Luis Enrique est clairement un personnage clivant dont l’attitude,
notamment envers les journalistes, le comportement et les décisions controversées n’en
finissent pas de secouer le cocotier du football hexagonal. Droit dans
ses bottes, fidèle à ses principes (même s’il a dû en partie renoncer à
certains, le football de possession qu’il souhaite mettre en place étant
difficilement compatible avec les qualités naturelles de son effectif),
exigeant à l’extrême (on l’a ainsi vu engueuler copieusement ses
joueurs à Lyon alors que son équipe menait quatre à zéro), souvent à la
limite de l’arrogance, le technicien espagnol semble totalement faire fi
des nombreuses critiques à son égard et uniquement obsédé par le jeu
produit par son équipe. Certains, comme Daniel Riolo, la voix majeure de
l’After Foot sur RMC, qui le surnomme Géo Trouvetou et le compare à une sorte de savant fou, trouvent ses choix
incompréhensibles et incohérents et l’accusent de toujours vouloir
sortir un lapin de son chapeau pour avoir l’air plus malin que tout le
monde (ainsi son choix de titulariser Beraldo en lieu et place de Lucas
Hernandez face à la Real Sociedad, alors que le jeune Brésilien a
clairement pris le bouillon à son poste de latéral gauche). D’autres
considèrent qu’il ne s’agit pas du coach adéquat pour le PSG, un club qui
devrait soigner sa communication, améliorer son image et chercher à
arrondir les angles avec les médias. D’autres encore, dont nous faisons
partie, l’admirent pour sa droiture, ses idées fortes, son
intransigeance et sa faculté à absorber beaucoup de la pression qui pèse
constamment sur une équipe qui ne joue jamais assez bien (quand le Real
gagne avec un éventuel petit coup de pouce arbitral, on dit que c’est
du classique, mais quand Paris s’impose, on entend toujours qu’il l’a
fait sans convaincre ni rassurer, sempiternelle et usante rengaine des médias
français).