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jeudi 13 octobre 2022

Le Barça au bord du gouffre

Depuis quelques semaines, le Barça affiche clairement ses ambitions de redevenir un grand d’Espagne et de concurrencer le Real sur la scène domestique ainsi que de s’asseoir à nouveau à la table des grands d’Europe. Cet été, le club catalan a sorti le chéquier et déboursé plus de 150 millions d’euros pour faire venir Lewandowski, Raphinha, Koundé, Kessié et Christensen, un recrutement XXL censé ramener les blaugrana sur le devant de la scène. En Liga, tout se passe à la perfection pour les hommes de Xavi, premiers du classement avec sept victoires et un nul et vingt buts marqués pour un seul encaissé. Parfaitement intégré et donnant le sentiment d’être là depuis dix ans, Lewandowski a déjà planté à neuf reprises en championnat, marquant à lui seul quasiment la moitié des buts de son équipe (Dembele, Pedri et Ansu Fati se partagent la place de deuxième meilleur réalisateur avec deux pions). Mais en Champions League, où le Barça faisait office de potentiel vainqueur malgré un tirage difficile, les choses se passent de manière radicalement différente. Troisième de son groupe avec quatre unités au compteur en autant de rencontres, le Barça est au bord du gouffre et d’une reversion en Ligue Europa, qui serait vécue en Catalogne comme une véritable humiliation eu égard au standard du club et aux efforts consentis durant le mercato estival.


Battus à Munich par le Bayern, à Milan par l’Inter, les Catalans n’ont signé qu’une seule victoire, face Viktoria Plzen, le bonnet d’âne du groupe. Au terme d’un match qu’ils devaient absolument remporter pour continuer à croire à la qualification, ils ont concédé le nul 3-3 contre l’Inter au Camp Nou, revenant deux fois au score grâce au sauveur Lewandowski. Ils avaient pourtant ouvert la marque grâce à un Dembele en forme internationale remarquablement bien servi par Sergi Roberto suite à un bon travail de Raphinha côté droit. Mais les intéristes ont égalisé par Barella, avant de reprendre deux fois l’avantage au score par Lautaro Martinez, excellent tout au long de la rencontre, puis Gosens, sur une passe lumineuse de l’international argentin. Si le Barça a finalement réussi à arracher le nul grâce à son messie polonais (qui est tout sauf un plombier et dont on se demande bien pourquoi il n’a pas encore au moins un Ballon d’Or dans son armoire à trophées), il peut remercier son portier Ter Stegen, auteur de plusieurs parades décisives qui ont empêché les Italiens de repartir de Barcelone avec les trois points. Finalement, les bleus et rouge s’en sortent très bien avec ce nul, et c’est un constat bien inquiétant.



Face à l’Inter, le trio du milieu Busquets-Gavi-Pedri a plutôt correctement fait le boulot et les trois de devant se sont bien démenés pour bouger la défense adverse, même si on attend davantage d’un Raphinha un poil décevant depuis le début de saison. S’il y a un hic, il provient clairement de la défense centrale, totalement à la rue tout au long du match. Sur le premier but milanais, Piqué couvre tout le monde de deux mètres, laisse passer un ballon qu’il pensait sans doute jouable pour Ter Stegen et ne voit pas Barella surgir dans son dos. Ensuite, Eric Garcia se fait totalement manger en un contre un face à Lautaro Martinez suite à un long ballon adressé par Calhanoglu, toujours dans les bons coups. Quant au but de Gosens, c’est toute la défense catalane qui est totalement aux fraises sur l’action, puisqu’elle laisse partir Lautaro Martinez en profondeur sur un long dégagement d’Onana et se montre incapable de se replacer pour empêcher la transmission entre l’Argentin et l’Allemand. Trois erreurs, trois bourdes grossières qui se paient cash et mettent le Barça dans une sérieuse panade. La blessure de Koundé, touché au biceps fémoral de la cuisse gauche et capable d’évoluer aussi bien dans l’axe que sur le flanc de la défense, coûte très cher aux blaugrana.


L’équaton est désormais on ne peut plus simple : il suffit à l’Inter de battre Plzen à domicile pour rejoindre le Bayern en huitièmes et éliminer le Barça. C’est dire si le futur du club catalan dans la reine des compétitions européennes ne tient plus désormais qu’à un fil. Si jamais les joueurs de Xavi devaient s’incliner lors du Clasico de dimanche, il s’agirait d’une semaine bien pourrie pour le Barça. Face aux Benzema, Vinicius, Valverde autres Rodrygo, il faudra faire preuve de moins de largesses défensives pour espérer un résultat positif, et Koundé est à nouveau annoncé forfait. En quelques jours, le FC Barcelone pourrait voir ses rêves européens s’envoler et abandonner sa place de leader en Liga. Depuis son arrivée sur le banc, Xavi réalise un travail formidable et avait permis au club d’opérer un spectaculaire redressement sur la deuxième partie de saison dernière, malgré une piteuse élimination en Ligue Europa contre l’Eintracht Francfort en quart de finale. S’il devait subir la loi du rival madrilène, les nuages commenceraient à s’amonceler au-dessus de la tête du technicien espagnol, qui de part son glorieux passé au club et ses premiers mois réussis en tant qu’entraîneur, bénéficie d’un prestige inégalé au sein de l’institution barcelonaise. Son avenir ne se jouera certainement pas dimanche, mais une défaite au Bernabeu contribuerait à obscurcir un tableau déjà bien terne.



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