Battus en 2021 en huitièmes de finale par la Tchéquie et éliminés du Mondial qatari en quart aux tirs aux buts par le futur champion du monde argentin, les Pays-Bas font figure d'outsiders dans le prochain Euro, eux qui ne peuvent pas compter sur une génération exceptionnelle. On est bien loin en effet de l'époque du trio Rijkaard-Gullit-Van Basten, de l'équipe de 1998 qui s'appuyait sur les pépites de l'Ajax ou de la sélection de 2010 finaliste du Mondial sud-africain qui comptait dans ses rangs des Wesley Sneijder, Arjen Robben, Robin Van Persie, Giovanni Van Bronckhorst, Klaas-Jan Huntelaar ou Rafael van der Vaart. Aujourd'hui, le sélectionneur Ronald Koeman doit composer avec beaucoup moins de talent en attaque et les forfaits de Frenkie de Jong, rouage essentiel de son milieu de terrain, pas rétabli à temps de multiples blessures à la cheville, et de Teun Koopmeiners, l'autre taulier de son entre-jeu, excellent cette saison avec l'Atalanta Bergame. Pour remplacer numériquement De Jong, Koeman a fait appel à Ian Maatsen, l'arrière latéral du Borussia Dortmund, qui a disputé la finale de Champions League avec son club. Les Néerlandais évolueront dans un groupe relevé et attaqueront leur tournoi face à la Pologne, vraisemblablement privée de Lewandowski, qui s'est blessé en amical contre la Turquie, avant d'affronter les Bleus le 21 juin à Leipzig et la très sous-estimée Autriche pour finir le 25 juin. Le dernier match de préparation des Oranje, remporté 4-0 face à l'Islande grâce à des buts de Xavi Simons, Van Dijk, Maalen et Weghorst, a contribué à gonfler les troupes à bloc avant le début du tournoi.
En défense, le patron s'appelle bien évidemment Virgil Van Dijk, toujours considéré à 32 ans comme l'un des meilleurs défenseurs du monde, même s'il n'est plus tout à fait aussi intimidant et infranchissable que quand il avait fini deuxième du classement du Ballon d'Or en 2019. Le défenseur des Reds reste néanmoins sur une saison pleine au cours de laquelle il a disputé plus de quarante matches et contribué à faire de Liverpool la troisième meilleure défense du royaume. A ses côtés, on retrouve l'expérimenté Stefan De Vrij, régulièrement titulaire avec l'Inter sacré champion d'Italie et qui compte 63 sélections depuis 2012. Face à l'Islande, le côté droit de la défense a été confié à Dumfries, autre joueur de l'Inter Milan, qui peut aussi dépanner en tant que milieu droit et est aussi bon défenseur qu'attaquant, tandis que Nathan Aké occupait le poste de latéral gauche, lui qui n'a jamais joué autant de matches que cette saison avec City malgré la concurrence de Gvardiol, Akanji ou Stones. Les autres solutions se nomment Jeremie Frimpong, exceptionnel cette saison avec le Bayer Leverkusen mais que Koeman juge sans doute trop friable défensivement pour l'aligner en tant que latéral droit, Daley Blind, Matthijs De Ligt, Lutsharel Geetruida ou Micky Van de Ven, pilier de la défense des Spurs.
Face à l'Islande, Koeman a aligné une formation en 4-2-3-1 avec les deux milieux récupérateurs du PSV Eindhoven, Jerdy Schouten et Joey Veerman, meilleur passeur décisif d'Eredivisie avec 16 caviars. Après quatre saisons passées à Bologne, Schouten a disputé 38 rencontres avec le PSV dont 6 matches de Champions League. Contre l'Islande, il a été remplacé par Wijnaldum, qui après avoir traîné son spleen au PSG et à la Roma défend désormais les couleurs du club saoudien d'Al-Ettifaq. Devant le duo de milieux du PSV, Koeman fait confiance à Tijani Reijnders, le joueur du Milan AC, pour mener le jeu, lui qui n'a signé que trois passes décisives en 33 titularisations. Affaibli par les absence de De Jong et Koopmeiners, le milieu de terrain néerlandais apparaît comme le point faible de l'équipe et les solutions ne sont pas pléthore dans ce secteur. Pour preuve, Koeman n'a pas eu d'autre choix que d'appeler un arrière latéral de métier pour pallier au forfait de De Jong et est allé rechercher un Wijnaldum âgé de 33 ans en pré-retraite en Arabie Saoudite. En dehors de Schouten, Veerman, Reijnders et Wijnaldum, le sélectionneur néerlandais ne pourra compter que sur Ryan Gravenberch, pas franchement convaincant avec Liverpool, Marten de Roon de l'Atalanta Bergame et Quinten Timber du Feyernoord Rotterdam.
Alors qu'on pourrait le considérer a priori comme un milieu offensif, l'excellent Xavi Simons, auteur de 10 buts et 13 passes décisives avec Leipzig, évolue sur le flanc droit de l'attaque. Plus naturellement à l'aise sur un côté que Xavi Simons, Cody Gakpo, l'une des révélations du Mondial qatari et qui avait cassé la baraque en début de saison 2022-2023 avec le PSV (9 pions et 12 caviars en 14 matches) avant son transfert à Liverpool, occupe le côté gauche du 4-2-3-1. Pour le poste d'avant-centre, Memphis Depay, deuxième meilleur réalisateur de l'histoire de la sélection derrière Van Persie mais devant Hunelaar et Kluivert, part avec une longueur d'avance, même s'il n'a planté que six buts avec l'Atletico Madrid, où il doit composer avec la concurrence de Morata. L'ancien Lyonnais sera parfaitement secondé par le toujours efficace Wout Weghorst, qui n'aura jamais connu que cinq clubs sur les deux dernières années (Wolfsburg, Burnley, Besiktas, United et Hoffenheim) mais reste un buteur fiable avec les Oranje (10 pions en 32 sélections). On se souvient par exemple de son entrée en jeu fracassante en quart de finale du dernier Mondial contre l'Argentine, qui avait littéralement tout changé. Sans doute un cran en-dessous des grands favoris du tournoi comme la France, l'Angleterre ou l'Allemagne, les Pays-Bas tenteront de jouer les trouble-fête chez le rival historique allemand et pourquoi pas, de surprendre la France dans le match phare du groupe. Remember 2008, lorsque les Kuyt, Sneijder, Robben et Van Persie avaient corrigé les Bleus 4-1 en phase de poules.
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