentaire, alors que sept joueurs différents ont déjà marqué en championnat (le quatuor susnommé plus Hummels, Ginter et Ramos). Si l'on excepte évidemment celle du Bayern, rendue plus puissante encore par la signature de Douglas Costa, la force de frappe du Borussia n'a pas d'équivalent en Allemagne.


Le club bavarois reste l'épouvantail du championnat, et il paraît peu probable que quiconque puisse l'embêter jusqu'au bout. Mais le départ de Kevin de Bruyne, l'homme à tout bien faire de Wolfsburg, et le faux départ de Gladbach font sans doute de Dortmund le candidat le plus sérieux à la place de dauphin, d'autant que dans la Ruhr, le changement s'effectue dans la continuité. Le nouvel entraîneur du BVB, Thomas Tuchel (qui roule sûrement en Audi), a fait ses armes sur le banc de Mayence, comme Jürgen Klopp. Comme Klopp, il s'appuie sur un 4-3-3 avec Weigl-Gündogan-Kagawa derrière le trident d'attaque. Les joueurs disent avoir senti quelques changements (moins de pressing, plus de possession, plus de jeu sur les côtés) mais Tuchel n'a pas cherché à tout chambouler à son arrivée.

Un premier gros rendez-vous attend le Borussia, qui se déplacera à Leverkusen le 20 septembre prochain, pour le compte de la cinquième journée. S'il négocie bien ce premier test, tous les espoirs sont permis. Pour la première fois depuis la saison 2010-2011, l'équipe ne participera pas à la Champions League, et on doute que le FC Krasnodar et le PAOK Salonique soient particulièrement ravis de croiser sa route en Ligue Europa. Les bookmakers ont d'ailleurs fait des partenaires de Subotic leurs favoris pour la victoire finale dans la petite coupe d'Europe devant Naples, Monaco ou Schalke 04. Si les genoux d'Hummels tiennent le coup, ils ne devraient pas être loin du compte.


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