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lundi 15 avril 2024

Rennes, le flop de la saison

Parmi les équipes qui ont raté leur saison, on pourrait penser à l'OL, mais les Lyonnais ont opéré un spectaculaire redressement depuis leur mercato hivernal réussi et l'arrivée sur le banc de Pierre Sage, et peuvent toujours espérer une place européenne via le championnat ou un éventuel sacre en Coupe contre le PSG. On pourrait citer l'OM, certes très décevant en championnat mais qui a une réelle chance de rallier la finale de la Ligue Europa (le résultat du match aller à Lisbonne laisse de solides espoirs aux Marseillais qui devraient en cas de qualification sortir l'Atalanta Bergame en demie, un obstacle loin d'être insurmontable a priori). On pourrait également songer à Lens, qui ne devrait pas finir parmi les quatre premiers mais possède des circonstances atténuantes avec les départs à l'intersaison de Fofana et Openda et la difficile adaptation de Wahi (ajoutons qu'en termes de qualité globale d'effectif, l'équipe de Frank Haise nous semble bien en-dessous des formations qui occuperont le podium en fin de saison, à l'exception de Brest bien entendu). La vraie déception de la saison se nomme le Stade Rennais, une équipe qu'on attendait beaucoup plus haut au classement et que beaucoup voyaient se qualifier pour la prochaine Champions League. Rennes n'occupe que la dixième place du classement à cinq journées de la fin, à égalité de points avec un OM faiblard, et fait à peine mieux que des clubs qui se contenteront du maintien comme Toulouse ou Strasbourg. Après un début d'exercice pas faramineux mais prometteur (ils étaient encore invaincus après sept journées), les joueurs de Génésio puis Stéphan se sont totalement effondrés. Alors qu'on les attendait costauds dans le sprint final, ils viennent de concéder trois revers consécutifs en Ligue 1, sans oublier l'élimination en Coupe au Parc des Princes à l'occasion d'un match où les Rennais ont fait preuve d'un affligeant manque d'ambition dans le jeu. Triste bilan.

 


 

A l'heure des pronostics l'été dernier, nombre d'observateurs plaçaient Rennes au moins parmi les cinq premiers et certains faisaient même des rouge et noir le principal concurrent du PSG. Forts d'un recrutement haut de gamme et d'une place dans le top four lors des deux exercices précédents, les dirigeants rennais peinaient à cacher leurs ambitions malgré un discours prudent face aux médias. On pouvait légitimement penser que les arrivées de Le Fée, international Espoirs et meilleur joueur de Lorient la saison dernière, de Blas, l'homme qui a emmené par deux fois le FC Nantes en finale de Coupe, et surtout de Matic, un jouer de calibre international passé par Chelsea, Manchester United et la Roma, allaient faire changer le club de dimension. N'oublions pas non plus que les patrons du club n'avaient pas hésité à signer un chèque de quinze millions pour faire venir Fabian Rieder, jeune milieu de terrain suisse des Young Boys de Berne. Résultat des courses ? Le Fée, souvent blessé, n'a marqué aucun but en championnat et s'est montré trop peu décisif avec une seule passe décisive au compteur. Ludovic Blas n'a pas connu la réussite espérée avec quatre petits buts en Ligue 1 dont un sur penalty. Il est resté près de trois mois sans marquer entre décembre et mars et ne reste pour l'instant qu'un joueur intermittent, capable de coups d'éclat mais trop peu consistant sur la durée. Nemanja Matic, quant à lui, a fait ses valoches pour Lyon sans jamais avoir enfilé le costume de patron du milieu, et Rieder n'a disputé qu'une quinzaine de matches au total pour deux titularisations en Ligue 1. Les recrues sont loin d'avoir eu le rendement escompté et Rennes n'a pu que s'en remettre à ses tauliers habituels, à savoir Mandanda, Santamaria et Bourigeaud.


Il est très étonnant que Rennes possède la cinquième attaque de l'hexagone car l'équipe n'a pas de buteur attitré. Le meilleur réalisateur du club se nomme Benjamin Bourigeaud (le tireur de penalties en chef, 7 buts) devant Martin Terrier (6 buts), Arnaud Kalimuendo (6 buts) et Amine Gouiri (5 buts). Or, et c'est là l'un des secrets les moins bien gardés du football, on ne fait rien de grand sans un grand buteur. Comme par hasard, presque toutes les équipes situées devant le Stade Rennais au classement possèdent dans leur rangs un joueur qui a davantage planté que le meilleur buteur breton : Mbappé au PSG évidemment, David au LOSC, Lacazette à Lyon, Aubameyang à l'OM, Ben Yedder à Monaco, Moffi à Nice, Del Castillo à Brest. Les deux seules exceptions sont Lens (Wahi plafonne à sept pions) et Reims (Teuma avec six réalisations). L'absence de buteur régulier est un problème régulier pour Rennes depuis la grave blessure de Terrier, puisque la saison dernière aucun joueur du club n'avait fini dans le top 10 des meilleurs réalisateurs de Ligue 1 (Gouiri avait fini onzième avec quinze buts). Les arrivées de Le Fée et Blas, grand pourvoyeurs de ballons, auraient dû permettre que les attaquants soient mieux alimentés, mais il n'en a rien été. Pour retrouver les sommets, Rennes devra à nouveau compter sur un grand Terrier, sans doute davantage opérationnel la saison prochaine, et arrêter de laisse filer ses pépites (Doku à City, Guirassy à Stuttgart). On ne va pas nous dire qu'avec la somme tirée de la vente de Doku (60 millions), il n'y avait pas moyen de se payer un buteur plus fiable que Gouiri et Kalimuendo, qui restent des joueurs moyens. Les dirigeants rennais ont commis une grave erreur s'ils ont pensé pouvoir s'appuyer exclusivement sur ces deux éléments et un Terrier à peine remis d'une rupture des ligaments croisés.



Quand votre supposé patron de défense s'appelle Arthur Theate, joueur méritoire mais limité, et que les éléments composant votre arrière-garde multiplient les boulettes, il ne faut pas s'étonner de concéder plus d'un pion par match en moyenne (à titre de comparaison, Le Havre, quinzième du classement, n'a encaissé qu'un but de plus que Rennes). Nous n'arrivons pas à comprendre comment les patrons rennais ont pu croire une seconde en un secteur défensif aussi pauvre et inexpérimenté (aucun des défenseurs rennais n'avait plus de 23 ans au début de la saison). Si Truffert reste un latéral potable et Assignon a fait le choix du cœur en choisissant d'être prêté à Burnley, ni Omari ni Wooh n'ont fait correctement le boulot dans l'axe (Rennes n'a jamais su trouver de successeur digne de ce nom à Aguerd, international marocain parti à West Ham). Avec 36 pions concédés, les rouge et noir sot bien loin des standards affichés par Brest (27), Lille (25) ou Nice (22). Monaco a encaissé deux buts de plus que Rennes mais en a également planté douze de plus, et Mandanda n'affiche que six clean sheets en près de trente matches de Ligue 1. Une attaque en berne, une défense plus que douteuse, il n'y a finalement que le milieu de terrain qui donne satisfaction avec les fidèles soldats Bourigeaud et Santamaria, le transfuge Matusiwa et le petit prodige Désiré Doué, que l'on annonce avec insistance à Leverkusen la saison prochaine. Comme disaient les chanteurs pour l'Ethiopie, c''est beaucoup et c'est bien peu, en tout cas trop peu pour espérer une place sur le podium.



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