Il y a quelque chose de terriblement agaçant (certains diront de magique, nous ne sommes pas de ceux-là) avec le Real Madrid en Champions League. De manière irrémédiable, à mesure que les tours passent et que les adversaires montent en gamme, le Real connaît toujours plus de réussite, toujours plus de chance, toujours plus de circonstances favorables, quand l'arbitrage ne vient pas lui donner un petit coup de pouce au passage. Certains voient dans cette capacité à survivre la marque d'une équipe légendaire qui sait rester fidèle à sa glorieuse histoire et refuse de mordre la poussière, une haine absolue de la défaite chez un club qui ne jure que par la victoire et les trophées, une façon de se placer à la hauteur du rendez-vous quand la route s'élève. Nous y voyons plutôt comme une malédiction, une histoire inlassablement répétée jusqu'à l’écœurement, une vieille rengaine qu'on en peut plus d'entendre. Que ce soit bien clair, cher lecteur qui êtes venu se perdre sur cette modeste et néanmoins indispensable gazette: nous n'en pouvons plus de voir le Real gagner, de le voir aller loin quand ce n'est pas au bout en Champions League année après année, du sourire satisfait de Florentino Perez, des abdominaux saillants de Cristiano, de la nonchalance hirsute de Marcelo, de la barbe conquérante de Benzema, des poings rageurs de Sergio Ramos, du vice insupportable de Carvajal, des pleurnicheries infantiles de Vinicius, des buts de raccroc de Rodrygo, des pions improbables de Bellingham dans le temps additionnel. Nous n'en pouvons plus d'assister au même scénario immuable du Real qui triomphe à la fin du film, de voir la pièce tomber toujours du même côté, de connaître d'avance la conclusion de l'histoire. Alors que d'aucuns (dont nous sommes, ne le cachons pas) rêvent d'un premier sacre européen pour le PSG (certes, il y eut bien la Coupe des Coupes en 1996, mais remporter une Champions League aurait une autre saveur), il ne fait aucun doute que la coupe aux grandes oreilles va pour la quinzième fois prendre la direction de la capitale espagnole.
mercredi 24 avril 2024
mardi 23 avril 2024
La Premier League est-elle toujours le meilleur championnat au monde?
On entend souvent dire que la Premier League serait le meilleur
championnat de la planète. De par son histoire (après tout, le
football a bien été inventé et codifié en Angleterre), son
prestige et les vedettes qui l’animent, le championnat anglais est
devenu une sorte de cirque géant mondialisé, un immense show
médiatique, un Barnum du football que toutes les télévisions du
monde s’arrachent à prix d’or (il est révélateur qu’une
chaîne comme Canal Plus diffuse désormais davantage de rencontres
de Premier League que de matches de Ligue 1). Longtemps confinée à
une affaire d’Anglais entre eux (les Zola, Vialli, Cantona et
Ginola étaient des pionniers outre-Manche dans les années 90), la
Premier League s’est au fil du temps muée en une sorte d’Eldorado
pour tout joueur de classe mondiale, et ses joutes entre cadors du
ballon rond passionnent la planète. Les droits TV colossaux dont
bénéficient ses pensionnaires ainsi que l’apparition de capitaux
étrangers confèrent aux clubs anglais une puissance financière
unique que seuls sont en mesure de concurrencer les très gros
budgets du football européen. Ainsi, n’a-t-on pas vu Chelsea,
actuellement neuvième du classement et qui ne remportera aucun titre
cette saison, claquer des centaines de millions en transferts sur des
joueurs comme Mudryk ou Caicedo ? United, en grande difficulté
depuis plusieurs années, s’est montré très actif sur le marché
des transferts en recrutant Bruno Fernandes, Maguire, Eriksen, Antony
ou Höjlund. City a pu s’offir les prometteurs Doku et Gvardiol
pour la modique somme de 150 millions d’euros, tandis que Liverpool
s’est adjoint les services de Darwin Nunez pour 100 millions en
2022. Toutes les conditions sont réunies pour offrir un spectacle
haut de gamme, d’autant que l’Angleterre a su attirer
quelques-uns des plus grands techniciens de la planète comme
Guardiola, Klopp, Emery ou De Zerbi. Pour autant, la Premier League
reste-t-elle le meilleur championnat actuel ?
mercredi 17 avril 2024
Barcelone-Paris: les notes du PSG
Jamais un club français ne s'était qualifié après avoir perdu le match aller à domicile, et le PSG a signé un exploit majuscule à Barcelone. Rapidement menés au score par un Barça ultra-réaliste alors qu'ils avaient réussi un début de match convaincant, les Parisiens ont trouvé les ressources mentales, techniques et collectives pour inverser la tendance et franchir l'obstacle. Ils le doivent à une charnière centrale impeccable d'abnégation, de rigueur et d'efficacité, à un Vitinha qui s'affirme match après match comme un des meilleurs milieux de terrain européens et n'en finit plus de se montrer décisif dans les grands rendez-vous (but au Vélodrome, but à l'aller et au retour contre Barcelone), à un Barcola rafraîchissant et sans complexes et à un Dembélé qui s'est fait un plaisir de martyriser son ancien club et a quitté la pelouse avec le sourire. Ils le doivent également et peut-être surtout à un Luis Enrique d'une grande justesse dans ses choix et qui a su insuffler dans l'esprit de ses joueurs la conviction que la qualification était possible. La route vers la grande finale reste ouverte, mais nous nous garderons bien de sous-estimer le Borussia Dortmund, même si le PSG est favori, car une équipe capable d'en passer quatre à l'Atletico ne saurait être prise à la légère.
lundi 15 avril 2024
Rennes, le flop de la saison
Parmi les équipes qui ont raté leur
saison, on pourrait penser à l'OL, mais les Lyonnais ont opéré un
spectaculaire redressement depuis leur mercato hivernal réussi et
l'arrivée sur le banc de Pierre Sage, et peuvent toujours espérer
une place européenne via le championnat ou un éventuel sacre en
Coupe contre le PSG. On pourrait citer l'OM, certes très décevant
en championnat mais qui a une réelle chance de rallier la finale de
la Ligue Europa (le résultat du match aller à Lisbonne laisse de
solides espoirs aux Marseillais qui devraient en cas de qualification
sortir l'Atalanta Bergame en demie, un obstacle loin d'être
insurmontable a priori). On pourrait également songer à Lens, qui
ne devrait pas finir parmi les quatre premiers mais possède des
circonstances atténuantes avec les départs à l'intersaison de
Fofana et Openda et la difficile adaptation de Wahi (ajoutons qu'en
termes de qualité globale d'effectif, l'équipe de Frank Haise nous
semble bien en-dessous des formations qui occuperont le podium en fin
de saison, à l'exception de Brest bien entendu). La vraie déception
de la saison se nomme le Stade Rennais, une équipe qu'on attendait
beaucoup plus haut au classement et que beaucoup voyaient se
qualifier pour la prochaine Champions League. Rennes n'occupe que la
dixième place du classement à cinq journées de la fin, à égalité
de points avec un OM faiblard, et fait à peine mieux que des clubs
qui se contenteront du maintien comme Toulouse ou Strasbourg. Après
un début d'exercice pas faramineux mais prometteur (ils étaient
encore invaincus après sept journées), les joueurs de Génésio
puis Stéphan se sont totalement effondrés. Alors qu'on les
attendait costauds dans le sprint final, ils viennent de concéder
trois revers consécutifs en Ligue 1, sans oublier l'élimination en
Coupe au Parc des Princes à l'occasion d'un match où les Rennais
ont fait preuve d'un affligeant manque d'ambition dans le jeu. Triste
bilan.
lundi 8 avril 2024
Rions un peu avec l'effet Gasset
Les médias français, à de rares exceptions près, sont vraiment affligeants de nullité et de démagogie. Ils n'ont jamais le moindre mot de reproche envers Deschamps, passent leur temps à critiquer Luis Enrique qui est le meilleur entraîneur du PSG depuis longtemps et sont prêts à caresser le prolo dans le sens du poil dès que l'OM gagne trois matches de suite. Ainsi, que n'a-t-on pas entendu à propos du fameux "effet Gasset"? Après une série de quelques victoires, on a pu lire que le nouvel entraîneur marseillais, qui n'est jamais que le troisième de la saison, avait su "trouver les mots" pour redonner confiance au groupe, qu'il s'agissait d'un entraîneur qui avait "un gros vécu et une grosse expérience internationale", qui "savait parler aux jeunes joueurs" et s'avérait "un bon tacticien". L'ancien sélectionneur de la Côte d'Ivoire, qui sous ses ordres a été littéralement humiliée à domicile lors de la dernière CAN par la terrifiante Guinée équatoriale, a été décrit à son arrivée à l'OM fin février 2024 comme un homme reconnu pour son relationnel envers les joueurs, sa capacité à mobiliser les groupes placés sous sa responsabilité et sa culture du travail. Bref, n'ayons pas peur des mots, il s'agissait ni plus ni moins que l'un des meilleurs techniciens du monde. Les Ancelotti, Klopp et autres Guardiola n'avaient qu'à bien se tenir. On allait voir ce qu'on allait voir et ça allait méchamment faire du bruit dans Landerneau. Sous la houlette de l'homme à la casquette, l'OM allait enchaîner les succès, remonter spectaculairement au classement et accéder au podium. Marcelino était une pipe, Gattuso un incompétent notoire, et Longoria avait enfin mis la main sur le coach qui allait redonner de l'élan au club marseillais au cours d'une fameuse mission de cent jours qui allait secouer le microcosme de la Ligue 1.
dimanche 7 avril 2024
Champions League: les pronostics de LPC
Il y a beaucoup d'histoire et d'histoires entre les deux clubs, évidemment, et ces retrouvailles entre les deux meilleurs ennemis d'Europe ne peut que faire saliver. On ne pourra pas s'empêcher de penser au but libérateur de Guérin en 1995, à l'humiliation absolue de la fameuse remontada en 2017 (au moins cette fois le PSG ne jouera pas le match retour au Camp Nou, lieu maudit à jamais) ou au triplé de Mbappé en 2021 dans un stade vide. Cela sera aussi un moment spécial pour Luis Enrique, ancien joueur et entraîneur du FC Barcelone (il était sur le banc du Barça lors de la remontada) qui connaît comme sa poche les arcanes et le fonctionnement du club catalan. Tous les éléments sont a priori réunis pour une double confrontation excitante.
dimanche 24 mars 2024
Deschamps, c'est quoi le concept?
Nous vivons dans un pays où des joueurs exceptionnels comme Cantona et Ginola ont été traités comme de véritables parias parce qu'ils avaient trop de talent et de caractère et où de bons petits soldats anonymes comme Diomède et Guivarc'h ont été sacrés champions du monde. Nous vivons dans un pays dont la fédération de football a reconduit Domenech après le désastre industriel de l'Euro 2008 pour connaître la honte internationale de Knysna deux ans plus tard. Nous vivons dans un pays qui ne cesse de critiquer les choix d'un entraîneur comme Luis Enrique pour la seule raison qu'il méprise superbement la caste journalistique française (et comment lui donner tort lorsqu'on considère la médiocrité affligeante des médias nationaux?) et où Jean-Louis Gasset est encensé après trois victoires contre des équipes aussi terrifiantes que Nantes, Clermont et Montpellier. Et surtout, nous vivons dans un pays où il est strictement interdit de critiquer Didier Deschamps, qui semble protégé par un totem d'immunité totale et faire l'objet d'un consensus tacite. Deschamps, dans l'inconscient collectif, c'est le capitaine de l'OM sacrée à Munich ("à jamais les premiers", comme disent les Marseillais pour se consoler de leur déclassement et de l'hégémonie parisienne), l'homme qui a soulevé la Coupe du Monde en 1998, le sélectionneur vainqueur en Russie et finaliste au Qatar. On loue ses capacités de meneur d'hommes, son leadership naturel, sa capacité à tirer le meilleur d'un effectif pas toujours exceptionnel, son aura auprès des joueurs. Mais jamais on ne critique son choix ou son absence de choix, ses options tactiques douteuses, sa frilosité, son conservatisme, son sécuritarisme maladif, son refus total de se remettre en cause comme après l'échec de l'Euro 2021 et l'élimination face à la Suisse. Jamais l'on entend le moindre reproche à son égard, la moindre remise en question, le moindre son de cloche dissonant. Diallo a déjà annoncé qu'il serait reconduit dans ses fonctions après l'Euro quelque soit l'issue de la compétition. Et disons-le tout net, quatorze ans de Deschamps, c'est trop.
mardi 19 mars 2024
Vitinha, la perle du milieu
Au sein du turnover opéré par Luis Enrique (au fait, bande d'handicapés du bulbe qui osez titrer que le PSG "patine" en Ligue 1, vous n'aviez pas compris que le patron faisait gentiment tourner en vue des échéances importantes et que dans son esprit le championnat était une affaire déjà réglée?), quelques joueurs ont émergé au milieu malgré la concurrence féroce. Difficile de ne pas évoquer le cas Zaïre-Emery, véritable révélation de la saison qui non seulement s'est installé comme titulaire indiscutable au sein d'un des meilleurs clubs européens mais semble devoir faire partie du groupe France pour le prochain Euro en Allemagne (et dire que Galtier ne lui a fait jouer que de vagues bouts de matches alors qu'il avait sous le coude un futur international). Il le doit à ses prestations remarquables au plus haut niveau, en Champions League notamment, où il n'a cessé d'épater la galerie par son aplomb et son aisance et a grandement contribué à la qualification des siens pour les quarts. Au début de saison, Manuel Ugarte avait impressionné les observateurs par son abattage, sa capacité à déclencher le pressing et à harceler le porteur adverse, son goût pour le duel ainsi que son côté "chat maigre" et mort de faim si typiquement uruguayen. Ravis, les supporters parisiens pensaient alors que leur club avait enfin déniché un digne successeur à Thiago Motta dans le rôle de sentinelle devant la défense, mais il faut bien avouer que le transfuge du Sporting est quelque peu rentré dans le rang et a perdu sa place de titulaire dans les matches qui comptent.
vendredi 15 mars 2024
Jonathan David, la valeur sûre
Hormis l’exception Mbappe, qui surdomine le classement des buteurs tel l’extraterrestre qu’il est, il faut bien dresser le constat que la Ligue 1 se cherche de grands buteurs : Openda s’est tiré en Allemagne, Terrier sort d’une saison blanche, Aubameyang donne plutôt satisfaction mais n’affole pas les compteurs, Ben Yedder ne signe pas sa meilleure saison, Lacazette a pâti du début de saison désastreux de son équipe, Moffi sous-performe clairement, Gonçalo Ramos et Kolo Muani évoluent dans l’ombre de Sa Majesté et Laslandes a pris sa retraite depuis un bail. La saison dernière, qui restera comme un millésime exceptionnel sur ce plan, pas moins de six joueurs avaient atteint la barre des vingt buts (Mbappe, Lacazette, David, Balogun, Openda et Diallo) et un total de douze joueurs celle des quinze buts (les six susnommés plus Wahi, Ben Yedder, Moffi, Messi, Laborde et Gouiri). Après 25 journées, seuls cinq éléments ont franchi la barre des dix réalisations (Mbappe, David, Lacazette, Ben Yedder et Aubameyang), et si Kyky maintient un tempo élevé, il n’en est pas de même pour la meute de poursuivants qui ont déjà fait une croix sur le titre de meilleur buteur (ils y ont même sûrement déjà renoncé avant même le coup d’envoi de la saison). A titre de comparaison, treize éléments ont franchi le seuil des dix buts en Angleterre, pour douze en Espagne, douze en Italie et dix en Allemagne. L’argument selon lequel les meilleurs attaquants français évoluent à l’étranger n’est guère recevable puisque trois des sept joueurs offensifs retenus dans la dernière liste de Deschamps évoluent au PSG, que Griezmann joue maintenant davantage comme un all-around player (homme à tout faire, pour les plus handicapés du bilinguisme qui ne suivraient pas la NBA) et que Barcola avait quasiment autant de chances d’être sélectionné que Diaby. Parmi les douze meilleurs buteurs du dernier exercice, neuf sont toujours présents en Ligue 1. Il faut plutôt voir dans ce recul les signes d’un changement de club difficile (Balogun, Wahi), d’une relative méforme personnelle (Ben Yedder, Laborde) ou la conséquence de mauvais résultats collectifs (Lacazette, Gouiri).
lundi 11 mars 2024
Tottenham, direction l'Europe?
On aurait raisonnablement pu penser que
le départ d'Harry Kane, meilleur buteur de l'histoire du club,
allait gravement porter préjudice aux Spurs, probablement condamnés
à rentrer gentiment dans le rang et à oublier leurs ambitions
européennes. Manchester United et Chelsea, deux budgets monumentaux,
voire Newcastle, quatrième la saison dernière, faisaient figure de
favoris pour intégrer le top four derrière le monstre à trois
têtes qui occupe actuellement le podium de la Premier League. Mais
United a déjà concédé onze défaites en 28 matches et souffre
d'une attaque en berne (39 buts marqués, 14ème attaque du
championnat seulement), Chelsea, à l'effectif boursouflé, a
totalement perdu ses repères et Newcastle, malgré le pognon
saoudien, est redevenu une équipe somme toute banale et de milieu de
tableau. Dans ce marasme relatif, c'est bien Tottenham qui sort son
épingle du jeu, puisque les Spurs, après leur remarquable victoire
4-0 à Villa Park face à leurs principaux concurrents pour la
quatrième place, occupent la cinquième place du classement avec un
match en retard à jouer contre Chelsea et peuvent en cas de succès
contre les Blues atteindre l'épatante moyenne de deux points par
match. Ils ont signé 16 victoires en 27 matches, n'ont marqué que
quatre buts de moins que City et sa redoutable attaque et ont récolté
treize points lors des six dernières journées, avec comme seul
accident de parcours une défaite à domicile contre Wolverhampton,
une des équipes surprises de la saison anglaise.
mardi 5 mars 2024
Guirassy, dans l'ombre de Kane
Le PSG s’intéresse-il-à Serhou Guirassy ? Voilà une question qu’il
est presque étonnant de ne pas voir fleurir dans les médias français
qui, depuis l’annonce du départ de Mbappé, n’en finissent plus d’établir
des listes de possibles successeurs à la star parisienne (les noms
d’Osimhen, également ciblé par Chelsea, comme tout joueur normalement
constitué qui évolue au-dessus du niveau district, et de Leao, qui n’a
pourtant rien d’un serial buteur, reviennent avec insistance). Autre
question à cent mille balles (envoyez vos réponses à LPC Media Group
International) : si les dirigeants parisiens furent prêts à claquer 90
plaques sur un joueur infoutu de réussir un contrôle, un dribble ou une
passe correcte mais qui avait claqué 15 pions en Bundesliga avec
l’Eintracht Francfort, how muche seraient-ils prêts à mettre sur un
avant-centre au physique de déménageur des surfaces qui affiche déjà
vingt réalisations en dix-huit matches au compteur avec le VFB Stuttgart
? Il y a fort à parier que la cote de l’attaquant guinéen, déjà auteur
d’une saison 2022-2023 fort satisfaisante avec 11 buts en 22 matches
disputés (faites le calcul, bande de petites médailles Fields que vous
êtes, on ne doit pas être bien loin du but tous les deux matches en
moyenne), ne cesse de grimper chez les recruteurs européens (on évoque
d’ailleurs ça et là un intérêt de Chelsea). Un cador du continent
viendra-t-il draguer Guirassy lors du prochain mercato estival ? Nul ne
le sait, sauf les patrons de Chelsea. Ce qu’on sait, en revanche, c’est
que si le VFB parvient à se qualifier pour la prochaine Champions
League, il le devra en grande partie à un buteur qui n’en finit pas
d’épater son monde.
lundi 4 mars 2024
Roma, opération remontée
On aime ou n'aime pas José Mourinho (nous autres à LPC le détestions avec le Chelsea version Drogba "fucking disgrace" et le Real époque Pepe en boucher officiel), mais il faut reconnaître que le Special One faisait plutôt du bon boulot depuis son arrivée sur le banc de la Roma en 2021, avec deux sixièmes places et deux finales européennes consécutives dont une victorieuse en 2022. Malheureusement pour lui, deux défaites face au rival lazialiste en coupe et le Milan en championnat ont coûté sa place au Mou, officiellement lourdé le 16 janvier (on entend parler depuis évidemment d'un énième retour à Chelsea, où Pocchetino et son charisme d'huître sous Prozac pédalent méchamment dans la semoule malgré un effectif pléthorique et un pognon littéralement balancé par les fenêtres). Plutôt que d'aller chercher un entraîneur étranger ou un technicien reconnu, le club romain a choisi de faire confiance à une véritable légende locale: Daniele De Rossi, plus de 600 matches au compteur avec la Roma, icône de la ville éternelle à l'instar d'un Francesco Totti et équivalent d'un Steven Gerrard à Liverpool ou d'un Maldini au Milan. On dit souvent que les anciens milieux défensifs ou relayeurs font d'excellents entraîneurs (Arteta, Guardiola, Xabi Alonso, Ancelotti) et il semble que De Rossi ne déroge pas à la règle, puisque son bilan après quelques semaines sur le banc de la Roma s'avère tout simplement remarquable, à tel point que l'on peut imaginer que ses dirigeants, qui lui ont fait signer un contrat de six mois, n'hésiteront pas à le confirmer dans ses fonctions en fin de saison.
jeudi 29 février 2024
Brest, ou l'anomalie
Loin de nous l'idée de remettre en cause le mérite du Stade Brestois, auteur d'une saison historique et d'un formidable parcours sous les ordres d'Eric Roy, venu en premier lieu pour éviter la relégation au club et qui se retrouve aujourd'hui sous le feu des projecteurs. Mais qu'une équipe dotée d'un budget aussi limité et si peu équipée en joueurs confirmés (mis à part peut-être Pierre Lees-Melou, qui a fait l'objet d'une approche rennaise pendant le mercato hivernal) occupe la deuxième place du classement après 23 journées ne manque pas d'interpeller sur le niveau global de notre chère vieille Ligue 1, surtout lorsqu'on considère les piètres résultats des clubs français sur la scène européenne. D'aucuns, dont nous ne citerons pas les noms par respect de l'anonymat, se réjouissent d'avance d'assister à un fameux Brest-Manchester City la saison prochaine à Francis Le Blé. L'affiche ne manquerait guère d'exotisme mais ferait une fois de plus passer notre championnat hexagonal pour le cancre continental et ferait de la France la risée de ses voisins.
mardi 27 février 2024
Lautaro Martinez, la barre des cent
On en entend tout compte fait assez peu parler, parce que la domination du club sur le football italien s'est en quelque sorte banalisée (comme celle de la Juve lors des années 2010), mais l'Inter, déjà champion et finaliste de la Champions League en 2023, est en train de signer une saison remarquable. Après leur succès facile à Lecce, les hommes d'Inzaghi comptent neuf points d'avance sur la Juventus (avec un match de moins) et sont en passe de se qualifier pour les quarts de Champions League après leur victoire à l'aller face à l'Atletico. Outre le départ d'Edin Dzeko, le retour de prêt d'Alexis Sanchez (souvent réduit à jouer les utilités, quel dommage pour un tel talent) et les arrivées des internationaux français Benjamin Pavard et Marcus Thuram, l'effectif est demeuré relativement stable autour d'un solide noyau italien (le vétéran Acerbi, Darmian, Bastoni, Dimarco, Frattesi, sans oublier Barella, qu'on dit sur les tablettes du PSG mais qui ne l'est pas au juste?). Le club peut toujours compter sur De Vrij, Dumfries (souvent relégué sur le banc de touche), l'excellent Calhanoglu et les vétérans Cuadrado et Mkhitaryan, mais un homme casse littéralement la baraque depuis quelques mois et contribue à mener l'Inter vers les sommets domestiques et continentaux: l'avant-centre argentin Lautaro Martinez, d'une efficacité redoutable en Serie A avec 22 unités au compteur en 23 matches disputés et qui vient tout juste de franchir la barre symbolique des cent buts en championnat d'Italie.
samedi 24 février 2024
Le Bayer va-t-il le faire?
Harry Kane est-il maudit? Auteur d'une saison exemplaire avec le Bayern, l'avant-centre anglais pensait sans doute pouvoir ajouter quelques lignes à son palmarès en signant avec le club bavarois après des années de disette avec Tottenham. Mais alors que le Bayern restait sur onze sacres consécutifs en Bundesliga et pensait bien enchaîner un douzième titre, voilà que les joueurs de Tuchel se voient plus que concurrencés par le Bayer Leverkusen, sur le point de signer une saison historique et de rafler la mise en championnat. Après un bon nul en Bavière à l'aller et une véritable démonstration au retour (un 3-0 net et sans bavure), les hommes de Xabi Alonso comptent provisoirement onze points d'avance en tête du classement suite à leur victoire à domicile face à Mayence et font plus que jamais figure de favoris pour le Meisterschale. Comptant assurément parmi les toutes meilleures formations du continent (tout à fait capable d'aller au bout en Ligue Europa), Leverkusen demeure invaincu lors du présent exercice et a accumulé le total surréaliste et record de 33 matches sans défaite toutes compétitions confondues (29 victoires et quatre nuls), battant au passage la marque du Bayern d'Hansi Flick lors de la saison 2019-2020. Alors que les projecteurs médiatiques restent braqués sur le transfert de Mbappé ou la course au titre en Angleterre, on n'entend pas suffisamment parler de cette extraordinaire équipe qui n'en finit pas de repousser les limites du possible.
lundi 19 février 2024
L'OM ou le grand vide
Gennaro Gattuso, qui n'a jamais réussi à s'installer sur un banc sur la durée et a échoué partout où il est passé, n'est plus l'entraîneur de l'OM. Il paye un jeu incroyablement pauvre et indigent, une forme d'impuissance face à la situation (il a lui-même avoué publiquement ne pas savoir comment entraîner cette équipe) et une absence totale de résultats (aucune victoire en 2024 et une défaite de trop à Brest). Si Marseille ne se qualifie pas face au Chaktior (et c'est vraiment loin d'être fait, étant donné l'incapacité de l'équipe de gérer la pression, comme on a pu le voir face au Panathinaïkos), le club n'aura strictement plus rien à jouer, puisqu'il sera sorti de toutes les coupes et totalement largué dans la course à l'Europe. Les supporters, qui semblent avoir plus de pouvoir que les dirigeants et, rappelons-le, avaient sifflé Tudor lors du premier match de championnat la saison dernière, ont eu la peau d'un Marcelino pourtant invaincu, et la réalité du terrain a eu raison de Gattuso, un coach dont les limites techniques et tactiques, le parcours on ne peut plus chaotique et le manque chronique de résultats aussi bien à Palerme et Naples qu'à Valence en faisaient la victime expiatoire idéale. La seule grinta ne suffit pas, il faut aussi défendre un véritable projet de jeu et des idées, comme avait pu le faire Tudor, qui avait fait de l'OM l'une des toutes meilleures équipes du championnat et une formation implacable à l'extérieur, alors qu'aujourd'hui Marseille est quasiment incapable de se déplacer sans perdre. On souhaite bien du courage à Jean-Louis Gasset, qui a réussi l'exploit de perdre sa place de sélectionneur de la Côte d'Ivoire pendant la CAN.
dimanche 18 février 2024
La Premier League, un monstre à trois têtes

jeudi 15 février 2024
Luis Enrique, envers et contre tout
Luis Enrique est clairement un personnage clivant dont l’attitude,
notamment envers les journalistes, le comportement et les décisions controversées n’en
finissent pas de secouer le cocotier du football hexagonal. Droit dans
ses bottes, fidèle à ses principes (même s’il a dû en partie renoncer à
certains, le football de possession qu’il souhaite mettre en place étant
difficilement compatible avec les qualités naturelles de son effectif),
exigeant à l’extrême (on l’a ainsi vu engueuler copieusement ses
joueurs à Lyon alors que son équipe menait quatre à zéro), souvent à la
limite de l’arrogance, le technicien espagnol semble totalement faire fi
des nombreuses critiques à son égard et uniquement obsédé par le jeu
produit par son équipe. Certains, comme Daniel Riolo, la voix majeure de
l’After Foot sur RMC, qui le surnomme Géo Trouvetou et le compare à une sorte de savant fou, trouvent ses choix
incompréhensibles et incohérents et l’accusent de toujours vouloir
sortir un lapin de son chapeau pour avoir l’air plus malin que tout le
monde (ainsi son choix de titulariser Beraldo en lieu et place de Lucas
Hernandez face à la Real Sociedad, alors que le jeune Brésilien a
clairement pris le bouillon à son poste de latéral gauche). D’autres
considèrent qu’il ne s’agit pas du coach adéquat pour le PSG, un club qui
devrait soigner sa communication, améliorer son image et chercher à
arrondir les angles avec les médias. D’autres encore, dont nous faisons
partie, l’admirent pour sa droiture, ses idées fortes, son
intransigeance et sa faculté à absorber beaucoup de la pression qui pèse
constamment sur une équipe qui ne joue jamais assez bien (quand le Real
gagne avec un éventuel petit coup de pouce arbitral, on dit que c’est
du classique, mais quand Paris s’impose, on entend toujours qu’il l’a
fait sans convaincre ni rassurer, sempiternelle et usante rengaine des médias
français).
samedi 21 janvier 2023
On n'arrête plus l'OM
Après sa victoire en Coupe hier soir face à Rennes grâce à un joli but de Guendouzi, l'Olympique de Marseille reste sur huit succès consécutifs toutes compétitions confondues et demeure invaincu depuis sa défaite douloureuse face à Tottenham en Champions League, qui prive le club de toute compétition européenne: victoires contre Rennes et Hyères en Coupe, contre Lyon (1-0), à Monaco (2-3), contre Toulouse (6-1), à Montpellier (2-1), à Troyes (2-0) et contre Lorient (3-1). Après un mois d'octobre difficile marqué par les revers à domicile contre Ajaccio (1-2) et Lens (0-1) et à l'extérieur à Paris (0-1) et à Francfort face à l'Eintracht (1-2, un résultat qui leur coûte une place en Ligue Europa), les Marseillais ont spectaculairement redressé la barre et occupent désormais seuls la troisième place du classement avec 42 points (13 victoires, 3 nuls, 3 défaites pour une moyenne remarquable de 2,2 points par match), un total qui leur vaudrait en temps normal le fauteuil de leader si le PSG et Lens ne carburaient pas à un tel régime en tête de classement. L'optimisme est de rigueur et les ambitions sont élevées du côté de la Canebière, et si on ne parle pas encore ouvertement du titre, tous les espoirs sont permis si l'équipe continue sur ce rythme. Il n'est pas impossible que l'OM nous refasse le coup de la saison dernière et termine le championnat à la seconde place, et en tout cas on voit mal les Rennais et les Monégasques, quatrièmes ex aequo à cinq points des Olympiens, revenir sur eux.
vendredi 20 janvier 2023
Manchester United, le renouveau
Battus à domicile par Brighton lors de la première journée, fessés à Brentford à l'occasion de la seconde (0-4, tous les buts inscrits en première mi-temps), humiliés par le voisin City lors du derby le 2 octobre 2022 (3-6, triplés de Foden et Haaland), les Red Devils ont entamé leur championnat de la pire des façons, malgré des succès méritoires à domicile face à Liverpool et Arsenal qui laissaient entrevoir de meilleurs lendemains. Après sept journées, ils ne comptaient que douze points et montraient des carences apparemment rédhibitoires dans le jeu. La défaite contre City avaient laissé apparaître des failles énormes, notamment au sein d'un système défensif éminemment fragile et poreux, en particulier sur les côtés, et le secteur offensif ne se portait guère beaucoup mieux avec dix petits buts en sept matches. Depuis ce funeste jour d'octobre à l'Etihad, l'équipe a opéré un redressement spectaculaire et récolté 31 points en 14 matches de Premier League (un rythme de champion à 2,2 points par match), ce qui lui vaut désormais d'occuper seule la troisième place du classement à égalité de points avec City qui compte un match de plus. Une place dans le top four et une qualification en Champions League semblent tout à fait envisageables, ce qui relevait de la chimère en début de saison.
jeudi 20 octobre 2022
La Corogne-Milan AC 2004, corrida au Riazor
Le 7 avril 2004, le Deportivo La Corogne reçoit le Milan AC sur sa pelouse du Riazor en quart de finale retour de la Champions League. A l'aller, les partenaires de Valeron se sont lourdement inclinés à Milan sur le score de 4-1, avec des réalisations de Kaka (doublé), Chevchenko et Pirlo malgré l'ouverture du score de l'inévitable Walter Pandiani (vous savez, le type qui avait assassiné le PSG à lui tout seul en phase de poules en mars 2001 en claquant un triplé en deuxième période). On voit mal ce qui pourrait arriver aux hommes d'Ancelotti lors de ce match retour, forts d'une avance confortable, d'un effectif somptueux et pléthorique et d'une confiance en eux inébranlable (ils sont tout de même les tenants du titre, ayant battu la Juve privée de Nedved en 2003 au bout d'une des finales européennes les plus ennuyeuses de l'histoire). Le grand Milan se présente donc en Galice avec la sensation d'avoir fait la majeure partie du travail et de n'avoir qu'à assurer tranquillement le coup pour atteindre le dernier carré, et pourquoi pas, s'offrir un deuxième sacre continental consécutif. Ancelotti se présente serein sur son banc de touche, tout à fait convaincu que ses joueurs vont franchir l'obstacle.
jeudi 13 octobre 2022
Le Barça au bord du gouffre
Depuis
quelques semaines, le Barça affiche clairement ses ambitions de
redevenir un grand d’Espagne et de concurrencer le Real sur la
scène domestique ainsi que de s’asseoir à nouveau à la table des
grands d’Europe. Cet été, le club catalan a sorti le chéquier et
déboursé plus de 150 millions d’euros pour faire venir
Lewandowski, Raphinha, Koundé, Kessié et Christensen, un
recrutement XXL censé ramener les blaugrana sur le devant de la
scène. En Liga, tout se passe à la perfection pour les hommes de
Xavi, premiers du classement avec sept victoires et un nul et vingt
buts marqués pour un seul encaissé. Parfaitement intégré et
donnant le sentiment d’être là depuis dix ans, Lewandowski a déjà
planté à neuf reprises en championnat, marquant à lui seul
quasiment la moitié des buts de son équipe (Dembele, Pedri et Ansu
Fati se partagent la place de deuxième meilleur réalisateur avec
deux pions). Mais en Champions League, où le Barça faisait office
de potentiel vainqueur malgré un tirage difficile, les choses se
passent de manière radicalement différente. Troisième de son
groupe avec quatre unités au compteur en autant de rencontres, le
Barça est au bord du gouffre et d’une reversion en Ligue Europa,
qui serait vécue en Catalogne comme une véritable humiliation eu
égard au standard du club et aux efforts consentis durant le mercato
estival.
lundi 10 octobre 2022
Arsenal tient le choc
On pensait que les Gunners, vrombissants en ce début de saison, connaîtraient un petit coup de moins bien après leur première défaite à Old Trafford contre un United pourtant convalescent, et que ce revers marquerait un coup d'arrêt pour les hommes d'Arteta, élu manager du mois à la fin août. Grosso modo, on pensait que cette gentillette équipe d'Arsenal, manifestement en surrégime, allait gentiment rentrer dans le rang et laisser City prendre les commandes et d'autres grosses cylindrées (un certain goût pour la métaphore automobile ce matin) comme Chelsea ou Liverpool revenir à sa hauteur. Que nenni, messieurs dames (car il y a des dames qui lisent le présent blog, les statistiques le prouvent). Depuis ce fameux 4 septembre qui devait voir cesser l'embellie des Gunners, les partenaires de Saliba ont enchaîné trois victoires en Premier League, parmi lesquelles deux succès contre Tottenham dans le North London Derby et Liverpool. Les voilà toujours premiers du championnat devant City avec l'ébouriffant total de 24 points pris sur 27 possibles pour un bilan de huit victoires et une seule défaite. Plus que jamais en course pour une qualification directe en CL, ils comptent neuf unités d'avance sur United, cinquième, qui certes a un match en retard à jouer.
dimanche 9 octobre 2022
La Juve trahit son histoire
Il serait superflu de rappeler dans ces pages lues chaque jour par des millions de fans enthousiastes qui n'en peuvent plus d'attendre le prochain papier (d'ailleurs, si vous pouviez vous calmer un peu au niveau du courrier, le secrétariat croule littéralement sous les lettres, promis nous écrirons sur Haaland lorsque la hype norvégienne se sera tassée) l'histoire, la tradition, la légende de la Juve, d'évoquer les noms de Platini, Baggio, Del Piero, de revenir en quelques mots sur les grands entraîneurs qui ont façonné ce club depuis des décennies (Trapattoni, Lippi, Ancelotti, Conte), ses 36 Scudetti remportés, ses exploits sur les scènes domestique et continentale. Depuis deux ans, la Vieille Dame a mal aux jambes, son arthrose s'aggrave et ses articulations grincent sérieusement. Les bianconeri subissent une véritable opération de déclassement et ne font plus partie des candidats au titre, eux qui ont aligné neuf sacres entre 2012 et 2020 avec les Tevez, Higuain, Ronaldo, Vidal, Bonucci, Chiellini et autres Pirlo. Ajourd'hui, les blanc et noir ne font plus peur à personne, même pas au PSG, sa bête noire en compétition européenne, chez qui elle est logiquement inclinée malgré quelques parades importantes du faux-frère Donnarumma.
samedi 8 octobre 2022
Lyon n'y arrive pas
L'OL aura vécu cinq premières journées en trompe-l’œil: quatre victoires sur Ajaccio, Troyes, Auxerre et Angers, un nul à Reims pour treize points pris pour quinze possibles. On se prenait alors à croire (ou à désespérer plutôt) d'un retour au premier plan des Gones, d'un possible podium an fin de saison et d'un succès de la politique de recrutement qui a principalement consisté faire revenir les deux anciens Lacazette et Tolisso, forts de leur expérience à l'étranger, au bercail. Puis arriva le match en retard à Lorient, l'équipe surprise de ces deux premiers mois de compétition, et toutes les carences lyonnaises entrevues la saison dernière réapparurent alors au grand jour: fébrilité, inconstance au cours d'une même partie, largesses défensives insurmontables, fraibilité mentale, erreurs individuelles rédhibitoires (Thiago Mendes). S'enusivit alors une série de trois autres revers consécutifs, à Monaco (bouffés dans le jeu aérien sur coups de pied arrêtés), contre le PSG (difficile de leur en vouloir) et à Lens, où la faible ampleur du score ne reflète pas l'emprise et la domination totales de Sang et Or sur le match (21 tirs à 4, 17 occasions à 2). Face à Toulouse, ce devait être le grand réveil, le rebond, le sursaut d'orgueil. Résultat: 1-1 à la maison, malgré l'ouverture du score rapide de Têtê.
vendredi 7 octobre 2022
Naples, le nouveau tube
Cet été, le Napoli a perdu quatre joueurs majeurs: Kalidou Koulibaly, parti du côté de Chelsea, Lorenzo Insigne, débauché par le Toronto FC en MLS après dix ans passés au club, Dries Mertens, auteur de près de 150 buts en 400 matches, qui a rejoint Galatasaray, et Fabian Ruiz, qui a signé au PSG. Pourtant, les résultats du club en ce début de saison sont tout simplement exceptionnels, avec une première place en Serie A (vingt points en huit matches, 18 buts marqués pour 6 encaissés) et un carton plein en Champions League avec neuf points en trois journées (succès 4-1 contre Liverpool, 3-0 à Glasgow contre les Rangers et 6-1 à Amsterdam face à l'Ajax, excusez du peu). L'équipe napolitaine court après le Scudetto depuis 1990 et l'époque Maradona, et en cette saison où les favoris marquent le pas (les trois premières places du classement sont occupées par Naples, l'Atalanta Bergame et l'Udinese), les hommes de Luciano Spalletti ont peut-être un énorme coup à jouer. On n'ose imaginer la liesse qui s'emparerait de la capitale de la Campanie si le Napoli parvenait enfin à s'adjuger le titre après 32 interminables années d'attente marquées par la domination du Milan, de l'Inter et de la Juventus.
jeudi 6 octobre 2022
Nantes, monument en péril
Le FC Nantes est un véritable monument du football français, une institution du ballon rond hexagonal, un club à l'histoire et à la tradition marquantes. Le FC Nantes, c'est plusieurs décennies dans l'élite depuis l'accession en Division 1 en 1963, huit titres de champion de France, une série d'invincibilité de 32 rencontres en 1994-95 avec le trio Loko-Pedros-Ouedec, quatre Coupes de France, des entraîneurs charismatiques qui ont su façonner l'école du fameux "jeu à la nantaise" (Arribas, Suaudeau, Denoueix). C'est un club dont le centre de formation, tout juste égalé par celui de l'AJA, a fourni l'équipe de France en nombre d'internationaux (Maxime Bossis, Marcel Desailly, Didier Deschamps, Philippe Gondet, Christian Karembeu, Paul Le Guen, Claude Makélélé entre autres) et qui a vu passer beaucoup de joueurs étrangers de grand talent, de Japhet N'Doram, le sorcier tchadien, à Jorge Burruchaga, en passant par Viorel Moldovan, Vahid Halilhodzic, Ivan Klasnic, Samson Siasia, Mario Yepes, Noureddine Naybet ou Nestor Fabbri. Or le FC Nantes se trouve dans une situation très difficile en ce début de saison, et quelques chose nous dit que le fidèle public de la Beaujoire n'a pas fini de se ronger les ongles et de se faire des cheveux, ou l'inverse selon les préférences de chacun.
mercredi 5 octobre 2022
PSG, un recrutement en question
D'un strict point de vue comptable aussi bien qu'au niveau du jeu proposé (la plupart du temps), le début de saison du PSG paraît idyllique: 25 points pris sur 27 possibles en Ligue 1, 28 buts marqués, seulement 5 encaissés, des branlées en veux tu en voilà, deux victoires en deux matches de Champions League contre la Juve et à Haïfa. La MNM, censée effrayer le continent, tourne à plein régime, impliquée dans 86% des buts de l'équipe: huit buts et sept caviars pour Neymar, qui a épuré son jeu et retrouvé toute sa géniale inspiration, cinq buts et sept passes décisives pour un Messi ressuscité, dont les performances souvent brillantes contrastent avec celles du fantôme aperçu la saison dernière, et huit pions pour Mbappé, plus que jamais décisif et indispensable au rendement offensif de l'ensemble, comme l'a démontré son entrée face à Nice. Galtier, très critiqué lors de sa signature, est peu à peu en train de fermer toutes les bouches, sauf lorsqu'il disserte sur les mérites comparés de l'avion et du char à voile. A moins que Marseille ne parvienne à s'accrocher aux basques de la machine QSI et ne décroche un résultat positif lors du prochain clasico, le PSG semble une nouvelle fois parti pour survoler la Ligue 1 et s'adjuger un neuvième titre depuis l'arrivée des Qataris. A priori, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles. Pourtant, un constat simple et évident s'impose: le PSG n'est guère mieux armé que la saison dernière, ce qui pourrait porter un coup fatal aux ambitions européennes démesurées du club. City a fait signer Haaland, le Barça a réussi à attirer Lewandowski et le Bayern a débauché Mané de Liverpool, tandis que le PSG n'est pas parvenu à faire venir le moindre joueur de calibre international.
mardi 4 octobre 2022
Liverpool pique sa crise
Dix petits points pris en sept journées de Premier League :
voilà le maigre bilan des Reds après deux mois de compétition domestique. Les
troupes de l’homme à la casquette vissée sur le crâne, qui traverse son début de
saison le plus difficile depuis des années, comptent onze unités de
retard sur Arsenal, l’excellente et rafraîchissante surprise de ce
début de saison, vainqueur du North London Derby face à un
Tottenham d’un affligeant manque d’ambition dans le jeu.
Liverpool compte dix unités de retard sur City, vainqueur sans appel de United dans l’autre grand derby du week-end, un
gouffre qui semble insurmontable tant les certitudes des hommes de
Guardiola contrastent avec les difficultés énormes affichées par
Liverpool depuis le début du mois d’août. Les favoris des
frangins Gallagher (et de mon étudiant mancunien Samuel Riley, que
je salue au passage) ont certes perdu Zinchenko, Sterling et Gabriel
Jesus mais ont su conserver une ossature stable et compétitive
(Ederson, Dias, Rodri, Foden, Cancelo, De Bruyne, Silva) et se sont offert
les services d’un monstre en attaque en la personne d’Erling
Haaland, qui bluffe déjà tout son monde par son aisance et son
efficacité. Certes, l’année dernière, Liverpool avait réussi à
combler un écart considérable sur City pour venir échouer à un
souffle du titre au terme d'un suspense dingue, mais on a nettement l’impression que l’histoire
ne se répétera pas et que les joueurs du Merseyside vont devoir se
bagarrer avec Arsenal, Tottenham, Chelsea et United pour conserver
leur place dans le top four.
Giroud, objectif Qatar
Nous avons déjà eu l’occasion de défendre Olivier Giroud sur ce site, en soutenant l’idée que la présence de l’attaquant du Milan AC en sélection relevait de l’évidence contestée. Quoi qu’il fasse Giroud est toujours critiqué, vilipendé, voire moqué. Depuis le retour en grâce du probable futur Ballon d’Or Karim Benzema, il sert de bouche-trous en équipe d France et n’est appelé que lorsque le Madrilène est absent. Pourtant, sa présence dans la liste pour la Coupe du Monde au Qatar ne devrait souffrir d’aucune contestation, et ce pour un certain nombre de raisons.
lundi 24 avril 2017
Insupportable Real Madrid
Préambule indispensable (tout comme ce papier d'ailleurs) pour éviter les commentaires haineux des milliers de visiteurs qui fréquentent quotidiennement cette modeste gazette aux propos toujours objectifs et mesurés: nous sommes pleinement conscients de l'incroyable valeur collective du Real Madrid, équipe composée d'un paquet d'individualités extraordinaires et de véritables champions, dotés de compétences footballistiques rares et d'un état d'esprit compétitif indéniable (quel entraîneur n'aimerait pas pouvoir compter sur un type comme Sergio Ramos en défense centrale ou un phénomène qui vient de planter son centième but en Champions League?).
jeudi 13 avril 2017
Pour une réévaluation de la Serie A
Lorsque l'on parle grands
championnats européens (et nous autres grands malades de la baballe
en parlons plus souvent qu'à notre tour), on évoque spontanément
la Liga chère à Fred Hermel (« la meilleure Liga du
mooooonde », référence qui n'échappera pas aux habitués de
l'After Foot, excellent programme soit dit en passant), la Premier
League et ses moyens financiers démesurés qui attirent les plus
grandes stars, ou la Bundesliga et ses stades pleins, son jeu
attractif et son suspense haletant pour le titre. Etrangement, on
disserte moins volontiers sur la Serie A, compétition qui comporte
pourtant bien des attraits et ne manque pas d'atouts pour séduire
les footophiles de tout poil qui viennent zoner sur cette modeste
gazette alors qu'ils pourraient refaire le carrelage de la salle de
bain comme tout le monde (personnellement je me renseigne sur
internet avant de changer une ampoule, mais cela ne vous regarde pas,
alors qu'à mi-course notre Français Raoul Ménard ne compterait
qu'un tour de retard).
mardi 4 avril 2017
Giroud ou l'évidence contestée
Certaines insupportables voix de la FM
aiment à dézinguer les joueurs en galère, dans le doute, voire
carrément en perdition, sur le mode Clint Eastwood des ondes (en
beaucoup moins classe et sans le poncho cela va sans dire) : «Tu vois, le monde se divise en deux catégories: ceux qui ont un micro et ceux qui creusent. Toi, tu creuses ». Ce sont souvent les attaquants qui prennent le
plus cher (même si les gardiens de but ne sont guère épargnés par
la critique) quand ils traversent des périodes de disette et
semblent ne plus se souvenir du mode d'emploi pour la mettre au fond.
Dans un passé récent, des joueurs comme Guivarc'h, Gignac ou
Benzema furent des cibles faciles pour les consultants qui bien
souvent feraient bien de consulter eux-mêmes une grammaire de temps
à autre passe que il a de la vitesse de la qualité et au niveau de
l'apport on sait ce qu'il peut apporter en termes de qualité de
l'apport qui va vite par rapport au niveau .
lundi 27 mars 2017
L'Italie enfin d'attaque?
De tous temps, la Nazionale a pu compter sur des buteurs extraordinaires, de Silvio Piola, héros mussolinien, à Luca Toni, en passant par Gigi Riva, Rossi, Inzaghi, Vieri ou Alessandro Del Piero. Elle a également produit nombre d'attaquants prolifiques évoluant dans un rôle de neuf et demi, comme Baggio et Totti, auteurs à deux deux d'une quarantaine de buts buts en sélection. Jusqu'à récemment, jouer contre l'Italie signifiait se confronter à la dureté, la rigueur et au sens tactique qui ont fait ses grands succès, mais aussi forcément se coltiner une machine à marquer, qu'elle soit une bête de surface comme Toni, un filou notoire comme Inzaghi ou un technicien de génie comme Del Piero.
jeudi 23 mars 2017
Pastore, le retour du messie
Nous avons déjà exprimé sur ce blog toute l'admiration que nous portions à Javier Pastore, joueur génial et anachronique, artiste fragile dans un univers de brutes et de muscles, danseur étoile des stades, talent souvent incompris et en tout cas sous-évalué. Lorsqu'il tient sur ses deux guibolles, l'Argentin fait partie des meilleurs joueurs du monde, quoi qu'en disent spécialisses, essepères et analystes à la mords-moi-le-noeud mais pas trop fort quand même attention. Quand on le regarde évoluer à son meilleur niveau, tout paraît simple, limpide, évident, ce qui est clairement la marque des très grands.
mardi 21 mars 2017
Toujours du bon côté
Nous n'allons pas nous éterniser sur la manière dont le PSG s'est fait sortir de la CL, qui relève purement et simplement de la faute professionnelle. Ni tirer sur l'ambulance, même s'il s'agit en l'occurrence d'une bagnole de grand luxe qui bouffe douze litres de pétrole qatari aux cent kilomètres. Ni remettre en cause les choix d'Emery, qui s'est par exemple passé de Pastore, tout simplement magnifique contre Lyon et qui a un Memphis dans chaque orteil. Au passage, sur la route de Memphis il y avait Aurier, irréprochable pour une fois (c'est-à-dire qu'il n'avait pas oublié d'enlever son pyjama). Le triste sire Larqué ("captain Larqué", ah ah ah, hum, pardon), toujours prêt à bondir avec une démagogie éhontée sur le premier joueur ciblé par les critiques, s'est empressé de proposer de retirer le brassard à Thiago Silva. Cela fait un moment que Gourcuff ne s'est pas blessé, et il faut bien manger ma bonne dame hein. Nous ne parlerons même pas de L'Equipe mais on imagine presque la rédac sabrer le péteux après le sixième pion barcelonais.
mercredi 2 novembre 2016
United a perdu son âme
Plus la saison avance, plus il semble
évident que Manchester United ne se mêlera pas à la lutte pour le
titre, ce qui constitue déjà une information en soi si l'on
considère le pognon claqué par le club cet été. Un quintet très
costaud s'est dégagé (City, Arsenal, Liverpool, Tottenham et
Chelsea), parmi lequel se trouvent sans doute le futur champion et
les quatre qualifiés pour la Champions League. United n'a récolté
que 15 points en 10 journées et compte déjà sept longueurs de retard
sur le quatrième, un écart important à combler pour une équipe
qui tarde à se mettre en route et dont on peut légitimement se
demander si elle trouvera la bonne carburation cette saison. Les Red
Devils peuvent peut-être déjà revoir leurs ambitions à la baisse,
mais plus grave encore, l'image du club se détériore à vitesse
grand V. Aujourd'hui, Manchester United est un club sans identité,
un nom qui ne signifie plus rien, qui ne convoque plus les fantasmes
et ne résonne plus comme avant dans l'imaginaire collectif. Les fans
des Reds se réjouissent peut-être de la situation, mais que l'on
aime United ou non, voir une tel monument menacé
d'autodestruction ne peut laisser totalement indifférent.
samedi 29 octobre 2016
Jardim, l'homme du réel
Le très recommandable
mensuel So Foot a récemment consacré un article à l'insupportable
corporatisme des entraîneurs français, intitulé « Le village
gaulois ». Il est vrai que les techniciens bien de chez nous,
adeptes du 9-1-0 et incapables de la moindre audace tactique, voient
souvent d'un mauvais œil l'arrivée d'hommes de banc étrangers qui
ont souvent la mauvaise idée d'en avoir, des idées (copyright Boby
Lapointe, réécoutez d'urgence l'inégalé « Avanie et
Framboise »). Lors de ses débuts en Ligue 1, Leonardo Jardim
en prit plein la tronche, comme Ancelotti, Ranieri, Bielsa et aujourd'hui
Emery, et fut l'objet de toutes les critiques imaginables,
essentiellement parce que Monaco avait commencé sa saison par deux
défaites (les essepères hexagonaux n'en sont plus à une conclusion
hâtive près). Deux ans après, le Portugais présente un bilan en
béton armé : deux places sur le podium, un quart de Champions
League et un exercice 2016-2017 attaqué sur d'excellentes bases sur
les plans domestique et continental. Nous aimerions que ceux qui
avaient sauté à la gorge de Jardim présentent publiquement leurs
plus plates excuses, mais ils sont sans doute trop occupés désormais
à taper sur Emery, un autre ibérique qui n'a rien compris au
fouteballe.
lundi 17 octobre 2016
Le plafond des Verts
Une fois encore, l'ASSE a arraché un point miraculeux à la dernière seconde d'un match qu'ils auraient mérité de perdre à la maison et contre un promu. Une fois encore, les supporters stéphanois ont assisté à une piètre prestation de leurs favoris, qui pédalent manifestement moins vite dans la semoule que Peter Sagan sur les routes du Qatar. Avec treize petits points pris en neuf journées et seulement trois succès au compteur, les Verts avancent au ralenti et sont loin de jouer les trouble-fêtes derrière les trois supposés cadors (le rival lyonnais fait également du surplace mais sera comme toujours dans le coup pour le podium à l'arrivée). S'ils veulent faire l'autruche ou donner dans la langue de bois, deux stratégies courantes dans le fouteball français, ils peuvent toujours arguer qu'ils ne sont qu'à un point de la cinquième place occupée par Guingamp, la nouvelle terreur de Ligue 1. Il n'y a pas le feu à la maison, la saison est encore longue, il reste beaucoup de points à prendre tout ça tout ça et si vous réclamez du rab de phrases toutes faites on a en plein les frigos du côté de l'Etrat ("l'Etrat, c'est moi", comme le dit souvent Galtier). Et la qualité du jeu, on en cause ou vous préférez disserter sur le concept d'écriture kaléidoscopique chez Henry James?
dimanche 9 octobre 2016
Matuidi, le retour en grâce
Les médias et les essepères du
fouteballe sont toujours prompts à s'abattre sur Matudi, qui est
aussi l'une des cibles favorites des pauvres types qui n'ont rien
d'autre à foutre de leurs misérables journées que de venir cracher
leur venin sur les forums et directs. Hey les rageux, au lieu de
laisser libre à cours à vote haine gratuite sur les sites des
autres, créez donc le vôtre et essayez sans doute vainement
d'exprimer votre vision si lumineuse dans un français correct et
avec un argumentaire pertinent. Ou laissez un commentaire intelligent
sur le présent papier, que vous ne lirez sans doute pas, parce que
vous êtes trop occupés à rôder dans des lieux plus peuplés. Vous
avez le droit de ne pas être d'accord, de gueuler, de protester, de
pester, mais faites-le avec talent et humour, cela changera. Et
arrêtez de croire que Schopenhauer et Nietzsche formaient la
charnière centrale de la RFA dans les années 60, car nous avons le
regret de vous informer que vous êtes dans l'erreur. Ce n'est pas
parce qu'on aime passionnément le football qu'on est obligé d'être
inculte et illettré. Au contraire, avons-nous envie de dire (et
quand nous avons envie de dire quelque chose, nous ne nous faisons
pas prier généralement). Mais revenons à ce bon Blaisou, après
cette digression intempestive (deux définitions à consulter dans le
dictionnaire, c'est beaucoup pour un dimanche).
mercredi 5 octobre 2016
Varane à un tournant

lundi 3 octobre 2016
Puel, la revanche tranquille
L'image de Claude Puel n'a pas toujours été très positive en France, c'est le moins que l'on puisse dire. Lorsqu'il entraînait le LOSC, avec qui il s'est tout de même qualifié pour la Champions League, on lui reprochait d'être l'entraîneur le plus défensif et restrictif du championnat, mais on lui trouvait au moins l'excuse de faire avec les moyens du bord. Mais c'est surtout son passage sur le banc de l'OL qui a laissé des traces dans les esprits. Malgré des résultats satisfaisants, Puel dût faire face aux critiques récurrentes et au désamour profond du public de Gerland, qui réclamait régulièrement sa démission. Guère soutenu par Lacombe et Aulas, il fut viré comme le dernier des malpropres et sans indemnités, malgré le procès qu'il intenta au club. C'est un homme blessé qui a quitté Lyon, un homme dont on ne peut remettre en cause ni le professionnalisme, ni l'implication ni la compétence et qui a eu l'impression à juste titre de raquer la note pour tout le monde.
lundi 26 septembre 2016
Chelsea, l'ombre d'un doute
En signant à Chelsea, Antonio Conte savait qu'il n'aurait pas la
partie facile et que le chantier était considérable. Marquée par
l'éviction de José Mourinho, la saison dernière s'est terminée sur une
piteuse dixième place. En CL, les Blues ont subi la loi d'un PSG
largement supérieur. Cela faisait un bail qu'il n'avaient pas vécu une
année aussi noire et obtenu des résultats aussi éloignés de leurs
objectifs initiaux. Le coach italien, lui, débarque dans la foulée d'un
Euro dont il fut le meilleur technicien, tirant le meilleur d'une
Squadra Azzurra pourtant limitée sur le papier et qui ne fut pas loin de
sortir coup sur coup l'Espagne et l'Allemagne. Avec la Juventus, son
club de toujours, Conte reste sur trois titres de champion. Connu pour sa
rigueur, son énorme capacité de travail, sa rage de vaincre
communicative et sa passion pour le jeu, il semble être l'homme de la
situation pour remettre le club sur les rails. En prime, avec Zola,
Ancelotti, Vialli et Di Matteo, celui-ci a toujours entretenu un rapport
privilégié pour tout ce qui venait de la botte. L'union entre Chelsea,
club ultra-pragmatique, et Conte, l'incarnation du réalisme, ressemble
au mariage parfait.
jeudi 22 septembre 2016
PSG, la force des côtés
Lorsqu'on devient l'entraîneur d'un
club aux moyens quasiment illimités, on a forcément des problèmes de
riche. A l'heure de coucher les noms sur la feuille de match, Unai
Emery peut se permettre de mettre Thiago Silva au repos, de
titulariser Motta pour faire souffler Matuidi, de laisser à
Pastore le temps de se remettre tranquillement de sa blessure récurrente au
mollet (non mais dites donc vous ne croyiez tout de même pas que
nous allions consacrer un papier au « cas Ben Arfa » pour
briguer le prix Olivier Rey de l'originalité numérique?). Dans les
cages, il a le choix entre le titulaire de la saison dernière et le
probable futur portier de l'équipe de France (non mais dites donc
vous ne croyiez tout de même pas etc.). Mais aussi et peut-être
surtout (là on vise le prix de la plus grosse concentration
d'adverbes), il dispose avec Kurzawa, Maxwell, Aurier et Meunier, qui
ne dort pas et qui donne même quelques chocolats (oui ben c'est ça
écrivez à la rédaction, c'est moi la rédaction, bande de
picoreurs d'articles à la petite semaine, créez-le votre blog vous,
et si vous n'aimez ni les parenthèses ni les digressions c'est le
même tarif, comme disait Laurence Sterne, qui avait d'ailleurs une
écriture plutôt colorée et ça y est vous êtes perdus ben ouais
c'est pas Onze Mondial ici, vous n'avez qu'à écouter Jano Rességuié
c'est plus reposant quoi que en fait non), de quatre excellents
latéraux (vous pouvez vous recaler au fond du canap, l'intro est
terminée).
mercredi 21 septembre 2016
Mourinho et la machine à déjouer
MU traverse une bien mauvaise passe
actuellement. Battus et dominés lors du derby par un City plus
conquérant et cohérent, défaits par Feyenoord en Ligue Europa, les
Red Devils ont enchaîné une troisième défaite de rang sur le
terrain de Watford, un adversaire a priori largement à leur portée.
Nous ne sommes que fin septembre (ah l'équinoxe funeste du père
Georges), et il n'est guère l'heure de dresser des bilans et tirer
des conclusions hâtives comme le font les marchands de papier et les
racoleurs de connections (Emery ne sait pas ce qu'il fait, Monaco va
être champion, la Juve est friable tout ça tout ça) mais on peut
se demander si Mourinho n'est pas allé se fourrer dans une belle
galère. Depuis qu'il s'est fait lourder de Chelsea, le club qui
avait fait sa renommée et créé son aura d'invincibilité, le
Portugais n'est plus le « Special One ». Il est redevenu
humain, trop humain même, pour reprendre un titre de ce bon vieux
moustachu de Friedrich (c'est la fête de la bacchante aujourd'hui,
allez on en profite messieurs dames), grand adepte du 4-4-2 devant
(et surtout derrière) l'éternel. Il peut perdre, et même enchaîner
les défaites. Et surtout, son impensable fin de parcours à Stamford
Bridge montre que, contrairement ce qu'on pouvait lire et entendre un
peu partout, il peut tout à fait se retrouver dans l'impasse et à
court de solutions.
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