post-labels {display: none}

lundi 12 septembre 2016

Valence, monument en péril

Avec quatorze titres nationaux remportés, le FC Valence est un grand d'Espagne. On se souvient par exemple de la grande équipe des Ayala, Albelda et Mendieta, double finaliste de la Champions League et sacrée championne en 2002 et 2004. Depuis cette période dorée, le club est parvenu à se hisser régulièrement sur le podium et à se qualifier pour la CL à plusieurs reprises. Mais depuis la saison dernière, terminée à une piteuse 12ème place, les résultats, la santé financière (une tradition locale) et la stratégie peu lisible de Valence inquiètent. Plombé par une dette colossale et racheté en  mai par un milliardaire singapourien, le club a laissé partir de nombreux joueurs importants sans vraiment compenser leurs départs, et le bouillant public de Mestalla n'a plus une star à se mettre sous la dent. Il est pourtant habitué à voir partir ses meilleurs éléments depuis les adieux des deux gloires locales, David Silva et David Villa, mais jusqu'à présent les dirigeants avaient toujours fait en sorte de renouveler l'effectif et de dénicher de jolis talents, au Portugal notamment. Cette fois, le club semble proche de l'impasse et sa situation sportive ne fait que se dégrader match après match.


En quelques mois, une liste conséquente de joueurs cadres a fait ses valises : le milieu de terrain Andre Gomes (Barcelone), champion d'Europe avec le Portugal, le jeune buteur maison Pablo Alcacer (Barcelone), considéré comme l'un des meilleurs espoirs du football espagnol, l'international allemand Shkodran Mustafi (Arsenal), Sofiane Feghouli (West Ham, fin de contrat) ,l'expérimenté Alvaro Negredo (Middlesborough) et Pablo Piatti (prêté à l'Espanyol). Malgré ces rentrées d'argent conséquentes, le club n'a déboursé qu'une trentaine de millions d'euros pour deux paris incertains, le défenseur international argentin Ezequiel Garay et Nani, souvent performant en sélection mais très irrégulier, voire franchement fantomatique en club. Résultat : le FC Valence a perdu ses trois premiers matches de Liga, contre Las Palmas (2-4) et le Betis (2-3) à Mestalla et contre Eibar (0-1). Personne n'a fait pire, mis à part le Celta Vigo, et Valence ne doit qu'au goal average de ne pas occuper une humiliante dernière place.


C'est évidemment le secteur défensif qui est au centre des préoccupations, puisque l'équipe a déjà encaissé huit buts en trois journées. Abdennour peine à retrouver le niveau qui était le sien à Monaco, et pour tenter d'éteindre l'incendie, Mangala a débarqué en prêt de City. Face au Betis, la charnière Garay-Mangala a pris le bouillon et tout fait sauf rassurer son monde, ce qui tout compte fait n'est guère étonnant. Garay est un joueur solide, titulaire avec l'Argentine lors du dernier Mondial, rompu aux joutes de la Champions League avec le Benfica et le Zénith, mais son manque de mobilité pourrait constituer un handicap insurmontable en Liga. Quant à Mangala, il arrive le moral en berne après deux saisons très décevantes en Angleterre, où il n'a jamais réussi à faire son trou et justifier le montant de son transfert. Même chez les Bleus, il n'est que le cinquième choix derrière Varane, Koscielny, Umtiti et Rami. L'Euro n'a certainement pas aidé à lui redonner confiance et il est pour le moins surprenant que Valence ait misé sur un défenseur aussi mal en point pour jouer les pompiers de service, même s'il ne s'agit que d'un prêt. Si le staff voulait fragiliser un peu plus une équipe déjà en crise, il ne s'y serait pas pris autrement.


Il reste quelque joueurs de qualité dans l'entre-jeu (Enzo Perez, Dani Parejo, Mario Suarez) mais c'est le grand désert en attaque et on se demande bien qui est censé marquer les pions. Rodrigo, auteur de trois buts en tout et pour tout la saison dernière ? Santi Mina, très prometteur mais qui n' a que vingt ans ? El Haddadi, prêté par le FC Barcelone ? Bonjour le chantier. Les supporters doivent pâlir à la vue du calendrier qui attend leurs favoris dans les semaines à venir : déplacement à Bilbao, réception d'Alaves, tombeur du FC Barcelone au Camp Nou, déplacement à Leganes, réception de l'Atletico, déplacement à Gijon, réception du Barça. On voit mal comment les joueurs de Pako Ayestaran, qui a succédé à Gary Neville au printemps (une autre idée de génie des patrons du club, décidément très inspirés à tous les niveaux) pourraient compter plus de six points après dix journées, auquel cas il y aurait franchement el fuego en la casa. Aussi invraisemblable que cela puisse paraître, après avoir végété en milieu de tableau l'an dernier, le FC Valence semble d'ores et déjà engagé dans une opération maintien.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire