Ja
vier
Zanetti fait partie de ces joueurs inodyxables dont on a l'impression
qu'ils ont toujours fait partie du paysage et qu'ils ne partiront jamais
à la retraite. A l'Inter, les entraîneurs défilent, les stars vont et
viennent, les saisons, bonnes ou mauvaises, se succèdent, et lui est
toujours là, avec ses 37 printemps au compteur, ses cuisses énormes, son
brushing impeccable et sa santé de fer.

Il
Capitano a disputé plus de 700 matches avec les Nerazzuri, pas
exactement un mince exploit dans un club où beaucoup de très bons
joueurs ne se sont jamais imposés (Bergkamp, Blanc, Scifo, et bien
d'autres) et qui n'a jamais brillé par sa stabilité. A l'Inter, où le
mercato dure toute l'année et un nouveau contrat semble toujours sur le
point d'être signé, Zanetti est une exception et l'un des rares vieux
grognards, avec Stankovic et Cambiasso, arrivés respectivement au club
en 2003 et 2004. Du haut de ses quinze ans de bons et loyaux services,
l'Argentin est davantage qu'un respectable capitaine: une véritable
institution.
Première
recrue de l'ère Moratti en 1995, Zanetti est du genre reconnaissant et
n'a jamais souhaité aller voir ailleurs, sa régularité lui assurant
saison après saison une place de titulaire sous la direction de quinze
entraîneurs différents, de Hodgson à Benitez. Polyvalent, il passé
l'essentiel de sa carrière au poste de latéral droit, mais est tout à
fait capable d'évoluer sur le flanc gauche de la défense. Replacé au
milieu de terrain par Mourinho à cause notamment de l'émergence de
Maicon, il sut se montrer précieux dans
le placement et la récupération aux côtés de son compatriote Cambiasso.
Sobre
et solide, Zanetti brille par son volume de jeu et est capable encore
aujourd'hui de couvrir un terrain invraisemblable grâce à une condition
physique exceptionnelle. Fait assez remarquable, Javier Zanetti n'a
jamais été expulsé en Serie A, lui qui vient d'un pays qui a produit
quelques fameux découpeurs, de José Chamot à Walter Samuel.
En
quinze ans, Zanetti a tout connu avec l'Inter: l'élimination contre le
Milan AC en demie-finale de la C1 en 2004, les échecs dans la course au
titre en 1998 et 2002, les longues années sans trophées avant la période
Mancini-Mourinho. En 1998, il est sur la pelouse du Parc des Princes
lors de la finale de Coupe UEFA remportée 3-0 face à la Lazio, marquant
un but absolument somptueux d'une frappe des vingt mètres sur une remise
de Zamorano. Sa longévité fut récompensée par la conquête de la grande
Coupe d'Europe contre le Bayern en mai dernier face au Bayern, Zanetti
fêtant de la plus belle des façons sa 700ème apparition sous le maillot
de l'Inter, capitaine emblématique de la première équipe italienne à
réussir le triplé Scudetto-Champions League-Coupe d'Italie, grâce
notamment à la réussite d'un autre Argentin, Diego Milito.
La liste des internationaux argentins qui ont porté le maillot de l'Inter ces d
ernières
années est longue comme le bras (Crespo, Cruz, Kily Gonzalez, Solari,
Simeone, Veron), mais rares sont ceux qui ont autant marqué l'histoire
de l'Albiceleste que Zanetti, recordman des sélections avec 138 capes
depuis 1994. Malheureux en 1998, malgré son but face à l'Angleterre, et
en 2002, où l'Argentine subit un désastre similiaire à celui des Bleus,
il ne fut étrangement pas retenu par Pekerman pour le Mondial allemand.

Diego
Maradona, dont la télévision devait être en panne, décida également et
de manière inexplicable de se passer de ses services en Afrique du Sud
pour le résultat que l'on sait. On pourra toujours se demander à quoi
aurait ressemblé une Argentine déséquilibrée (surarmée devant mais
friable derrière) avec les deux vieux briscards Zanetti et Cambiasso
dans le onze, mais on doute fort que ces deux-là se soient laissés
marcher dessus sans réagir par une bande de gamins aussi allemands
qu'effrontés.

Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire