Avec quatorze titres
nationaux remportés, le FC Valence est un grand d'Espagne. On se
souvient par exemple de la grande équipe des Ayala, Albelda et
Mendieta, double finaliste de la Champions League et sacrée
championne en 2002 et 2004. Depuis cette période dorée, le club est
parvenu à se hisser régulièrement sur le podium et à se qualifier
pour la CL à plusieurs reprises. Mais depuis la saison dernière,
terminée à une piteuse 12ème place, les résultats, la santé
financière (une tradition locale) et la stratégie peu lisible de
Valence inquiètent. Plombé par une dette colossale et racheté en mai par un milliardaire singapourien, le club a
laissé partir de nombreux joueurs importants sans vraiment compenser
leurs départs, et le bouillant public de Mestalla n'a plus une star à
se mettre sous la dent. Il est pourtant habitué à voir partir ses
meilleurs éléments depuis les adieux des deux gloires locales,
David Silva et David Villa, mais jusqu'à présent les dirigeants
avaient toujours fait en sorte de renouveler l'effectif et de
dénicher de jolis talents, au Portugal notamment. Cette fois, le
club semble proche de l'impasse et sa situation sportive ne fait que
se dégrader match après match.
En quelques mois, une
liste conséquente de joueurs cadres a fait ses valises : le
milieu de terrain Andre Gomes (Barcelone), champion d'Europe avec le
Portugal, le jeune buteur maison Pablo Alcacer (Barcelone), considéré
comme l'un des meilleurs espoirs du football espagnol,
l'international allemand Shkodran Mustafi (Arsenal), Sofiane Feghouli (West Ham, fin de contrat) ,l'expérimenté Alvaro Negredo (Middlesborough) et Pablo Piatti (prêté à
l'Espanyol). Malgré ces rentrées d'argent conséquentes, le club
n'a déboursé qu'une trentaine de millions d'euros pour deux paris
incertains, le défenseur international argentin Ezequiel Garay et
Nani, souvent performant en sélection mais très irrégulier, voire
franchement fantomatique en club. Résultat : le FC Valence a perdu ses
trois premiers matches de Liga, contre Las Palmas (2-4) et le Betis
(2-3) à Mestalla et contre Eibar (0-1).
Personne n'a fait pire, mis à part le Celta Vigo, et Valence ne doit
qu'au goal average de ne pas occuper une humiliante dernière place.
C'est évidemment le
secteur défensif qui est au centre des préoccupations, puisque
l'équipe a déjà encaissé huit buts en trois journées. Abdennour
peine à retrouver le niveau qui était le sien à Monaco, et pour
tenter d'éteindre l'incendie, Mangala a débarqué en prêt de City.
Face au Betis, la charnière Garay-Mangala a pris le bouillon et tout
fait sauf rassurer son monde, ce qui tout compte fait n'est guère
étonnant. Garay est un joueur solide, titulaire avec l'Argentine
lors du dernier Mondial, rompu aux joutes de la Champions League
avec le Benfica et le Zénith, mais son manque de mobilité pourrait
constituer un handicap insurmontable en Liga. Quant à Mangala, il
arrive le moral en berne après deux saisons très décevantes en
Angleterre, où il n'a jamais réussi à faire son trou et justifier
le montant de son transfert. Même chez les Bleus, il n'est que le
cinquième choix derrière Varane, Koscielny, Umtiti et Rami. L'Euro
n'a certainement pas aidé à lui redonner confiance et il est pour
le moins surprenant que Valence ait misé sur un défenseur aussi mal
en point pour jouer les pompiers de service, même s'il ne s'agit que
d'un prêt. Si le staff voulait fragiliser un peu plus une équipe
déjà en crise, il ne s'y serait pas pris autrement.

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