post-labels {display: none}

samedi 27 novembre 2010

Top 10: les gauchers

Le monde du football a toujours posé un regard particulier sur les gauchers, censés être plus doués techniquement, plus créatifs, plus artistes, mais aussi plus instables et plus fantasques. Entourés d'une aura mystérieuse, on attend d'eux le coup de génie, la fulgurance, le geste sublime qui fera basculer la rencontre. Les purs gauchers sont généralement des amoureux du cuir, qu'ils aiment à caresser avec toutes les surfaces du pied, et des manieurs de ballon hors pair qui ont un sens inné du dribble et du contre-pied. Ils s'avèrent souvent également d'incroyables tireurs de coups francs. La présente liste rend hommage à ces joueurs pas comme les autres sans lesquels le jeu serait sans aucun doute plus ennuyeux et conventionnel.





Oleg Blokhine (Ukraine/URSS, ailier, né en 1952)
blokhine.jpgJoueur emblématique du Dinamo Kiev avec qui il a remporté deux Coupes des Coupes à onze ans d'intervalle, Blokhine était un véritable ailier gauche, véloce et dévoreur d'espaces, capable de chevauchées au long cours le long de la ligne de touche. Longiligne et élégant,  ce dribbleur doté d'un superbe coup de rein provoquait balle au pied sans relâche les défenseurs adverses et se chargeait souvent de conclure lui-même ses actions. Car s'il multipliait les déboulés sur son côté, l'Ukrainien savait aussi faire preuve d'une grande adresse devant le but. Blokhine est le joueur le plus capé de l'histoire de l'URSS (112 sélections et 42 buts entre 1972 et 1988) et a marqué plus de 200 buts en une vingtaine de saisons passées sous le maillot du Dinamo. En tant que sélectionneur, il a atteint les quarts de finale du Mondial 2006 avec l'Ukraine.



Ryan Giggs (Pays de Galles, ailier/milieu, né en 1973)
ryan.jpgOn ne présente plus le Gallois à la carrière émaillée de cavalcades ravageuses, de centres parfaits et de crochets déroutants, qui est sans doute le meilleur gaucher à avoir jamais évolué dans le championnat anglais. A trente-sept piges, ses jambes tournent moins vite mais son pied gauche rend encore des services à United: le physique décline, mais la qualité technique reste. Légende vivante des Red Devils, Giggs a disputé plus de 800 matches avec Manchester (un record), remporté onze titres de champion et gagné deux fois la Champions League, jouant toujours un rôle majeur dans les succès du club. Il a toujours marqué au moins un but lors de chaque saison de Premier League depuis 1991 et planté dans onze campagnes européennes consécutives entre 1996 et 2007. Il fait partie de ces quelques grands joueurs à n'avoir jamais de disputé de compétition internationale majeure, faute de défendre les couleurs d'une sélection nationale suffisamment compétitive.



Gheorghe Hagi (Roumanie, milieu de terrain offensif, né en 1965)
gheorghe.jpgCelui que l'on a surnommé "le Maradona des Carpates", et qui fit les beaux jours du Steaua Bucarest à la fin des années 80, est le prototype du gaucher imprévisible et capricieux, capable sur un coup de patte de faire la différence pour son équipe. Joueur surdoué mais terriblement irrégulier, il était capable de traverser des saisons entières dans l'anonymat le plus complet avant de sortir de sa boîte, comme lors du Mondial 1994 où il se rappela au bon souvenir de la planète football après deux années ternes à Brescia. Rarement aussi brillant qu'avec la sélection roumaine, dont il est le meilleur buteur, Hagi n'a réussi à s'imposer ni au Real ni au Barça mais est devenu sur la fin de sa carrière l'idole des bouillants supporters de Galatasaray. Pas spécialement rapide, trapu, court sur pattes et plutôt sujet à l'embonpoint, il était en revanche d'une habileté rare balle au pied et capable d'offrandes géniales à ses coéquipiers. Véritable héros national en Roumanie, Hagi a aussi bâti sa légende sur ses incroyables coups francs, qui ont fait remuer nombre de filets en près de vingt ans de carrière.



Diego Maradona (Argentine, milieu offensif/attaquant, né en 1960)
diego.jpgInutile de revenir ici sur la carrière, les frasques, les exploits et les ratés du Pibe de Oro, toujours omniprésent médiatiquement et que les caméras ne manquent jamais de dénicher dans les tribunes d'un stade quelconque semaine après semaine. Contentons-nous de rappeler que sur l'action du fameux "but du siècle" contre l'Angleterre en 1986, Maradona se sert exclusivement de son pied gauche. Il effectue d'abord trois touches géniales pour pivoter à toute vitesse et se sortir du marquage, élimination initiale qui lui permet de se tourner vers le but et d'accélérer. Pour attaquer la défense de front, il garde le ballon collé sur l'extérieur du pied, dont il use pour mettre dans le vent le premier défenseur, avant de revenir sur l'intérieur pour se débarrasser du dernier joueur de champ et de Shilton, puis de pousser la balle au fond. A lui seul, ce slalom très spécial suffit à lui offrir une place dans cette sélection.



Lionel Messi (Argentine, attaquant, né en 1987)
leo.jpgEst-il trop tôt pour considérer que Messi fait d'ores et déjà partie des meilleurs gauchers de l'histoire du jeu? Sans doute pas. Match après match, le pied gauche magique de l'Argentin, combiné à un vitesse d'éxécution hors normes, matyrise les défenses de la Liga et des adversaires européens du Barça. Sa souplesse de cheville lui permet de changer de direction en un clin d'oeil et de trouver la faille dans des espaces apparemment fermés, et sa justesse technique devant le but est diabolique: pichenettes, ballons enroulés à mi-hauteur, frappes sèches à ras de terre, plats du pied tranquilles, tout le registre y passe. Le tir de loin manque certes à son arsenal, mais il est tellement décisif dans la zone de vérité qu'il peut largement se permettre de s'en passer. Insaisissable et inspiré, le lutin argentin a  franchi la barre des cent buts marqués en Liga à seulement 23 ans. S'il continue sur son rythme actuel, il est parti pour planter plus de quarante pions en championnat cette saison. Epoustouflant.



Ferenc Puskas (Hongrie, attaquant, 1927-2006)
puskas.jpgPuskas formait avec Sandor Kocsis un duo extraordinaire en attaque au sein du fameux onze d'or hongrois qui domina le football européen pendant les années cinquante, fut notamment la première équipe à battre l'Angleterre à Wembley (6-3, doublé de Puskas) et aurait dû remporter la Coupe du Monde 1954. Buteur insatiable de l'hégémonique Real Madrid de Di Stefano, Gento et Kopa, le Hongrois remporta la Coupe d'Europe des Clubs Champions à trois reprises et claqua un mémorable quadruplé en finale contre l'Eintracht Francfort en 1960. Il gagna également quatre fois le championnat d'Espagne dont il fut à plusieurs reprises le meilleur buteur. Certes, c'était une autre époque et un autre football, bien plus ouvert et aéré qu'aujourd'hui, mais les statistiques du Major Galopant donnent le tournis: 84 buts en 85 sélections et près de 250 en 370 matches avec le Real. Et ces chiffres ne suffisent même pas à rendre compte de l'influence sur le jeu de ce pur gaucher. Tout simplement un des plus grands joueurs de l'histoire.



Gigi Riva (Italie, attaquant, né en 1944)
riva.jpgLuigi Riva, dit "Gigi", fut avec Gianni Rivera et Roberto Boninsegna, son partenaire d'attaque en club, un des meilleurs attaquants italiens des années 60 et 70. Moins créateur que les autres élus de cette sélection, Riva était avant tout un joueur de surface et un grand buteur, doté d'une belle frappe de balle. Il passa la quasi-intégralité de sa carrière à Cagliari, avec qui il finit trois fois meilleur buteur du championnat, jouant un rôle décisif dans la conquête du premier et unique titre de champion du club en 1970. Champion d'Europe 1968 avec l'Italie et élu dans l'équipe du tournoi, Riva a disputé deux Coupes du Monde, marquant notamment un but en prolongations dans la demie-finale mythique de 1970 contre l'Allemagne. Gigi Riva est encore à ce jour le meilleur buteur de l'histoire de la Squadra Azzura, avec ses 35 pions plantés en 42 sélections seulement.



Roberto Rivelino (Brésil, ailier/milieu, né en 1946)
rivelino.jpgAussi célèbre pour sa moustache fournie que pour avoir inventé le filp-flap, geste technique dont sont aujourd'hui friands bon nombre de dribbleurs, Rivelino est considéré comme un des meilleurs joueurs de l'histoire de la Seleçao, au sein duquel il fut sélectionné à 92 reprises. Titulaire indiscutable de l'équipe du Brésil sacrée championne du monde en 1970 et souvent considérée comme la meilleure sélection de tous les temps, il a passé toute sa carrière au pays, jouant sous le maillot des Corinthians puis de Fluminense. Fin dribbleur, Rivelino possédait également une frappe de mule et terrorisait les gardiens sur ses coups francs tapés en force, ce qui lui valut le surnom de "Patada Atomica" lors du Mondial mexicain. Rare mélange de puissance et de grâce, le Brésilien était un joueur complet et polyvalent qui contribua grandement à porter le Brésil vers les sommets.



Hristo Stoichkov (Bulgarie, attaquant, né en 1966) 
hristo.jpgTête de lard, râleur invétéré, roublard des pelouses, plongeur occasionnel, Stoichkov était aussi et surtout un grand attaquant et un des plus purs talents que l'ancien bloc de l'Est ait donné au football. S'il pouvait marquer des deux pieds et dans toutes les positions imaginables, ce chasseur de buts avait une prédilection certaine pour son pied gauche quand il s'agissait de frapper les coups francs, exercice où il était loin d'être maladroit, comme pourrait en attester Bodo Illgner. Sans le rendement exceptionnel de Stoichkov, meilleur buteur de la compétition avec six buts, il est à peu près certain que la Bulgarie n'aurait jamais atteint le dernier carré de la Coupe du Monde 1994. Sous la houlette de Johan Cruyff, qui sut parfaitement gérer ses excès et l'insérer dans le collectif, Stoichkov remporta la Liga quatre fois consécutivement au début des années 90 et la Champions League en 1992. Un personnage haut en couleurs, admirable pour certains, insupportable pour d'autres, mais dont la carrière fait l'unanimité.



Chris Waddle (Angleterre, ailier, né en 1960) 
waddle.jpgOutre le fait qu'il arborait une improbable nuque longue copiée avec plus ou moins de réussite par une pléthore de collégiens français au début des années 90, Chris Waddle est un des joueurs étrangers les plus attachants et les plus doués à avoir jamais foulé les pelouses du championnat de France. Arrivé de Tottenham en 1989, l'Anglais enchanta le Vélodrome pendant quatre saisons, formant avec Abedi Pelé et Papin un superbe trio qui emmèna l'OM en finale de Coupe d'Europe. Maigre et dégingandé, Waddle était un faux lent capable de belles accélérations et qui mettait un point d'honneur à s'amuser sur un terrain, quitte à verser parfois dans la provocation gratuite et le one-man show. Dribbleur génial et redoutable tireur de coup francs, c'est pourtant  du pied droit qu'il marqua son but le plus important sous le maillot marseillais, en quart de finale de la Champions League face au Milan AC en 1991.













Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire