post-labels {display: none}

jeudi 13 janvier 2011

La Corogne-PSG 2001: Pandiani l'assassin

Le 7 mars 2001, le PSG affronte la Corogne sur une pelouse du Riazor où il est venu cinq ans auparavant décrocher son billet pour la finale de la Coupe des Coupes sur une frappe diabolique de Djorkaeff, sorti du banc. Cette fois, c'est dans le cadre de la deuxième phase de poules de la Champions League que les deux clubs se retrouvent pour un match décisif entre deux équipes en mauvaise posture. Battus par les Espagnols au Parc puis à Istanbul par Galatasaray, les Parisiens ne doivent leur survie qu'à deux résultats nuls arrachés à un Milan AC bien en-deçà de sa réputation.


Après leur victoire à Paris, les Galiciens ont eux enchaîné deux défaites, à domicile contre le Milan et en Turquie, avant de s'imposer contre Galatasaray à la maison. Si les hommes d'Irrureta peuvent éventuellement se contenter d'un nul en espérant ramener un point de San Siro lors de la dernière journée, la victoire est impérative pour ceux de Fernandez, dont le compteur reste bloqué à deux petits points après quatre rencontres. Il leur faut battre la Corogne puis Galatasaray à Paris pour espérer se qualifier.

Privé d'Anelka et Robert, ses deux principaux atouts offensifs, le PSG se présente dans un onze expérimental qui laisse craindre le pire. Seul en pointe devant un milieu renforcé où figurent néanmoins trois créateurs (Okocha, Benarbia et Arteta), Laurent Leroy se prépare à beaucoup cavaler dans le vide. La charnière centrale Dehu/Distin doit faire mieux qu'au match aller, où Paris en avait pris trois dans la musette en deuxième période.

L'équipe locale, comme le veut la tradition, s'appuie sur un fort contingent brésilien: les inusables Mauro Silva (33 ans, champion du monde en 1994) et Donato (39 ans) au milieu, deux joueurs à l'impressionnante densité physique, le buffle Emerson, et le châtoyant Djalminha, milieu offensif dribbleur capable d'accélérations ravageuses. Naybet, au club depuis 1996, tient la boutique derrière, tandis que le Néerlandais Roy Makaay, auteur de 22 buts en Liga la saison précédente, est chargé de faire peser une menace constante sur la défense adverse. Sur le papier et au vu du match aller, on ne donne vraiment pas cher des Parisiens, qui en toute logique devraient perdre leurs dernières illusions européennes.

Puisque c'est toujours quand on les attend le moins qu'ils signent leurs plus belles performances et qu'ils prennent un malin plaisir à prendre les pronostics à contre-pied, les Parisiens signent une première mi-temps quasi parfaite. Okocha, fantômatique depuis des mois, profite d'un ballon mal renvoyé par Molina pour ouvrir le score des vingt mètres, avant que l'improbable Leroy ne plante le but de sa vie (petit pont côté gauche, crochet extérieur, merveille de frappe enroulée dans la lunette opposée) pour doubler la mise. A la 57ème, idéalement servi par Algérino, l'ancien Cannois porte le score à 3-0 pour les visiteurs. Rideau, pense-t-on alors naïvement. Que nenni.

pandianiUne minute plus tard, Walter Pandiani, rentré en jeu à la 46ème, réduit le score de la tête. A la 60ème, nouveau coup de tronche victorieux de Tristan, sur corner cette fois. A 3-2, Fernandez commet l'erreur de sortir le trio Benarbia-Arteta-Okocha, remplacés respectivement par Rabesandratana, Luccin et Yanovski. Incapables de tenir le ballon, les Parisiens subissent de plein fouet les assauts adverses, et l'inéluctable se produit alors dans un stade en fusion. Laminés dans le domaine aérien, les visiteurs encaissent deux nouveaux buts de la tête signés de l'intenable Pandiani, à la 76ème et à la 84ème. La Corogne s'impose 4-3 après avoir été menée 3-0 à l'heure de jeu. 

S'il l'avait emporté ce jour-là, le PSG se serait au final qualifié pour les quarts de finale avec huit points, grâce à sa victoire contre Galatasaray combiné au nul entre le Depor et le Milan lors de la dernière journée. Mais au lieu d"écrire une des plus belles pages de sa riche histoire européenne, le PSG essuya ce soir-là une de ces humiliantes défaites dont il a le secret et qui ont contribué à en faire l'objet de toutes les railleries imaginables.

Pandiani, le héros du jour, fit les beaux jours du Depor jusqu'en 2005, signant 27 buts en Liga entre 2002 et 2004. A 34 berges, il a une nouvelle fois passé la barre des dix pions avec l'Osasuna en 2008-2009, après un passage très discret à Birmingham City. Laurent Leroy, auteur d'une prestation aussi remarquable qu'inattendue, est resté au club jusqu'en 2003, avant de collectionner les clubs et les aventures sans lendemain: Troyes, Neuchâtel Xamax, Cannes, Bordeaux, Créteil, Levski Sofia, Shanghai Shenhua. Originaire du Pas-de-Calais mais formé à Cannes, il évolue aujourd'hui au RC Grasse, en CFA2.

7 mars 2001, Estadio Riazor, La Corogne: La Corogne 4 - Paris Saint Germain 3
Buts: Okocha (30), Leroy (44, 57), Pandiani (58, 76, 84), Tristan (60)
 La Corogne: Molina - Pablo - Romero - Naybey - Donato - Mauro Silva - Emerson (Pandiani 46)- Victor - Djalminha - Fran (Tristan 59)- Makaay (Scaloni 85)
 Paris Saint Germain: Letizi - Algérino - Distin - Dehu - Cissé - Mendy - Ducrocq - Arteta -(Luccin 56) - Benarbia (Rabesandratana 62)- Okocha (Yanovski 74) - Leroy



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire