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vendredi 27 juin 2014

Dynamiques de groupes

Même novices, même attendus au tournant, il aurait vraiment fallu que les Belges se montrent en-dessous de tout pour ne pas sortir de leur groupe, sans doute le moins dense de ce Mondial avec celui de la France. On pouvait penser que les Russes constitueraient une menace et au minimum un candidat sérieux à la qualification, mais les hommes de Capello furent d'une faiblesse insigne sur leurs trois matches: surpris par la Corée du Sud, atones face aux Belges et incapables de préserver leur avantage contre l'Algérie. 
 Pour Capello, qu'il faudra désormais s'abstenir d'appeler «maître», il s'agit de la deuxième élimination au premier tour consécutive après le fiasco de 2010. Entre 2010 et 2014, les deux sélections qu'il a dirigées ont planté le total mirifique de cinq buts en sept rencontres: champagne.




Pour tout dire, on a rarement vu une équipe russe commettre autant d'erreurs techniques, faire preuve d'autant d'imprécisions dans les transmissions, rendre aussi facilement le ballon à l'adversaire sans chercher à soigner la relance. Sans remonter à l'époque bénie des Belanov, Zavarov et Blokhine, estampillée CCCP et Dinamo Kiev, où les joueurs se faisaient pourrir une semaine par Lobanovski s'ils manquaient un contrôle, la Russie qui avait enchanté les esthètes et mis en pièces les Pays-Bas à l'Euro 2008 (celle des Arshavin, Zhirkov, Pavlyuchenko) aurait collé une branlée à cette triste cuvée 2014. 

Cette équipe n'a rien en commun avec ses prestigieuses devancières: ni le sens du changement de rythme, ni la maîtrise de l'art de la contre-attaque, ni une forme de classicisme et d'élégance qui font le charme du football russe. Mis à part Faizulin et son excellent pied gauche, aucune individualité ne ressort du lot, et Akinfeev porte une responsabilité énorme dans la sortie prématurée des siens.


L'Algérie n'eut guère à se montrer particulièrement brillante pour revenir à la marque, mais elle a su ne pas pédaler dans la semoule après l'ouverture du score précoce de Kokorin et démontré de solides ressources mentales. Il faut rendre hommage à Vahid Halilhodzic, certes pas non plus un grand apôtre du football offensif (travail, souffrance, résultat), mais qui a été très critiqué pour ses choix après le premier match (à juste titre d'ailleurs) et qui a su rectifier le tir, regonfler le moral des troupes et faire confiance à des joueurs qui se sont avérés décisifs, Slimani constituant l'exemple le plus frappant. On garde aussi en mémoire la façon dont la fédération ivoirienne traita coach Vahid (travail, souffrance, résultat), éjecté du banc des Elephants quelques mois avant le Mondial 2010 après avoir tenu la barre tout au long des éliminatoires.

Se profile désormais pour les Fennecs un rendez-vous historique en huitièmes contre l'Allemagne, qui ne manquera pas de faire fleurir les références au fameux match de 1982 en Espagne (victoire 2-1 de l'Algérie sur la RFA grâce à Madjer et Belloumi), même si les temps ont bien changé. 

L'Allemagne, beaucoup plus joueuse mais moins hégémonique, fait sans doute moins peur qu'à l'époque (la RFA était alors championne d'Europe en titre), mais l'Algérie ne s'appuie pas sur une génération aussi talentueuse que celle qui s'offrit l'exploit du Mondial espagnol: Rabah Madjer, Ballon d'Or africain 1987 qui fit les beaux jours du FC Porto, le défenseur Kourichi (quatre saisons au LOSC), ou le magicien Mustapha Dahleb (l'un des meilleurs joueurs de l'histoire du PSG). Aujourd'hui, seul Sofiane Feghouli impressionne individuellement.


Après les éliminations de l'Espagne, de l'Angleterre et de l'Italie, le carnage se poursuit pour les nations européennes avec l'adieu à la compétition du Portugal (il ne reste qu'un seul demi-finaliste du dernier Euro, à savoir la Mannschaft natürlich ach grosse regularität meine Damen und Herren ja wohl).

Personne, mis à part les Portugais eux-mêmes et les amatrices de plaquettes de chocolat ne regretteront l'absence de cette Seleccao (avec deux "c" comme dans "accident") détestable à souhait, composée de joyeux équarrisseurs derrière (sur la page Wikipedia de Bruno Alves on peut lire: "un défenseur central assez dur mais qui commet peu de fautes", comme quoi c'est vraiment du grand n'importe quoi ce site), de bourrins de labour au milieu, de spécialistes de l'enchaînement passement de jambes-frappe au-dessus et d'on sait qui suivez mon regard comme disait Dalida.

Capitaine Gomina (d'aucuns disent qu'il se trempe les tifs dans l'huile d'olive le matin mais nous n'y verrons qu'un préjugé de la plus basse espèce) a fini par mettre un pion tout moisi après avoir bouffé la feuille de match à plusieurs reprises, ce qui tend à prouver qu'il avait sans doute autant les crocs que Luis Suarez (oui, on sait, elle est facile, pour vous consoler il y a toujours les chroniques de De Groodt hein, seulement on doute qu'il cause ballon le type). Encore une fois le prétendu meilleur joueur du monde s'est raté dans un grand rendez-vous (trois pauvres buts en treize matches de Coupe du Monde, le bonjour de Klose au passage). Certes, il ne fut pas aidé par ses coéquipiers, mais quand il s'agit de finir le boulot derrière Sergio Ramos à Munich ou de danser sur les morts en finale de Champions League, on peut lui faire confiance. Suarez et Ronaldo sortis du tournoi pour des raisons différentes, c'est presque trop de plaisir pour une seule journée.

2 commentaires:

  1. Votre Blog a changé: Ce qui semblait être une nostalgie du football et des joueurs à l'ancienne se transforme article après article petit à petit en haine gratuite envers Ronaldo. Quel gâchis !

    Un lecteur que vous venez de perdre.

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    1. Je trouve son analyse assez juste sur Ronaldo. Il n'a rien du clutch player qu'il prétend être.

      S'il n'avait pas ce comportement horrible dans la victoire (je montre ma cuisse quand je marque un coup franc, je montre mes abdos pour célébrer un péno en finale de LDC alors que le match est déjà joué...), on lui pardonnerait de passer à côté de sa compétition.

      S'il s'est bâti un palmarès en 2014, il peut remercier Bale, joueur décisif dans les grands moments pour le Real (accélération et but de dingue en finale de Coupe d'Espagne, coup de boule en prolongation en LDC) et beaucoup plus modeste.

      Zlatan, exemple de joueur absolument dépourvu de modestie, a le mérite d'être drôle, d'avoir un sens de la répartie extraordinaire. Ronaldo est un joueur magnifique mais trop obsédé par son propre reflet, c'est dommage. Je comprend que LPC lui tape dessus : c'est l'exemple à ne pas suivre, le relou de la cour de récré qui joue perso et fait la diva

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