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dimanche 16 janvier 2011

Top 10: les éphémères

   Ils ont flambé le temps d'un grand tournoi international ou d'une paire de saisons avant de disparaître de la circulation et de retomber dans l'anonymat le plus complet. Parfois malgré eux, ils ont fait les gros titres de la presse et l'objet d'espoirs trop lourds à porter. Loués, célébrés, portés aux nues pour certains, ils ont tous connu un succès de courte durée et souvent traîné leur propre réussite ponctuelle comme un boulet. La Pause Cigare se penche sur les cas de dix gloires sans lendemain, figures tragi-comiques victimes de l'impitoyabilité du football de haut niveau et de son exigence de durée dans l'excellence.






Ibrahim Ba (France, milieu de terrain, né en 1973)
Arrivé en Gironde en 1996 en provenance du HAC, Ibou Ba signe une saison tonitruante sous le maillot bordelais, enchaînant les dribbles et les déboulés ravageurs sur son côté droit. Appelé chez les Bleus par Jacquet en janvier 1997, il plante un but somptueux contre le Portugal à Braga, ridiculisant Couto d'un grand pont. Au lieu de continuer tranquillement sa progression et d'assurer sa place dans les 23 pour le Mondial, le nouveau phénomène s'empresse de signer au Milan AC, cimetière de nombreux talents. Résultat: six saisons moisies passées à cirer le banc ponctuées de prêts peu concluants à Pérouse et Marseille. Bolton, Rizespoer et Djugardens suivront: un beau gâchis.



     Milan Baros (République Tchèque, attaquant, né en 1981)
A 23 ans, Milan Baros termine meilleur buteur de l'Euro 2004 avec cinq pions en autant de matches et laisse entrevoir le potentiel d'un futur grand attaquant. Liverpool se frotte les pognes de compter une telle perle dans ses rangs. En 2004-2005, le Tchèque ne passe même pas la barre des dix buts en championnat avec les Reds, qui le transfèrent à Aston Villa, où il se montre à nouveau fort décevant. S'ensuit un nouveau bide retentissant à Lyon, qui voulait encore croire à son potentiel. Régulier en sélection (38 buts en 78 capes), Baros n'a jamais réussi à s'imposer dans un club majeur et semble avoir trouvé avec Galatasaray une équipe à la mesure de ses possibilités.


     Angelos Charisteas (Grèce, attaquant, né en 1980)
ros de l'équipe grecque championne d'Europe 2004, bourreau des Français puis des Portugais, Charisteas n'avait marqué que quatre petits buts avec le Werder en 2003-2004. La saison suivante, il plafonne à cinq. Fort discret sous le maillot de l'Ajax de 2004 à 2007, buteur anecdotique à Nuremberg, le Grec n'a quasiment plus trouvé le chemin des filets depuis 2009 et s'est couvert de ridicule lors de son passage express à Arles-Avignon. A jamais l'homme d'un seul tournoi et d'un seul maillot, celui de la sélection héllène.



     Stan Collymore (Angleterre, attaquant, né en 1971)
Auteur de 23 buts avec Nottingham Forest lors de la saison 1994-95, Collymore déboule sur les bords de la Mersey, où il est censé former un fameux trio avec Fowler et McManaman. Entre 1995 et 1997, il plante plus de 25 buts en Premier League avec les Reds et contribue au redressement du club. Malgré ce rendement décent, Collymore rejoint les rangs de Villa pour 7 millions de livres, plus grosse somme jamais déboursée par le club. Comme prévu, l'éternel espoir se plante royalement (1 but en 20 matches en 98-99) et la suite de son parcours ne sera qu'une inéluctable déchéance: Leicester, Bradford et enfin le Real Ovideo, avec lequel il mettra à trente ans un terme à une carrière ratée dans les grandes largeurs.



     Philippe Fargeon (France, attaquant, né en 1964)
En 1986-87, l'ange blond se révèle aux yeux de la France en plantant 15 pions en 18 apparitions en marine et blanc, devenant l'un des principaux artisans du doublé coupe-championnat. Sélectionné chez les Bleus, il marque en amical contre la Suisse à Toulouse et signe une deuxième saison très consistante avec Bordeaux. Mais la progression fulgurante s'arrête net, à cause des choix plus qu'étranges du joueur, qui s'embourbe dans l'anonymat du Servette de Genève, puis à Toulon, et revient en Gironde l'année de la relégation administrative. Fidèle au club qui l'a fait connaître, Fargeon reste un an de plus pour aider Bordeaux à retrouver l'élite avant de conclure sa singulière trajectoire en D2 suisse au FC Chiasso: un nom qui ne s'invente pas.



     Iordan Letchkov (Bulgarie, milieu de terrain, né en 1967)
Alors sous contrat avec Hambourg, le dégarni du milieu fait une World Cup remarquable, marquant de la tête le but décisif contre l'Allemagne en quart de finale. Au sortir de l'Euro 96, il rejoint l'OM, dont il est censé devenir le dépositaire du jeu. Après quelques superbes prestations estivales qui ne seront qu'un feu de paille, le Bulgare décline et quitte la Provence en fin de saison, direction Istanbul et le Besiktas pour un nouvel échec. Rentré au pays, Letchkov termine sa carrière sous le maillot de Silven, sa ville natale, dont il est par la suite élu maire. Il occupe aujourd'hui la fonction de vice-président de la fédération bulgare.



     Camel Meriem (France, milieu de terrain, né en 1979)  
Dans la catégorie des idées de génie de Domenech, l'épisode Meriem mérite de figurer en bonne place. Quelques semaines après sa nomination, Raymond décide de filer le numéro 10 des Bleus à Camel Meriem, soudainement devenu génial et indispensable à vingt-cinq berges. Fatalement, le maillot se révèle bien trop lourd à porter pour cet honnête joueur de championnat, qui ne supporte pas la comparaison avec vous savez qui: trois sélections et puis s'en va. Miné par la critique, Meriem passe quatre saisons fantômatiques en Principauté, lieu de passage de bien des has been. Peu convaincant au point de se voir refuser un contrat par Grenoble début 2010, il finit la saison avec l'Aris Salonique avant de signer à Arles-Avignon, probablement le seul club de Ligue 1 désireux de s'attacher ses services. On se demande comment il va pouvoir rebondir en fin de saison.



     Florin Raducioiu (Roumanie, attaquant, né en 1970)
Auteur d'une superbe World Cup américaine, Raducioiu a passé l'essentiel de la saison 1993-94 sur le banc du Milan, victime de la concurrence féroce en attaque. Très convoité après la compétition, le Roumain surprend en signant à l'Espanyol Barcelone, et ne fera plus jamais rien de bon en club, devenant un journeyman aussi instable qu'inefficace: West Ham, Stuttgart, Brescia, Dinamo Bucarest, Monaco, Créteil (oui, Créteil). Si aucun des joueurs qui formaient la redoutable équipe roumaine du milieu des années 90 n'a réellement brillé en dehors de la sélection, Raducioiu décroche le pompon des espoirs déçus. Son excellent ration sous le maillot jaune (21 buts en 40 sélections) donne une idée des capacités inexploitées du bonhomme.



     Oleg Salenko (Russie/Ukraine, attaquant, né en 1969)
Auteur d'un retentissant quituplé face à une équipe du Cameroun aussi faible que démobilisée, Salenko termine meilleur buteur ex aequo de la World Cup en ne disputant que trois matches. Il n'avait jamais marqué avec la Russie avant le tournoi et ne marquera jamais plus après. Recruté par Valence, le Russe se monte très irrégulier et entame une longue descente vers l'oubli et l'anonymat: Rangers, Istanbulspor, Cordoba et, pour finir, Pogon Szczecin, en Plogne, où il décide d'arrêter les frais, notamment à cause de problèmes de poids. Si Schillaci est l'homme d'un seul tournoi, Salenko ne restera que comme celui d'un seul match: difficile d'avoir carrière plus courte.



     Salvatore Schillaci (Italie, attaquant, né en 1964)
Appelé en équipe nationale pour la première fois un mois avant le Mondiale, Toto Schillaci figure dans la liste de Sacchi et entame la compétition sur le banc. Entré en jeu contre l'Autriche, il s'offre un pion et une place de titulaire. En état de grâce, il plante cinq autres buts pour s'adjuger le titre de meilleur buteur du tournoi et celui, officieux, de héros national malheureux. Lors des deux saisons suivantes, il ne marque qu'une petite dizaine de buts avec la Juve et tente de se relancer à l'Inter. Plombé par les blessures, Schillaci s'enfuit au Japon, au Jubilo Iwata, à des milliers de kilomètres de d'une Italie chargée de trop pesants souvenirs. Il aura au moins fait rêver les tifosi quelques semaines.















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