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samedi 6 novembre 2010

Lucien Muller, l'ombre de Kopa

Lucien Muller fut un des premiers joueurs français à réussir à l'étranger, mais il eut le malheur de toujours passer derrière Kopa, qui évoulait dans un registre très similaire au sien, et de ne pas participer à la Coupe du Monde 1958, qui valut au "Napoléon du football" ainsi qu'à Fontaine ou Piantoni de rentrer dans les livres d'histoire.



Au moment du tournoi suédois, Muller n'est qu'un talent en progression sous le maillot du TFC, qu'il a rejoint en 1957 après quatre saisons passées au RC Strasbourg, premier club professionnel de ce natif de Bischwiller, dans le Bas-Rhin. Ce n'est qu'en 1959 que Muller signe au Stade de Reims, où ses coéquipiers se nomment Kopa, revenu de Madrid, Vincent, Piantoni, Jonquet, Leblond ou Fontaine, avec qui il remporte deux titres en 1960 et 1962.

Sélectionné pour la première fois en 1959, Muller n'a pas goûté à la gloire internationale et va connaître deux cuisants échecs avec les Bleus au début des années 60. En 1960, la France accueille la phase finale du Championnat d'Europe (à laquelle ne prennent part que quatre équipes) dont elle est la grande favorite. En demie-finale face à la Yougoslavie, l'Alsacien est titulaire dans une équipe qui doit se passer de Kopa et Fontaine. Après avoir mené 4-1 à la 53ème, la France s'incline finalement 5-4, encaissant trois buts en quatre minutes, et perdra ensuite le match pour la troisième place contre les Tchèques. Deux ans plus tard, nouveau crève-coeur pour Muller: les Bulgares, premiers ex aequo avec la France du groupe de qualification pour le Mondial 1962 suite à une victoire plus que litigieuse à Sofia, battent les Tricolores en match d'appui à Milan grâce à un but contre son camp de Lerond. Pas de Chili pour les Bleus, et début d'une longue amitié franco-bulgare.

Malheureux en sélection, Muller connaît un parcours brillant en club. Recruté en 1962 par le Real Madrid, cet organisateur d'attaque et brillant dribbleur est un titulaire régulier du quintuple champion d'Europe, avec qui il gagne trois titres nationaux consécutifs entre 1963 et 1965. Aux côtés de Di Stefano, Puskas et Gento, il dispute la finale de Coupe d'Europe perdue en 1964 à Vienne contre l'Inter d'Helenio Herrera. Après trois saisons remarquablmuller.jpges à Madrid, Muller passe à l'ennemi barcelonais, avec qui il devra se contenter d'une Coupe d'Espagne en 1968, le Barça subissant alors la loi des deux clubs de la capitale. Marchant toujours sur les traces de Kopa, Muller pousse le mimétisme jusqu'à revenir à Reims en 1968, où il termine sa carrière et contribue à 35 ans à la remontée du club en première division. 

Reconverti entraîneur, il passe une douzaine d'années sur les bancs de touche du championnat espagnol entre 1970 et 1983, s'occupant successivement de Castellon, Saragosse et Burgos. En 1978-79, même remercié en cours de saison, il devient le premier technicien français (et le seul à ce jour) à entraîner le FC Barcelone, avant de remporter la Coupe de France 1985 avec l'AS Monaco. Assurément un des meilleurs milieux offensifs (ou "inter", souvent dans un système à cinq attaquants)de l'histoire de l'équipe de France et sans doute le seul joueur français à avoir porté les couleurs des deux géants espagnols, Muller, qui a eu la malchance d'arriver en sélection au mauvais moment, n'a pas laissé dans les annales et les mémoires la trace qu'il mérite.







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