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jeudi 19 septembre 2013

Liverpool, patience et cohérence

Avec dix points pris en quatre journées et au passage une victoire sur le grand rival mancunien, Liverpool signe son meilleur début de saison depuis cinq ans. Passé tout près du titre en 2009, le club a ensuite traversé une forte zone de turbulences, marquée par les départs de quelques joueurs majeurs (Torres, Mascherano, Xabi Alonso) et un net recul dans la hiérarchie de Premier League. Après le départ de Benitez, il a souvent donné le sentiment de naviguer à vue et de chercher des solutions à court terme plutôt que de démarrer un nouveau cycle. Le retour du prophète Dalglish, symbole iconique des années de gloire, coupable d'un recrutement aussi dispendieux qu'insignifiant (80 millions pour le trio Downing-Henderson-Carroll), se solda par un échec cuisant. Il aura peut-être fallu cet épisode douloureux pour que les dirigeants s'inscrivent dans une logique de reconstruction et confient les rênes de l'opération redressement à Brendan Rodgers.


Dans le football dit moderne, il est de plus en plus rare qu'on laisse à l'entraîneur le temps de construire. Etrangement, quand on ne lui met pas le couteau sous la gorge et qu'on le laisse travailler dans la sérénité et appliquer ses méthodes, on s'aperçoit que la patience finit souvent par payer, sauf en cas d'incompétence notoire. Lors de sa première saison sur le banc des Reds, Rodgers n'a pas fait de miracles, loin s'en faut (61 points et septième place), mais il a pu commencer à poser sa patte sur le jeu de l'équipe, gagner l'adhésion du groupe à son projet de jeu et déceler les forces et faiblesses de l'effectif. Il est encore trop tôt pour affirmer que l'ancien coach de Swansea soit à coup sûr l'homme de la situation, mais les nets progrès affichés par l'équipe, ainsi que la détermination et le sérieux dont ont fait preuve ses hommes contre United, plaident clairement en sa faveur.

Après avoir claqué beaucoup de pognon sur des joueurs surévalués, le club a su signer quelques jolis coups dont il peut se féliciter aujourd'hui, à commencer évidemment par Daniel Sturridge, chipé à Chelsea pour quinze millions d'euros et auteur de 14 buts en 18 apparitions. L'autre recrue en provenance de Stamford Bridge, le Nigérian Victor Moses, en manque de temps de jeu dans son ancien club, a marqué dès son premier match sous le maillot rouge, tandis que Coutinho, percutant et créatif à souhait, a eu un impact immédiat sur la fluidité et la qualité du jeu offensif. Quand Suarez reviendra de suspension, Rodgers disposera de plusieurs options en attaque Si l'on ajoute l'excellent Mignolet dans les bois, la charnière Srktel-Agger, deux bons latéraux de métier (Glen Johnson et Jorge Enrique) et le tandem Lucas Leiva-Gerrard au milieu, le onze-type ne manque guère d'allure.

Toujours classé entre la sixième et la huitième position ces quatre dernières années, le LFC devra cravacher pour retrouver sa place parmi les cinq premiers, mais l'objectif ne semble pas hors de portée. Si l'on prend en compte les douze dernières journées de l'exercice précédent, l'équipe a pris 35 points sur 48 possibles, un rythme digne d'un candidat à la Champions League. Sur cette même période, elle n'a encaissé que onze buts et signé pas moins de dix clean sheets. Ses résultats face aux cadors de Premier League témoignent également d'une amélioration, puisque sur la phase retour du dernier championnat, elle est allé chercher des points sur les terrains d'Arsenal et de City, a fait jeu égal avec Chelsea et battu Tottenham à Anfield. Il faut se souvenir que les Reds avaient terminé la saison 2011-2012 avec 52 petits points et 14 défaites au compteur pour mesurer le chemin parcouru.

En termes de profondeur d'effectif, Liverpool reste derrière le Big Five, et il existe un écart qualitatif conséquent entre les habituels titulaires et les remplaçants. Sur la durée, il se peut que le fait de ne pas pouvoir compter sur un groupe large et homogène pose problème, surtout si les blessures et suspensions venaient à s'en mêler. Rodgers possède pourtant deux avantages sur certains de ses homologues: il ne doit pas se creuser les méninges pour incorporer et faire jouer ensemble un nombre important de nouveaux éléments (sept recrues majeures pour Tottenham et cinq à Chelsea) et n'aura pas à gérer un calendrier chargé pour cause de rencontres européennes. Qu'il parvienne ou non dès cette saison à bousculer l'ordre en place au sommet du classement, le manager nord-irlandais a d'ores et déjà rempli une mission: celle de faire de Liverpool une équipe à nouveau crainte et respectée en Premier League.






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