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vendredi 7 octobre 2022

Naples, le nouveau tube

Cet été, le Napoli a perdu quatre joueurs majeurs: Kalidou Koulibaly, parti du côté de Chelsea, Lorenzo Insigne, débauché par le Toronto FC en MLS après dix ans passés au club, Dries Mertens, auteur de près de 150 buts en 400 matches, qui a rejoint Galatasaray, et Fabian Ruiz, qui a signé au PSG. Pourtant, les résultats du club en ce début de saison sont tout simplement exceptionnels, avec une première place en Serie A (vingt points en huit matches, 18 buts marqués pour 6 encaissés) et un carton plein en Champions League avec neuf points en trois journées (succès 4-1 contre Liverpool, 3-0 à Glasgow contre les Rangers et 6-1 à Amsterdam face à l'Ajax, excusez du peu). L'équipe napolitaine court après le Scudetto depuis 1990 et l'époque Maradona, et en cette saison où les favoris marquent le pas (les trois premières places du classement sont occupées par Naples, l'Atalanta Bergame et l'Udinese), les hommes de Luciano Spalletti ont peut-être un énorme coup à jouer. On n'ose imaginer la liesse qui s'emparerait de la capitale de la Campanie si le Napoli parvenait enfin à s'adjuger le titre après 32 interminables années d'attente marquées par la domination du Milan, de l'Inter et de la Juventus.

Spalletti, ancien entraîneur d'Empoli, de l'Udinese, de la  Roma et du Zenith Saint-Petersbourg, réussit de véritables miracles avec un effectif certes de qualité et homogène mais totalement dénué de stars. Qui de ce côté des Alpes connaît les Meret, Kim, Di Lorenzo, Lobotka, Zielinski, Kvaratskhelia et autres Raspadori? Soyons francs, mis à part quelques tarés de ballon rond notoires, personne. Il n'y a que trois joueurs vaguement connus au sein de l'escouade napolitaine: Salvatore Sirigu, ancien portier du PSG désormais cantonné au rôle de remplaçant, Juan Jesus, défenseur international brésilien passé par l'Inter et la Roma et lui aussi scotché au banc, et André Frank Zambo Anguissa, joueur camerounais qui a porté les couleurs de l'OM de 2015 à 2018. Ce dernier casse littéralement la baraque avec les bleu ciel et blanc, faisant parler sa puissance physique hors normes dans l'entre-jeu, marchant sur les milieux de terrain adverses, récupérant une quantité incalculable de ballons et se permettant même de marquer (doublé en six minutes face au Torino) et de faire marquer (deux passes décisives à Amsterdam). A 27 ans, il arrive à pleine maturité et s'impose comme l'un des meilleurs milieux défensifs du continent.


Un autre homme est en train de faire causer de lui: le Géorgien Khvicha Kvaratskhelia, 21 ans, milieu de terrain offensif-ailier gauche très talentueux qui pourrait bientôt faire saliver les dirigeants des plus grands clubs d'Europe. L'ancien du Lokomotiv Moscou et du Rubin Kazan a déjà planté cinq buts en huit matches de championnat et deux en trois matches de Champions League. Il combine un sacré coup de rein, une grande sûreté technique, une faculté d'élimination rare et une remarquable habileté devant les cages. Le Polonais Piotr Zielinski, sélectionné à 74 reprises en équipe nationale, se montre également excellent dans son rôle de milieu relayeur, bien soutenu par le Slovaque Stanislav Lobotka, petit gabarit très combatif, précieux à la récupération et particulièrement précis dans la relance. Le trio Lobotka-Zielinski-Anguissa s'avère extrêmement complémentaire et efficace et a totalement écrasé l'entre-jeu contre Liverpool, les Rangers et l'Ajax. Sur le papier, cela ne fait peut-être pas franchement rêver dans les chaumières, mais cela fait sacrément bien le boulot sur le terrain.

En attaque, les dirigeants napolitains ont misé sur le jeune Giacomo Raspadori, grande promesse du football italien (10 buts avec Sassuolo en 2021-2022, 15 sélections et 5 buts avec la Nazionale). Face à l'Ajax, il a égalisé de la tête avant de planter le quatrième but des siens sur un caviar de Zambo Anguissa. L'international transalpin assure impeccablement l'intérim en l'absence de Victor Osimhen, le buteur attitré de l'équipe, auteur de 18 buts la saison passée en Serie A, bien aidé Giovanni Simeone, le fils de Diego, auteur de trois réalisations. L'ensemble napolitain paraît très hétérogène et regroupe pas moins de 17 nationalités différentes (Italie, Pologne, Brésil, Corée du Sud, Portugal, Uruguay, Norvège, Kosovo, Allemagne, Macédoine, Géorgie, Slovaquie, France, Cameroun, Mexique, Nigeria et Argentine) mais signe un début de saison de toute beauté et pourrait bien être l'un des tubes de l'année. Dans un football moderne écrasé par le poids de la starisation et de la médiatisation à outrance, il est plutôt rafraîchissant de voir une escouade d'illustres anonymes créer la surprise et déjouer tous les pronostics.

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