
Hormis l’exception Mbappe, qui surdomine le classement des buteurs tel l’extraterrestre qu’il est, il faut bien dresser le constat que la Ligue 1 se cherche de grands buteurs : Openda s’est tiré en Allemagne, Terrier sort d’une saison blanche, Aubameyang donne plutôt satisfaction mais n’affole pas les compteurs, Ben Yedder ne signe pas sa meilleure saison, Lacazette a pâti du début de saison désastreux de son équipe, Moffi sous-performe clairement, Gonçalo Ramos et Kolo Muani évoluent dans l’ombre de Sa Majesté et Laslandes a pris sa retraite depuis un bail. La saison dernière, qui restera comme un millésime exceptionnel sur ce plan, pas moins de six joueurs avaient atteint la barre des vingt buts (Mbappe, Lacazette, David, Balogun, Openda et Diallo) et un total de douze joueurs celle des quinze buts (les six susnommés plus Wahi, Ben Yedder, Moffi, Messi, Laborde et Gouiri). Après 25 journées, seuls cinq éléments ont franchi la barre des dix réalisations (Mbappe, David, Lacazette, Ben Yedder et Aubameyang), et si Kyky maintient un tempo élevé, il n’en est pas de même pour la meute de poursuivants qui ont déjà fait une croix sur le titre de meilleur buteur (ils y ont même sûrement déjà renoncé avant même le coup d’envoi de la saison). A titre de comparaison, treize éléments ont franchi le seuil des dix buts en Angleterre, pour douze en Espagne, douze en Italie et dix en Allemagne. L’argument selon lequel les meilleurs attaquants français évoluent à l’étranger n’est guère recevable puisque trois des sept joueurs offensifs retenus dans la dernière liste de Deschamps évoluent au PSG, que Griezmann joue maintenant davantage comme un all-around player (homme à tout faire, pour les plus handicapés du bilinguisme qui ne suivraient pas la NBA) et que Barcola avait quasiment autant de chances d’être sélectionné que Diaby. Parmi les douze meilleurs buteurs du dernier exercice, neuf sont toujours présents en Ligue 1. Il faut plutôt voir dans ce recul les signes d’un changement de club difficile (Balogun, Wahi), d’une relative méforme personnelle (Ben Yedder, Laborde) ou la conséquence de mauvais résultats collectifs (Lacazette, Gouiri).