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mardi 30 avril 2024

Pour Lacazette et Barcola à l'Euro

Alors que tous les postes (ou presque, puisqu’apparemment personne n’est capable de remplacer Griezmann au milieu) sont doublés en équipe de France, celui d’avant-centre est sans doute celui qui suscite le plus d’interrogations en vue du prochain Euro. Olivier Giroud, meilleur buteur de l’histoire des Bleus et encore performant avec le Milan cette saison, a signé en MLS et s’approche tranquillement de la fin. Marcus Thuram, recentré dans l’axe par Inzaghi à l’Inter, sort d’une année plutôt satisfaisante en club mais n’a marqué que deux fois en 18 sélections. Enfin, Randal Kolo Muani, qui a certes marqué des points en amical face au Chili, a aligné comme des perles les prestations cataclysmiques avec le PSG, même contre des adversaires modestes comme Le Havre (en outre, il n’a marqué qu’un but en neuf matches de Champions League). Dans ce contexte, pourquoi se priver d’un élément aussi brillant qu’Alexandre Lacazette, qui reste sur 43 pions en deux exercices avec l’OL et est récemment sorti sous les ovations du Groupama Stadium après avoir martyrisé la défense monégasque ? Deschamps évoque la « concurrence » pour expliquer l’absence du buteur lyonnais et assure qu’il ne s’agit pas d’une question d’âge puisque Giroud est toujours sélectionné, mais de quelle « concurrence » parle-t-on au juste ? Giroud demeure indiscutable de par son passé en bleu et sa réussite lors des grands tournois (quatre pions au Qatar en 2022), mais Lacazette mérite-t-il vraiment de passer derrière Thuram et Kolo Muani, qui n’ont strictement rien prouvé au plus haut niveau ? Certainement pas.

jeudi 25 avril 2024

Maradona, le plus grand des grands

C’est l’éternelle question qui anime tout taré de football digne de ce nom : qui est le plus grand joueur de tous les temps ? Les plus jeunes, coupables d’un déficit d’histoire footballistique, hésiteront entre Messi et Ronaldo, stars surmédiatisés collectionneurs de buts, de vidéos Youtube et de Ballons d’Or, véritables icônes modernes. Les quadragénaires qui ont eu la chance de voir passer pas mal de cadors du ballon rond évoqueront plus naturellement Zidane et sa technique soyeuse, la finesse et la puissance dévastatrice de Ronaldo, le sens du but inné de Van Basten, l’extraordinaire prestance de Maldini, la maestria de Baggio, l’insolente facilité de Romario, le toucher de balle unique de Bergkamp. Les plus anciens songeront évidemment à Pelé et ses trois Coupes du Monde, à Di Stefano la légende du Real Madrid, aux arabesques de Cruyff, à la classe insensée de Beckenbauer, aux neuf buts de Platini lors de l’Euro 84. Mais selon nous un joueur met tout le monde d’accord de par son exceptionnel talent naturel, son palmarès plus que respectable (comme disaient Chirac et Casanova, rien ne vaut un palmarès) et la légende qu’il véhicule : ils s’agit évidemment de Diego Maradona, idole des peuples argentin et napolitain, gamin aux pieds d’or (pibe de oro pour les plus bilingues d’entre vous), symbole éternel de la revanche des petits sur les puissants de ce monde, nabot de génie, dribbleur insaisissable et court sur pattes, buteur et passeur de légende, archétype du gaucher unijambiste, personnage controversé et cocaïnomane notoire, chantre péronisto-castristo-chaviste de l’anti-américanisme, petit protégé de la Camorra napolitaine, grand ennemi de la FIFA et de Joao Havelange, ange des pelouses matraqué par les pires bouchers de son époque.

mercredi 24 avril 2024

Pourquoi le Real va gagner la Champions League

Il y a quelque chose de terriblement agaçant (certains diront de magique, nous ne sommes pas de ceux-là) avec le Real Madrid en Champions League. De manière irrémédiable, à mesure que les tours passent et que les adversaires montent en gamme, le Real connaît toujours plus de réussite, toujours plus de chance, toujours plus de circonstances favorables, quand l'arbitrage ne vient pas lui donner un petit coup de pouce au passage. Certains voient dans cette capacité à survivre la marque d'une équipe légendaire qui sait rester fidèle à sa glorieuse histoire et refuse de mordre la poussière, une haine absolue de la défaite chez un club qui ne jure que par la victoire et les trophées, une façon de se placer à la hauteur du rendez-vous quand la route s'élève. Nous y voyons plutôt comme une malédiction, une histoire inlassablement répétée jusqu'à l’écœurement, une vieille rengaine qu'on en peut plus d'entendre. Que ce soit bien clair, cher lecteur qui êtes venu se perdre sur cette modeste et néanmoins indispensable gazette: nous n'en pouvons plus de voir le Real gagner, de le voir aller loin quand ce n'est pas au bout en Champions League année après année, du sourire satisfait de Florentino Perez, des abdominaux saillants de Cristiano, de la nonchalance hirsute de Marcelo, de la barbe conquérante de Benzema, des poings rageurs de Sergio Ramos, du vice insupportable de Carvajal, des pleurnicheries infantiles de Vinicius, des buts de raccroc de Rodrygo, des pions improbables de Bellingham dans le temps additionnel. Nous n'en pouvons plus d'assister au même scénario immuable du Real qui triomphe à la fin du film, de voir la pièce tomber toujours du même côté, de connaître d'avance la conclusion de l'histoire. Alors que d'aucuns (dont nous sommes, ne le cachons pas) rêvent d'un premier sacre européen pour le PSG (certes, il y eut bien la Coupe des Coupes en 1996, mais remporter une Champions League aurait une autre saveur), il ne fait aucun doute que la coupe aux grandes oreilles va pour la quinzième fois prendre la direction de la capitale espagnole.

mardi 23 avril 2024

La Premier League est-elle toujours le meilleur championnat au monde?

On entend souvent dire que la Premier League serait le meilleur championnat de la planète. De par son histoire (après tout, le football a bien été inventé et codifié en Angleterre), son prestige et les vedettes qui l’animent, le championnat anglais est devenu une sorte de cirque géant mondialisé, un immense show médiatique, un Barnum du football que toutes les télévisions du monde s’arrachent à prix d’or (il est révélateur qu’une chaîne comme Canal Plus diffuse désormais davantage de rencontres de Premier League que de matches de Ligue 1). Longtemps confinée à une affaire d’Anglais entre eux (les Zola, Vialli, Cantona et Ginola étaient des pionniers outre-Manche dans les années 90), la Premier League s’est au fil du temps muée en une sorte d’Eldorado pour tout joueur de classe mondiale, et ses joutes entre cadors du ballon rond passionnent la planète. Les droits TV colossaux dont bénéficient ses pensionnaires ainsi que l’apparition de capitaux étrangers confèrent aux clubs anglais une puissance financière unique que seuls sont en mesure de concurrencer les très gros budgets du football européen. Ainsi, n’a-t-on pas vu Chelsea, actuellement neuvième du classement et qui ne remportera aucun titre cette saison, claquer des centaines de millions en transferts sur des joueurs comme Mudryk ou Caicedo ? United, en grande difficulté depuis plusieurs années, s’est montré très actif sur le marché des transferts en recrutant Bruno Fernandes, Maguire, Eriksen, Antony ou Höjlund. City a pu s’offir les prometteurs Doku et Gvardiol pour la modique somme de 150 millions d’euros, tandis que Liverpool s’est adjoint les services de Darwin Nunez pour 100 millions en 2022. Toutes les conditions sont réunies pour offrir un spectacle haut de gamme, d’autant que l’Angleterre a su attirer quelques-uns des plus grands techniciens de la planète comme Guardiola, Klopp, Emery ou De Zerbi. Pour autant, la Premier League reste-t-elle le meilleur championnat actuel ?

mercredi 17 avril 2024

Barcelone-Paris: les notes du PSG

Jamais un club français ne s'était qualifié après avoir perdu le match aller à domicile, et le PSG a signé un exploit majuscule à Barcelone. Rapidement menés au score par un Barça ultra-réaliste alors qu'ils avaient réussi un début de match convaincant, les Parisiens ont trouvé les ressources mentales, techniques et collectives pour inverser la tendance et franchir l'obstacle. Ils le doivent à une charnière centrale impeccable d'abnégation, de rigueur et d'efficacité, à un Vitinha qui s'affirme match après match comme un des meilleurs milieux de terrain européens et n'en finit plus de se montrer décisif dans les grands rendez-vous (but au Vélodrome, but à l'aller et au retour contre Barcelone), à un Barcola rafraîchissant et sans complexes et à un Dembélé qui s'est fait un plaisir de martyriser son ancien club et a quitté la pelouse avec le sourire. Ils le doivent également et peut-être surtout à un Luis Enrique d'une grande justesse dans ses choix et qui a su insuffler dans l'esprit de ses joueurs la conviction que la qualification  était possible. La route vers la grande finale reste ouverte, mais nous nous garderons bien de sous-estimer le Borussia Dortmund, même si le PSG est favori, car une équipe capable d'en passer quatre à l'Atletico ne saurait être prise à la légère.

lundi 15 avril 2024

Rennes, le flop de la saison

Parmi les équipes qui ont raté leur saison, on pourrait penser à l'OL, mais les Lyonnais ont opéré un spectaculaire redressement depuis leur mercato hivernal réussi et l'arrivée sur le banc de Pierre Sage, et peuvent toujours espérer une place européenne via le championnat ou un éventuel sacre en Coupe contre le PSG. On pourrait citer l'OM, certes très décevant en championnat mais qui a une réelle chance de rallier la finale de la Ligue Europa (le résultat du match aller à Lisbonne laisse de solides espoirs aux Marseillais qui devraient en cas de qualification sortir l'Atalanta Bergame en demie, un obstacle loin d'être insurmontable a priori). On pourrait également songer à Lens, qui ne devrait pas finir parmi les quatre premiers mais possède des circonstances atténuantes avec les départs à l'intersaison de Fofana et Openda et la difficile adaptation de Wahi (ajoutons qu'en termes de qualité globale d'effectif, l'équipe de Frank Haise nous semble bien en-dessous des formations qui occuperont le podium en fin de saison, à l'exception de Brest bien entendu). La vraie déception de la saison se nomme le Stade Rennais, une équipe qu'on attendait beaucoup plus haut au classement et que beaucoup voyaient se qualifier pour la prochaine Champions League. Rennes n'occupe que la dixième place du classement à cinq journées de la fin, à égalité de points avec un OM faiblard, et fait à peine mieux que des clubs qui se contenteront du maintien comme Toulouse ou Strasbourg. Après un début d'exercice pas faramineux mais prometteur (ils étaient encore invaincus après sept journées), les joueurs de Génésio puis Stéphan se sont totalement effondrés. Alors qu'on les attendait costauds dans le sprint final, ils viennent de concéder trois revers consécutifs en Ligue 1, sans oublier l'élimination en Coupe au Parc des Princes à l'occasion d'un match où les Rennais ont fait preuve d'un affligeant manque d'ambition dans le jeu. Triste bilan.

lundi 8 avril 2024

Rions un peu avec l'effet Gasset

Les médias français, à de rares exceptions près, sont vraiment affligeants de nullité et de démagogie. Ils n'ont jamais le moindre mot de reproche envers Deschamps, passent leur temps à critiquer Luis Enrique qui est le meilleur entraîneur du PSG depuis longtemps et sont prêts à caresser le prolo dans le sens du poil dès que l'OM gagne trois matches de suite. Ainsi, que n'a-t-on pas entendu à propos du fameux "effet Gasset"? Après une série de quelques victoires, on a pu lire que le nouvel entraîneur marseillais, qui n'est jamais que le troisième de la saison, avait su  "trouver les mots" pour redonner confiance au groupe, qu'il s'agissait d'un entraîneur qui avait "un gros vécu et une grosse expérience internationale", qui "savait parler aux jeunes joueurs" et s'avérait "un bon tacticien". L'ancien sélectionneur de la Côte d'Ivoire, qui sous ses ordres a été littéralement humiliée à domicile lors de la dernière CAN par la terrifiante Guinée équatoriale, a été décrit à son arrivée à l'OM fin février 2024 comme un homme reconnu pour son relationnel envers les joueurs, sa capacité à mobiliser les groupes placés sous sa responsabilité et sa culture du travail. Bref, n'ayons pas peur des mots, il s'agissait ni plus ni moins que l'un des meilleurs techniciens du monde. Les Ancelotti, Klopp et autres Guardiola n'avaient qu'à bien se tenir. On allait voir ce qu'on allait voir et ça allait méchamment faire du bruit dans Landerneau. Sous la houlette de l'homme à la casquette, l'OM allait enchaîner les succès, remonter spectaculairement au classement et accéder au podium. Marcelino était une pipe, Gattuso un incompétent notoire, et Longoria avait enfin mis la main sur le coach qui allait redonner de l'élan au club marseillais au cours d'une fameuse mission de cent jours qui allait secouer le microcosme de la Ligue 1.

dimanche 7 avril 2024

Champions League: les pronostics de LPC

PSG-BARCELONE (PSG 55%-BARCELONE 45%)


Il y a beaucoup d'histoire et d'histoires entre les deux clubs, évidemment, et ces retrouvailles entre les deux meilleurs ennemis d'Europe ne peut que faire saliver. On ne pourra pas s'empêcher de penser au but libérateur de Guérin en 1995, à l'humiliation absolue de la fameuse remontada en 2017 (au moins cette fois le PSG ne jouera pas le match retour au Camp Nou, lieu maudit à jamais) ou au triplé de Mbappé en 2021 dans un stade vide. Cela sera aussi un moment spécial pour Luis Enrique, ancien joueur et entraîneur du FC Barcelone (il était sur le banc du Barça lors de la remontada) qui connaît comme sa poche les arcanes et le fonctionnement du club catalan. Tous les éléments sont a priori réunis pour une double confrontation excitante.