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lundi 18 octobre 2010

Giuseppe Bergomi, le roc bleu

bergomi.jpegLorsqu'on cherche à établir une liste des plus grands défenseurs de tous les temps, quelques grands noms maintes fois célébrés viennent immédiatement à l'esprit: Beckenbauer, Carlos Alberto, Blanc, Moore, Passarella. L'Italie a toujours produit des défenseurs remarquables, et contrairement à la croyance répandue, pas toujours matraqueurs, de Gaetano Scirea et Fulvio Collovati, champions du monde 1982, en passant par Franco Baresi ou Paolo Maldini ou, plus récemment Alessandro Nesta et Fabio Cannavaro.


Tous les dix ans, la Squadra bénéficie de l'éclosion d'une paire de talents dans l'axe central qui la met à l'abri du besoin pour longtemps: a chaque génération ses tauliers derrière. D'ailleurs, pas moins de onze défenseurs pour un seul véritable attaquant (Del Piero, 91 sélections) figurent dans la liste des vingt joueurs les plus capés de l'histoire de la Nazionale. Parmi lesquels Giuseppe Bergomi, figure discrète mais indéboulonnable de l'équipe d'Italie pendant pas moins de seize ans, de 1982 à 1998.

Joueur inoxydable à l'incroyable longévité, Beppe, latéral de métier souvent aligné dans l'axe, n'a connu en tout et pour tout que deux maillots dans une carrière qui s'est étirée sur vingt ans, entre 1979 et 1999: ceux de l'Inter et de la Squadra. Avec les Nerazzuri, il a disputé pas moins de 758 matches (519 en Serie A), record désormais menacé par Javier Zanetti, dont 117 rencontres européennes, mais n'a remporté qu'un seul Scudetto en 1989 aux côtés des deux Allemands Matthaus et Brehme et de ses partenaires en sélection Zenga, Berti et Serena.

Non seulement l'Inter de Trappatoni parvient-il cette saison-là à rompre l'hégémonie du rival milaniste, mais il signe le "Scudetto dei record": 58 points sur 68 possibles dont 32 sur 34 à San Siro, meilleure attaque et meilleure défense du championnat (19 buts encaissés seulement), dauphin (le Napoli de Maradona) relégué à douze longueurs. Bergomi n'a jamais gagné le trophée européen suprême mais a tout de même orné sa vitrine de trois coupes UEFA glanées en 1991, 1994 et 1998, même s'il n'a pas posé le pied sur la pelouse du Parc des Princes le soir où Ronaldo et consorts ont marché sur le ventre de la Lazio.

En sélection, Bergomi totalise 81 sélections et appartient au club très fermé des joueurs ayant participé à quatre Coupes du Monde, se permettant même d'en rater une au passage. Il est titulaire lors de la finale face à l'Allemagne en 1982 à l'âge de 18 ans et avec trente matches de championnat derrière lui, arborant une fameuse moustache qui lui vaudra d'être affectueusement surnommé "lo zio" (l'oncle) par les tifosi. Huit ans plus tard, il porte le brassard de capitaine lors du Mundiale italien.

Si la Squadra avait remporté le titre, sa tronche figurerait sur un paquet de photos, mais il faut croire qu'il n'était pas né pour faire la une des journaux. Victime d'une mise au placard en règle de la part d'Arrigo Sacchi, nommé sélectionneur en 1991, Bergomi n'est plus appelé en sélection pendant sept longues années et regarde la World Cup américaine à la télé, avant que Cesare Maldini ne le retienne pour la Coupe du Monde 1998, suite notamment à la blessure de Ciro Ferrara, seize ans après le sacre de Madrid.

Bergomi appartient à une espèce en voie d'extinction, celle des joueurs dit de devoir, réguliers, à l'hygiène de vie impeccable et rarement blessés: le genre de type pas franchement glamour mais qui répond toujours présent et sur lequel n'importe quel entraîneur (à part Sacchi, donc) peut compter. Solide, polyvalent, appliqué, intelligent tactiquement, rugueux sans être dur ni truqueur, propre sans être brillant, il incarne une forme de sobriété défensive  absolue qui ne s'encombre pas de crochets dans la surface ou de relances brilllantes et ne cherche pas à charmer les foules. Le genre sans fioritures mais efficace qui n'a jamais les faveurs du papier glacé mais fait le boulot discrètement à longueur de saisons jusqu'à ses trente-cinq printemps. Quelque part, il y a du Bossis chez Bergomi, qui commente aujourd'hui les matches pour Sky Italia et a dû franchement halluciner de voir la Slovaquie en passer trois à l'Italie en Afrique du Sud.





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