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vendredi 20 juin 2014

Parole à la défense

Cette Coupe du Monde est décidément partie pour être celle des grands attaquants: Müller a claqué un triplé pour son entrée dans le tournoi, Neymar et Benzema un doublé, Robben et Van Persie en sont à trois buts chacun, James Rodriguez a planté son deuxième but en deux matches, Balotelli inscrit le pion de la gagne contre l'Angleterre et hier soir le revenant Luis Suarez a joué un bien vilain tour à ses coéquipiers de Liverpool. Attendu comme le messie par tout un peuple, le phénomène n'a pas déçu et a replacé son équipe dans la course à la qualification, tandis que les Anglais, battus deux fois sur le même score, peuvent déjà préparer les valoches.

jeudi 19 juin 2014

Sic transit gloria mundi

L'élimination de l'Espagne constitue assurément un des faits majeurs de ce Mondial, mais aussi un épisode marquant de l'histoire du football. Beaucoup se demandaient quand l'hégémonie ibérique s'arrêterait, et à vrai dire pressentaient plus ou moins nettement que le rendez-vous brésilien était celui de tous les dangers pour la Roja. De là à l'imaginer sortie dès le deuxième match, humiliée par les Pays-Bas, surclassée par le Chili, complètement perdue et sans réaction après sept buts encaissés en trois mi-temps, il y avait un gouffre. Au sens premier du terme, cette Coupe du Monde est un désastre pour l'Espagne, qui laisse donc son trône vacant et contribue à rendre l'issue du tournoi plus incertaine encore.

mercredi 18 juin 2014

Tristes tropiques

A en croire les titres des divers papiers consacrés au match entre le Brésil et le Mexique, on pourrait avoir l'impression qu'Ochoa a sauvé la baraque face à une Seleçao qui aurait collectionné les occasions nettes et en quelque sorte assiégé les cages du désormais ancien gardien de l'AC Ajaccio. Certes, Ochoa a sorti quelques parades extraordinaires, mais on ne peut pas franchement dire que le match fut de tout repos pour son homologue Julio Cesar, littéralement mitraillé au retour des vestiaires et qui dut encore s'employer en toute fin de rencontre sur une frappe excentrée de Jimenez.

mardi 17 juin 2014

Faux champions et anti-héros

Si les véritables champions se définissent autant par leur comportement en-dehors de l'arène que par leurs performances sur le terrain, alors Cristiano Ronaldo n'est pas un champion. A l'heure d'assumer ses responsabilités de capitaine et le poids de la défaite, le Ballon d'Or a préféré esquiver la conférence de presse d'après-match: trop honteux, trop humilié, trop frustré de ne pas être, une fois de plus, la grande star du jour. Quand il a fallu affronter les questions des journalistes, Casillas, lui, ne s'est pas défilé, alors qu'il avait en prime commis une énorme erreur individuelle. Le rôle d'un capitaine ne consiste pas seulement à soulever des trophées et gueuler sur l'arbitre, mais aussi à monter en première ligne dans les mauvais moments.

lundi 16 juin 2014

Par-dessus l'obstacle

On ne dira jamais assez l'importance de Yohan Cabaye dans le système mis en place par Deschamps. Face à une équipe hondurienne certes plus que limitée et aussi inoffensive dans le jeu qu'experte dans l'art du découpage, le Parisien fut tout simplement parfait. Dans un rôle de libero du milieu, il a fait parler son intelligence tactique et son sens du placement, et sa qualité de passe longue sur l'action qui amène le penalty et le deuxième but. Avec lui dans leur dos, Pogba et Matuidi savent qu'ils peuvent se projeter vers l'avant sans risquer de trop exposer la défense, ce qui fait de Cabaye le véritable point d'équilibre du 4-3-3. Il faut espérer que sa blessure ne soit qu'une fausse alerte, tant il est devenu indispensable aux Bleus.

dimanche 15 juin 2014

Plaisir et malédiction

La rencontre très attendue entre l'Italie et l'Angleterre a donné lieu à une opposition de styles de haute tenue, entre une Squadra Azzurra patiente et joueuse et une équipe anglaise au jeu très offensif et direct. Avec un trio De Rossi-Pirlo-Verratti qui joue en marchant (stratégie adaptée au climat local, et ce n'est pas l'entrée de Thiago Motta qui a contribué à accélérer le tempo), la sélection de Prandelli est bâtie pour la possession. Elle peut en outre compter sur l'apport offensif de Marchisio, polyvalent à souhait et auteur d'un but superbe hier, la justesse technique de Candreva et la présence toujours intimidante de Balotelli.

samedi 14 juin 2014

Imprévisible est hollandais

Personne n'aurait pu imaginer que l'Espagne subirait une telle humiliation pour son entrée dans le tournoi dans la peau du tenant du titre. A l'approche de la mi-temps, la Roja semblait plus ou moins contrôler le tempo comme à son habitude (même si le pressing hollandais l'empêcha de s'installer tranquillement dans le match), plaçant quelques accélérations bien senties, notamment grâce aux virevoltants Iniesta et Silva, auteurs d'une première mi-temps quatre étoiles. Mais le but ahurissant de Van Persie juste avant la pause, modèle d'équilibre et de conscience de soi dans l'espace, suffit à instiller le doute dans les esprits ibériques et regonfler les siens à bloc.

vendredi 13 juin 2014

Le ton est donné

Les Croates ne sont pas les seuls à avoir la haine après le vol manifeste dont ils furent victimes lors du match d'ouverture. Partout sur la planète, les amoureux du jeu et autres idéalistes notoires qui attendaient ce Mondial depuis quatre ans et se réjouissaient de le voir enfin débuter ont le sentiment qu'on leur a cassé leur jouet. Malgré l'histoire nauséabonde des rapports du monde du football avec les pires régimes politiques, les preuves de corruption, le cynisme sans limites de des dirigeants, la toute-puissance de l'argent, malgré toutes les craintes que l'on pouvait nourrir de voir le Brésil soutenu par la FIFA, les médias et Dieu lui-même (qui est brésilien, au cas où vous l'ignoriez), quelques grands naïfs osaient encore croire à la vérité du terrain et l'équité sportive.

jeudi 12 juin 2014

Klose, monsieur Coupe du Monde

A trente-six ans, Miroslav Klose s'apprête à disputer son quatrième tournoi mondial. Si ce Mondial brésilien lui donnera l'occasion de battre le record de Ronaldo et de devenir le meilleur buteur de l'histoire en Coupe du Monde, il représente surtout pour ce joueur admirable la dernière chance de décrocher ce titre en sélection qu'il mérite tant. En six compétitions disputées avec la Mannschaft, il s'est toujours approché du Graal sans jamais mettre la main dessus: finale en 2002, demi-finale en 2006, finale en 2008, demi-finale en 2010 et en 2012.

mercredi 11 juin 2014

Pays-Bas, la grande inconnue

Il y a quatre ans, les Pays-Bas perdaient leur troisième finale mondiale après celle de 1974 et 1978 et voyaient une nouvelle fois s'envoler leurs espoirs de rejoindre les sept nations lauréates au palmarès de l'épreuve. En pratiquant un jeu diamétralement opposé à celui que proposait la bande de chevelus des années 70, ils furent à deux doigts de mettre enfin la main sur le trophée, notamment grâce à un Sneijder en état de grâce. Après avoir tapé le Brésil (merci bien) et l'Uruguay, ils perdirent leur sang-froid contre l'Espagne, mais si Robben avait gagné son duel face à Casillas, l'histoire aurait peut-être été différente.

mardi 10 juin 2014

Modric-Rakitic, duo frisson

Luka Modric, le joueur favori de Suzanne Vega, et Ivan Rakitic, le joueur favori de votre voisin d'en-dessous qui fait des pâtisseries maison, ont tous les deux remporté un trophée européen au mois de mai: le premier a mis la main sur la fameuse decima avec le Real Madrid et le second gagné l'Europa League sous le maillot du FC Séville. Auteurs d'une saison de toute beauté, ils seront les atouts maîtres d'une sélection croate qui pourrait tirer son épingle du jeu dans son groupe derrière le Brésil, qualifié pour le second tour avant d'avoir touché le ballon.


Révélé lors de l'Euro 2008, alors qu'il n'avait que vingt-deux ans, Modric n'a depuis cessé d'évoluer et de progresser. Après un passage remarqué à Tottenham, où il s'affirma comme l'un des meilleurs milieux de Premier League, il a pris une dimension planétaire avec le Real. Dans un club où la concurrence dans l'entre-jeu fait rage, il a su s'imposer comme un élément indispensable aux côtés de Xabi Alonso et prendre la direction des opérations. Le départ d'Özil a fait de Modric le véritable dépositaire du jeu du Real, et le Croate a parfaitement assumé cette responsabilité, touchant un nombre considérable de ballons et exerçant une influence croissante.

lundi 9 juin 2014

Tevez, une étrange absence

Avec Messi, Di Maria et Aguero, l'Argentine possède sans doute la meilleure triplette offensive du Mondial. Ultra-rapides et techniquement exceptionnels, los tres hermanos peuvent semer le bronx dans la plus organisée des défenses. On ne présente plus Messi, pour qui, comme pour Nadal sur la terre battue parisienne, les superlatifs ne suffisent plus. Di Maria, qui a peut-être signé la meilleure saison de sa carrière, fut souvent époustouflant avec le Real en Champions League et assurément le meilleur Madrilène en finale, bien au-dessus de ses compères d'attaque.

 Quant à ces féroces soldats, c'est pas pour cafter, mais ils font rien qu'à mugir dans nos campagnes. Pardon, c'est l'attente qui devient quasiment insupportable. Quant à Aguero, son rendement avec City fut une nouvelle fois ahurissant (17 pions en 23 matches de championnat), malgré les pépins physiques qui ont émaillé sa saison. Si la présence des trois phénomènes ne souffre aucune contestation, on peut en revanche s'interroger sur l'absence de Tevez, appelé à plus de soixantes reprises sous le maillot argentin et deux tournoi mondiaux au compteur.

dimanche 8 juin 2014

Thibaut, Alex, Eden et Kompany


Avant chaque Coupe du Monde, il est toujours une sélection qui porte l'étiquette d'outsider numéro un: pas une équipe surprise donc, mais plutôt en mesure de bousculer la hiérarchie établie et de s'inviter à la table des barons. Un des plus fameux exemples reste la Colombie toquée de Maturana, vainqueur de l'Argentine 5-0 à Buenos Aires en éliminatoires, qui déçut les espoirs placés en elle en 1994.

Lors du dernier tournoi, ce fut l'Uruguay, que beaucoup considéraient à juste titre avant la compétition comme une équipe à prendre très au sérieux, qui joua les trouble-fêtes et réussit à se hisser dans le dernier carré. Pour cette édition (quatre jours, bordel, quatre jours), les habituels favoris peuvent clairement identifier la menace: une sélection belge ambitieuse, très complète et bourrée de talent que personne n'a envie de croiser sur son chemin.


samedi 7 juin 2014

La vie sans Ribéry

Il ne faut ni chercher à minimiser l'importance du forfait de Ribéry ni sombrer dans le catastrophisme. Avec Benzema, le balafré était le seul véritable joueur de classe mondiale du groupe, c'est-à-dire un élément qui a déjà démontré sa capacité à faire la différence lors des grands rendez-vous et dont le nom inspire la crainte à l'adversaire. Tout comme le Madrilène, il a cependant essentiellement brillé en club, et force est de reconnaître, quitte à pour une fois hurler avec la meute, qu'il n'a jamais eu tout à fait le même rayonnement avec les Bleus que sous le maillot du Bayern.

Si la valeur de Ribéry reste incontestable, on ne peut guère dire que l'équipe de France a perdu sa pierre angulaire, son playmaker, l'homme de base de son système, et toute comparaison avec l'absence de Pirès et la blessure de Zidane en 2002 serait totalement inappropriée.

vendredi 6 juin 2014

Joachim et le plafond de verre

Voilà maintenant huit ans, depuis sa très honorable troisième place lors du Mondial 2006 organisé au pays, que la Mannschaft atteint régulièrement le dernier carré des tournois internationaux sans parvenir à conquérir un septième trophée. Piteusement éliminée en poules à l'Euro 2004, l'Allemagne a, au contraire de Mao, réussi sa révolution culturelle sous l'impulsion de Klinsmann puis de Löw. 

Grâce à l'exceptionnelle qualité de sa formation, sur laquelle la fédération a mis le paquet depuis la fin des années 90, elle est devenue l'une des sélections les plus plaisantes et excitantes à voir évoluer, à tel point qu'une forme de hype autour de la Mannschaft est apparue. Qui eût cru la chose possible à l'époque honnie des Linke, Ramelow (le joueur favori de Jean-Charles Sabatier) et autres Tarnat?

jeudi 5 juin 2014

Tous derrière le Brésil

Autant se le dire tout de suite et s'y préparer: on n'a pas fini de bouffer du cliché à longueurs de journées sur le «football samba», le fameux «joga bonito», les «artistes brésiliens» ou encore le «pays du football», quitte à oublier que ce sont tout de même messieurs les Anglais qui ont tiré au but les premiers.

On va nous resservir les sempiternelles images de types huileux jonglant sur la plage au milieu de jeunes cariocas callipyges sur fond de «Girl from Ipanema», de gamins aux pieds nus dribblant avec une boule de papier journal dans les rues déshéritées des favelas et du Christ de Corcovado veillant du haut de son python rocheux sur les destinées de la Seleçao. Pendant quelques semaines, le triptyque vert-jaune-bleu va envahir les écrans, les vitrines et les unes de la presse jusqu'à l’écœurement.

lundi 10 mars 2014

Diego Simeone, monsieur grinta

Aujourd'hui reconnu comme un remarquable technicien grâce à son travail à la tête de l'Atletico Madrid, Diego Simeone reste l'un des meilleurs milieux de terrain de l'histoire du football argentin. Capable des plus mauvais coups (c'est lui qui fit péter les plombs à Beckham en 1998 à Geoffroy-Guichard) et des tacles les plus assassins (pas moins d'une centaine de cartons récoltés au cours de sa carrière en club), El Cholo savait jouer des coudes et pourrir la vie de ses adversaires.

mardi 4 mars 2014

Moyes ou l'impossible succession

On savait depuis longtemps que celui à qui incomberait la tâche de succéder à Sir Alex Ferguson connaîtrait forcément des débuts compliqués, mais on pouvait difficilement prévoir que David Moyes traverserait une saison aussi noire. En quelques mois sur le banc de United, l’ancien entraîneur d’Everton a déjà traversé bien des moments pénibles, de l’humiliation dans le derby à la défaite sur le terrain de l’Olympiakos. 

samedi 1 mars 2014

Matthew Le Tissier, local hero

Les nostalgiques de "L'équipe du dimanche" époque Pierre Sled (mais si, souvenez-vous que diable, les polos les plus moches du monde, le générique à l'ancienne, le fameux événement qu'on attendait impatiemment pour au final se farcir du golf) se souviennent forcément de Matthew Le Tissier, joueur éminemment singulier et à part s'il en est, à l'image son patronyme. Les autres, qui seront à coup sûr nombreux, le découvriront peut-être grâce à l'humble et présent papier.

mercredi 29 janvier 2014

Gomis, le mal-aimé

A l'image d'un OL qui se refait la cerise depuis quelques semaines, Bafetimbi Gomis a su faire face aux pires difficultés pour retrouver son niveau et toute son efficacité. Placardisé par Aulas (dont l'attitude dans ce dossier fur purement honteuse) qui souhaitait s'en débarrasser, dénigré sur les réseaux sociaux, condamné à s'entraîner à l'écart du groupe, Gomis a planté sept pions en Ligue 1 depuis la 11ème journée (huit au total) et se montre plus que jamais indispensable. A ses côtés, Lacazette a trouvé ses marques dans un rôle de pur buteur, tandis que Grenier et Gourcuff se régalent de pouvoir s'appuyer sur un tel point de fixation. Sans faire d'esclandre ni de déclarations fracassantes (pas le genre de la maison), Bafé a mis tout son monde d'accord et signé un énième retour au premier plan.

dimanche 26 janvier 2014

Llorente, exilé heureux

Lors de la saison 2011-2012, Fernando Llorente atteint des sommets d'efficacité en Liga (16 buts) et en Ligue Europa (7 pions en 15 matches), menant avec ses compères Javi Martinez, Susaeta et Muniain l'Athletic Bilbao jusqu'à une finale européenne perdue contre l'Atletico Madrid de Falcao. Convoité depuis longtemps par quelques grosses cylindrées étrangères, l'attaquant basque décide alors de ne pas prolonger son contrat et de partir libre à l'été 2013, provoquant la colère des fidèles de San Mames, qui voient également partir Javi Martinez, vendu pour une somme record au Bayern Munich. Llorente se brouille avec Marcelo Bielsa et certains de ses coéquipiers (Aduriz notamment) et traverse la saison comme un fantôme (4 petits buts en championnat), lui qui restait sur 70 réalisations en cinq saisons.

mardi 21 janvier 2014

Paris-City, même combat

Manchester City et Paris Saint-Germain: deux clubs sortis du néant et de l'anonymat par la puissance des pétrodollars, parvenus au sommet de leurs championnats respectifs à grands coups de millions et désormais obnubilés par les conquêtes continentales. Deux nouveaux super-riches qui vampirisent le marché des transferts, nourrissent des ambitions sans limites et dont les dirigeants n'ont surtout pas le temps d'attendre. Deux puissances émergentes aux visées hégémoniques qui ont déjà commencé à redessiner le paysage du football européen.

lundi 20 janvier 2014

Yaya Touré, milieu hors normes

Chaque footophile a sa petite idée personnelle quant à l'identité du meilleur joueur du monde, comme l'a prouvé le récent et très franchouillard débat autour de l'élection du Ballon d'Or. S'il fallait désigner le meilleur milieu de terrain de la planète à l'heure actuelle (ou du moins le plus complet et polyvalent), LPC donnerait sans trop hésiter le trophée à Yaya Touré, intouchable ces dernières semaines. Dans un registre similaire, on ne voit guère qu'Arturo Vidal, monstrueux sous le maillot de la Juve, pour rivaliser.

dimanche 19 janvier 2014

Javier Pastore ou le foot romantique

On a tout lu et entendu sur le cas Javier Pastore, joueur acheté à prix d'or à l'été à l'été 2011, tête de gondole du PSG nouveau riche, auteur d'une première saison remarquable (13 pions et 7 passes décisives en championnat) et qui a quelque peu disparu des radars depuis sa performance étincelante au Camp Nou en quart de finale retour de Champions League en mars dernier. Beaucoup critiquent la nonchalance du milieu argentin, son manque d'envie et de combativité voire son je-m'en-foutisme.

samedi 18 janvier 2014

Michael Carrick, monsieur équilibre

Depuis le début de la saison, Wayne Rooney porte sur ses solides épaules une équipe de Manchester United en grande difficulté et qui a sans doute déjà laissé échapper son titre, même si seulement x points la séparent de son grand rival City. Auteur de neuf buts et dix passes décisives, impliqué dans tous les bons coups, présent aux quatre coins du terrain, celui qui à plusieurs reprises avait exprimé ses envies de départ porte les espoirs de podium et joue régulièrement les sauveurs, en attendant le retour de son compère d'attaque Van Persie. Au-delà de l'impossibilité de remplacer Ferguson et des blessures récurrentes du buteur néerlandais, un autre élément a compliqué la tâche de David Moyes et rendu son équipe plus dépendante que jamais de Rooney: l'absence de Michael Carrick, joueur sous-estimé pourtant indispensable à la bonne tenue du collectif mancunien.

jeudi 26 décembre 2013

Bis repetita pour le Bayern?

Depuis 1990, une époque où la Champions League s'appelait encore la Coupe d'Europe des Clubs Champions, aucune équipe n'est parvenue à remporter la C1 deux fois consécutivement. Dans l'histoire de la compétition, huit clubs ont réussi l'exploit de conserver le trophée européen suprême: le Real Madrid (de 1956 à 1960), Benfica (1961 et 1962), l'Inter (1964 et 1965), l'Ajax (de 1971 à 1973), le Bayern (de 1974 à 1976), Liverpool (1977 et 1978), Nottingham Forest (1979 et 1980) et le Milan AC (1989 et 1990). L'Ajax en 1996 et la Juventus en 1997 restent les derniers tenants du titre à s'être hissés jusqu'en finale, ce qui prouve si besoin était combien il est difficile de se maintenir au sommet de l'élite continentale. Une autre statistique pour la route? Alors que l'on peut avoir l'impression que l'épreuve se joue entre quelques mastodontes, pas moins de dix-sept clubs différents ont participé à au moins une finale depuis la création de la Champions League en 1992.

mardi 24 décembre 2013

OM: la grinta et rien d'autre

Comme souvent, pour ne pas dire comme toujours quand les résultats ne sont pas à la hauteur des attentes et que le peuple gronde, le banc de touche se transforme en siège éjectable: Elie Baup, limogé après une défaite de trop au Vélodrome contre Nantes, n'aura même pas tenu jusqu'à la trêve. Humilié en Champions League par une opposition bien supérieure, largué en championnat par un trio de tête qui carbure à plein régime, l'OM a d'ores et déjà raté sa saison et se voit contraint de revoir ses objectifs à la baisse. Pour sauver ce qui peut encore l'être et créer le fameux "choc psychologique" (un des clichés les plus éculés du microcosme footballistique), Labrune a fait appel à José Anigo, l'homme du cru censé remettre de l'ordre dans la maison et transmettre au vestiaire les "valeurs profondes" du club.

lundi 14 octobre 2013

A quoi joue Mourinho?

Conflictuel, insolent et volontiers provocateur, José Mourinho se complaît dans la polémique, ce qui fait de lui un client privilégié des médias. Quand beaucoup d'entraîneurs se plaignent de ne pas pouvoir bosser dans la sérénité, il concentre volontairement la lumière sur lui, joue au chat et à la souris avec les journalistes et donne systématiquement du grain à moudre aux experts et observateurs. Que ce soit un trait de caractère ou une stratégie de management et de communication, il cherche systématiquement la confrontation et le contre-pied, n'hésitant pas pour cela à remettre en cause les valeurs les plus établies et à bousculer les institutions, à l'image du traitement infligé à Iker Casillas au Real. Cette politique du «seul contre tous» qui fit ses preuves par le passé et contribua à créer une sorte de mythe autour du technicien portugais, semble aujourd'hui à bout de souffle.

jeudi 10 octobre 2013

David Villa, histoire d'une mésestime

David Villa a quitté le Barça pour l'Atletico Madrid cet été dans une relative discrétion si l'on considère le calibre du joueur. Il fallait faire de la place pour Neymar, et la proposition du club madrilène est venue à point nommé pour les trois parties impliquées dans le dossier. A bientôt 32 ans, l'ancien attaquant de Valence, au corps meurtri par de nombreuses et graves blessures, n'a probablement plus que deux ou trois ans devant lui et ne paraît plus en mesure de claquer vingt pions sur une saison (il en a marqué deux en huit journées, soit huit de moins que Diego Costa). 

Le temps a fait son œuvre, mais le peu de réactions qu'a suscitées son départ témoigne d'un certain manque de reconnaissance aussi bien en Espagne que dans l'ensemble de la planète football. Malgré son exceptionnelle carrière, Villa reste et restera peut-être un brin sous-estimé, notamment en ce qui concerne les succès récents du football ibérique.

lundi 7 octobre 2013

Lille sans faire de bruit

L'habituel tapage médiatique autour de Marseille-PSG a en partie occulté le fait que le LOSC avait profité de la défaite olympienne au Vélodrome pour s'emparer de la troisième place. Même si les Lillois n'ont encore rencontré aucun des supposés cadors de Ligue 1 (et à vrai dire au vu des dernières journées seules deux équipes méritent l'appellation), ce classement n'a rien d'anecdotique au premier quart de la saison. A plusieurs titres, l'équipe de René Girard semble armée pour viser le podium et terminer première de l'autre championnat, celui que disputent les dix-huit formations qui ne disposent ni des moyens ni de l'effectif des deux monstres bâtis pour l'hégémonie domestique et les conquêtes en Champions League.

lundi 30 septembre 2013

La nouvelle vie de Gervinho

Le moins que l'on puisse dire, c'est que Gervinho ne laissera pas un souvenir impérissable aux fans des Gunners. Maladroit, peu inspiré et souvent à côté de ses pompes, l'Ivoirien a traversé la saison dernière comme une ombre, suscitant l'agacement et l'interrogation. Outre-Manche, nombre de footophiles et d'experts se sont sans doute demandé comment le père Arsène, pourtant pas du genre à mettre facilement la main au morlingue, avait pu claquer la bagatelle de quinze millions pour ce rasta dégingandé et nonchalant. Le bilan de l'ancien Manceau sous le maillot d'Arsenal en dit plus long que tous les adjectifs: 9 buts et 6 passes décisives en 46 matches de Premier League. Une misère pour un joueur de sa classe.

jeudi 19 septembre 2013

Liverpool, patience et cohérence

Avec dix points pris en quatre journées et au passage une victoire sur le grand rival mancunien, Liverpool signe son meilleur début de saison depuis cinq ans. Passé tout près du titre en 2009, le club a ensuite traversé une forte zone de turbulences, marquée par les départs de quelques joueurs majeurs (Torres, Mascherano, Xabi Alonso) et un net recul dans la hiérarchie de Premier League. Après le départ de Benitez, il a souvent donné le sentiment de naviguer à vue et de chercher des solutions à court terme plutôt que de démarrer un nouveau cycle. Le retour du prophète Dalglish, symbole iconique des années de gloire, coupable d'un recrutement aussi dispendieux qu'insignifiant (80 millions pour le trio Downing-Henderson-Carroll), se solda par un échec cuisant. Il aura peut-être fallu cet épisode douloureux pour que les dirigeants s'inscrivent dans une logique de reconstruction et confient les rênes de l'opération redressement à Brendan Rodgers.

samedi 14 septembre 2013

Real, la stratégie de l'échec

Cela fait maintenant plus d'une décennie que le Real Madrid court après la fameuse decima, autrement dit son dixième succès dans la grande Coupe d'Europe. Les socios pensaient sans doute que l'arrivée sur le banc de Mourinho permettrait enfin au club d'atteindre cet objectif, qui se fait toujours plus obsessionnel à mesure que les années passent, mais le technicien portugais n'a pas rempli sa mission. Vainqueur du trophée avec Porto et l'Inter, le Mou a échoué par trois fois aux portes de la finale, subissant la loi du Barça et des deux géants allemands. Pour calmer la colère des supporters, exaspérés par les choix et les déclarations du Special One, et continuer à leur vendre du rêve, Florentino Perez a décidé de revenir aux bonnes vieilles méthodes: signer un chèque astronomique pour faire venir un nom ronflant, susciter le fantasme et faire les gros titres de la presse espagnole, quitte à ce que l'arrivée du phénomène nuise à l'équilibre de l'équipe.

dimanche 8 septembre 2013

Réservoir vide

Après ce nouveau résultat décevant en Géorgie, tout le monde va s'en donner à cœur joie sur l'inefficacité offensive des Bleus, leur incapacité à mettre du rythme dans la rencontre, voire, sans nul doute, le manque d'investissement de certains sous le maillot de la sélection, suivez mon regard. Pourtant, au-delà de toute considération tactique ou pseudo-psychologique, nul besoin d'être docteur ès tableaunoirologie pour dresser un constat aussi simple qu'évident: le football français manque de ressources et ne compte que trop peu de joueurs capables de briller au niveau international, même face à des équipes de niveau modeste. Il suffit de considérer la liste de Deschamps ligne par ligne pour s'en convaincre.

dimanche 1 septembre 2013

Ribéry, Ballon d'Or par défaut?

Censé récompenser l'individualité la plus brillante, le Ballon d'Or revient en fait le plus souvent au meilleur élément de la meilleure équipe de la saison. Décerné à un joueur, il vient indirectement saluer le parcours d'une équipe dans une compétition majeure, que ce soit un Euro, une Coupe du Monde ou une Champions League. On peut y voir un paradoxe ou une contradiction, mais il n'en demeure pas moins qu'un grand joueur doit avant tout faire gagner son équipe et contribuer à élever le niveau de jeu collectif en rendant les autres meilleurs.

mardi 27 août 2013

Ibrahimovic, plus qu'un buteur

Alors qu'il n'était jamais resté plus de deux matches consécutifs sans marquer sous le maillot parisien (sans pour autant, notons-le au passage, échapper aux critiques récurrentes quant à sa "motivation" ou son "investissement"), Zlatan Ibrahimovic n'a toujours pas trouvé le chemin des filets après trois journées. Incontestablement, d'après tous les spécialistes dont la compétence ne saurait être remise en cause, il a donc raté son début de saison. Dans le football dit moderne, tout n'est qu'affaire de statistiques et de chiffres, et quand un buteur ne marque pas, on peut tranquillement affirmer qu'il ne sert à rien.  

lundi 26 août 2013

La Juve indétrônable?

Double championne d'Italie en titre, la Juventus a outrageusement dominé la Serie A la saison dernière (87 points, 27 victoires, 24 buts encaissés), laissant la concurrence à une distance plus que respectable, le Napoli et le Milan ayant respectivement terminé à neuf et quinze unités de la Vieille Dame. Au vu des forces en présence en ce début d'exercice, personne ne semble en mesure de contester la suprématie des bianconeri et d'empêcher les hommes d'Antonio Conte de remporter un troisième Scudetto consécutif. Il existe même de sérieuses raisons de considérer que l'écart entre la Juventus pourrait continuer à ce creuser, à tel point que les pseudo-outsiders semblent condamnés à viser les places d'honneur.

mercredi 21 août 2013

Arsenal à la traîne

City, Chelsea et United, les trois favoris désignés au titre, se sont littéralement promenés à l'occasion de la première journée de Premier League, tandis qu'Arsenal s'est incliné à domicile face à Aston Villa après avoir pourtant ouvert rapidement la marque. S'il est encore évidemment trop tôt pour tirer des conclusions et sur l'ambulance du même coup, on peut d'ores et déjà considérer que les Gunners ne pourront pas suivre le rythme imposé par les grosses écuries et ne se mêleront pas à la lutte pour le titre, ni même sans doute pour le podium: un constat déprimant pour les fans du club, qu'on devine résignés alors que la saison ne fait que commencer. Alors que les rivaux de Tottenham ont fait signer Soldado et Paulinho et s'apprêtent à accueillir Willian, ils ont de bonnes raisons de tirer la tronche.

mercredi 14 août 2013

City, changement de décor

S'il n'est jamais facile de digérer un titre, d'autant plus quand on le remporte à la dernière seconde du dernier match après quarante-cinq ans d'attente, la saison 2012-2013 de City fut celle de toutes les déceptions: une deuxième place en championnat à onze points d'un United pourtant guère flamboyant, une seconde élimination consécutive au premier tour de la Champions League et, pour couronner le tout, une embarrassante défaite en finale de la Cup contre Wigan qui a dû se faire gondoler les habitués d'Old Trafford.

Malgré sa cote de popularité auprès des supporters, Roberto Mancini a pris la lourde, mais il faut moins voir dans son limogeage une sanction qu'un réel changement de philosophie, la métamorphose au sein du club ayant déjà débuté avec les nominations de Ferran Soriano, ancien vice-président du Barça, au poste de directeur exécutif, et de Begiristain à celui de directeur technique.

vendredi 9 août 2013

Ligue 1: dix joueurs à suivre



Vincent Aboubakar (Lorient, attaquant, 21 ans, Cameroun) 


Les dirigeants valenciennois ont choisi de ne pas proposer de nouveau contrat à Aboubakar au terme d'une saison où l'attaquant camerounais n'a pas confirmé les espoirs placés en lui. Appelé pour la première fois en sélection à 18 ans et retenu pour le Mondial 2010, il avait signé un exercice 2011-2012 prometteur (six buts) avant de retomber dans l'anonymat (deux réalisations seulement en 2012-2013). Lorient, club sain et familial qui a permis a de nombreux joueurs de rebondir, pourrait permettre à Aboubakar, dont les qualités intrinsèques ne sont pas en cause, de se refaire une santé. Il devrait commencer la saison sur le banc mais semble avoir une belle carte à jouer, surtout si les blessures continuent de pourrir la vie de Traoré et si Aliadière cédait aux sirènes lyonnaises. Très puissant mais plus que perfectible sur le plan technique, Aboubakar dispose d'une jolie marge de progression et devrait bénéficier des bienfaits de l'école lorientaise. Gourcuff croit en lui, et le monsieur s'est rarement trompé.



mercredi 24 juillet 2013

Parme, ex-star des nineties

Les années 90 restent une sorte d'âge d'or pour le Calcio, où évoluent alors les plus grands joueurs de la planète et dont les clubs collectionnent les trophées européens: entre 1990 et 1999, six équipes italiennes remportent un total de 18 titres dans les trois compétitions continentales. Un club, aujourd'hui rentré dans le rang, contribue à cette razzia en s'adjugeant une Coupe des Coupes en 1993 et deux Coupes UEFA en 1995 et 1999: le Parme AC, jamais sacré champion d'Italie malgré une belle régularité tout au long de la décennie (les Parmesans terminent sept fois dans les cinq premiers et deux fois sur le podium) et un recrutement haut de gamme rendu possible par la puissance financière de la Parmalat, géant de l'industrie agro-alimentaire qui investit massivement dans le football avant de sombrer dans la faillite et le scandale. Sorti des profondeurs de la Serie B par son géant de sponsor qui fait rapidement de Parme l'une des plus belles machines à gagner du continent, le club paiera de son existence le prix de son éphémère réussite.

lundi 8 juillet 2013

Allemagne 2002: au bout de l'absurde

A l'heure d'attaquer son Mondial 2002, la Mannschaft traverse l'une des plus mauvaises passes de son histoire. Quatre ans plus tôt en France, elle s'était faite littéralement humilier en quart de finale par la Croatie (0-3), un adversaire joueur et sans complexes qui lui avait infligé sa plus lourde défaite en Coupe du Monde depuis 1954. Lors de l'Euro 2000, battue par l'Angleterre et le Portugal, l'Allemagne termine dernière de son groupe avec un petit point arraché à la Roumanie. Enfin, quelques mois avant le rendez-vous asiatique, elle connaît à Munich une défaite historique face au meilleur ennemi anglais (1-5) dans le cadre des éliminatoires.

Logiquement, la Mannschaft, triple championne du monde, ne fait pour une fois pas partie des principaux favoris du tournoi, parmi lesquels se trouvent fréquemment cités la France, l'Argentine et le Brésil et, un cran en-dessous, l'Italie, l'Espagne, l'Angleterre et le Portugal. Elle va pourtant profiter de circonstances très favorables (groupe tranquille, hécatombe ahurissante au premier tour, bienveillance arbitrale vis-à-vis de la Corée du Sud face à l'Italie et l'Espagne) pour se hisser jusqu'en finale, ratant de peu le parfait hold-up.

dimanche 7 juillet 2013

Leeds-La Corogne 2001: une demie pour le gang

Moins habituée à faire la une des journaux que les grosses cylindrées de Premier League, l'équipe de Leeds United, huit ans après avoir révélé Cantona à l'Angleterre, bouscule à nouveau la hiérarchie en se classant troisième du championnat devant Liverpool et Chelsea. Les joueurs du toujours impeccable David O'Leary, également demi-finalistes en Coupe UEFA (ils sont éliminés par le futur vainqueur Galatasaray après avoir sorti le Spartak et la Roma), permettent au club de jouer dans la cour des grands et de se qualifier pour la Champions League.

vendredi 5 juillet 2013

Monaco-Real 2004: le point d'orgue

Lors de la saison 2003-2004, l'AS Monaco signe un parcours extraordinaire en Champions League et devient la troisième équipe française à se hisser jusqu'à la finale de la grande Coupe d'Europe après Saint-Etienne et l'Olympique de Marseille. Les hommes de Didier Deschamps, que personne ne voyait à pareille fête, créent la surprise et se taillent une route jusqu'à Gelsenkirchen à grands coups d'exploits (victoire à Eindhoven et un retentissant 8-3 contre La Corogne en poule, deux matches superbes pour sortir Chelsea en demi-finale), dont le plus mémorable reste à coup sûr l'élimination du Real Madrid de Zidane, Ronaldo et cie. Les clubs français ont pris l'habitude de sortir des matches de dingues au stade des quarts de finale (Saint Etienne-Dinamo Kiev 1976, OM-Milan AC 1991, PSG-Real Madrid 1993, Bordeaux-Milan AC 1996), et la rencontre du 6 avril 2004 s'inscrit dans cette grande lignée.

mardi 2 juillet 2013

Top 10: duos d'attaque

Gullit-Van Basten (Milan AC 1987-1993, Pays-Bas 1983-1992)

Tous deux lauréats du Ballon d'Or, ces deux joyaux du football néerlandais ont, en compagnie d'un troisième larron nommé Frank Rijkaard, permis à la sélection orange et au Milan AC de dominer l'Europe à la fin des années 80. Réunis sous le maillot rossonero en 1987, le rasta surinamien, révélé au PSV, et l'aristocrate des surfaces, produit de l'Ajax, remportent deux fois consécutivement la Coupe d'Europe des Clubs Champions en 1989 et 1990 et trois Scudetti en 1988, 1992 et 1993. Si Gullit, qui évolue légèrement en retrait de son partenaire, marque en moyenne deux fois moins que le grand Marco (120 buts pour Van Basten avec le Milan AC, 60 pour Gullit), l'entente et la complicité technique entre les deux joueurs fait merveille.
Indétrônables leaders d'attaque de leur sélection pendant une décennie, Ruud Gullit (66 sélections, 17 buts) et Marco Van Basten (58 sélections, 24 buts) furent les principaux artisans de ce qui reste à ce jour le seul titre jamais gagné par les Pays-Bas, l'Euro 88 en Allemagne, succès historique parachevé par une reprise de légende signée de l'avant-centre hollandais en finale face à l'URSS. La seule Coupe du Monde qu'ils disputèrent ensemble en 1990 se solda par une élimination en huitième de finale contre l'Allemagne. Evidemment.



jeudi 27 juin 2013

Ruud van Nistelrooy, la balle au fond

Aussi surprenant que cela puisse paraître quand on connaît la suite pour le moins prolifique du parcours du buteur néerlandais, c'est en tant que milieu de terrain que Ruud van Nistelrooy débute sa carrière professionnelle en seconde division, sous le maillot de Den Bosch. Une fois replacé en pointe, le bonhomme fait preuve d'une efficacité et d'un sens inné du but qui le propulseront parmi les tout meilleurs attaquants des années 2000.

Ses qualités de finisseur lui vaudront de terminer meilleur réalisateur de trois championnats différents, d'occuper à ce jour la troisième place du classement des buteurs de l'histoire de la Champions League derrière Raul et Messi (56 buts en 81 matches) et de se hisser sur le podium des planteurs de pions de la sélection néerlandaise malgré une histoire plutôt compliquée avec le maillot orange.

dimanche 9 juin 2013

Inter-Arsenal 2003: Henry superstar

Arsenal, régulièrement présent en Champions League depuis l'arrivée sur le banc de Wenger en 1996, n'a pas l'habitude de prendre la porte au premier tour. Pourtant, en ce jour du 25 novembre 2003, la menace d'élimination est bien réelle pour les Gunners, qui n'ont pris qu'un point en trois rencontres face à leurs adversaires du groupe (Lokomotiv Moscou, Inter Milan et Dinamo Kiev) et doivent obligatoirement l'emporter à Giuseppe Meazza pour s'ouvrir la porte des huitièmes.  

Pour ce match capital, le manager français se voit privé de quatre titulaires réguliers, à savoir Vieira, Keown, Wiltord et Lauren: pas franchement rassurant à l'heure d'affronter une équipe de l'Inter qui avait parfaitement maîtrisé le match aller et éteint Highbury en une mi-temps (victoire 3-0 grâce à des buts signés Cruz, Van der Meyde et Martins).

mercredi 15 mai 2013

Leverkusen-Nantes 95: scénario catastrophe

A trois rudmois du terme du championnat et à l'heure d'aborder les quarts de finale de la Coupe UEFA, le FC Nantes s'est déjà quasiment assuré le titre. Tranquille leader avec une marge confortable sur un PSG qu'il a corrigé au Parc en janvier, les joueurs de Suaudeau n'ont pas connu la défaite et régalent spectateurs et observateurs par la géométrie enchanteresse de leur jeu collectif, fondé sur le mouvement et la disponibilité. Même si quelques cadors restent en course dans la compétition (Parme, Juventus, Lazio, Dortmund), il n'est guère aberrant d'estimer que le futur champion de France, bardé de certitudes et en pleine confiance, peut faire mieux que tirer son épingle du jeu sur la scène européenne et, pourquoi pas, devenir la première équipe française à s'adjuger l'UEFA.

mercredi 1 mai 2013

Raùl, exemplaire unique

raul.jpgCherchez l'intrus dans la liste suivante: Sammer, Weah, Rivaldo, Raúl, Figo, Cannavaro. Nul besoin d'être conférencier en histoire du football contemporain ou de s'appeler Robert Pirès (le meilleur consultant jamais vu sur un plateau de télévision) pour savoir que le joueur espagnol, contrairement aux cinq autres nommés, n'a jamais été élu Ballon d'Or, ce qui constitue, disons-le tout net, une aberration manifeste. 

Même s'il convient de ne pas accorder trop d'importance à une récompense individuelle sur laquelle certains choix discutables ont à plusieurs reprises jeté le discrédit, si un joueur méritait de succéder à Luis Suarez, distingué en 1960, c'est bien Raúl Gonzalez Blanco, sans doute le meilleur attaquant que l'Espagne ait jamais produit, devant les Butragueno, Morientes et Villa. En seize saisons au Real Madrid, Raúl a planté 230 buts en Liga (soit une moyenne supérieure à 14 pions) et signé huit exercices à plus de quinze pions, avec une pointe à 25 unités en 1998-99.

lundi 15 avril 2013

Top 10: attaquants africains en France

Si quelques défenseurs issus du même continent se sont illustrés en première division, l'Afrique a toujours été une grande pourvoyeuse de talents offensifs pour le championnat de France. Nombre d'attaquants africains ont émerveillé le football hexagonal par leur vitesse, leur sens du dribble, leur puissance physique ou  leur adresse devant les cages. Certains ont connu la réussite dans d'autres championnats par la suite, d'autres ont fait l'intégralité de leur carrière dans des clubs plus ou moins prestigieux de Division 1 (aujourd'hui un Bocandé signerait un gros contrat en Premier League avec son titre de meilleur buteur), mais tous ont marqué les mémoires d'une manière ou d'une autre. Nous avons choisi ici de ne considérer que les joueurs issus de l'Afrique subsaharienne (il faudrait consacrer une sélection de ce genre aux grands attaquants maghrébins qui ont joué en France) et d'éliminer d'emblée les buteurs toujours en activité, parmi lesquels Didier Drogba, Mamadou Niang, Gervinho ou John Utaka, ainsi que ceux qui bénéficient de la double nationalité, comme Roger Boli, franco-ivoirien, ou Frédéric Kanouté, franco-malien. On notera l'absence d'Ibrahima Bakayoko et Mamadou Samassa, que nous gardons sous le coude pour d'autres papiers.