MU traverse une bien mauvaise passe
actuellement. Battus et dominés lors du derby par un City plus
conquérant et cohérent, défaits par Feyenoord en Ligue Europa, les
Red Devils ont enchaîné une troisième défaite de rang sur le
terrain de Watford, un adversaire a priori largement à leur portée.
Nous ne sommes que fin septembre (ah l'équinoxe funeste du père
Georges), et il n'est guère l'heure de dresser des bilans et tirer
des conclusions hâtives comme le font les marchands de papier et les
racoleurs de connections (Emery ne sait pas ce qu'il fait, Monaco va
être champion, la Juve est friable tout ça tout ça) mais on peut
se demander si Mourinho n'est pas allé se fourrer dans une belle
galère. Depuis qu'il s'est fait lourder de Chelsea, le club qui
avait fait sa renommée et créé son aura d'invincibilité, le
Portugais n'est plus le « Special One ». Il est redevenu
humain, trop humain même, pour reprendre un titre de ce bon vieux
moustachu de Friedrich (c'est la fête de la bacchante aujourd'hui,
allez on en profite messieurs dames), grand adepte du 4-4-2 devant
(et surtout derrière) l'éternel. Il peut perdre, et même enchaîner
les défaites. Et surtout, son impensable fin de parcours à Stamford
Bridge montre que, contrairement ce qu'on pouvait lire et entendre un
peu partout, il peut tout à fait se retrouver dans l'impasse et à
court de solutions.

Qui est censé tenir la boutique
derrière Pogba et devant la défense ? Marouane Fellaini, le
joueur le moins mobile du monde. Le Marocain peut abattre un gros
boulot et dominer dans le jeu aérien, mais lui demander de couvrir
seul toute la largeur et de colmater les brèches est difficilement
compréhensible. Cela pourrait à la limite se comprendre si Mourinho
pouvait compter sur une charnière centrale en béton armé et
quelques barons en défense, ce qui est loin d'être le cas. Blind
est un très beau joueur mais il offre plus de garanties dans la
relance que dans le duel d'homme à homme, et Bailly est prometteur
mais n'a que vingt piges et une seule saison de Liga derrière lui.
Voilà donc une équipe qui joue de fait sans avant-centre, avec deux
« ailiers » qui centrent pour personne, deux buteurs qui
se promènent à quarante mètres des cages adverses, un milieu
défensif qui ne peut pas assumer toutes les tâches qu'on lui
assigne et une défense inexpérimentée. Est-ce réellement une
surprise de voir United enchaîner les contre-performances ?
Comment un tacticien aussi reconnu que Mourinho peut-il penser une
seule seconde que ce système bancal puisse fonctionner et que les
éléments qui le composent puissent exprimer pleinement leurs
qualités ?
United aurait dû vendre Rooney quand
il a fait part de ses envies de départ pour City. Quand le deal ne
s'est pas fait, les dirigeants des Citizens se sont « rabattus »
sur Aguero, qui porterait peut-être aujourd'hui le maillot des Red
Devils si Rooney avait rallié le camp ennemi. Pourquoi conserver un
joueur qu n'a manifestement plus envie de servir l'équipe et est en
prime prêt à rejoindre le grand rival? Depuis l'épisode du
transfert avorté, Rooney est devenu un joueur moyen, qui sort de sa
boîte de temps à autres mais signe trop de performances quelconques
eu égard à son niveau passé. Les entraîneurs qui se sont succédé
sur le banc de MU après Ferguson n'ont jamais trouvé la solution
pour le relancer et non jamais non plus osé le sortir de l'équipe,
lui qui est censé être un leader sur le terrain et dans le
vestiaire, d'autant plus dans la période de turbulences que traverse
United depuis le départ du manager écossais. L'arrivée de Zlatan
rend son cas encore plus difficile à gérer, puisqu'il est évident
que les deux joueurs ne peuvent cohabiter dans le onze. Et s'il faut
en mettre un des deux sur le banc, il est clair que cela ne doit pas
être le Suédois, qui a au moins le mérite de mettre des pions.

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