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dimanche 24 mars 2024

Deschamps, c'est quoi le concept?

Nous vivons dans un pays où des joueurs exceptionnels comme Cantona et Ginola ont été traités comme de véritables parias parce qu'ils avaient trop de talent et de caractère et où de bons petits soldats anonymes comme Diomède et Guivarc'h ont été sacrés champions du monde. Nous vivons dans un pays dont la fédération de football a reconduit Domenech après le désastre industriel de l'Euro 2008 pour connaître la honte internationale de Knysna deux ans plus tard. Nous vivons dans un pays qui ne cesse de critiquer les choix d'un entraîneur comme Luis Enrique pour la seule raison qu'il méprise superbement la caste journalistique française (et comment lui donner tort lorsqu'on considère la médiocrité affligeante des médias nationaux?) et où Jean-Louis Gasset est encensé après trois victoires contre des équipes aussi terrifiantes que Nantes, Clermont et Montpellier. Et surtout, nous vivons dans un pays où il est strictement interdit de critiquer Didier Deschamps, qui semble protégé par un totem d'immunité totale et faire l'objet d'un consensus tacite. Deschamps, dans l'inconscient collectif, c'est le capitaine de l'OM sacrée à Munich ("à jamais les premiers", comme disent les Marseillais pour se consoler de leur déclassement et de l'hégémonie parisienne), l'homme qui a soulevé la Coupe du Monde en 1998, le sélectionneur vainqueur en Russie et finaliste au Qatar. On loue ses capacités de meneur d'hommes, son leadership naturel, sa capacité à tirer le meilleur d'un effectif pas toujours exceptionnel, son aura auprès des joueurs. Mais jamais on ne critique son choix ou son absence de choix, ses options tactiques douteuses, sa frilosité, son conservatisme, son sécuritarisme maladif, son refus total de se remettre en cause comme après l'échec de l'Euro 2021 et l'élimination face à la Suisse. Jamais l'on entend le moindre reproche à son égard, la moindre remise en question, le moindre son de cloche dissonant. Diallo a déjà annoncé qu'il serait reconduit dans ses fonctions après l'Euro quelque soit l'issue de la compétition. Et disons-le tout net, quatorze ans de Deschamps, c'est trop.

mardi 19 mars 2024

Vitinha, la perle du milieu

Au sein du turnover opéré par Luis Enrique (au fait, bande d'handicapés du bulbe qui osez titrer que le PSG "patine" en Ligue 1, vous n'aviez pas compris que le patron faisait gentiment tourner en vue des échéances importantes et que dans son esprit le championnat était une affaire déjà réglée?), quelques joueurs ont émergé au milieu malgré la concurrence féroce. Difficile de ne pas évoquer le cas Zaïre-Emery, véritable révélation de la saison qui non seulement s'est installé comme titulaire indiscutable au sein d'un des meilleurs clubs européens mais semble devoir faire partie du groupe France pour le prochain Euro en Allemagne (et dire que Galtier ne lui a fait jouer que de vagues bouts de matches alors qu'il avait sous le coude un futur international). Il le doit à ses prestations remarquables au plus haut niveau, en Champions League notamment, où il n'a cessé d'épater la galerie par son aplomb et son aisance et a grandement contribué à la qualification des siens pour les quarts. Au début de saison, Manuel Ugarte avait impressionné les observateurs par son abattage, sa capacité à déclencher le pressing et à harceler le porteur adverse, son goût pour le duel ainsi que son côté "chat maigre" et mort de faim si typiquement uruguayen. Ravis, les supporters parisiens pensaient alors que leur club avait enfin déniché un digne successeur à Thiago Motta dans le rôle de sentinelle devant la défense, mais il faut bien avouer que le transfuge du Sporting est quelque peu rentré dans le rang et a perdu sa place de titulaire dans les matches qui comptent.

vendredi 15 mars 2024

Jonathan David, la valeur sûre

Hormis l’exception Mbappe, qui surdomine le classement des buteurs tel l’extraterrestre qu’il est, il faut bien dresser le constat que la Ligue 1 se cherche de grands buteurs : Openda s’est tiré en Allemagne, Terrier sort d’une saison blanche, Aubameyang donne plutôt satisfaction mais n’affole pas les compteurs, Ben Yedder ne signe pas sa meilleure saison, Lacazette a pâti du début de saison désastreux de son équipe, Moffi sous-performe clairement, Gonçalo Ramos et Kolo Muani évoluent dans l’ombre de Sa Majesté et Laslandes a pris sa retraite depuis un bail. La saison dernière, qui restera comme un millésime exceptionnel sur ce plan, pas moins de six joueurs avaient atteint la barre des vingt buts (Mbappe, Lacazette, David, Balogun, Openda et Diallo) et un total de douze joueurs celle des quinze buts (les six susnommés plus Wahi, Ben Yedder, Moffi, Messi, Laborde et Gouiri). Après 25 journées, seuls cinq éléments ont franchi la barre des dix réalisations (Mbappe, David, Lacazette, Ben Yedder et Aubameyang), et si Kyky maintient un tempo élevé, il n’en est pas de même pour la meute de poursuivants qui ont déjà fait une croix sur le titre de meilleur buteur (ils y ont même sûrement déjà renoncé avant même le coup d’envoi de la saison). A titre de comparaison, treize éléments ont franchi le seuil des dix buts en Angleterre, pour douze en Espagne, douze en Italie et dix en Allemagne. L’argument selon lequel les meilleurs attaquants français évoluent à l’étranger n’est guère recevable puisque trois des sept joueurs offensifs retenus dans la dernière liste de Deschamps évoluent au PSG, que Griezmann joue maintenant davantage comme un all-around player (homme à tout faire, pour les plus handicapés du bilinguisme qui ne suivraient pas la NBA) et que Barcola avait quasiment autant de chances d’être sélectionné que Diaby. Parmi les douze meilleurs buteurs du dernier exercice, neuf sont toujours présents en Ligue 1. Il faut plutôt voir dans ce recul les signes d’un changement de club difficile (Balogun, Wahi), d’une relative méforme personnelle (Ben Yedder, Laborde) ou la conséquence de mauvais résultats collectifs (Lacazette, Gouiri). 

lundi 11 mars 2024

Tottenham, direction l'Europe?

On aurait raisonnablement pu penser que le départ d'Harry Kane, meilleur buteur de l'histoire du club, allait gravement porter préjudice aux Spurs, probablement condamnés à rentrer gentiment dans le rang et à oublier leurs ambitions européennes. Manchester United et Chelsea, deux budgets monumentaux, voire Newcastle, quatrième la saison dernière, faisaient figure de favoris pour intégrer le top four derrière le monstre à trois têtes qui occupe actuellement le podium de la Premier League. Mais United a déjà concédé onze défaites en 28 matches et souffre d'une attaque en berne (39 buts marqués, 14ème attaque du championnat seulement), Chelsea, à l'effectif boursouflé, a totalement perdu ses repères et Newcastle, malgré le pognon saoudien, est redevenu une équipe somme toute banale et de milieu de tableau. Dans ce marasme relatif, c'est bien Tottenham qui sort son épingle du jeu, puisque les Spurs, après leur remarquable victoire 4-0 à Villa Park face à leurs principaux concurrents pour la quatrième place, occupent la cinquième place du classement avec un match en retard à jouer contre Chelsea et peuvent en cas de succès contre les Blues atteindre l'épatante moyenne de deux points par match. Ils ont signé 16 victoires en 27 matches, n'ont marqué que quatre buts de moins que City et sa redoutable attaque et ont récolté treize points lors des six dernières journées, avec comme seul accident de parcours une défaite à domicile contre Wolverhampton, une des équipes surprises de la saison anglaise.

mardi 5 mars 2024

Guirassy, dans l'ombre de Kane

Le PSG s’intéresse-il-à Serhou Guirassy ? Voilà une question qu’il est presque étonnant de ne pas voir fleurir dans les médias français qui, depuis l’annonce du départ de Mbappé, n’en finissent plus d’établir des listes de possibles successeurs à la star parisienne (les noms d’Osimhen, également ciblé par Chelsea, comme tout joueur normalement constitué qui évolue au-dessus du niveau district, et de Leao, qui n’a pourtant rien d’un serial buteur, reviennent avec insistance). Autre question à cent mille balles (envoyez vos réponses à LPC Media Group International) : si les dirigeants parisiens furent prêts à claquer 90 plaques sur un joueur infoutu de réussir un contrôle, un dribble ou une passe correcte mais qui avait claqué 15 pions en Bundesliga avec l’Eintracht Francfort, how muche seraient-ils prêts à mettre sur un avant-centre au physique de déménageur des surfaces qui affiche déjà vingt réalisations en dix-huit matches au compteur avec le VFB Stuttgart ? Il y a fort à parier que la cote de l’attaquant guinéen, déjà auteur d’une saison 2022-2023 fort satisfaisante avec 11 buts en 22 matches disputés (faites le calcul, bande de petites médailles Fields que vous êtes, on ne doit pas être bien loin du but tous les deux matches en moyenne), ne cesse de grimper chez les recruteurs européens (on évoque d’ailleurs ça et là un intérêt de Chelsea). Un cador du continent viendra-t-il draguer Guirassy lors du prochain mercato estival ? Nul ne le sait, sauf les patrons de Chelsea. Ce qu’on sait, en revanche, c’est que si le VFB parvient à se qualifier pour la prochaine Champions League, il le devra en grande partie à un buteur qui n’en finit pas d’épater son monde.

lundi 4 mars 2024

Roma, opération remontée

On aime ou n'aime pas José Mourinho (nous autres à LPC le détestions avec le Chelsea version Drogba "fucking disgrace" et le Real époque Pepe en boucher officiel), mais il faut reconnaître que le Special One faisait plutôt du bon boulot depuis son arrivée sur le banc de la Roma en 2021, avec deux sixièmes places et deux finales européennes consécutives dont une victorieuse en 2022. Malheureusement pour lui, deux défaites face au rival lazialiste en coupe et le Milan en championnat ont coûté sa place au Mou, officiellement lourdé le 16 janvier (on entend parler depuis évidemment d'un énième retour à Chelsea, où Pocchetino et son charisme d'huître sous Prozac pédalent méchamment dans la semoule malgré un effectif pléthorique et un pognon littéralement balancé par les fenêtres). Plutôt que d'aller chercher un entraîneur étranger ou un technicien reconnu, le club romain a choisi de faire confiance à une véritable légende locale: Daniele De Rossi, plus de 600 matches au compteur avec la Roma, icône de la ville éternelle à l'instar d'un Francesco Totti et équivalent d'un Steven Gerrard à Liverpool ou d'un Maldini au Milan. On dit souvent que les anciens milieux défensifs ou relayeurs font d'excellents entraîneurs (Arteta, Guardiola, Xabi Alonso, Ancelotti) et il semble que De Rossi ne déroge pas à la règle, puisque son bilan après quelques semaines sur le banc de la Roma s'avère tout simplement remarquable, à tel point que l'on peut imaginer que ses dirigeants, qui lui ont fait signer un contrat de six mois, n'hésiteront pas à le confirmer dans ses fonctions en fin de saison.