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jeudi 28 octobre 2010

Mario Jardel, buteur XXL

Mario Jardel, serial buteur brésilien à son sommet il y a une petite dizaine d'années, paiera sans doute toujours le fait de n'avoir évolué que dans des championnats européens dits mineurs (Portugal et Turquie) et de n'avoir jamais signé pour un des grands clubs italiens, français ou espagnols qui lui faisaient les yeux doux à l'époque. Du coup, les statistiques incroyables de ce joueur qui fut pendant une paire d'années un des goleadors les plus prolifiques et réguliers du Vieux Continent seront toujours dévaluées et considérées avec un certain mépris par les spécialistes du ballon rond.


Nul doute pourtant que Jardel n'aurait pas subitement arrêté de planter s'il avait rejoint l'OM ou le Milan AC. Le Brésilien était, de par son gabarit et son exceptionnelle détente, un des meilleurs joueurs de tête de l'histoire du jeu ainsi qu' un monstre d'efficacité et de présence physique dans la zone de vérité. En un mot, le protoype de l'attaquant de surface, quelque part entre Koller et Trézéguet.

jardel.jpegJardel déboule au Portugal en 1996 en provenance du Gremio Porto Alegre, futur club de Ronaldinho, et finit tout simplement meilleur buteur du championnat avec Porto dès sa première saison (31 buts), titre qu'il conservera les trois années suivantes (26, 36, puis 38 buts). En quatre saisons avec les Dragons, il marque plus de pions qu'il ne dispute de rencontres de championnat (130 buts en 125 matches). En 1999-2000, il frise les quarante réalisations et plante dix pions en 13 rencontres de C1, contribuant au bon parcours du FC Porto, éliminé en quarts par le Bayern, et terminant meilleur buteur de la compétition à égalité avec Raul, Rebrov et Rivaldo.

En quatre campagnes européennes, Jardel claque 19 buts en 32 apparitions, ce qui met une sérieuse claque à l'argument selon lequel son rendement exceptionnel serait essentiellement dû à la faiblesse des défenses portugaises. Lorsqu'il quitte Porto pour Galatasaray à l'été 2000, il a gagné ses galons de légende locale aux côtés des Madjer et Futre.

Le club turc, qui vient de remporter la Coupe UEFA aux dépens d'Arsenal, cherche à se faire une place au soleil parmi les cadors européens et pense avec raison faire un gros coup en recrutant Jardel. Mais le Brésilien, malgré une saison plus que correcte (22 pions en championnat, 6 en C1) peine à s'adapter et à cacher son blues. Il quitte la Turquie au bout d'un an et revient au Portugal sous les couleurs du Sporting, avec qui il fait littéralement exploser les compteurs en 2001-2002: 42 buts en 30 matches de championnat, 7 buts en coupe nationale et 6 en UEFA pour une saison à 55 buts.

Sans surprise, il est élu meilleur joueur du Portugal par le journal Record, qui n'a jamais aussi bien porté son nom, mais cette année hyperbolique est aussi la dernière avant le début du déclin. Régulièrement blessé et souffrant de sévère dépression, Jardel ira traîner sa saudade et ses kilos en trop à Bolton, Ancône (où les fans le surnomment "lardel" à cause de son bide), Famagouste, ou encore Newcastle (l'autre, en Australie). A 37 ans, il serait actuellement sous contrat avec le club bulgare de Cherno More Varna. 

Même si sa fin de carrière en roue libre gâche un brin le tableau, Jardel, sélectionné à dix reprises avec la Seleçao, restera tout de même dans les mémoires comme un redoutable empileur de pions, à l'image de sa saison 2001-2002, chef d'oeuvre d'efficacité. A titre de comparaison, le meilleur score de Lisandro sur une saison avec Porto est de 24 buts, et seuls trois joueurs ont comme Super Mario passé la barre des quarante réalisations en championnat du Portugal: Fernando Peyroteo (43 en 1946-47), attaquant du Sporting et meilleur buteur de l'histoire de l'épreuve, le grand Eusebio à deux reprises avec Benfica (42 en 1967-68 et 40 en 1972-73) et l'Argentin Hector Yazalde (46 en 1973-74), qui fera les beaux jours de l'OM au milieu des années 70 (19 buts en D1 en 1975-76).

En 2001, Jardel ne fut pas très loin paraît-il de rejoindre le club phocéen et au vu de la forme époustouflante qu'il afficha la saison suivante, les supporters marseillais peuvent nourrir quelques regrets. D'autant que leurs attaquants de l'époque s'appelaient Ibrahima Bakayoko, Lamine Sakho et Cyril Chapuis.




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1 commentaire:

  1. Ce grand Jardel... Je me demande pourquoi je ne l'achetais jamais à l'Entraineur. Probablement à cause de ces foutus permis de travail en PL.

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