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vendredi 28 janvier 2011

Milan-Juve 97: la chute du géant

baresi.jpgChampion en titre avec huit points d'avance à l'issue de l'exercice précédent, le Milan AC traverse une saison 1996-97 particulièrement pénible, malgré un effectif quasiment inchangé. Perméable défensivement à cause du vieillissement des tauliers de l'arrière-garde et inefficace en attaque en l'absence d'un buteur patenté, l'équipe de Sacchi, qui a remplacé Capello à l'intersaison, se traîne en milieu de classement et enchaîne les performances indignes de son statut.


A l'heure de recevoir l'historique rival turinois, plus que jamais en course pour le titre avec Parme et l'Inter en ce printemps 1997, les Rossoneri ont d'ores et déjà fait une croix sur les places européennes et regardent plutôt derrière que devant, la menace d'une improbable relégation n'étant pas totalement écartée. Invaincue depuis trois mois en championnat et qualifiée pour les demies-finales de la Champions League, la Juve pénètre le 6 avril sur la pelouse de San Siro avec la ferme intention de ramener trois points précieux dans la lutte pour le Scudetto et d'affirmer sa domination sur la Serie A. Sûre de sa force, elle a de quoi faire peur à son adversaire du jour.

George Weah, meilleur buteur milaniste, et Alessandro Del Piero, intenable en Coupe d'Europe, doivent déclarer forfait pour ce classique du championnat italien. En attaque, le Milan compte sur la paire Dugarry-Simone et sur les éclairs de Boban et Savicevic, pourtant tous deux auteurs d'une bien piètre saison, pour forcer le verrou bianconero, Baggio prenant place sur le banc. Desailly sera chargé de colmater les brèches au milieu devant une charnière centrale plus que vieillissante, les vieux grognards Baresi et Vierchowood ayant tous tous deux dépassé les trente-sept ans.

vieriPrivée de Deschamps, régulateur et patron tactique de l'ensemble, la Juve peut s'appuyer sur l'activité des très réguliers et sous-estimés Tacchinardi et Jugovic dans l'entrejeu et la grinta de Di Livio. Zidane, qui a peu à peu pris ses marques au sein du collectif et assimilé les consignes parfois restrictives de Lippi, forme un redoutable trident offensif avec le surpuissant Christian Vieri, qui a marqué la semaine précédente son premier but avec la Squadra Azzura, et le Croate Alen Boksic, ancien attaquant de l'OM et de la Lazio, quelque peu en perte de vitesse depuis son arrivée en Italie mais capable de faire parler sa classe sur un match.

Au bout d'une demie-heure de jeu, la Juve mène 2-0 et a déjà quasiment tué le match. Profitant d'un ballon repoussé par Rossi sur une frappe en force de Vieri, Jugovic a ouvert la marque à la 19ème, avant que ZIdane ne double la mise sur penalty suite à une faute sur Boksic. Au retour des vestiaires, Jugovic s'amuse avec VIerchowood et s'offre un doublé d'un tir du droit à ras de terre. Assommé, le Milan n'est pourtant pas au bout de son calvaire. Totalement à la rue et mal aligné, l'axe central rossonero se fait surprendre sur une balle en cloche de Tacchinardi à destination de Vieri, qui crochète Rossi pour porter le score à 4-0 à la 70ème.

Trop véloce et physique pour les jambes usées des défenseurs adverses, le néo-international se trouve dans le coup sur les deux nouveaux buts de la Juve, se chargeant lui-même de clore la marque à la 80ème en enrhumant une énième fois un Baresi dépassé. Anecdotique, le joli but de Simone ne change rien à l'affaire. Ecrasé 6 à 1, le Milan AC subit devant son public une déroute historique. 

Au-delà de l'humiliation infligée par une impitoyable formation turinoise, cette rencontre marque la fin de l'hégémonie milanaise sur le campionato et l'Europe, qui durait  depuis 1988 (cinq Scudetti, trois C1), et le début d'une période particulièrement creuse pour un club aussi habitué à empiler les trophées. Entre 1997 et 2003, le géant rouge et noir ne remporte qu'un seul titre national en 1999 et se voit éclipsé par la suprématie de la Juve, qui gagne quatre fois le championnat sur la même période.

Incapable de renouveller ses cadres après le départ de ses figures emblématiques (Baresi, Tassotti, Massaro, Desailly, Savicevic), le Milan AC manque tout simplement de grands joueurs dignes de sa légende, estampillés fuoriclasse et capables de faire la différence. Il devra attendre l'émergence de Chevchenko pour s'asseoir à nouveau sur le toit de l'Europe, triomphant notamment de la Juventus en finale de Champions League en 2003, avant que Kaka, huitième Ballon d'Or à évoluer sous ses couleurs, n'offre presque à lui seul sa septième coupe continentale au club.


6 avril 1997, Stadio Giuseppe Meazza, Milan: Milan AC 1 - Juventus Turin 6
Buts: Jugovic (19,49), Zidane (31), Vieri (70,80), Amoruso (73), SImone (76)
Milan AC: Rossi - Maldini - Baresi - Vierchowood - Reiziger - Boban - Desailly (Tassotti 81) - Blomqvist (Baggio 60) - Savicevic - Dugarry - Simone
Juventus: Peruzzi - Dimas - Iuliano - Ferrara - Porrini (Pessotto 74) - Di Livio - Tacchinardi - Jugovic - Zidane (Lombardo 75) - Boksic (Amoruso 39) - Vieri






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