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mardi 9 novembre 2010

Dennis Bergkamp, entre deux ères

bergkampBergkamp est assurément un des plus grands joueurs de la fin du vingtième siècle, qui a marqué l'histoire de l'Ajax et d'Arsenal ainsi que celle de la sélection néerlandaise au cours d'une carrière professionnelle longue de presque vingt ans. Attaquant à l'élégance rare, d'une exceptionnelle finesse technique et d'un sang froid redoutable dans la surface de réparation, Bergkamp savait à peu près tout faire dans les trente mètres adverses.


Son toucher de balle et sa maîtrise gestuelle frisaient la perfection. Ses contrôles orientés étaient une merveille pour l'oeil. S'il ne rechignait pas à nettoyer les lucarnes, il n'était pas non plus un goleador obsessionnel ou égoïste et faisait briller ses partenaires d'attaque (Kluivert, Henry): un "support striker", comme disent les Anglais. Deux actions résument à elles seules la classe du grand Dennis: son incroyable volte-face doublée d'un grand pont aérien avec Arsenal face à Newcastle en 2002 et son enchaînement de tueur pour qualifier les Pays-Bas contre l'Argentine en 1998. A voir et revoir, comme les tableaux de maîtres.

Formé à l'Ajax comme quasiment tous les cadors du football hollandais (exception faite de Gullit et de Van Nistelrooy), Bergkamp est le chaînon manquant entre deux générations dorées: celle du trio Rijkaard-Gullit-Van Basten, championne d'Europe 1988, et celle des Kluivert, Davids, Seedorf ou Overmars, vainqueurs de la Ligue des Champions 1995 avec l'Ajax avant de s'éparpiller aux quatre coins de l'Europe. Il connaît sa première sélection en 1990, alors que Van Basten est à son sommet et que Kluivert, auquel il sera souvent associé en sélection, n'a que quatorze ans.

Lorsque les jeunes pousses hollandaises soulèvent la coupe aux grandes oreilles à Vienne, Bergkamp termine sa deuxième et dernière saison en Italie avec l'Inter Milan, où il ne connaît pas une grande réussite. Frank de Boer et Danny Blind sont les deux seuls rescapés de l'équipe qui a remporté la Coupe de l'UEFA trois ans plus tôt à ses côtés face au Torino. Au début des années 90, Bergkamp était le joyau d'un club qui a fini par renouer sans lui avec sa gloire passée, et l'incroyable concentration de talent de la génération 95 n' a pas suffi à lui offrir le moindre titre international. Cruel.

Bergkamp est un des premiers joueurs étrangers à avoir réussi dans une Premier League loin d'être aussi internationalisée et cosmopolite qu'aujourd'hui et où Cantona fait figure de pionnier (le Français et le Néerlandais sont d'ailleurs les deux premiers non-Britanniques à être élus joueur de l'année par leurs pairs, respectivement en 1994 et 1998). Bergkamp débarque en Angleterre en 1995, en même temps que Ginola et Juninho Paulista. A l'époque, les stars du championnat s'appellent Shearer, Wright, Fowler, Ferdinand, Sheringham, Cole ou Collymore, tous anglais. Zola et Vieira n'arriveront que l'année suivante, suivis par Hasselbaink ou Flo l'années suivante.

A ses débuts à Arsenal, Bergkamp est l'artiste isolé au milieu des bouchers et des alcoolos, même si son entente avec Wright fonctionne très bien. Il lui faudra patienter quelques saisons avant de voir arriver les Anelka, Kanu, Henry, Wiltord, Pires et autres Overmars. Présent au club de 1995 à 2006, le numéro 10 est un des symboles et des principaux artisans de la transformation du jeu d'Arsenal, ancienne équipe de bad boys made in England devenue pour le pire ou le meilleur une référence technique grâce à l'importation massive de jeunes talents.

Le bilan du Dutch Master avec Arsenal est remarquable: trois titres de champion (1998, 2002, 2004), quatre FA Cup (1998, 2002, 2003, 2005), 120 buts en un peu plus de 300 matches, une pelletée de passes décisives et de gestes sublimes. Alan Hansen, dont l'avis ne saurait être contesté, le considère comme le meilleur étranger à avoir jamais joué en Angleterre, et les internautes l'ont élu plus grand Gunner de l'histoire via le site internet du club en 2008, devant Henry ou Wright.

Le fait qu'il n'ait été présent sur le podium du Ballon d'Or qu'à une seule reprise en 1992 ne fait que discréditer un peu plus la pourtant prestigieuse institution. En 1998, année où Bergkamp signe une saison de haute volée (16 buts), s'offre le doublé avec Arsenal et atteint le dernier carré de la Coupe du Monde avec les Oranje, il ne termine que huitième du classement derrière Owen ou Thuram par exemple. Peu importe. Moralement et pour les esthètes du jeu, le Baron d'Or lui revient de droit.



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