post-labels {display: none}

dimanche 8 juin 2014

Thibaut, Alex, Eden et Kompany


Avant chaque Coupe du Monde, il est toujours une sélection qui porte l'étiquette d'outsider numéro un: pas une équipe surprise donc, mais plutôt en mesure de bousculer la hiérarchie établie et de s'inviter à la table des barons. Un des plus fameux exemples reste la Colombie toquée de Maturana, vainqueur de l'Argentine 5-0 à Buenos Aires en éliminatoires, qui déçut les espoirs placés en elle en 1994.

Lors du dernier tournoi, ce fut l'Uruguay, que beaucoup considéraient à juste titre avant la compétition comme une équipe à prendre très au sérieux, qui joua les trouble-fêtes et réussit à se hisser dans le dernier carré. Pour cette édition (quatre jours, bordel, quatre jours), les habituels favoris peuvent clairement identifier la menace: une sélection belge ambitieuse, très complète et bourrée de talent que personne n'a envie de croiser sur son chemin.




Il s'agit d'un grand retour, presque d'une renaissance pour les Diables Rouges, qui n'avaient plus pris part à un tournoi mondial depuis 2002 et avaient pendant de longues années disparu de la scène internationale. Le football belge connut ses plus belles heures dans les années 80 sous la houlette de Guy Thys, avec notamment une finale de Championnat d'Europe en 1980 et une demi-finale mondiale six ans plus tard, avec les Pfaff, Gertes, Vercauteren, Scifo, Ceulemans, Van der Elst: une équipe enthousiasmante et éminemment généreuse qui participa à la fête colorée de 1986.

 Après un Euro 2000 à la maison décevant (notamment à cause des performances inoubliables du gardien De Wilde, qui marcha sur le ballon lors du match d'ouverture), la Belgique se fait sortir en huitièmes par le Brésil en 2002, après s'être vue injustement refuser l'ouverture du score par Wilmots. Depuis, le néant, jusqu'à l'émergence de cette fameuse «génération dorée» (encore faut-il avoir la médaille autour du cou pour mériter l'appellation).

Marc Wilmots, désormais sélectionneur et personnage plutôt sympathique par ailleurs (de Thys à Gerets en passant par Goethals, les techniciens belges savent se rendre attachants et détonnent par leur franc-parler), peut compter sur un cador par ligne: Courtois, l'un des meilleurs portiers au monde qui sort d'une année exceptionnelle avec l'Atletico, Kompany, à nouveau sacré champion d'Angleterre avec City, Witsel, moins médiatisé parce qu'il a préféré les roubles à l'ambition sportive, et naturellement Hazard, qui a encore franchi un palier cette saison et gagné notre respect en pestant contre le football ultra-sécuritaire et gagne-petit (perd-petit?) de Mourinho.
 
A ce carré d'as s'ajoutent Lukaku, dont les seize pions n'ont apparemment pas manqué à José, un Fellaini en quête de rachat, De Bruyne, un Mirallas aux progrès étonnants, Vermaelen, Vertonghen, Dembele, l'excellent Dries Mertens (onze buts et sept caviars avec le Napoli, clairement l'un des joueurs à suivre de ce Mondial) et la perle Januzaj. Bref, ce que l'on appelle dans le jargon une équipe de tueurs.

Les Belges ont fini tranquillement premiers d'un groupe de qualification pas si simple avec pour adversaires la Serbie, la Croatie et l'Ecosse, en terminant avec le bilan impeccable de huit victoires et deux nuls.Ils ont hérité d'une poule a priori peinarde en compagnie de la Russie, de l'Algérie et de la Corée du Sud. Viendra ensuite probablement l'heure du test contre l'Allemagne ou le Portugal, sauf si le Ghana parvient à déjouer les pronostics dans le groupe G. Ils ont toutes les cartes en main pour signer le parcours que beaucoup leur promettent (à savoir au minimum une place en quart de finale). Comme beaucoup d'autres nations handicapées par les blessures et les méformes (Ribéry, Suarez, Reus, Ronaldo), ils devront faire sans Benteke mais possèdent suffisamment de cordes à leur arc pour faire oublier cette absence. Il leur faudra simplement garder la tête froide et ne pas se prendre les pieds dans le tapis (rouge, cela va de soi).

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire