Au
pays des poseurs de roulettes à répétition, des artistes de cirque et
autres flambeurs de rectangle vert, Manuel Rui Costa, meilleur joueur
portugais de ces vingt dernières années avec Figo, ferait presque figure
d'exception. Milieu offensif à la fascinante fluidité gestuelle, ce
technicien fin et longiligne savait à merveille orienter le jeu et tenir
la baguette sans jamais tomber dans la facilité ou l'humiliation
gratuite de l'adversaire. S'il pouvait avec éliminer avec autant de
facilité que tous les Quaresma du monde, il usait de son dribble à bon
escient, pour conserver la chique dans le trafic ou impulser une
contre-attaque.
Footballeur
complet, à la fois détonateur et régulateur, accélérateur et métronome,
capable de couvrir beaucoup de terrain, il pouvait descendre très bas
chercher les ballons ou se porter au soutien immédiat des attaquants,
qu'il plaçait dans les meilleures conditions grâce à son exceptionnelle
qualité de passe. Comme Zidane ou Riquelme, Rui Costa appartient à la
noble catégorie des véritables meneurs de jeu, doués et intelligents,
posés et dévoués au collectif, qui mettent leur talent individuel au
service de l'équipe tout en faisant peser à chaque instant la menace
d'un exploit personnel décisif.
Acheté
par la Fiorentina au Benfica en 1994 alors qu'il vient d'être sacré
champion du Portugal, le petit prodige claque neuf buts dès sa première
saison et régale Batistuta, capocanoniere du championnat avec 26 pions.
Très rapidement intégré, le Portugais forme un duo de classe mondiale
avec Batigol, serial buteur dont il devient le principal pourvoyeur.
Titulaire lors de 250 matches avec la Viola, Rui Costa n'ajoute que deux lignes à son palmarès (deux Coupes d'Italie en 1996 et 2001) au cours des sept saisons qu'il passe à Florence, mais s'impose comme le meilleur meneur de jeu de la Serie A. Deux fois troisième du championnat en 1996 et 1999, il dispute la Champions League en 1999-2000, où son équipe s'illustre en battant Arsenal à Wembley, puis Manchester United et Valence à Artemio-Franchi, avant de s'effondrer inexplicablement dans la seconde moitié de la deuxième phase de poules.
Titulaire lors de 250 matches avec la Viola, Rui Costa n'ajoute que deux lignes à son palmarès (deux Coupes d'Italie en 1996 et 2001) au cours des sept saisons qu'il passe à Florence, mais s'impose comme le meilleur meneur de jeu de la Serie A. Deux fois troisième du championnat en 1996 et 1999, il dispute la Champions League en 1999-2000, où son équipe s'illustre en battant Arsenal à Wembley, puis Manchester United et Valence à Artemio-Franchi, avant de s'effondrer inexplicablement dans la seconde moitié de la deuxième phase de poules.
Demi-finaliste
de la Coupe des Coupes face au Barça de Ronaldo en 1997, la Fiorentina
propose un jeu offensif et séduisant autour de ses deux stars mais ne
parvient pas véritablement à contester la suprématie des barons du
football italien. En 2000, Batistuta quitte le club pour rejoindre l'AS
Roma, qu'il pense sans doute plus à même de satisfaire
ses ambitions. Orphelin de son avant-centre, Rui Costa fait ses valises
l'année suivante et signe au Milan AC, qui casse sa tirelire pour
s'attacher ses services. Criblée de dettes, la Fiorentina a dü laisser
partir coup sur coup deux des meilleurs joueurs de son histoire et se
verra reléguée administrativement en quatrième division au terme de la
saison 2001-2002.
Attendu
au tournant par les sceptiques qui doutent de sa capacité à s'imposer
dans un grand club, Rui Costa devient très vite un taulier du Milan, où
il règne sur l'entrejeu aux côtés de Pirlo et Seedorf. Avec le club
rossonero, il s'offre enfin les titres que son talent mérite et qui
manquent cruellement à sa carte de visite. En 2003, il figure dans le
onze qui gagne la Champions League face à la Juventus, devenant un des
rares joueurs portugais avec Figo, Ronaldo et Paulo Sousa à soulever la
grande coupe avec un club étranger. Neuf ans après son arrivée en
Italie, il remporte son seul et unique Scudetto au terme d'une saison
2003-2004 où il dispute 27 matches de championnat.
Au
bout du compte, la collaboration entre Rui Costa et le Milan s'avère
fructueuse pour les deux parties, le joueur trouvant la reconnaissance
au sein d'une équipe qu'il aide à retrouver les sommets après quelques
années de disette. A 34 ans et après douze saisons passées en Italie et
350 matches de Serie A, le Portugais, unanimement salué par ses pairs
ainsi que par tous les spécialistes et techniciens du pays, décide de
revenir à Benfica, son club de coeur, où il mettra un terme à sa
carrière en 2008. Très attaché au club lisboète, il y occupe aujourd'hui
les fonctions de directeur sportif.
Miné
par cet échec, il ne portera jamais plus le maillot de l'équipe
nationale (94 sélections, 26 buts). Contrairement à quelques joueurs de
calibre équivalent, Rui Costa n'a collectionné ni les titres ni les
distinctions personnelles et n'apparaît qu'une seule fois au classement
du Ballon d'Or (24ème en 2000 à égalité avec Kahn et Desailly). Joueur
aussi brillant que respectable, il n'a connu que trois clubs en dix-sept
ans de carrière et a toujours fait preuve d'une implication exemplaire.
Les grands se reconnaissent peut-être à ce qu'ils cherchent à faire
gagner leur équipe plutôt que de chercher à rejoindre l'équipe qui les
fera gagner.



Blog super ! Je suis tombé dessus via sofoot. Merci pour ces articles très sympas à lire. Je retombe dans mon enfance ^^
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