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samedi 15 janvier 2011

Clarence Seedorf, le talisman

De tous les joueurs issus de l'exceptionnelle génération championne d'Europe en 1995 avec l'Ajax, qui se sont les uns après les autres éparpillés parmi les plus grands clubs européens, Clarence Seedorf est incontestablement celui qui a signé la plus belle carrière et a le mieux réussi son exportation. Alors qu'aucun de ses anciens camarades de jeu, à l'exception de Van der Sar, n'est jamais parvenu à gagner à nouveau la coupe aux grandes oreilles après leur départ d'Amsterdam, Seedorf a remis la main dessus à trois reprises (avec le Real Madrid en 1998 et le Milan AC en 2003 et 2007), devenant le seul et unique joueur à remporter le trophée tant convoité avec trois clubs différents.


Outre ce glorieux fait d'armes, il a également remporté au moins une fois tous les championnats nationaux auquel il a participé (l'Eredivisie en 1994 et 1995, la Liga en 1997 et la Serie A en 2004) pour se forger un des plus beaux palmarès du football international. Il ne lui manque, comme à tous ses anciens brillants partenaires toujours malheureux en équipe nationale, qu'un titre international pour couronner le tout. En quatorze ans et 87 sélections, il n'y a presque que sous le maillot orange que ce porte-bonheur n'a rien gagné.

Capable de jouer à tous les postes du milieu de terrain, il peut tout aussi bien évoluer en véritable meneur de jeu au soutien des attaquants que dans un rôle de relayeur classieux, voire, beaucoup plus rarement, rendre des services en tant que pur milieu défensif. Râblé, puissant et court sur pattes, Seedorf fait partie de ces joueurs au centre de gravité très bas à qui il est quasiment impossible de prendre la chique. Distributeur et régulateur hors pair, il est aussi à l'aise dans les échanges courts et en triangle que dans le jeu long, où sa qualité de passe et sa vista font merveille, ses transversales constituant un modèle du genre.

Inépuisable cavaleur à l'énorme volume de jeu au début de sa carrière, il a su rester indispensable malgré le passage des années, en servant plus de sa tête que de ses jambes et en faisant bénéficier ses partenaires de sa science du jeu, de sa justesse technique et de son immense expérience acquise au fil du temps. Si le rasta de l'Ajax a coupé ses dreadlocks pour se muer en capitaine de route, il n'en a pas pour autant perdu sa remarquable frappe de balle, qui lui a valu de marquer quelques pions tonitruants, à l'image de son missile des quarante mètres envoyé sous le maillot du Real en 1997.

Arrivé à dix-neuf ans à la Sampdoria, où il devient rapidement le petit protégé de Karembeu, Seedorf signe une saison suffisamment pleine pour attiser à nouveau la convoitise des grosses machines européennes et signe dans la foulée au Real, club plus conforme à son standing et à ses ambitions. Outre le Néerlandais, la maison blanche s'offre les services de quatre recrues majeures à l'été 1997 (Panucci, Roberto Carlos, Suker et Mijatovic), Karembeu rejoignant le groupe en décembre. Sous les ordres de Fabio Capello, qui fait de lui l'un des hommes de base de son système, Seedorf dispute tous les matches de championnat et remporte la Liga devant le Barça de Ronaldo, trouvant les filets adverses à six reprises.

Lorsque Jupp Heynckes s'installe sur le banc, il se voit accordé davantage de liberté dans le 4-3-3 très offensif mis en place par l'entraîneur allemand où il est chargé d'alimenter le trio d'attaque formé par Raul, Morientes et alternativement Suker ou Mijatovic. C'est dans cette configuration que le Real enlève la finale de C1 face à la Juve à Amsterdam en 1998 grâce à un but du Monténégrin. 

Après trois années mitigées sous le maillot de l'Inter, avec lequel il ne remporte aucun titre, Seedorf s'invente une deuxième carrière en rejoignant les rangs du rival milaniste en 2002. Entre 2003 et 2007, il dispute pas moins de trois nouvelles finales continentales avec les Rossoneri, dont deux victorieuses contre le vieux rival turinois et lors de la revanche contre Liverpool à Athènes. Aux côtés d'un Kaka diabolique et de l'excellent Pirlo, Seedorf se met particulièrement en évidence lors de la campagne 2006-2007, influant remarquablement sur le jeu de l'équipe et claquant deux pions importantissimes face au Bayern à Munich en quarts et contre Manchester à San Siro en demie-finale.

A bientôt trente-cinq piges, l'homme aux cinq finales et aux 150 matches européens est un des titulaires du Milan AC new look d'Allegri. Au printemps, lorsque les points vaudront plus cher et que se profileront les chocs entre mastodontes du vieux continent, les rouge et noir pourront compter sur Seedorf, jamais aussi bon que lorsque la pression et les enjeux augmentent. Question de remplir la vitrine à trophées, le bonhomme en connaît un rayon, et il faudrait être fou pour se passer de lui.




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