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dimanche 24 octobre 2010

Steve McManaman, de Bootle à Madrid

macca.jpegAvec ses cannes de serin, sa silhouette gracile et sa chevelure longue et bouclée, Steve McManaman, représentant anachronique d'un football d'une autre époque, semblait destiné à se faire démolir semaine après semaine par les brutes du championnat anglais, pas franchement prêts à se faire ridiculiser pour sa gueule d'ange. Mais le gamin de Bootle, un des quartiers les plus pauvres de Liverpool, même s'il ne roulait pas des épaules et flottait dans son maillot, était un dur à cuire qui n'avait pas peur de se frotter aux lads et allait en faire voir de toutes les couleurs (essentiellement du rouge) aux défenseurs du Royaume et d'ailleurs.


D'abord ailier aux dribbles imprévisibles et infatigable cavaleur du bord de touche avant de donner la pleine mesure de son talent dans un rôle plus posé de milieu offensif axial, McManaman a joué plus de 300 matches avec les Reds, gagné la Champions League avec le Real Madrid et a été appelé 37 fois en équipe d'Angleterre. Pas mal pour un type qui ne devait pas faire de vieux os sur les terrains.

Il signe son premier contrat professionnel à l'âge de 18 ans, alors que Kenny Dalglish est toujours l'entraîneur-joueur des Reds, et fait ses débuts sous le légendaire maillot rouge en décembre 1990. D'abord assez désordonné dans son jeu, sa vitesse et sa faculté d'élimination lui valent peu à peu une place de titulaire sur le flanc gauche dans le onze sous la direction d'une autre figure du club, Graeme Souness. A vingt piges tout rond, Stevie est élu meilleur joueur de la finale de Cup remportée par Liverpool contre Sunderland en 1992, donnant un amour de ballon à Michael Thomas pour l'ouverture du score après un petit numéro côté droit. Dès lors, il fait partie des grands espoirs du pays et est considéré par ses dirigeants comme un des éléments de base du Liverpool du futur. Le club, qui finit sixième du championnat en 1993 puis huitième en 1994, peine à retrouver sa splendeur d'antan et a besoin de reconstruire.

1994 est une année importante à plusieurs titres pour McManaman: il signe un nouveau contrat, est replacé dans l'axe par Roy Evans qui veut en faire son meneur de jeu, et est appelé pour la première fois en sélection par Terry Venables. Mais la saison 1994-95 est aussi celle de l'explosion de Robbie Fowler, qui plante 25 pions en championnat, et dont la réussite est indissociable de celle de son coéquipier. Grâce au talent de ses deux phénomènes offensifs et à l'éclosion de joueurs comme McAteer, Babb ou Redknapp, les Reds parviennent à remonter sur le podium de la Premier League derrière Manchester et Newcastle en 1996, tout en développant un jeu offensif et plein de panache.

Cette saison-là, McManaman délivre 25 caviars en championnat et Fowler trouve les filets adverses à 28 reprises. Toujours placé, jamais gagnant, Liverpool ne parvient pourtant pas à briser la suprématie de United et Arsenal les années suivantes. Au terme d'une saison 98-99 terminée à une décevante septième place, et après avoir été approché par Barcelone ou la Juventus, l'enfant chéri de Liverpool, ovationné pour son dernier match contre Wimbledon, rejoint les rangs du Real Madrid.

McManaman n'est que le deuxième joueur anglais de l'histoire à jouer pour le club merengue, après Laurie Cunningham vingt ans auparavant (1979-1983), et son bilan est en tous points remarquables. Il est un titulaire régulier de l'équipe pendant les trois premières de ses quatre années passées au club, malgré les débuts de la folie galactique et les arrivées successives de Figo et Zidane dans l'entrejeu. Au terme de sa première saison madrilène, au cours de laquelle il forme un fameux duo de pourvoyeurs avec Redondo derrière le trident Raul-Morientes-Anelka, il remporte la Champions League au Stade de France face à Valence, marquant le deuxième but des siens d'un superbe ciseau et devenant le premier joueur Anglais à gagner la C1 avec un club étranger.

McManaman enrichit son palmarès d'une autre Champions League en 2002, remplaçant Figo lors de la finale de Glasgow marquée par l'incroyable volée de Zizou, et de deux titres de champion en 2001 et 2003. Il fut deux fois élu joueur favori des socios et le toujours lucide The Sun le considère comme le troisième meilleur joueur britannique ayant évolué à l'étranger, derrière John Charles et Kevin Keegan, mais devant Waddle, Beckham ou Lineker.

Sur le plan international, il connut moins de réussite, à l'image d'une équipe d'Angleterre malheureuse dans les années 1995-2000. Elu dans l'équipe de l'Euro 96 aux côtés de Seaman et Shearer et officieusement nommé meilleur joueur du tournoi par Pelé, il ne fut aligné qu'à une seule reprise par Glenn Hoddle lors du Mondial 98. Comme un symbole, même s'il n'a perdu que trois fois en 37 sélections, le dernier but de McManaman en sélection est celui du 2-0 pour l'Angleterre face au Portugal en poules de l'Euro 2000, match finalement perdu 3-2. Bizarrement, c'est au moment où il se met à briller avec le Real que les sélectionneurs anglais arrêtent de s'intéresser à son cas, comme si l'équipe aux trois lions pouvait se passer d'un des meilleurs joueurs d'une des meilleurs équipes d'Europe. En 2002, Eriksson lui prèfère Dyer, Hargreaves, Butt et Cole. Mais entre l'entraîneur suédois et McManaman, on sait lequel des deux s'est fait une place de choix dans les coeurs anglais.





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