
lundi 30 juin 2014
La loi des séries

dimanche 29 juin 2014
Dieu est brésilien
Décidément, ce Brésil a tout pour lui. Quand il ne bénéficie pas d'un coup de pouce arbitral (Howard Webb a même refusé un but à Hulk qui semblait valable), il peut compter sur une réussite à toute épreuve: à croire qu'à force de regarder là-haut et de pointer le doigt vers le ciel en mondovision, les évangélistes de la balle ronde finissent par attirer l'attention du vénérable barbu (car Dieu est brésilien et barbu, comme Socrates).
Les auriverde passèrent tout près de la catastrophe dans les derniers instants de la prolongation, lorsque la frappe terrible de Pinilla vint s'écraser avec fracas sur la barre de Julio Cesar. On se dit alors, avec raison, que la baraka veillait sur la Seleçao. Premier tireur chilien, ce même Pinilla manqua évidemment son tir au but: classique, vu et revu, presque prévisible, mais toujours aussi cruel.
samedi 28 juin 2014
Manichéen mais vrai
Le sort a voulu que
quatre des cinq équipes sud-américaines encore en lice se
retrouvent dans la même partie de tableau et que les deux premiers
huitièmes de finale opposent le Brésil au Chili et la Colombie à
l'Uruguay. Dans l'autre moitié de l'arbre, l'Argentine doit se
sentir bien seule, elle qui ne pourra affronter l'un des membres du
club des quatre qu'à l'occasion d'une très éventuelle finale,
après avoir au préalable franchi l'obstacle suisse, maté de très
ambitieux Belges et s'être offert un remake de la triste finale de
1978 contre les Pays-Bas: une formalité, en somme.
Mais n'anticipons
pas, comme aime à le répéter François Hollande, et évitons de
faire des plans sur la comète, comme disait Haley (Haley les Bleus
bien évidemment), puisque cette Coupe du Monde réserve encore sans
doute son lot de surprises (pour les pronos, allez voir Marcel, vous
n'êtes pas sur le bon site).
vendredi 27 juin 2014
Dynamiques de groupes
Même novices, même attendus au
tournant, il aurait vraiment fallu que les Belges se montrent
en-dessous de tout pour ne pas sortir de leur groupe, sans doute le
moins dense de ce Mondial avec celui de la France. On pouvait penser
que les Russes constitueraient une menace et au minimum un candidat
sérieux à la qualification, mais les hommes de Capello furent d'une
faiblesse insigne sur leurs trois matches: surpris par la Corée du
Sud, atones face aux Belges et incapables de préserver leur avantage
contre l'Algérie.
Pour Capello, qu'il faudra désormais s'abstenir
d'appeler «maître», il s'agit de la deuxième élimination au
premier tour consécutive après le fiasco de 2010. Entre 2010 et
2014, les deux sélections qu'il a dirigées ont planté le total
mirifique de cinq buts en sept rencontres: champagne.
jeudi 26 juin 2014
En attendant la suite
Il ne servirait
strictement à rien de chercher à tirer de quelconques conclusions
de ce match face à l'Equateur, si ce n'est celle qu'il permet à la
France de terminer première de son groupe. Deschamps avait largement
remanié son équipe, jeté le bleu des Bleus Schneiderlin dans le
grand bain, mis au repos ses deux latéraux titulaires et confié le
flanc droit de l'attaque à Sissoko (alors qu'honnêtement, on aurait
préféré que Rémy débute le match). Il savait qu'un nul suffisait
à s'assurer la pôle, et c'est tout à son honneur d'avoir tout fait
tactiquement pour l'emporter en deuxième période, notamment en
faisant entrer Giroud à la place de Matuidi, sans doute autant pour
faire souffler son marathonien que forcer la décision. Ses choix
faillirent payer mais ses hommes se sont simplement montrés trop
maladroits devant le but.
mercredi 25 juin 2014
Chronique d'un cauchemar annoncé
On s'attendait à un match âpre et
tendu entre l'Italie et l'Uruguay, et le moins que l'on puisse dire
est que les deux équipes n'ont pas déçu. Entre une Celeste qui ne
songerait vaguement à attaquer qu'avec trois pions dans le cornet et
dix minutes à jouer et une Squadra Azzurra le fessier entre deux
chaises parce que qualifiée en cas de match nul, les occasions
furent plus que rares et les attaquants pas franchement à la fête.
D'habitude, ce sont les Italiens qui gagnent au jeu de dupes et
passent à l'arrache, mais cette fois ils sont tombés, en quelque
sorte, sur plus italiens qu'eux: plus truqueurs, plus roublards, plus
accrocheurs, plus réalistes. Le but de Godin du dos, c'est Tassotti
ou Costacurta qui l'aurait planté dans les années 90: les temps
changent.
mardi 24 juin 2014
Tripes, tactique et cagnard
Les Pays-Bas vont donc se coltiner le
Mexique en huitièmes, et malgré leur parcours impeccable et la forte impression qu'ils
ont laissée sur ce premier tour, on souhaite bien du courage à
Robben et compagnie. Hier soir, il n'y a pas eu photo entre El Tri et
une Croatie décevante qui a vaguement fait illusion une mi-temps
avant de partir en lambeaux une fois concédée l'ouverture du score.
Le trio Modric-Rakitic-Mandzukic, atout majeur de Nico Kovac, n'a
jamais pesé sur le scénario du match, le néo-Barcelonais se
contentant d'un bijou de passe décisive pour Perisic alors que la
messe était déjà dite. Séduisants face au Brésil, impitoyables
contre le Cameroun, les Croates ont raté la dernière marche,
simplement parce qu'ils sont tombés sur plus fort qu'eux.
lundi 23 juin 2014
Les portes de la gloire
Les Belges étaient attendus au
tournant, et contrairement à certaines équipes qui par le passé
payèrent cher leur statut d'outsider, ils ont déjà fait une belle
partie du boulot en se qualifiant pour les huitièmes. Dans la
manière, les Diables Rouges n'auront guère plus convaincu contre la
Russie que face à l'Algérie, mais à l'instar de l'Argentine (nous
n'évoquerons pas le cas portugais et un certain capitaine courage
par pure décence) et toutes proportions gardées, ils comptent dans
leurs rangs un petit génie capable de débloquer les situations les
plus figées. Quand on pense qu'avant la nomination de Wilmots,
Leekens n'hésitait pas à mettre Hazard sur le banc, on se dit que
l'Argentine et le Brésil ne sont pas les seuls à pâtir de
l'incompétence de leurs sélectionneurs.
dimanche 22 juin 2014
La bouteille à l'encre
Les certitudes ont la vie dure dans ce tournoi, et les vérités ne durent pas. Alors qu'on semblait pouvoir placer l'Allemagne un cran au-dessus de la concurrence après son entrée en matière fort convaincante, la Mannschaft n'est pas passée loin de la défaite contre le Ghana. Le sauveur s'appelle évidemment Miroslav Klose, auteur de son quinzième but en vingt matches de Coupe du Monde et qui a donc marqué lors de quatre rendez-vous mondiaux consécutifs, exploit que seuls Uwe Seeler et un certain Edson Arantes do Nascimento avait accompli avant lui. On ne sait plus trop quoi dire au sujet de Klose, véritable génie de surface, qui a planté sur son premier ballon un but digne de Gerd Müller sur une déviation de la tête d'Höwedes.
samedi 21 juin 2014
La cinquième dimension
Cette Coupe du Monde est complètement
dingue. En l'espace de quelques heures, on a vu l'Italie se faire
taper fort logiquement d'ailleurs par le Costa Rica, avant d'assister
à un festival offensif des Bleus, auteurs de cinq buts dans un
tournoi mondial pour la première fois depuis 1958, c'est-à-dire une autre époque, un
autre football, celui des Kopa, Piantoni, Fontaine. Même la bande à
Platoche s'était arrêté à quatre pions contre l'Irlande du Nord en 1982. Pour ajouter à l'extraordinaire, ce sont
cinq buteurs différents qui se sont illustrés face à la Suisse,
même si Benzema peut en vouloir à l'arbitre de n'avoir pas accordé
le sixième (que les hommes au sifflet puissent encore s'étonner de
leur impopularité ne manque précisément pas de surprendre).
vendredi 20 juin 2014
Parole à la défense
Cette Coupe du Monde est décidément partie pour être celle des grands attaquants: Müller a claqué un triplé pour son entrée dans le tournoi, Neymar et Benzema un doublé, Robben et Van Persie en sont à trois buts chacun, James Rodriguez a planté son deuxième but en deux matches, Balotelli inscrit le pion de la gagne contre l'Angleterre et hier soir le revenant Luis Suarez a joué un bien vilain tour à ses coéquipiers de Liverpool. Attendu comme le messie par tout un peuple, le phénomène n'a pas déçu et a replacé son équipe dans la course à la qualification, tandis que les Anglais, battus deux fois sur le même score, peuvent déjà préparer les valoches.
jeudi 19 juin 2014
Sic transit gloria mundi
L'élimination de l'Espagne constitue assurément un des faits majeurs de ce Mondial, mais aussi un épisode marquant de l'histoire du football. Beaucoup se demandaient quand l'hégémonie ibérique s'arrêterait, et à vrai dire pressentaient plus ou moins nettement que le rendez-vous brésilien était celui de tous les dangers pour la Roja. De là à l'imaginer sortie dès le deuxième match, humiliée par les Pays-Bas, surclassée par le Chili, complètement perdue et sans réaction après sept buts encaissés en trois mi-temps, il y avait un gouffre. Au sens premier du terme, cette Coupe du Monde est un désastre pour l'Espagne, qui laisse donc son trône vacant et contribue à rendre l'issue du tournoi plus incertaine encore.
mercredi 18 juin 2014
Tristes tropiques
A en croire les titres des divers papiers consacrés au match entre le Brésil et le Mexique, on pourrait avoir l'impression qu'Ochoa a sauvé la baraque face à une Seleçao qui aurait collectionné les occasions nettes et en quelque sorte assiégé les cages du désormais ancien gardien de l'AC Ajaccio. Certes, Ochoa a sorti quelques parades extraordinaires, mais on ne peut pas franchement dire que le match fut de tout repos pour son homologue Julio Cesar, littéralement mitraillé au retour des vestiaires et qui dut encore s'employer en toute fin de rencontre sur une frappe excentrée de Jimenez.
mardi 17 juin 2014
Faux champions et anti-héros
Si les véritables champions se définissent autant par leur comportement en-dehors de l'arène que par leurs performances sur le terrain, alors Cristiano Ronaldo n'est pas un champion. A l'heure d'assumer ses responsabilités de capitaine et le poids de la défaite, le Ballon d'Or a préféré esquiver la conférence de presse d'après-match: trop honteux, trop humilié, trop frustré de ne pas être, une fois de plus, la grande star du jour. Quand il a fallu affronter les questions des journalistes, Casillas, lui, ne s'est pas défilé, alors qu'il avait en prime commis une énorme erreur individuelle. Le rôle d'un capitaine ne consiste pas seulement à soulever des trophées et gueuler sur l'arbitre, mais aussi à monter en première ligne dans les mauvais moments.
lundi 16 juin 2014
Par-dessus l'obstacle

dimanche 15 juin 2014
Plaisir et malédiction
La rencontre très attendue entre
l'Italie et l'Angleterre a donné lieu à une opposition de styles de
haute tenue, entre une Squadra Azzurra patiente et joueuse et une
équipe anglaise au jeu très offensif et direct. Avec un trio De
Rossi-Pirlo-Verratti qui joue en marchant (stratégie adaptée au
climat local, et ce n'est pas l'entrée de Thiago Motta qui a
contribué à accélérer le tempo), la sélection de Prandelli est
bâtie pour la possession. Elle peut en outre compter sur l'apport
offensif de Marchisio, polyvalent à souhait et auteur d'un but
superbe hier, la justesse technique de Candreva et la présence
toujours intimidante de Balotelli.
samedi 14 juin 2014
Imprévisible est hollandais
Personne n'aurait pu imaginer que l'Espagne subirait une telle humiliation pour son entrée dans le tournoi dans la peau du tenant du titre. A l'approche de la mi-temps, la Roja semblait plus ou moins contrôler le tempo comme à son habitude (même si le pressing hollandais l'empêcha de s'installer tranquillement dans le match), plaçant quelques accélérations bien senties, notamment grâce aux virevoltants Iniesta et Silva, auteurs d'une première mi-temps quatre étoiles. Mais le but ahurissant de Van Persie juste avant la pause, modèle d'équilibre et de conscience de soi dans l'espace, suffit à instiller le doute dans les esprits ibériques et regonfler les siens à bloc.
vendredi 13 juin 2014
Le ton est donné
Les Croates ne sont pas les seuls à avoir la haine après le vol manifeste dont ils furent victimes lors du match d'ouverture. Partout sur la planète, les amoureux du jeu et autres idéalistes notoires qui attendaient ce Mondial depuis quatre ans et se réjouissaient de le voir enfin débuter ont le sentiment qu'on leur a cassé leur jouet. Malgré l'histoire nauséabonde des rapports du monde du football avec les pires régimes politiques, les preuves de corruption, le cynisme sans limites de des dirigeants, la toute-puissance de l'argent, malgré toutes les craintes que l'on pouvait nourrir de voir le Brésil soutenu par la FIFA, les médias et Dieu lui-même (qui est brésilien, au cas où vous l'ignoriez), quelques grands naïfs osaient encore croire à la vérité du terrain et l'équité sportive.
jeudi 12 juin 2014
Klose, monsieur Coupe du Monde
A trente-six ans, Miroslav Klose
s'apprête à disputer son quatrième tournoi mondial. Si ce Mondial
brésilien lui donnera l'occasion de battre le record de Ronaldo et
de devenir le meilleur buteur de l'histoire en Coupe du Monde, il
représente surtout pour ce joueur admirable la dernière chance de
décrocher ce titre en sélection qu'il mérite tant. En six compétitions disputées avec la Mannschaft, il s'est toujours
approché du Graal sans jamais mettre la main dessus: finale en 2002,
demi-finale en 2006, finale en 2008, demi-finale en 2010 et en 2012.
mercredi 11 juin 2014
Pays-Bas, la grande inconnue
Il y a quatre ans, les Pays-Bas perdaient leur troisième finale mondiale après celle de 1974 et 1978 et voyaient une nouvelle fois s'envoler leurs espoirs de rejoindre les sept nations lauréates au palmarès de l'épreuve. En pratiquant un jeu diamétralement opposé à celui que proposait la bande de chevelus des années 70, ils furent à deux doigts de mettre enfin la main sur le trophée, notamment grâce à un Sneijder en état de grâce. Après avoir tapé le Brésil (merci bien) et l'Uruguay, ils perdirent leur sang-froid contre l'Espagne, mais si Robben avait gagné son duel face à Casillas, l'histoire aurait peut-être été différente.
mardi 10 juin 2014
Modric-Rakitic, duo frisson
Luka Modric, le joueur
favori de Suzanne Vega, et Ivan Rakitic, le joueur favori de votre
voisin d'en-dessous qui fait des pâtisseries maison, ont tous les
deux remporté un trophée européen au mois de mai: le premier a mis
la main sur la fameuse decima avec le Real Madrid et le second
gagné l'Europa League sous le maillot du FC Séville. Auteurs d'une
saison de toute beauté, ils seront les atouts maîtres d'une
sélection croate qui pourrait tirer son épingle du jeu dans son
groupe derrière le Brésil, qualifié pour le second tour avant
d'avoir touché le ballon.
Révélé lors de l'Euro 2008, alors qu'il n'avait que vingt-deux ans, Modric n'a depuis cessé d'évoluer et de progresser. Après un passage remarqué à Tottenham, où il s'affirma comme l'un des meilleurs milieux de Premier League, il a pris une dimension planétaire avec le Real. Dans un club où la concurrence dans l'entre-jeu fait rage, il a su s'imposer comme un élément indispensable aux côtés de Xabi Alonso et prendre la direction des opérations. Le départ d'Özil a fait de Modric le véritable dépositaire du jeu du Real, et le Croate a parfaitement assumé cette responsabilité, touchant un nombre considérable de ballons et exerçant une influence croissante.
lundi 9 juin 2014
Tevez, une étrange absence
Avec Messi, Di Maria et
Aguero, l'Argentine possède sans doute la meilleure triplette
offensive du Mondial. Ultra-rapides et techniquement exceptionnels,
los tres hermanos peuvent semer le bronx dans la plus
organisée des défenses. On ne présente plus Messi, pour qui, comme
pour Nadal sur la terre battue parisienne, les superlatifs ne
suffisent plus. Di Maria, qui a peut-être signé la meilleure saison
de sa carrière, fut souvent époustouflant avec le Real en Champions
League et assurément le meilleur Madrilène en finale, bien
au-dessus de ses compères d'attaque.
Quant à ces féroces soldats, c'est pas pour cafter, mais ils font rien qu'à mugir dans nos campagnes. Pardon, c'est l'attente qui devient quasiment insupportable. Quant à Aguero, son rendement avec City fut une nouvelle fois ahurissant (17 pions en 23 matches de championnat), malgré les pépins physiques qui ont émaillé sa saison. Si la présence des trois phénomènes ne souffre aucune contestation, on peut en revanche s'interroger sur l'absence de Tevez, appelé à plus de soixantes reprises sous le maillot argentin et deux tournoi mondiaux au compteur.
Quant à ces féroces soldats, c'est pas pour cafter, mais ils font rien qu'à mugir dans nos campagnes. Pardon, c'est l'attente qui devient quasiment insupportable. Quant à Aguero, son rendement avec City fut une nouvelle fois ahurissant (17 pions en 23 matches de championnat), malgré les pépins physiques qui ont émaillé sa saison. Si la présence des trois phénomènes ne souffre aucune contestation, on peut en revanche s'interroger sur l'absence de Tevez, appelé à plus de soixantes reprises sous le maillot argentin et deux tournoi mondiaux au compteur.
dimanche 8 juin 2014
Thibaut, Alex, Eden et Kompany
Avant chaque Coupe du
Monde, il est toujours une sélection qui porte l'étiquette
d'outsider numéro un: pas une équipe surprise donc, mais plutôt en
mesure de bousculer la hiérarchie établie et de s'inviter à la
table des barons. Un des plus fameux exemples reste la Colombie
toquée de Maturana, vainqueur de l'Argentine 5-0 à Buenos Aires en
éliminatoires, qui déçut les espoirs placés en elle en 1994.
Lors du dernier tournoi, ce fut l'Uruguay, que beaucoup considéraient à juste titre avant la compétition comme une équipe à prendre très au sérieux, qui joua les trouble-fêtes et réussit à se hisser dans le dernier carré. Pour cette édition (quatre jours, bordel, quatre jours), les habituels favoris peuvent clairement identifier la menace: une sélection belge ambitieuse, très complète et bourrée de talent que personne n'a envie de croiser sur son chemin.
Lors du dernier tournoi, ce fut l'Uruguay, que beaucoup considéraient à juste titre avant la compétition comme une équipe à prendre très au sérieux, qui joua les trouble-fêtes et réussit à se hisser dans le dernier carré. Pour cette édition (quatre jours, bordel, quatre jours), les habituels favoris peuvent clairement identifier la menace: une sélection belge ambitieuse, très complète et bourrée de talent que personne n'a envie de croiser sur son chemin.
samedi 7 juin 2014
La vie sans Ribéry
Il ne faut ni chercher à
minimiser l'importance du forfait de Ribéry ni sombrer dans le
catastrophisme. Avec Benzema, le balafré était le seul véritable
joueur de classe mondiale du groupe, c'est-à-dire un élément qui a
déjà démontré sa capacité à faire la différence lors des
grands rendez-vous et dont le nom inspire la crainte à l'adversaire.
Tout comme le Madrilène, il a cependant essentiellement brillé en
club, et force est de reconnaître, quitte à pour une fois hurler
avec la meute, qu'il n'a jamais eu tout à fait le même rayonnement
avec les Bleus que sous le maillot du Bayern.
Si la valeur de Ribéry
reste incontestable, on ne peut guère dire que l'équipe de France a
perdu sa pierre angulaire, son playmaker,
l'homme de base de son système, et toute comparaison avec l'absence
de Pirès et la blessure de Zidane en 2002 serait totalement
inappropriée.
vendredi 6 juin 2014
Joachim et le plafond de verre

Grâce à
l'exceptionnelle qualité de sa formation, sur laquelle la fédération
a mis le paquet depuis la fin des années 90, elle est devenue l'une
des sélections les plus plaisantes et excitantes à voir évoluer, à
tel point qu'une forme de hype autour de la Mannschaft est
apparue. Qui eût cru la chose possible à l'époque honnie des
Linke, Ramelow (le joueur favori de Jean-Charles Sabatier) et autres
Tarnat?
jeudi 5 juin 2014
Tous derrière le Brésil

On va nous resservir les sempiternelles images de types huileux jonglant sur la plage au milieu de jeunes cariocas callipyges sur fond de «Girl from Ipanema», de gamins aux pieds nus dribblant avec une boule de papier journal dans les rues déshéritées des favelas et du Christ de Corcovado veillant du haut de son python rocheux sur les destinées de la Seleçao. Pendant quelques semaines, le triptyque vert-jaune-bleu va envahir les écrans, les vitrines et les unes de la presse jusqu'à l’écœurement.
lundi 10 mars 2014
Diego Simeone, monsieur grinta
Aujourd'hui reconnu comme un remarquable technicien grâce à son travail à la tête de l'Atletico Madrid, Diego Simeone reste l'un des meilleurs milieux de terrain de l'histoire du football argentin. Capable des plus mauvais coups (c'est lui qui fit péter les plombs à Beckham en 1998 à Geoffroy-Guichard) et des tacles les plus assassins (pas moins d'une centaine de cartons récoltés au cours de sa carrière en club), El Cholo savait jouer des coudes et pourrir la vie de ses adversaires.
mardi 4 mars 2014
Moyes ou l'impossible succession
On savait depuis longtemps que celui à qui incomberait la tâche de succéder à Sir Alex Ferguson connaîtrait forcément des débuts compliqués, mais on pouvait difficilement prévoir que David Moyes traverserait une saison aussi noire. En quelques mois sur le banc de United, l’ancien entraîneur d’Everton a déjà traversé bien des moments pénibles, de l’humiliation dans le derby à la défaite sur le terrain de l’Olympiakos.
samedi 1 mars 2014
Matthew Le Tissier, local hero
Les nostalgiques de "L'équipe du dimanche" époque Pierre Sled (mais si, souvenez-vous que diable, les polos les plus moches du monde, le générique à l'ancienne, le fameux événement qu'on attendait impatiemment pour au final se farcir du golf) se souviennent forcément de Matthew Le Tissier, joueur éminemment singulier et à part s'il en est, à l'image son patronyme. Les autres, qui seront à coup sûr nombreux, le découvriront peut-être grâce à l'humble et présent papier.
mercredi 29 janvier 2014
Gomis, le mal-aimé
A l'image d'un OL qui se refait la cerise depuis quelques semaines, Bafetimbi Gomis a su faire face aux pires difficultés pour retrouver son niveau et toute son efficacité. Placardisé par Aulas (dont l'attitude dans ce dossier fur purement honteuse) qui souhaitait s'en débarrasser, dénigré sur les réseaux sociaux, condamné à s'entraîner à l'écart du groupe, Gomis a planté sept pions en Ligue 1 depuis la 11ème journée (huit au total) et se montre plus que jamais indispensable. A ses côtés, Lacazette a trouvé ses marques dans un rôle de pur buteur, tandis que Grenier et Gourcuff se régalent de pouvoir s'appuyer sur un tel point de fixation. Sans faire d'esclandre ni de déclarations fracassantes (pas le genre de la maison), Bafé a mis tout son monde d'accord et signé un énième retour au premier plan.
dimanche 26 janvier 2014
Llorente, exilé heureux
Lors de la saison 2011-2012, Fernando Llorente atteint des sommets d'efficacité en Liga (16 buts) et en Ligue Europa (7 pions en 15 matches), menant avec ses compères Javi Martinez, Susaeta et Muniain l'Athletic Bilbao jusqu'à une finale européenne perdue contre l'Atletico Madrid de Falcao. Convoité depuis longtemps par quelques grosses cylindrées étrangères, l'attaquant basque décide alors de ne pas prolonger son contrat et de partir libre à l'été 2013, provoquant la colère des fidèles de San Mames, qui voient également partir Javi Martinez, vendu pour une somme record au Bayern Munich. Llorente se brouille avec Marcelo Bielsa et certains de ses coéquipiers (Aduriz notamment) et traverse la saison comme un fantôme (4 petits buts en championnat), lui qui restait sur 70 réalisations en cinq saisons.
mardi 21 janvier 2014
Paris-City, même combat
Manchester City et Paris Saint-Germain: deux clubs sortis du néant et de l'anonymat par la puissance des pétrodollars, parvenus au sommet de leurs championnats respectifs à grands coups de millions et désormais obnubilés par les conquêtes continentales. Deux nouveaux super-riches qui vampirisent le marché des transferts, nourrissent des ambitions sans limites et dont les dirigeants n'ont surtout pas le temps d'attendre. Deux puissances émergentes aux visées hégémoniques qui ont déjà commencé à redessiner le paysage du football européen.
lundi 20 janvier 2014
Yaya Touré, milieu hors normes
Chaque footophile a sa petite idée personnelle quant à l'identité du meilleur joueur du monde, comme l'a prouvé le récent et très franchouillard débat autour de l'élection du Ballon d'Or. S'il fallait désigner le meilleur milieu de terrain de la planète à l'heure actuelle (ou du moins le plus complet et polyvalent), LPC donnerait sans trop hésiter le trophée à Yaya Touré, intouchable ces dernières semaines. Dans un registre similaire, on ne voit guère qu'Arturo Vidal, monstrueux sous le maillot de la Juve, pour rivaliser.
dimanche 19 janvier 2014
Javier Pastore ou le foot romantique
On a tout lu et entendu sur le cas Javier Pastore, joueur acheté à prix d'or à l'été à l'été 2011, tête de gondole du PSG nouveau riche, auteur d'une première saison remarquable (13 pions et 7 passes décisives en championnat) et qui a quelque peu disparu des radars depuis sa performance étincelante au Camp Nou en quart de finale retour de Champions League en mars dernier. Beaucoup critiquent la nonchalance du milieu argentin, son manque d'envie et de combativité voire son je-m'en-foutisme.
samedi 18 janvier 2014
Michael Carrick, monsieur équilibre
Depuis le début de la saison, Wayne Rooney porte sur ses solides épaules une équipe de Manchester United en grande difficulté et qui a sans doute déjà laissé échapper son titre, même si seulement x points la séparent de son grand rival City. Auteur de neuf buts et dix passes décisives, impliqué dans tous les bons coups, présent aux quatre coins du terrain, celui qui à plusieurs reprises avait exprimé ses envies de départ porte les espoirs
de podium et joue régulièrement les sauveurs, en attendant le
retour de son compère d'attaque Van Persie. Au-delà de
l'impossibilité de remplacer Ferguson et des blessures récurrentes
du buteur néerlandais, un autre élément a compliqué la tâche de
David Moyes et rendu son équipe plus dépendante que jamais de
Rooney: l'absence de Michael Carrick, joueur sous-estimé pourtant
indispensable à la bonne tenue du collectif mancunien.
jeudi 26 décembre 2013
Bis repetita pour le Bayern?
mardi 24 décembre 2013
OM: la grinta et rien d'autre
lundi 14 octobre 2013
A quoi joue Mourinho?
Conflictuel, insolent et
volontiers provocateur, José Mourinho se complaît dans la
polémique, ce qui fait de lui un client privilégié des médias.
Quand beaucoup d'entraîneurs se plaignent de ne pas pouvoir bosser
dans la sérénité, il concentre volontairement la lumière sur lui,
joue au chat et à la souris avec les journalistes et donne systématiquement du grain à moudre aux
experts et observateurs. Que ce soit un trait de caractère ou une
stratégie de management et de communication, il cherche
systématiquement la confrontation et le contre-pied, n'hésitant pas
pour cela à remettre en cause les valeurs les plus établies et à
bousculer les institutions, à l'image du traitement infligé à Iker
Casillas au Real. Cette politique du «seul contre tous» qui fit ses
preuves par le passé et contribua à créer une sorte de mythe autour du technicien
portugais, semble aujourd'hui à bout de souffle.
jeudi 10 octobre 2013
David Villa, histoire d'une mésestime
David Villa a quitté le
Barça pour l'Atletico Madrid cet été dans une relative discrétion si l'on considère le calibre du joueur. Il fallait faire de la
place pour Neymar, et la proposition du club madrilène est venue à
point nommé pour les trois parties impliquées dans le dossier. A
bientôt 32 ans, l'ancien attaquant de Valence, au corps meurtri par
de nombreuses et graves blessures, n'a probablement plus que deux ou
trois ans devant lui et ne paraît plus en mesure de claquer vingt
pions sur une saison (il en a marqué deux en huit journées, soit huit
de moins que Diego Costa).
Le temps a fait son œuvre, mais le peu de
réactions qu'a suscitées son départ témoigne d'un certain manque
de reconnaissance aussi bien en Espagne que dans l'ensemble de la
planète football. Malgré son exceptionnelle carrière, Villa reste
et restera peut-être un brin sous-estimé, notamment en ce qui
concerne les succès récents du football ibérique.
lundi 7 octobre 2013
Lille sans faire de bruit

lundi 30 septembre 2013
La nouvelle vie de Gervinho
Le moins que l'on puisse
dire, c'est que Gervinho ne laissera pas un souvenir impérissable
aux fans des Gunners. Maladroit, peu inspiré et souvent à côté de
ses pompes, l'Ivoirien a traversé la saison dernière comme une
ombre, suscitant l'agacement et l'interrogation. Outre-Manche, nombre
de footophiles et d'experts se sont sans doute demandé comment le
père Arsène, pourtant pas du genre à mettre facilement la main au
morlingue, avait pu claquer la bagatelle de quinze millions pour ce
rasta dégingandé et nonchalant. Le bilan de l'ancien Manceau sous
le maillot d'Arsenal en dit plus long que tous les adjectifs: 9 buts
et 6 passes décisives en 46 matches de Premier League. Une misère
pour un joueur de sa classe.
jeudi 19 septembre 2013
Liverpool, patience et cohérence
Avec dix points pris en quatre
journées et au passage une victoire sur le grand rival mancunien,
Liverpool signe son meilleur début de saison depuis cinq ans. Passé tout
près du titre en 2009, le club a ensuite traversé une forte zone de
turbulences, marquée par les départs de quelques joueurs majeurs
(Torres, Mascherano, Xabi Alonso) et un net recul dans la hiérarchie
de Premier League. Après le départ de Benitez, il a souvent donné
le sentiment de naviguer à vue et de chercher des solutions à court
terme plutôt que de démarrer un nouveau cycle. Le retour du
prophète Dalglish, symbole iconique des années de gloire, coupable
d'un recrutement aussi dispendieux qu'insignifiant (80 millions pour
le trio Downing-Henderson-Carroll), se solda par un échec cuisant. Il aura
peut-être fallu cet épisode douloureux pour que les dirigeants
s'inscrivent dans une logique de reconstruction et confient les rênes
de l'opération redressement à Brendan Rodgers.
samedi 14 septembre 2013
Real, la stratégie de l'échec
dimanche 8 septembre 2013
Réservoir vide
Après ce nouveau résultat
décevant en Géorgie, tout le monde va s'en donner à cœur joie sur
l'inefficacité offensive des Bleus, leur incapacité à mettre du
rythme dans la rencontre, voire, sans nul doute, le manque
d'investissement de certains sous le maillot de la sélection, suivez
mon regard. Pourtant, au-delà de toute considération tactique ou
pseudo-psychologique, nul besoin d'être docteur ès
tableaunoirologie pour dresser un constat aussi simple qu'évident:
le football français manque de ressources et ne compte que trop peu
de joueurs capables de briller au niveau international, même face à
des équipes de niveau modeste. Il suffit de considérer la liste de
Deschamps ligne par ligne pour s'en convaincre.
dimanche 1 septembre 2013
Ribéry, Ballon d'Or par défaut?
Censé récompenser l'individualité la plus brillante, le Ballon d'Or revient en fait le plus souvent au meilleur élément de la meilleure équipe de la saison. Décerné à un joueur, il vient indirectement saluer le parcours d'une équipe dans une compétition majeure, que ce soit un Euro, une Coupe du Monde ou une Champions League. On peut y voir un paradoxe ou une contradiction, mais il n'en demeure pas moins qu'un grand joueur doit avant tout faire gagner son équipe et contribuer à élever le niveau de jeu collectif en rendant les autres meilleurs.
mardi 27 août 2013
Ibrahimovic, plus qu'un buteur
Alors qu'il n'était jamais resté plus de deux matches consécutifs sans marquer sous le maillot parisien (sans pour autant, notons-le au passage, échapper aux critiques récurrentes quant à sa "motivation" ou son "investissement"), Zlatan Ibrahimovic n'a toujours pas trouvé le chemin des filets après trois journées. Incontestablement, d'après tous les spécialistes dont la compétence ne saurait être remise en cause, il a donc raté son début de saison. Dans le football dit moderne, tout n'est qu'affaire de statistiques et de chiffres, et quand un buteur ne marque pas, on peut tranquillement affirmer qu'il ne sert à rien.
lundi 26 août 2013
La Juve indétrônable?
Double championne d'Italie en titre, la Juventus a outrageusement dominé la Serie A la saison dernière (87 points, 27 victoires, 24 buts encaissés), laissant la concurrence à une distance plus que respectable, le Napoli et le Milan ayant respectivement terminé à neuf et quinze unités de la Vieille Dame. Au vu des forces en présence en ce début d'exercice, personne ne semble en mesure de contester la suprématie des bianconeri et d'empêcher les hommes d'Antonio Conte de remporter un troisième Scudetto consécutif. Il existe même de sérieuses raisons de considérer que l'écart entre la Juventus pourrait continuer à ce creuser, à tel point que les pseudo-outsiders semblent condamnés à viser les places d'honneur.
mercredi 21 août 2013
Arsenal à la traîne

mercredi 14 août 2013
City, changement de décor
S'il n'est jamais facile de digérer un titre, d'autant plus quand on le remporte à la dernière seconde du dernier match après quarante-cinq ans d'attente, la saison 2012-2013 de City fut celle de toutes les déceptions: une deuxième place en championnat à onze points d'un United pourtant guère flamboyant, une seconde élimination consécutive au premier tour de la Champions League et, pour couronner le tout, une embarrassante défaite en finale de la Cup contre Wigan qui a dû se faire gondoler les habitués d'Old Trafford.
Malgré sa cote de popularité auprès des supporters, Roberto Mancini a pris la lourde, mais il faut moins voir dans son limogeage une sanction qu'un réel changement de philosophie, la métamorphose au sein du club ayant déjà débuté avec les nominations de Ferran Soriano, ancien vice-président du Barça, au poste de directeur exécutif, et de Begiristain à celui de directeur technique.
Malgré sa cote de popularité auprès des supporters, Roberto Mancini a pris la lourde, mais il faut moins voir dans son limogeage une sanction qu'un réel changement de philosophie, la métamorphose au sein du club ayant déjà débuté avec les nominations de Ferran Soriano, ancien vice-président du Barça, au poste de directeur exécutif, et de Begiristain à celui de directeur technique.
vendredi 9 août 2013
Ligue 1: dix joueurs à suivre
Vincent Aboubakar (Lorient, attaquant, 21 ans, Cameroun)
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