Lucien
Muller fut un des premiers joueurs français à réussir à l'étranger,
mais il eut le malheur de toujours passer derrière Kopa, qui évoulait
dans un registre très similaire au sien, et de ne pas participer à la
Coupe du Monde 1958, qui valut au "Napoléon du football" ainsi qu'à
Fontaine ou Piantoni de rentrer dans les livres d'histoire.
Au moment du tournoi suédois, Muller n'est qu'un talent en progression sous le maillot du TFC, qu'il a rejoint en 1957 après quatre saisons passées au RC Strasbourg, premier club professionnel de ce natif de Bischwiller, dans le Bas-Rhin. Ce n'est qu'en 1959 que Muller signe au Stade de Reims, où ses coéquipiers se nomment Kopa, revenu de Madrid, Vincent, Piantoni, Jonquet, Leblond ou Fontaine, avec qui il remporte deux titres en 1960 et 1962.
Au moment du tournoi suédois, Muller n'est qu'un talent en progression sous le maillot du TFC, qu'il a rejoint en 1957 après quatre saisons passées au RC Strasbourg, premier club professionnel de ce natif de Bischwiller, dans le Bas-Rhin. Ce n'est qu'en 1959 que Muller signe au Stade de Reims, où ses coéquipiers se nomment Kopa, revenu de Madrid, Vincent, Piantoni, Jonquet, Leblond ou Fontaine, avec qui il remporte deux titres en 1960 et 1962.
Sélectionné
pour la première fois en 1959, Muller n'a pas goûté à la gloire
internationale et va connaître deux cuisants échecs avec les Bleus au
début des années 60. En 1960, la France accueille la phase finale du
Championnat d'Europe (à laquelle ne prennent part que quatre équipes)
dont elle est la grande favorite. En demie-finale face à la Yougoslavie,
l'Alsacien est titulaire dans une équipe qui doit se passer de Kopa et
Fontaine. Après avoir mené 4-1 à la 53ème, la France s'incline
finalement 5-4, encaissant trois buts en quatre minutes, et perdra
ensuite le match pour la troisième place contre les Tchèques. Deux ans
plus tard, nouveau crève-coeur pour Muller: les Bulgares, premiers ex
aequo avec la France du groupe de qualification pour le Mondial 1962
suite à une victoire plus que litigieuse à Sofia, battent les Tricolores
en match d'appui à Milan grâce à un but contre son camp de Lerond. Pas
de Chili pour les Bleus, et début d'une longue amitié franco-bulgare.
Malheureux
en sélection, Muller connaît un parcours brillant en club. Recruté en
1962 par le Real Madrid, cet organisateur d'attaque et brillant
dribbleur est un titulaire régulier du quintuple champion d'Europe, avec
qui il gagne trois titres nationaux consécutifs entre 1963 et 1965. Aux
côtés de Di Stefano, Puskas et Gento, il dispute la finale de Coupe
d'Europe perdue en 1964 à Vienne contre l'Inter d'Helenio Herrera. Après
trois saisons remarquabl
es
à Madrid, Muller passe à l'ennemi barcelonais, avec qui il devra se
contenter d'une Coupe d'Espagne en 1968, le Barça subissant alors la loi
des deux clubs de la capitale. Marchant toujours sur les traces de
Kopa, Muller pousse le mimétisme jusqu'à revenir à Reims en 1968, où il
termine sa carrière et contribue à 35 ans à la remontée du club en
première division.

Reconverti
entraîneur, il passe une douzaine d'années sur les bancs de touche du
championnat espagnol entre 1970 et 1983, s'occupant successivement de
Castellon, Saragosse et Burgos. En 1978-79, même remercié en cours de
saison, il devient le premier technicien français (et le seul à ce jour)
à entraîner le FC Barcelone, avant de remporter la Coupe de France 1985
avec l'AS Monaco. Assurément un des meilleurs milieux offensifs (ou
"inter", souvent dans un système à cinq attaquants)de l'histoire de
l'équipe de France et sans doute le seul joueur français à avoir porté
les couleurs des deux géants espagnols, Muller, qui a eu la malchance
d'arriver en sélection au mauvais moment, n'a pas laissé dans les
annales et les mémoires la trace qu'il mérite.
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