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jeudi 12 juin 2014

Klose, monsieur Coupe du Monde

A trente-six ans, Miroslav Klose s'apprête à disputer son quatrième tournoi mondial. Si ce Mondial brésilien lui donnera l'occasion de battre le record de Ronaldo et de devenir le meilleur buteur de l'histoire en Coupe du Monde, il représente surtout pour ce joueur admirable la dernière chance de décrocher ce titre en sélection qu'il mérite tant. En six compétitions disputées avec la Mannschaft, il s'est toujours approché du Graal sans jamais mettre la main dessus: finale en 2002, demi-finale en 2006, finale en 2008, demi-finale en 2010 et en 2012.

Au sein d'une Mannschaft plutôt jeune, Klose fait figure de monument historique, de leader et de grand frère, du haut de ses 132 sélections et de ses 69 pions sous le maillot aux trois étoiles, nouveau record national. Il connut sa première sélection en mars 2001 et a depuis disputé pas moins de 32 rencontres de phases finales. Parce qu'il ne se met jamais torse nu après un but ou n'arbore pas une coupe de cheveux aberrante, il n'a jamais vraiment intéressé les médias ni fasciné les foules. Klose est un footballeur à l'ancienne, presque anachronique: professionnel, discret, intelligent, dévoué au collectif.


On dit souvent que les grands buteurs sont égoïstes, que leur obsession de marquer les coupe en quelques sorte de leurs partenaires. Klose, lui, est le joueur d'équipe par excellence, toujours prêt à proposer un point d'appui, faire la remise qu'il faut, aller au charbon dans le jeu aérien. 

Et pourtant ses états de service en disent long sur son efficacité: 45 buts en 120 matches avec Kaiserslautern, 60 buts en 120 matches avec le Werder, 25 en 130 rencontres avec le Bayern (une période assez compliquée pour lui) et 22 en Serie A depuis son arrivée à la Lazio en 2012. Beaucoup ne comprirent pas le choix des dirigeants romains de faire signer un joueur de trente-quatre ans qui n'avait jamais quitté l'Allemagne; Klose les remercia de leur confiance en claquant quinze buts en championnat.

Le temps n'a pas vraiment de prise sur lui, d'abord parce que son football n'a jamais été fondé sur la vitesse et la profondeur, mais avant tout sur un jeu de tête exceptionnel (dans ce domaine, il fait partie des tout meilleurs de l'histoire), un sens remarquable du placement et une grande adresse devant les cages. A l'instar d'un Trézéguet, d'un Toni ou d'un Berbatov, Klose est un véritable attaquant de surface qui continuera à planter tant que son corps le laissera tranquille, ce qui n'a pas vraiment été le cas cette saison, émaillée de blessures en tous genres.


En l'absence de Mario Gomez, qui n'a pu jouer qu'une quinzaine de matches avec la Fiorentina, et de Marco Reus, le meilleur atout offensif allemand, le rôle de Klose risque de s'avérer plus important qu'on ne pouvait l'imaginer il y a encore quelques semaines. 

Même si la liste de Löw constitue un sacré concentré de talents, elle ne compte aucun véritable avant-centre mis à part Klose: Özil et Götze sont des créateurs, Schürrle et Podolski présentent plutôt des profils d'ailiers puncheurs (même si le joueur d'Arsenal est tout de même le sixième meilleur buteur de l'histoire de la Mannschaft avec 46 pions) et Müller, s'il marque beaucoup, aime à évoluer entre les lignes et jouer les électrons libres.

A priori, Klose ne devrait pas démarrer le tournoi dans la peau d'un titulaire, à moins que Löw fasse le choix d'aligner un trio Müller-Özil-Schürrle et de lui confier la pointe de l'attaque. En fonction de l'état de forme de son buteur, il pourrait tout aussi bien opter pour un système dans lequel Götze prendrait la place de Müller au milieu, ce dernier évoluant alors plus haut dans un registre de faux avant-centre. Quoi qu'il en soit, la présence de Klose donne plusieurs options au sélectionneur, qui sait mieux que personne que son numéro onze sait à la fois jouer à une touche dans des échanges courts et au sol et peser de tout son poids sur la charnière adverse. Et surtout, que quand son heure viendra, Klose mettra la chique au fond.

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