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samedi 30 octobre 2010

Monaco-Bordeaux 86: une musette record

http://www.super-servette.ch/div/Halloffame/monaco-genghini.jpgLe 18 janvier 1986, les Bordelais d'Aimé Jacquet, champions de France en titre, ne font pas franchement les malins lorsqu'ils posent les crampons sur la pelouse du Stade Louis II. Ils n'ont gagné qu'un seul de leurs cinq matches avant la trêve face à Toulon et viennent de battre péniblement Nancy sur un score minimal à Lescure. Pendant ce temps-là, le Paris Saint Germain de Susic, Fernandez et Rocheteau imprime un rythme d'enfer et n'a toujours pas perdu le moindre match après 26 journées.


Pour tenir la cadence et rester au contact des Parisiens et du FC Nantes porté par le trio Hallilodzic-Touré-Burruchaga, les Girondins doivent absolument s'imposer en Principauté, ce qui paraît clairement dans leurs cordes. Les Monégasques, rois du match nul (19 sur la saison, record absolu), signent une saison très moyenne  (forcément) malgré un effectif de qualité, et se sont nettement inclinés 5-1 au match aller. Troisièmes la saison précédente, l'équipe entraînée par Lucien Muller se débat au milieu de classement dans l'indifférence générale.

Trois des quatre membres du carré magique de 1982 sont présents sur le terrain: Jean Tigana, dont c'est la cinquième saison à Bordeaux, Alain Giresse, qui créera le scandale en quittant le club pour l'OM à la fin de la saison, et Bernard Genghini, remarquable milieu offensif moustachu qui souffrit de la toute-puissance platinienne autant que Micoud pâtit du rayonnement de Zidane une quinzaine d'années plus tard. Le Bordeaux 85-86 est une équipe de vieux briscards rôdés aux joutes hebdomadaires de la D1 et souvent internationaux (Dropsy, Battiston, Thouvenel, Tusseau). René Girard, le marathonien, et Gernot Rohr, découpeur en chef, s'occupent des sales besognes, le rôle du buteur incombant au Wisigoth Uwe Reinders, transfuge du Werder Brême. Le onze monégasque est une collection de jeunes talents plus ou moins confirmés licenciés au club depuis un moment et encadrés par les trois trentenaires Ettori, Stojkovic (Nenad, défenseur) et Christen. Sept joueurs sont âgés de 25 ans ou moins: Fofana (20), Bravo (23), Tibeuf (23), Amoros (24), Puel (25), Anziani (25) et Bijotat (25). Bruno Bellone, qui sera de l'aventure mexicaine avec les Bleus, est absent.

A la pause, même si le match n'est pas définitivement plié, cela sent déjà le roussi pour des marine et blanc menés 2-0 sur des buts de Lacuesta et Genghini. 46ème: but de Thouvenel contre son camp et 3-0. Les Girondins ont la tête dans le seau. 52ème: deuxième pion de Genghini sur un corner frappé par Tibeuf. 60ème: le moustachu frappe une troisième fois sur un corner venu de la droite. Le précédent était tapé à gauche. Ca change. 70ème: Daniel Bravo profite d'une erreur de Dropsy pour planter le sixième. 73ème: d'un coup de tête, Genghini s'offre un quadruplé. Champagne, jacuzzi et petites pépées. 75ème: Anziani profite d'un joli travail de Christen. Au cas où vous n'auriez pas suivi, on en est à 8-0. 80ème: beau joueur dans tous les sens du terme, Genghini rend la pareille à Bravo et lui offre le neuvième sur un plateau.

jacquetSept buts en une mi-temps. Merci Bernard, comme disait le regretté Philippe Khorsand. Il reste dix minutes pour marquer le dixième, qui ne viendra pas. Dix longues minutes pendant lesquels Jacquet mange consciencieusement ses lunettes sur le banc de touche et demande à Rohr de muscler son jeu. Un traumatisme fondateur, sans doute, comme chez tous les superhéros. Qu'on se le dise, le sept de derrière façon coffre-fort de 1998 est né un soir de janvier 1986.

Cet improbable 9-0 reste bien évidemment la plus lourde défaite de l'histoire des Girondins en championnat, ainsi que la victoire la plus large jamais signée par l'ASM. Au terme des 38 journées, Bordeaux finira troisième derrière Paris et Nantes et Monaco à une indigne neuvième place. Le 17 février 2008, les joueurs de Laurent Blanc viennent laver partiellement l'affront et en coller six aux rouge et blanc en deuxième grâce à deux doublés de Cavenaghi et Micoud, qui n'oublie pas de remercier à sa façon Ricardo de l'avoir collé sur le banc pour excès de talent, les deux autres pions étant signés Chamakh et Sambou. 0-6, score de tennis et rouste record pour les Monégasques à Louis II. L'année suivante, les futurs champions s'imposent 3-4 après avoir été menés 3-0. Depuis la saison 1984-1985, 84 buts ont été marqués lors des 26 confrontations entre les deux équipes en Prinicipauté, soit une moyenne de 3,2 buts par match: une statistique à souffler aux responsables des programmes d'une certaine chaîne cryptée.


18 janvier 1986, Stade Louis II, Monaco: AS Monaco 9 - Girondins de Bordeaux 0
Buts: Lacuesta (1), Genghini (28, 52, 60, 73), Bravo (70, 80), Anziani (75), Thouvenel (csc 46)
Monaco: Ettori - Amoros - Stojkovic - Lacuesta - Puel - Christen - Bijotat - Genghini - Anziani - Fofana - Bravo
Bordeaux: Dropsy - Thouvenel - Battiston - Roche - Rohr - Girard - Giresse - Tigana - Tusseau - Pascal - Reinders








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