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dimanche 18 février 2024

La Premier League, un monstre à trois têtes

Rarement la course au titre en Angleterre n'aura semblé aussi indécise que cette saison. Au début des années 2020, Liverpool et City se tiraient la bourre, laissant Arsenal et United à bonne distance. Mais les choses ont bien changé. Si l'on peut noter une différence notable entre la Premier League et les autres grands championnats européens, c'est que l'on laisse le temps aux managers de travailler sur la durée, malgré parfois l'absence de résultats probants, à l'exception de United, où les entraîneurs se sont succédé depuis le départ de l'irremplaçable Ferguson. Ainsi, Guardiola est arrivé sur le banc de City en 2016 (et on lui a laissé sept ans pour remporter une Champions League tant convoitée par le club), Klopp sur celui de Liverpool en 2015 et Arteta a pris les commandes d'Arsenal en 2019. Les dirigeants des Gunners ont eu l'intelligence de maintenir leur confiance à l'ancien joueur du PSG, malgré une décevante huitième place en 2020 et 2021 et une forme de déclassement du club après le faste des années Wenger qui avaient habitué les fans à une place dans le Big Four. Grâce au remarquable boulot d'Arteta, qui a su faire progresser un groupe jeune et talentueux et s'adjoindre les services de quelques éléments précieux (Zinchenko, Gabriel Jesus, Gabriel, Trossard, Rice), Arsenal s'est hissé au niveau de City et Liverpool et, après avoir tenu la dragée haute aux Skyblues tout au long de la saison dernière, s'accroche à nouveau à ses rêves de sacre. En 2024, la lutte pour le titre n'est pas un duel, mais bien une lutte à trois entre Liverpool, City et Arsenal.


Il faut bien le dire, malgré un recrutement intelligent au milieu de terrain (Endo, McAllister, Gravenberch, Szoboszlai), on n'attendait pas forcément Liverpool à ce niveau cette saison, surtout après la triste cinquième place du dernier exercice qui a privé le club d'une place en Champions League, et le départ de joueurs historiques comme Firmino, Fabinho ou Henderson. Mais les Reds ont débuté le championnat sur les chapeaux de roue (16 points lors des six premières journées) et ont depuis maintenu un rythme soutenu avec le superbe total de 57 points en 25 rencontres et seulement deux petites défaites au compteur (personne n'a perdu moins de matches en Premier League). Klopp a parfaitement su intégrer les recrues et certains jeunes issus du centre de formation comme Conor Bradley, Jarell Quansah, Harvey Elliott ou Curtis Jones. Portés par le rendement infernal de Mohamed Salah, les Reds possèdent la meilleure attaque du royaume avec 59 buts. Quand l'Egyptien est parti à la CAN puis s'est blessé, ses deux compères Darwin Nunez et Diogo Jota ont parfaitement pris le relais. Souvent accusé de maladresse devant le but, l'Uruguayen a planté quatre pions sur les quatre dernières journées tandis que le Portugais totalise neuf buts en championnat. Malheureusement pour Klopp, Liverpool a perdu énormément de joueurs sur blessure ces dernières semaines et la liste des éléments indisponibles (Szoboszlai, Jota, Thiago Alcantara, Alexander-Arnold, Bajcetic, Jones, Matip) s'est dramatiquement allongée. Le club va devoir gérer un calendrier très dense et des échéances importantes (finale de Carabao Cup, huitièmes de finale de Ligue Europa, réception de City) avec un effectif réduit.


On pensait Arsenal définitivement largué après une fin d'année 2023 compliquée (défaites face à Aston Villa, West Ham et Fulham), mais les Gunners ont su redresser la barre et leur victoire face à Liverpool les a totalement relancés. Tout simplement inarrêtables depuis un mois, les hommes d'Arteta ont planté la bagatelle de 21 buts sur les cinq dernières journées, signés de neuf joueurs différents. Saka, qui a déjà égalé son record de buts sur une saison, tourne à plein régime en attendant de briller à l'Euro avec l'Angleterre, Odegaard multiplie les caviars, Martinelli accumule les jolies performances sur son flanc gauche, Havertz a retrouvé un niveau décent, Rice gratte son lot de ballons dans l'entrejeu et Trossard joue les utilités. Sachant que la paire Saliba-Gabriel demeure très performante (avec seulement 22 buts encaissés, Arsenal occupe la première place du classement défensif), tous les signaux semblent au vert pour Arteta, qui devrait logiquement enregistrer trois nouveaux succès contre Newcastle, Sheffield et Brentford, en attendant de recevoir une formation de Chelsea qui semble s'être refait une jolie santé et de se déplacer à l'Etihad Stadium le 31 mars pour ce qui constituera l'un des sommets de la saison anglaise. 

Privés de Kevin De Bruyne pendant de longs mois, puis d'Erling Haaland, victime d'une blessure au pied, les Citizens ont su se maintenir à flot et rester dans la course, notamment grâce à leur effectif pléthorique et le haut niveau de performance de Phil Foden, excellent cette saison (huit buts et sept passes décisives en championnat), Bernardo Silva (six buts) et du champion du monde argentin Julian Alvarez (huit pions et six assists). Alors qu'ils restaient sur six victoires consécutives en Premier League, les Skyblues ont été tenus en échec par un Chelsea consistant à l'Etihad mais, malgré cet accroc, les bonnes nouvelles s'accumulent pour Guardiola, à commencer par le retour de KDB, peut-être tout simplement le meilleur milieu de terrain offensif de la planète, déjà auteur de six passes décisives et d'une entrée en jeu tonitruante à Newcastle qui a totalement changé le cours du match. Décisif à Copenhague, le côté droit animé par Walker, De Bruyne et Foden représente une force de frappe à laquelle peu d'équipes sauront résister. On sait que City a pour habitude de plus ou moins ronronner en début de saison pour finir très fort et ils s'avèrera à coup sûr redoutable dans le sprint final, d'autant due Guardiola dispose d'un nombre impressionnant d'options autour se sa colonne vertébrale Ederson-Dias-Rodri-De Bruyne-Haaland (Akanji ou Stones, Gvardiol ou Aké, Grealish ou Doku, sans oublier Kovacic ou Matheus Nunes). Déjà pratiquement qualifiés pour les quarts de finale de Champions League, les Citizens restent les principaux favoris à leur propre succession, aussi bien sur la scène domestique que continentale.

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