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samedi 8 octobre 2022

Lyon n'y arrive pas

L'OL aura vécu cinq premières journées en trompe-l’œil: quatre victoires sur Ajaccio, Troyes, Auxerre et Angers, un nul à Reims pour treize points pris pour quinze possibles. On se prenait alors à croire (ou à désespérer plutôt) d'un retour au premier plan des Gones, d'un possible podium an fin de saison et d'un succès de la politique de recrutement qui a principalement consisté faire revenir les deux anciens Lacazette et Tolisso, forts de leur expérience à l'étranger, au bercail. Puis arriva le match en retard à Lorient, l'équipe surprise de ces deux premiers mois de compétition, et toutes les carences lyonnaises entrevues la saison dernière réapparurent alors au grand jour: fébrilité, inconstance au cours d'une même partie, largesses défensives insurmontables, fraibilité mentale, erreurs individuelles rédhibitoires (Thiago Mendes). S'enusivit alors une série de trois autres revers consécutifs, à Monaco (bouffés dans le jeu aérien sur coups de pied arrêtés), contre le PSG (difficile de leur en vouloir) et à Lens, où la faible ampleur du score ne reflète pas l'emprise et la domination totales de Sang et Or sur le match (21 tirs à 4, 17 occasions à 2). Face à Toulouse, ce devait être le grand réveil, le rebond, le sursaut d'orgueil. Résultat: 1-1 à la maison, malgré l'ouverture du score rapide de Têtê.

Lyon n' a donc pris qu'un point sur quinze possibles sur ses cinq derniers matches et avance plutôt à un rythme d'escargot qu'à celui d'un candidat au podium (car oui, aussi insensé que cela puisse paraître et malgré l'irrégularité notoire du club depuis des mois, c'est bien à la course à la CL qu'on entend se mêler du côté rhodanien). Septième, Lyon est clairement et simplement à sa place derrière des formations qui lui sont largement supérieurs comme Paris, Marseille, Rennes, Monaco ou Lens. Nous prenons le pari qu'il n'est sera pas européen pour la troisième saison consécutive et qu'il terminera quelque part entre la sixième et la huitième place, qu'il prendra des points contre les équipes qui se battent pour éviter la relégation mais cogneront le plafond de verre contre les cadors du championnat. On ne voit pas en quoi une équipe comme le LOSC, qui pourrait lui penser devant en cas de succès lors du derby du Nord, lui serait inférieure.


Repensons aux déclarations de Bruno Cheyrou, directeur du recrutement lyonnais, le 1er juillet 2022: "Il y a peut-être des coachs, dans d'autres clubs de Ligue 1, qui sont en train de vouloir partir parce qu'ils sont jaloux du recrutement que nous sommes en train de faire". Comme dirait Francis Blanche dans l'intarissable Les tontons flingueurs, il y en a qui feraient mieux de fermer leur claque-merde. Mais ça, c'est la prétention et l'arrogance lyonnaises dans toute leur splendeur, la certitude que malgré la domination parisienne et l'émergence marseillaise, l'OL est toujours le club phare de la Ligue 1, celui qui ferait baver d'envie tous les autres. Mais elle rend jaloux personne, ton équipe, mon Bruno, avec son avant-centre survendu, son Tolisso qui traîne ses soucis physiques depuis des années, son Thiago Mendes qui est tout sauf un défenseur central, ses Têtê et Toko-Ekambi qui traversent les matches comme des fantômes, son Malo Gusto qui laisse des trous béants dans son dos, son Cherki qui se prend pour Zidane mais n'a strictement rien prouvé au plus haut niveau. En prime, il faut être sacrément gonflé pour vanter la pertinence du recrutement quand on vend en quelques mois Guimaraes et Paqueta sans chercher une seconde à leur trouver un remplaçant. Lorsqu'on vise l'Europe, la qualité du centre de formation ne fait pas tout. Mais c'est le meilleur centre de formation du monde, vous comprenez.

Aujourd'hui, Peter Bosz qui était arrivé bardé de principes et la tête pleine d'innovations techniques et tactiques, semble à court de solutions. A Lens, le technicien néerlandais a subi sa quatorzième défaite en Ligue 1. Avec 1,6 pt en 48 matches, il est le quatrième entraîneur lyonnais avec la plus faible moyenne en Ligue 1 derrière Sylvinho, Domenech et Stéphan. Ils sont où, à l'heure actuelle, les types qui crachaient leur bile contre Garcia ou Génésio? Est-ce l'heure de passer un coup de fil à Dupraz? Et surtout, qu'est-ce qui pourrait faire croire une seconde à une amélioration? Cette équipe manque cruellement de leaders, ses jeunes sont soit atteints du syndrome du boulard ou marquent sérieusement le pas (Lukeba, pourtant si bon lors de ses premières semaines, Lepenant, Caqueret), les cadres techniques ne tirent pas l'ensemble vers le haut et on se permet même de remettre en cause le statut d'un Dembélé, l'une des rares satisfactions lyonnaises la saison dernière, auteur de 17 des ses 21 réalisations lors de la phase retour. Lacazette lui est-il incontestablement supérieur? La question mérité d'être posée. Pour répondre à monsieur Cheyrou, son équipe ne fait plus peur à personne et est totalement rentrée dans le rang. Il ne s'agit ni plus ni moins que d'une équipe moyenne de Ligue 1, largement capable de se ramasser encore lors des prochaines journées face à Rennes, Montpellier, Liile ou Nice. Il est temps que les nostalgiques du grand OL, à commencer par les dirigeants, prennent conscience que les temps ont changé, comme le chantait un folkeux américain des années 60.

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