Il faut dire que le onze milanais est particulièrement impressionnant, et on pourrait même dire effrayant. Certes, Dida n'est pas le meilleur gardien de la planète, mais quand vous alignez une défense Cafu-Nesta-Maldini-Pancaro, un trio de tueurs à gages au milieu avec l'aboyeur Gattuso, le magnifique Pirlo et le toujours exceptionnel et inoxydable Seedorf et une attaque composée de Kaka, Chevchenko et Tomasson (le Danois, remplaçant d'Inzaghi, a claqué sa dizaine de pions en Serie A), vous avez a priori de quoi voir venir, d'autant qu'Ancelotti dispose sur le banc d'Inzaghi, de Rui Costa (rien que ça), de Serginho et de Costacurta. Côté Depor on a droit a du classique: Molina occupe les cages, la défense centrale se compose de Naybet et Andrade, entourés de Manuel Pablo et Romero. Au sein du 4-2-3-1 concocté par Irureta, Gonzalez et Mauro Silva doivent assurer l'abattage devant la défense, Victor et Luque animer les côtés, le superbe Valeron (quel beau joueur nom de Dieu, sous-coté au possible) tenir la baguette et Pandiani se charger de la finition. Et le plan préparé par le technicien espagnol va fonctionner à merveille et faire totalement exploser la belle mécanique italienne.
En demi-finale, les joueurs de La Corogne se feront sortir par le futur vainqueur de l’épreuve (deux défaites sur le score de 1-0), le FC Porto de Carvalho, Deco, Sergio Conceiçao et Carlos Alberto, entraîné par un certain José Mourinho, qui connaîtra des lendemains glorieux avec d’autres clubs. Le Depor a aujourd’hui plus ou moins disparu des radars, mais il s’agissait d’un des clubs majeurs du football espagnol des années 1990-2000, qui a été sacré champion en 2000 et a terminé sur le podium à neuf reprises entre 1992 et 2004. La saison qui suit celle de l’exploit face au Milan, qui marque la meilleure performance du club sur la scène européenne, sera celle de la dégringolade, avec une très décevante huitième place en Liga et une élimination dès la phase de poules de la Champions League. Quant au Milan, très régulier en Coupe d’Europe au milieu des années 2000, il connaîtra un nouveau cauchemar en 2005, face à Liverpool et en finale cette fois. A Istanbul, les Milanais mènent 3-0 à la mi-temps et pensent avoir mis la main sur le trophée. C’est sans compter sur le fighting spirit et la détermination de Gerrard et compagnie, qui parviennent à revenir au score et à finalement s’imposer aux tirs aux buts. Le Milan compte tout de même sept coupes aux grandes oreilles dans sa vitrine (1963, 1969, 1989, 1990, 1994, 2003 et 2007) et a connu dans son histoire plus de moments légendaires que de trous d’air notoires. Simplement, en ce 7 avril 2004 au Riazor, le Deportivo La Corogne était injouable.
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