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mardi 13 septembre 2016

L'Atletico face à sa montagne

La saison dernière, l'Atletico a connu le plus cruel des destins, au terme d'un parcours pourtant exceptionnel. Tombeurs coup sur coup de Barcelone et du Bayern, les deux grands favoris de la compétition, les joueurs de Simeone ont une nouvelle fois vu le titre suprême leur échapper au profit de l'ennemi juré du Real. En 2014, ils pensaient déjà tenir la coupe entre leurs mains, jusqu'au coup de tête fatal de Sergio Ramos dans les arrêts de jeu. Ils pourraient légitimement se croire maudits et penser qu'il est écrit d'avance que le Real les privera quoi qu'il arrive d'un bonheur qui se refuse à ans depuis plus de 40 ans et la finale de 1974 perdue face au Bayern Munich. A l'heure où la Champions League reprend ses droits, on peut se demander si les Colchoneros croient vraiment en leurs chances de gagner enfin la prestigieuse compétition européenne, et surtout s'ils en ont les moyens. Peuvent-ils prendre leur revanche sur le sort, un an seulement après le scénario terrible de Milan et cette maudite séance de tirs aux buts ?


Il n'y a pas de questions à se poser sur le moral des troupes. Les valeurs du club qui ont fait ses succès récents, tout le monde les connaît : solidarité, grinta, combativité, travail, dureté, volonté de ne jamais rien lâcher. Il leur a déjà fallu faire preuve d'une énorme force mentale pour gagner le droit à une revanche en finale contre le Real deux ans après être passés tout près de l'exploit. Quoi qu'il arrive, l'Atletico va retourner au combat avec la même hargne et la même envie, et il sera toujours aussi difficile à vaincre pour tout le monde, même les équipes les mieux armées. Annoncé partant, Simeone, le grand artisan des résultats remarquables des trois dernières saisons, est finalement resté, certainement plus que jamais habité par la volonté d'enfin ramener le trophée aux grandes oreilles à Vicente Calderon. Quand on s'appelle Diego Simeone et qu'on incarne mieux que personne la fameuse garra charrua sud-américaine, on ne renonce pas, monsieur. On repart au combat avec la certitude que les échecs passés ne sont que les marches vers le succès.


El Cholo pourra compter sur un effectif quasiment inchangé, exception faite des arrivées de Gameiro, de l'excellent Nicolas Gaitan, qui contribuera à faire monter le niveau technique d'un cran, et du latéral international croate Vrsaljko. Tous les cadres « historiques », les soldats du général Diego, sont restés au club, et vont continuer à mener la vie dure aux deux monstres de la Liga : Diego Godin, Filipe Luis, Juanfran, Koke, Tiago, Gabi, Torres. Antoine Griezmann, qui a atteint le niveau d'un Ballon d'Or en puissance, va continuer à empiler les pions et bluffer tout son monde par son aisance technique (quel performance XXL il a sorti à Vigo!). On attendra de Saul Niguez qu'il confirme les belles choses qu'il a montrées l'an passé, de Ferreira Carrasco, capable de créer des différences énormes balle au pied, qu'il continue sur sa lancée, et du jeune Partey qu'il soulage efficacement les vielles cannes de Gabi et Thiago dans l'entre-jeu. En un mot : pas de noms ronflants, pas de chèques exorbitants (pas trop le genre de la maison), surtout pas de clinquant ou d'effet d'annonce, mais le changement dans la continuité et la stabilité.


Il n'est pas juste de coller une étiquette de losers aux Colchoneros, ni de penser qu'ils s'écroulent toujours dans les moments décisifs. On parle tout de même d'une équipe qui est aller chercher le titre de champion sur le terrain du Barça en 2014 con los cojones senor et qui en trois ans a tout de même sorti le Milan AC, Leverkusen, Chelsea, le Bayern et deux fois Barcelone en Coupe d'Europe. Beaucoup de soi-disant perdants éternels aimeraient en dire autant. En 2013, le Bayern était allé cherché la CL un après avoir perdu sa finale aux tirs aux buts dans son stade contre Chelsea. Voilà un exemple dont l'Atletico peut s'inspirer. Mais il ne faut pas perdre de vue que la saison dernière, il avait affronté le Barça à un moment où les Catalans traversaient un creux terrible et peinaient sur le plan physique. En demi-finale, si Müller transforme son penalty pour donner deux buts d'avance au Bayern, il qualifie sans doute son équipe pour la finale. Cela n'enlève rien au mérite des joueurs de Simeone, mais il avaient bénéficié de circonstances favorables et d'une réussite maximale dans leur chemin vers Milan. Et même avec toute la volonté et la rage de vaincre du monde, la chance ne se provoque que jusqu'à un certain point.

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