
D'abord
ailier aux dribbles imprévisibles et infatigable cavaleur du bord de
touche avant de donner la pleine mesure de son talent dans un rôle plus
posé de milieu offensif axial, McManaman a joué plus de 300 matches avec
les Reds, gagné la Champions League avec le Real Madrid et a été appelé
37 fois en équipe d'Angleterre. Pas mal pour un type qui ne devait pas
faire de vieux os sur les terrains.
Il
signe son premier contrat professionnel à l'âge de 18 ans, alors que
Kenny Dalglish est toujours l'entraîneur-joueur des Reds, et fait ses
débuts sous le légendaire maillot rouge en décembre 1990. D'abord assez
désordonné dans son jeu, sa vitesse et sa faculté d'élimination lui
valent peu à peu une place de titulaire sur le flanc gauche dans le onze
sous la direction d'une autre figure du club, Graeme Souness. A vingt
piges tout rond, Stevie est élu meilleur joueur de la finale de Cup
remportée par Liverpool contre Sunderland en 1992, donnant un amour de
ballon à Michael Thomas pour l'ouverture du score après un petit numéro
côté droit. Dès lors, il fait partie des grands espoirs du pays et est
considéré par ses dirigeants comme un des éléments de base du Liverpool
du futur. Le club, qui finit sixième du championnat en 1993 puis
huitième en 1994, peine à retrouver sa splendeur d'antan et a besoin de
reconstruire.

Cette
saison-là, McManaman délivre 25 caviars en championnat et Fowler trouve
les filets adverses à 28 reprises. Toujours placé, jamais gagnant,
Liverpool ne parvient pourtant pas à briser la suprématie de United et
Arsenal les années suivantes. Au terme d'une saison 98-99 terminée à une
décevante septième place, et après avoir été approché par Barcelone ou
la Juventus, l'enfant chéri de Liverpool, ovationné pour son dernier
match contre Wimbledon, rejoint les rangs du Real Madrid.
McManaman
n'est que le deuxième joueur anglais de l'histoire à jouer pour le club
merengue, après Laurie Cunningham vingt ans auparavant (1979-1983), et
son bilan est en tous points remarquables. Il est un titulaire régulier
de l'équipe pendant les trois premières de ses quatre années passées au
club, malgré les débuts de la folie galactique et les arrivées
successives de Figo et Zidane dans l'entrejeu. Au terme de sa première
saison madrilène, au cours de laquelle il forme un fameux duo
de pourvoyeurs avec Redondo derrière le trident Raul-Morientes-Anelka,
il remporte la Champions League au Stade de France face à Valence,
marquant le deuxième but des siens d'un superbe ciseau et devenant le
premier joueur Anglais à gagner la C1 avec un club étranger.
Sur
le plan international, il connut moins de réussite, à l'image d'une
équipe d'Angleterre malheureuse dans les années 1995-2000. Elu dans
l'équipe de l'Euro 96 aux côtés de Seaman et Shearer et officieusement
nommé meilleur joueur du tournoi par Pelé, il ne fut aligné qu'à une
seule reprise par Glenn Hoddle lors du Mondial 98. Comme un symbole,
même s'il n'a perdu que trois fois en 37 sélections, le dernier but de
McManaman en sélection est celui du 2-0 pour l'Angleterre face au
Portugal en poules de l'Euro 2000, match finalement perdu 3-2.
Bizarrement, c'est au moment où il se met à briller avec le Real que les
sélectionneurs anglais arrêtent de s'intéresser à son cas, comme si
l'équipe aux trois lions pouvait se passer d'un des meilleurs joueurs
d'une des meilleurs équipes d'Europe. En 2002, Eriksson lui prèfère
Dyer, Hargreaves, Butt et Cole. Mais entre l'entraîneur suédois et
McManaman, on sait lequel des deux s'est fait une place de choix dans
les coeurs anglais.


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