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lundi 26 septembre 2016

Chelsea, l'ombre d'un doute

En signant à Chelsea, Antonio Conte savait qu'il n'aurait pas la partie facile et que le chantier était considérable. Marquée par l'éviction de José Mourinho, la saison dernière s'est terminée sur une piteuse dixième place. En CL, les Blues ont subi la loi d'un PSG largement supérieur. Cela faisait un bail qu'il n'avaient pas vécu une année aussi noire et obtenu des résultats aussi éloignés de leurs objectifs initiaux. Le coach italien, lui, débarque dans la foulée d'un Euro dont il fut le meilleur technicien, tirant le meilleur d'une Squadra Azzurra pourtant limitée sur le papier et qui ne fut pas loin de sortir coup sur coup l'Espagne et l'Allemagne. Avec la Juventus, son club de toujours, Conte reste sur trois titres de champion. Connu pour sa rigueur, son énorme capacité de travail, sa rage de vaincre communicative et sa passion pour le jeu, il semble être l'homme de la situation pour remettre le club sur les rails. En prime, avec Zola, Ancelotti, Vialli et Di Matteo, celui-ci a toujours entretenu un rapport privilégié pour tout ce qui venait de la botte. L'union entre Chelsea, club ultra-pragmatique, et Conte, l'incarnation du réalisme, ressemble au mariage parfait. 




Les premières sorties de l'équipe ont pourtant considérablement assombri ce tableau a priori idyllique. Accrochés par un faible Swansea (2-2), les Blues ont été battus sans discussion par un Liverpool irrésistible à Stamford Bridge (1-2) avant de baisser pavillon en une mi-temps à l'Emirates contre Arsenal (3-0). Ces deux contre-performances contre deux concurrents pour le haut de tableau jettent le doute sur le niveau réel de l'équipe, et si la situation n'est évidemment pas désespérée (contrairement à celle du LOSC, qui, dixit Antonetti, ne sera pas champion, enfin la fin de la langue de bois en conférence de presse), elle est déjà préoccupante. Chelsea n'est qu'à trois points de Liverpool et Arsenal, mais avec huit longueurs de retard sur City, le club peut probablement faire une jolie croix sur le titre (deux scoops en un paragraphe, si ça ce n'est pas de l'info coco je ne sais pas ce que c'est). Il va falloir profiter d'un calendrier pas trop compliqué (déplacements à Hull, West Ham et Southampton, réceptions de Leicester et United) pour redresser un tant soit peu la barre et installer un minimum de confiance. 



D'aucuns, dont l'omniprésence dans les médias et sur les plateaux commence à nous les hacher menu, diront qu'il faut laisser du temps à Conte et que Londres ne s'est pas fait en un jour : argument parfaitement recevable, sauf que l'impact incroyable de Guardiola sur le jeu et le rendement de City ne s'est pas fait attendre. L'entraîneur espagnol a eu les joueurs qu'il voulait (Gündogan et Nolito notamment), laissé partir les indésirables (Mangala, Nasri, en attendant Touré) et pu réunir rapidement les pièces de son puzzle. Peut-être le problème de Conte tient-il essentiellement au fait qu'il doit simplement faire avec ce qu'il a. L'effectif compte beaucoup de grands noms, de vrais-faux leaders, qui n'évoluent pas à leur meilleur niveau depuis des mois et ne contribuent guère à tirer l'équipe vers le haut comme ils le devraient. On songe évidemment en premier lieu à Hazard et Fabregas, symboles du naufrage de l'an passé, mais aussi à Matic, très loin de son rendement habituel, et à Courtois, plus aussi irréprochable et impérial que lors de la saison du titre. Il est clair que Conte manque de tauliers dans son vestiaire et de relais sur le terrain. 



On attendait surtout de Conte qu'il permette à l'équipe de retrouver son imperméabilité et une certaine rigueur défensive (que l'on sache, les succès de Chelsea n'ont pas été construits sur du football champagne), or l'équipe a déjà encaissé neuf pions en six journées de championnat, davantage que Burnley, 17ème au classement. On peut franchement s'interroger sur l'opportunité de rapatrier David Luiz (pour 35 millions qui plus est), sur courant alternatif au PSG et carrément catastrophique depuis son retour. Cahill est un défenseur honnête, rien de plus, et certainement pas un baron du calibre des Carvalho et Terry des grandes années. Que l'on aime le personnage ou non, le départ de ce dernier, ainsi que celui de Frank Lampard, a laissé un énorme vide. Ivanovic, l'un des derniers cadres historiques, reste sur une année cataclysmique et prend régulièrement le bouillon à droite. Seul Azpilicueta, appliqué et actif offensivement, donne pleinement satisfaction. Vous l'aurez compris, le secteur défensif sera la priorité de Conte dans les prochaines semaines. Le coach italien doit bouillir de voir son équipe commettre de telles erreurs, et les murs de vestiaires de l'Emirates ont dû trembler à la pause. Il faudra peut-être qu'il demande aux dirigeants de sortir le chéquier, car on voit mal comment il pourrait stabiliser son onze avec les joueurs dont il dispose.




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