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dimanche 20 février 2011

Portugal-Pays Bas 2006: cartons à gogo

Le 25 juin 2006, au Frankenstadion de Nuremberg, deux des favoris au titre s'affrontent en huitièmes de finale du Mondial allemand, pour un match qui constitue la principale affiche du second tour avec le choc qui oppose la France à l'Espagne. Les deux équipes ont les dents longues et sortent toutes deux invaincues d'un premier tour impeccable.


Les hommes de Scolari n'ont pas eu à forcer leur talent dans un groupe facile où ils ont tranquillement disposé de l'Angola, de l'Iran et du Mexique grâce à cinq buteurs différents. De leur côté, les Oranje ont réussi à s'extraire de la "poule de la mort" en battant une pathétique Serbie puis la Côte d'Ivoire avant de tenir en échec l'Argentine, considéré comm l'épouvantail de la compétition. Toujours pourvus en joueurs de classe et régulièrement cités parmi les outsiders, les Pays-Bas n'ont atteint le dernier carré mondial qu'à une seule reprise depuis 1978 et veulent retrouver leur standing, tandis que le Portugal, éliminé au premier tour en Asie, cherche à effacer la déception de la cruelle défaite en finale de son Euro deux ans auparavant.

Solides derrière, les deux équipes, qui n'ont concédé qu'un but chacune en trois matches, ne manquent guère d'arguments offensifs à faire valoir, et on s'attend logiquement à un spectacle de grande qualité sur la pelouse du Frankenstadion. Tirant un trait sur la génération Ajax 1995, Van Basten compte sur l'association prometteuse de ses trois jeunes talents Sneijder, Van Persie et Robben pour trouver la faille dans le bloc portugais. Le triple Ballon d'Or hollandais choisit de se passer des services de Van Nistelrooy, auquel il préfère Kuyt, sans doute pour sa polyvalence et son activité défensive.

pb porEn face, Scolari fait confiance aux finalistes du précédent Euro, puisque pas moins de dix joueurs du onze titulaire ont débuté la finale contre la Grèce, seul Fernando Meira remplaçant Andrade en défense centrale. Si les Oranje font le pari de la jeunesse, la sélection ibérique joue la carte de la continuité et de l'expérience. Certaines de ses stars, dont Figo (34 ans) et Pauleta (33 ans) disputent leur dernier grand tournoi international. La moyenne d'âge de l'ensemble est relativement élevée et, du haut de ses 21 ans, Cristiano Ronaldo, phénomène en devenir,  fait figure de gamin de la bande.

Dès le début du match, les débats, loin du sommet technique espéré, s'avèrent âpres et heurtés, et ce sont les Hollandais qui tirent les premiers, les inévitables Van Bommel et Boulahrouz étant tous deux avertis dans les dix premières minutes pour deux agressions sur Ronaldo. Au diapason, le milieu de terrain portugais sort la boîte à semelles: Maniche descend Van Bommel et Costinha se paie Cocu. Coupable d'une main volontaire sur une passe d'Ooijer, l'ancien joueur de Monaco est exclu par M. Ivanov à la 45ème. En deuxième mi-temps, les deux équipes s'en donnent à coeur joie, et la rencontre, disputée dans une ambiance détestable, tourne au pugilat pur et simple.

Pour l'ensemble de son oeuvre, Boulahrouz se voit prié de rejoindre les vestiaires à la 63ème. Après une échauffourée entre Figo et Van Bommel, de tous les bons coups comme toujours, Deco fond totalement les plombs et se rend coupable d'un véritable attentat sur Heitinga: deuxième carton jaune, merci et au revoir. Histoire de ne pas être en reste, Van Bronckhorst s'offre un petit balayage sur Maniche et est expulsé à son tour à la 90ème. Au total, l'arbitre distribue pas moins de seize cartons jaunes et quatre rouges à douze joueurs différents: le record, détenu par un funeste Allemagne-Cameroun en 2002, est battu. 

Au terme d'une telle bataille rangée, la victoire du Portugal, qui remporte également le match des cartons (neuf jaunes et deux rouges), paraît quasiment anecdotique, tant ni l'une ni l'autre des deux équipes ne méritait de passer ce tour. Les Portugais offrent à nouveau un triste spectacle lors du quart face à l'Angleterre, marqué par l'expulsion de Rooney, avant que Ronaldo et Postiga ne se lancent dans un ridicule concours de plongeon synchronisé dans la surface contre la France. Leur élimination n'attriste personne à part leurs compatriotes.

Lors de la finale de la dernière Coupe du Monde, les Hollandais sont retombés dans leurs travers et ont joué les intimidateurs face aux artistes espagnols, trahissant au passage tous leurs défenseurs et les amoureux du football orange, si agréable à voir quand ses créateurs laissent parler leurs qualités naturelles. Ces deux sélections, dont le palmarès reste étonnamment maigre au vu des talents qu'elles ont abrités, ne peuvent s'en prendre qu'à elles-mêmes si elles ne sont pas parvenues à garnir leur vitrine à trophée au cours de la dernière décénnie. Capables du meilleur comme du pire, elles sont tout simplement coupables d'avoir trop souvent oublié de jouer.


25 juin 2006, Frankenstadion, Nuremberg: Portugal 1 - Pays Bas 0
Portugal: Ricardo - Nuno Valente - Ricardo Carvalho - Meira - Miguel - Costinha - Maniche - Deco - Figo (Tiago 82)- Ronaldo (Simao 34) - Pauleta (Petit 46)
Pays-Bas: Van der Sar - Ooijer - Boulahrouz - Mathijsen (Van der Vaart 56) - Cocu (Vennegoor of Hesselink 84)- Van Brockhorst - Van Bommel (Heitinga 68) - Sneijder - Robben - Van Persie - Kuyt






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