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jeudi 22 septembre 2016

PSG, la force des côtés

Lorsqu'on devient l'entraîneur d'un club aux moyens quasiment illimités, on a forcément des problèmes de riche. A l'heure de coucher les noms sur la feuille de match, Unai Emery peut se permettre de mettre Thiago Silva au repos, de titulariser Motta pour faire souffler Matuidi, de laisser à Pastore le temps de se remettre tranquillement de sa blessure récurrente au mollet (non mais dites donc vous ne croyiez tout de même pas que nous allions consacrer un papier au « cas Ben Arfa » pour briguer le prix Olivier Rey de l'originalité numérique?). Dans les cages, il a le choix entre le titulaire de la saison dernière et le probable futur portier de l'équipe de France (non mais dites donc vous ne croyiez tout de même pas etc.). Mais aussi et peut-être surtout (là on vise le prix de la plus grosse concentration d'adverbes), il dispose avec Kurzawa, Maxwell, Aurier et Meunier, qui ne dort pas et qui donne même quelques chocolats (oui ben c'est ça écrivez à la rédaction, c'est moi la rédaction, bande de picoreurs d'articles à la petite semaine, créez-le votre blog vous, et si vous n'aimez ni les parenthèses ni les digressions c'est le même tarif, comme disait Laurence Sterne, qui avait d'ailleurs une écriture plutôt colorée et ça y est vous êtes perdus ben ouais c'est pas Onze Mondial ici, vous n'avez qu'à écouter Jano Rességuié c'est plus reposant quoi que en fait non), de quatre excellents latéraux (vous pouvez vous recaler au fond du canap, l'intro est terminée).



Depuis le début de la saison, les quatre mousquetaires sont particulièrement en vue. Il possèdent des profils différents qui donnent plusieurs options à Emery. A gauche, Kurzawa et Maxwell sont particulièrement à leur aise dans la construction et le jeu offensif, mais si l'ancien Monégasque peut compter sur ses jeunes jambes, Maxwell présente sans doute davantage de garanties sur le plan défensif. Contrairement à ce que l'on pouvait penser, il semble exister une véritable et saine concurrence entre les deux hommes. A droite, Aurier, dans un registre explosif, athlétique et endurant, semble avoir une longueur d'avance sur Meunier et peut en prime dépanner dans l'axe (ce qui explique en partie le départ de David Luiz), mais le Belge a montré de fort belles choses et son recrutement paraît tout à fait pertinent. C'est un faux lent, qui se déplace bien, défend bien, n'est pas maladroit balle au pied et se montre précis dans ses passes et centres. A Caen, face il est vrai à une défense complètement à la ramasse, il a offert un but à Cavani sur un joli ballon dans la profondeur digne d'un meneur de jeu et multiplié les montées.



Les latéraux ont une importance capitale dans le système qu'Emery souhaite mettre en place. Ils doivent participer au pressing collectif en se situant dans une position haute et se projeter au maximum vers l'avant à la récupération. Le coach parisien veut plus de verticalité, ce qui n'est pas contradictoire avec l'idée d'utiliser toute la largeur du terrain, au contraire. Sur une attaque rapide, plus le joueur en possession de la balle a de solutions à sa droite et à sa gauche, plus la défense a du mal à s'organiser en reculant, et plus le mouvement a de chances d'aller au bout, surtout avec la qualité de passe des Pastore, Di Maria et Verratti. A domicile et en phase de possession, les montées des latéraux permettent de contourner le bloc adverse, d'autant que les artistes parisiens, Lucas y compris, sont naturellement attirés vers l'axe. Même parmi les attaquants, hormis Jesé à l'extrême limite, aucun joueur ne présente un profil d'ailier-dribbleur-centreur à la Robben ou Ribéry, ce qui rend nécessaires l'activité des hommes de couloir et leur dédoublement.



L'impeccable Maxwell Scherrer Cabelino ne cesse de forcer l'admiration à 35 balais. A son arrivée au PSG en 2012, des esprits éclairés avaient cru bon de faire remarquer qu'il n'avait été qu'un remplaçant parmi d'autres à l'Ajax et l'Inter. Depuis, le Brésilien a fait preuve d'une régularité de métronome et sorti quelques prestations de premier plan sur la scène européenne, prouvant qu'il était l'un des meilleurs spécialistes du poste sur le vieux continent. Alors que les dirigeants ont lamentablement traîné à lui proposer une prolongation d'un an, il réussit un début de saison de toute beauté, avec déjà trois caviars en championnat pour Cavani et Lucas. Il tient remarquablement le coup physiquement, anime le flanc gauche comme à ses plus belles heures et joue un rôle prépondérant de taulier dans un groupe relativement jeune (seuls Matuidi, Pastore et Verratti ont débarqué avant lui à Paris, si l'on excepte évidemment les joueurs formés au club). Son professionnalisme, son implication, sa rigueur, sa capacité à répondre présent lorsqu'on fait appel à lui sont un exemple quotidien pour tous, et nul doute qu'Emery n'y est pas insensible. Chapeau bas, monsieur.



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