
Quelle
que soit l'issue du match, la compétition accouchera d'un vainqueur
inédit, puisqu'aucune des deux équipes ne figure au palmarès de la plus
prestigieuse des trois coupes européennes, le Barça disputant seulement
sa deuxième finale depuis la désillusion de Berne face au Benfica en
1961. Les Blaugrana ont connu un parcours beaucoup plus compliqué que
leurs adversaires du jour, qui ont bénéficié d'un tirage au sort plutôt
favorable (les Finlandais du FC Lahti en quart de finale), éliminant
successivement le Sparta Prague, Porto, la Juventus et l'IFK Göteborg.
Le prestige naturel de leurs couleurs et leur tableau de chasse font des
Catalans le favori logique de la rencontre.
Côté
Steaua, l'équipe est 100% roumaine jusqu'au bout du banc. Le club issu
de l'armée et très proche du pouvoir est devenu sous la direction de
Valentin et Ilie Ceaucescu (respectivement fils et frère du sinistre
dictateur) un véritable outil de propagande politique. Les meilleurs
joueurs de l'équipe s'appellent Miodrag Belodedici, défenseur central
qui sera dans le onze de l'Etoile Rouge lors de la finale de Bari contre
l'OM en 1991, Laszlo Böloni, sélectionné à 108 reprises avec la
Roumanie, Marius Lacatus, figure emblématique du club, et Victor
Piturca, attaquant prolifique qui fera un bref passage sous le maillot
lensois en 1989-90. Côté barcelonais, seuls deux étrangers sont alignés,
le nombre étant à l'époque limité à trois: l'extraordinaire Bernd
Schuster et sa tignasse blonde, arrivé six ans auparavant, et l'Ecossais
Steve Archibald, auteur d'un pion décisif au Stadio Communale en
quarts. Francisco Carrasco semble sur le papier la principale menace
offensive.

A cause de la performance hors normes du gardien roumain, le Barça devra patienter six longues années
de plus et la finale de la 37ème édition de l'épreuve, jusqu'au fameux
coup franc de Koeman à Wembley contre la Sampdoria, pour enfin inscire
son nom au palmarès d'une compétition que le club a remporté deux fois
depuis. Le Steaua sera demi-finaliste en 1987-88, puis à nouveau
finaliste, malheureux cette fois, contre le Milan AC en 1989, lors d'un
match où l'apathie de la bande à Hagi, balayée 4-0, n' a pas manqué de
créer la suspicion. Suite à un différend avec Nicu Ceaucescu au retour
de la finale, Dukadam aurait reçu la visite de la Securitate qui lui
aurait retourné un à un les doigts et brisé les poignets. Il fut en tout
cas dès 1986 atteint d'une maladie rare du sang qui le tint éloigné des
terrains pendant trois ans. Il eut l'honneur d'être décoré du mérite
sportif en 2008 par le président roumain pour sa contribution décisive
au seul titre européen du Steaua dont il est à l'heure actuelle le
président.
7 mai 1986, Estadio Sanchez Pizjuan, Séville: Steaua Bucarest 0 - FC Barcelone 0 (4 tirs au but à 2)
Steaua
Bucarest: Duckadam - Iovan - Belodedici - Bumbescu - Barbulescu -
Balint - Balan (Iordanescu 75) - Bölöni - Majearu - Lacatus - Piturca
(Radu 107)
FC
Barcelone: Urruti - Gerardo - Migueli - Alexanko - Alberto - Munoz -
Pedraza - Schuster (Moratalla 85) - Carrasco - Archibald (Pichi Alonso
106) - Marcos Alonso

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