
En 2003, c'est le Real qui vient
se qualifier pour les demies-finales à Manchester (3-4) grâce notamment
à un triplé de Ronaldo, ovationné par le public anglais. Ce 19 avril
2000, onze mois après l'incroyable finale du Nou Camp face au Bayern,
c'est en tant que tenant du titre que United affronte l'équipe
madrilène, elle-même victorieuse du trophée en 1998, pour le match
retour des quarts de finale à Old Trafford. A l'aller, les deux
formations se sont quittées sur un score nul et vierge qui laisse
beaucoup d'espoirs de chaque côté et augure d'un affrontement
passionnant et indécis.
Tactiquement,
Ferguson et Del Bosque alignent deux 4-4-2 des plus classiques. Depuis
le triomphe de Barcelone, Van der Gouw a remplacé (numériquement)
Schmeichel, parti pour le soleil portugais, dans les buts mancuniens.
Pour le reste, on prend les mêmes et on recommence: Stam tient la
baraque derrière et le quatuor royal Giggs-Scholes-Keane-Beckham au
milieu est censé à la fois contenir l'entrejeu adverse et alimenter le
duo Yorke-Cole, auteur de 13 buts sur la scène européenne la saison
précédente. Le Real a laissé partir ses deux chasseurs de pions Suker et
Mijatovic à l'été 1999 et compte plus que jamais sur un Raul en feu (12
buts en 19 matches européens disputés en 1999-2000) et sur Morientes
pour planter à l'extérieur, Anelka prenant place sur le banc. Helguera
et Redondo doivent jouer les ratisseurs-relayeurs dans l'axe tandis que
McManaman et Savio sont chargés d'animer les côtés, devant Roberto
Carlos et Sa
lgado. Hierro est absent, et la charnière Ivan Campo-Karanka n'a rien de franchement rassurant sur le papier.
Après
vingt minutes de furieuse baston, Roy Keane tacle un centre d'Helguera
venu de la droite dans ses propres filets et offre de la plus cruelle
des façons le précieux but à l'extérieur au Real, obligeant les siens à
marquer deux fois. Sous l'impulsion d'un Giggs intenable et meilleur
Mancunien du soir, United se crée plusieurs occasions, mais c'est
Morientes qui est à deux doigts de doubler la mise juste avant la pause.
Le Real va tuer le match en trois minutes en deuxième période.

Battus par plus fort qu'eux, les Red Devils laissent filer leur titre et s'inclinent
face au futur vainqueur de l'épreuve au terme d'une rencontre
emballante et marquée par la classe de deux joueurs au sommet de leur
art, Redondo et Raul. En cette année 2000, les quarts de finale de la
Champions League donnent lieu à deux autres oppositions de toute
beauté:le Barça de Figo et Rivaldo, qui avait encaissé trois buts en
huit minutes à Stamford Bridge, se qualifie sur le score de 5-1 en
prolongations, après qu'une troisième équipe espagnole, le FC Valence,
s'est également payé le luxe d'en coller cinq à la Lazio, futur champion
d'Italie, au match aller quinze jours auparavant. Le Bayern, lui, se
découvre un héros improbable en la personne de Thomas Linke, qui
qualifie les siens à la 93ème minute du match retour face à Porto et
trois minutes seulement après l'égalisation de Jardel. Dingue, on vous
dit.
19 avril 2000, Old Trafford, Manchester: Manchester United 2 - Real Madrid 3
Buts: Keane (20 csc), Raul (50, 52), Beckham (64), Scholes (88 sp)
Manchester
United: Van der Gouw - Neville - Stam - Berg (Sheringham 62) - Irwin -
Beckham - Keane - Scholes - Giggs - Yorke - Cole (Solskjaer 62)
Real
Madrid: Casillas - Roberto Carlos - Campo - Karanka - Salgado -
McManaman - Helguera - Redondo - Savio (Geremi 62) - Raul - Morientes
(Anelka 71)
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