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jeudi 25 novembre 2010

Belgique-URSS 86: l'autre sommet

Lorsqu'on songe au Mondial mexicain, dans un de ces moments de nostalgie footballistique que connaissent parfois les enfants de la balle ronde devenus faussement adultes, on pense  immédiatement au sommet de Guadalajara entre la France et le Brésil, au penalty de Zico arrêté par Bats et aux cannes de serin d'un Fernandez ivre de joie. Ou encore à la fameuse main de Maradona, suivie de son non moins fameux slalom dans la défense anglaise.


Sans doute moins à un huitième de finale pourtant exceptionnel entre deux excellentes sélections européennes de l'époque, l'URSS et la Belgique, disputé à l'Estadio Nou Camp de Leon, là même où l'Angleterre avait perdu son titre contre la RFA seize ans auparavant. Une affiche moins glamour que le choc entre les champions d'Europe français et les artistes brésiliens, mais qui accoucha d'un match de toute beauté.

Deux grands joueurs se retrouvent face à face ce jour-là: Igor Belanov, vainqueur de la Coupe des Coupes 1986 avec le Dinamo Kiev et qui sera sacré Ballon d'Or en fin d'année, et Enzo Scifo, le prodige d'Anderlecht, considéré à vingt piges comme le meilleur joueur de son pays et comme un des futurs cadors du football européen. La rencontre oppose également des deux gardiens les plus doués de leur génération, le sobrissime Rinat Dassaev et Jean-Marie Pfaff, portier fantasque du Bayern.

urss belChez les Diables Rouges de Guy Thys, neuf membres du onze titulaire évoluent au pays, Gerets jouant alors au PSV Eindhoven. L'équipe soviétique, qui a fait souffrir la France en poules, est composée quasi-exclusivement de joueurs du Dinamo Kiev, à l'exception de Dassaev et Aleinikov, ce qui facilite grandement les automatismes. C'est en fait une superbe sélection ukrainienne, entraînée en prime par Lobanovski, qui défend les couleurs de l'URSS en terre mexicaine.

Par deux fois, Belanov, l'homme du match, donne l'avantage aux Russes, ou plus exactement à l'Union Soviétique. D'abord d'une frappe somptueuse dans la lucarne de Pfaff en première mi-temps, puis d'un joli tir croisé dans le petit filet en deuxième. Mais par deux fois, les Belges répliquent. Scifo, oublié au second poteau, prend tout son temps pour tromper Dassaev à la 56ème, avant que Jan Ceulemans, le buteur du FC Bruges, n'égalise à nouveau à un quart d'heure de la fin pour donner trente minutes de plaisir supplémentaires aux spectateurs.

La première-mi temps des prolongations sera fatale aux Soviétiques, qui encaissent deux buts en huit minutes signés Demol et Claesen. Sur penalty, l'inévitable Belanov s'offre un triplé et ménage le suspense, mais les Belges s'imposent finalement 4-3 au terme du match le plus prolifique du Mondial, a égalité avec le 6-1 infligé par les Danois à l'Uruguay en poules. 

Au tour suivant, les partenaires de Vercauteren, auteurs d'un tournoi remarquable, sortiront l'Espagne aux tirs aux buts avant de s'incliner devant le génie de Maradona en demie-finale, atteignant le dernier carré pour la première fois de leur histoire. Il s'agit de la meilleure équipe belge de tous les temps, avec celle qui disputa la finale du Championnat d'Europe 1980 contre l'Allemagne. Sept joueurs issus de la formation soviétique éliminée ce jour-là seront présents deux ans plus tard sur la pelouse du Stade Olympique de Munich pour la finale de l'Euro 88, marquée par l'improbable volée d'un certain Marco Van Basten. La chute du mur, la perestroïka et l'éclatement de l'URSS sonnèrent la fin de cette période dorée du Dinamo Kiev, dont les joueurs allèrent exporter leurs talents aux quatre coins de l'Europe.


15 juin 1986, Estadio Leon, Leon: Belgique 4-URSS 3 a.p.
Buts: Belanov (27, 70, 111), Scifo (56), Ceulemans (77), Demol (102), Claesen (110)
Belgique: Pfaff - Gerets (Van der Elst 112) - Renquin - Grun (Clijsters 99) - Vercauteren - Scifo - Ceulemans - Claesen - Veyt - Demol - Vervoort
URSS: Dassaev - Bessonov - Kuznetsov - Rats - Demyanenko - Aleinikov - Yaremchuk - Yakovenko (Yevtuchenko 79) - Bal - Zavarov (Rodionov 72) - Belanov






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