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mercredi 11 juin 2014

Pays-Bas, la grande inconnue

Il y a quatre ans, les Pays-Bas perdaient leur troisième finale mondiale après celle de 1974 et 1978 et voyaient une nouvelle fois s'envoler leurs espoirs de rejoindre les sept nations lauréates au palmarès de l'épreuve. En pratiquant un jeu diamétralement opposé à celui que proposait la bande de chevelus des années 70, ils furent à deux doigts de mettre enfin la main sur le trophée, notamment grâce à un Sneijder en état de grâce. Après avoir tapé le Brésil (merci bien) et l'Uruguay, ils perdirent leur sang-froid contre l'Espagne, mais si Robben avait gagné son duel face à Casillas, l'histoire aurait peut-être été différente.

Le sort a voulu que les deux équipes se trouvent dans le même groupe et s'affrontent dès le 13 juin à Salvador de Bahia. Des vingt-trois Hollandais présents en Afrique du Sud, il n'en reste plus que six, dont quatre dans le secteur offensif: Vorm, Sneijder, De Jong, Kuyt, Van Persie, Robben et Huntelaar (Van der Vaart aurait dû être du voyage mais il s'est blessé à la cuisse). Aucun défenseur retenu en 2010 ne sera au Brésil: exit les Van der Wiel, Heitinga, Braafheid et autres Mathijsen et place à une arrière-garde très jeune (six des huit sélectionnés sont âgés de vingt-cinq ans ou moins).


A vrai dire, mis à part en ce qui concerne Sneijder et les grands noms de l'attaque, on connaît peu de choses de cette sélection néerlandaise, dont près de la moitié des membres évoluent au pays. Le contraste est assez frappant: alors que six des huit défenseurs jouent aux Pays-Bas (les deux restants étant Vlaar d'Aston Villa et le dénommé Verhaegh du FC Augsbourg), cinq des six attaquants ont fait leurs valises, et depuis longtemps pour certains. Au milieu, Sneiijder et le très romantique De Jong, qui a paraît-il peaufiné son kung-fu, font figure d'anciens, et on suivra avec attention le jeune Jordy Clasie, suivi par les grands clubs anglais.

Vous l'aurez compris, cher lecteur à la sagacité jamais démentie, tout ceci laisse à penser que les Oranje traversent une période de transition et risquent d'avoir du mal à rivaliser avec les meilleurs. L'échec retentissant du dernier Euro (trois défaites en trois matches) et l'ambiance détestable qui régnait entre les stars de l'équipe (une grande spécialité nationale) a  laissé des traces, et Van Gaal a semble-t-il voulu lancer la classe biberon avant de passer la main à son successeur. Tant que Robben et Sneijder ne se mettent pas sur la tronche pour tirer un coup franc, l'honneur sera sauf.


Autre incertitude: la forme de Robin Van Persie, qui à l'image de son club a connu une année très compliquée, entre blessures, vrais-faux retours et rechutes. Avec une poule aussi relevée, RVP n'aura guère le loisir de se mettre en jambes alors qu'il vient à peine de reprendre l'entraînement, même si un joueur de sa classe peut se montrer décisif sur une jambe et demie. Le fait qu'il se soit fait renverser par un kitesurfer sur la plage d'Ipanema tend à prouver que la scoumoune lui colle sacrément aux basques. 

Longuement blessé, Huntelaar a lui terminé la saison en trombe avec Schalke 04 (huit buts lors des dix dernières journées) et se pointe au Brésil en pleine confiance. Extraordinaire fauve de surface jamais vraiment reconnu à sa juste valeur en raison notamment de son passage mitigé au Real, il se voit offrir une occasion en or de se montrer décisif dans une compétition internationale.


L'affaire ne s'annonce pas aisée pour les Oranje: hormis l'Espagne, contre qui tout autre résultat qu'une défaite représenterait déjà un petit exploit pour un groupe aussi inexpérimenté, ils devront également se coltiner une sélection chilienne habituée à franchir l'obstacle du premier tour. La confrontation entre les deux équipes, qui aura lieu le 23 juin, pourrait bien prendre des allures de finale pour la qualification, sauf colossale surprise (l'Espagne avait bien débuté son Mondial 2010 par un imprévisible revers face à la Suisse). Une deuxième élimination précoce consécutive serait sans doute vécue comme un affront par les joueurs majeurs de la sélection batave, dont on ne peut pas dire que l'humilité soit leur principale qualité.

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