A trois
mois
du terme du championnat et à l'heure d'aborder les quarts de finale de
la Coupe UEFA, le FC Nantes s'est déjà quasiment assuré le titre.
Tranquille leader avec une marge confortable sur un PSG qu'il a corrigé
au Parc en janvier, les joueurs de Suaudeau n'ont pas connu la défaite
et régalent spectateurs et observateurs par la géométrie enchanteresse
de leur jeu collectif, fondé sur le mouvement et la disponibilité. Même
si quelques cadors restent en course dans la compétition (Parme,
Juventus, Lazio, Dortmund), il n'est guère aberrant d'estimer que le
futur champion de France, bardé de certitudes et en pleine confiance,
peut faire mieux que tirer son épingle du jeu sur la scène européenne
et, pourquoi pas, devenir la première équipe française à s'adjuger
l'UEFA.
mois
du terme du championnat et à l'heure d'aborder les quarts de finale de
la Coupe UEFA, le FC Nantes s'est déjà quasiment assuré le titre.
Tranquille leader avec une marge confortable sur un PSG qu'il a corrigé
au Parc en janvier, les joueurs de Suaudeau n'ont pas connu la défaite
et régalent spectateurs et observateurs par la géométrie enchanteresse
de leur jeu collectif, fondé sur le mouvement et la disponibilité. Même
si quelques cadors restent en course dans la compétition (Parme,
Juventus, Lazio, Dortmund), il n'est guère aberrant d'estimer que le
futur champion de France, bardé de certitudes et en pleine confiance,
peut faire mieux que tirer son épingle du jeu sur la scène européenne
et, pourquoi pas, devenir la première équipe française à s'adjuger
l'UEFA.







Aujourd'hui,
il est de bon ton de considérer qu'un joueur n'a plus rien à faire sur
un terrain au-delà de trente ans, même si les Malbranque (33 ans), Totti
(36 ans), Scholes (38 ans) et autres Pirlo (33 ans) prouvent semaine
après semaine que la technique, le flair et l'intelligence de jeu
peuvent avantageusement remplacer les guibolles, tandis que beaucoup
(trop) de sprinteurs des pelouses démontrent que ce ne sont pas les
cannes qui font le beau joueur. Dans cette sélection, LPC rend hommage à
dix monstres de longévité qui ont frisé ou dépassé les quarante berges
avec les crampons aux pieds et ont jusqu'au bout fait preuve d'une envie
et d'une soif de vaincre de jeunot, le plus souvent alliée à un
professionnalisme et une mentalité exemplaires. Deux précisions utiles
avant de vous laisser en compagnie des dix lauréats du prix de
l'inoxydabilité: nous avons d'emblée choisi d'écarter les gardiens de
but (notamment Zoff, Jennings, Shilton ou encore Ettori) car sans
vouloir minimiser leurs mérites, les spécificités du poste font que
nombre de portiers continuent de défendre leur cage à trente-cinq ans ou
plus. Ne figurent pas non plus dans la liste Paolo Maldini, Cafu et
Javier Zanetti, trois joueurs légendaires à qui nous avons consacré un
papier par ailleurs (à tout seigneur tout honneur) mais qui auraient
évidemment toute leur place ici.
A
la fin de l'année, tous les journaux, magazines et blogs sont pris
d'une envie soudaine de faire des classements en tous genres,
d'attribuer des récompenses, de dresser des listes, en un mot de jeter
un coup d'oeil dans le rétroviseur comme pour tenter de contrôler et
ralentir le temps, de tenir encore entre ses doigts une autre année qui
s'échappe. Comme disait Pierre de Ronsard, grand supporter du Tours FC
devant l'éternel: "Le temps s'en va, le temps s'en va, madame; Las, le
temps non, mais nous nous en allons". 







Nous avions consacré il y a quelques temps un papier à ce que nous avions appelé
Daniele
de Rossi, qui vient de décliner une offre mirobolante de City, a un
jour déclaré qu'il regrettait n'avoir qu'une seule carrière à offrir à
la Roma. Légendes locales, figures emblématiques, véritables monuments
pour certains, ces joueurs n'ont tout comme lui porté qu'un seul maillot
et occupent tous une place à part dans l'histoire de leur club.
Certains ont tout gagné, d'autres ont lutté des années sans glaner le
moindre trophée, mais au-delà du palmarès et des distinctions
individuelles, ils ont su gagner le respect de tous par leur loyauté
sans failles, leur longévité au plus haut niveau et une forme de
dévouement devenue plus que rare par les temps qui courent.
Viscéralement attachés à leur club, indéboulonnables, on ne les
imaginait pas sous d'autres couleurs et ils ne faisaient guère les choux
gras de la rubrique transferts. Trois critères ont été retenus en vue
d'établir la présente sélection: les mastodontes les plus évidents
(Franco Baresi, 
le
beaucoup depuis le début de la saison des prestations de Salvatore
Sirigu, l'excellent gardien italien du PSG, et de celles de Guillermo
Ochoa, l'international mexicain d'Ajaccio. La France ayant toujours
produit d'excellents portiers, les clubs ne ressentent pas
nécessairement le besoin d'aller voir ailleurs, comme ils peuvent le
faire pour les joueurs de champ. Depuis le début de l'ère
professionnelle, les cadors de l'hexagone ont presque exclusivement
aligné des derniers remparts du cru, de Joël Bats à Fabien Barthez en
passant par Bernard Lama, Jean-Luc Ettori ou Mickaël Landreau. Pourtant,
quelques gardiens étrangers ont marqué l'histoire du championnat et ont
réussi d'une manière ou d'une autre à laisser une trace, par leur
niveau de performance, leur régularité, leur excentricité parfois.Venus
d'Afrique, d'Amérique du Sud ou d'Europe de l'Est, ils sont parvenus à
faire leur trou dans un pays ou la densité et le niveau général au poste
n'ont pas d'équivalent sur le continent, exception faite peut-être de
l'Italie.




e-Bretagne,
pays que nombre de compatriotes ne manquent jamais une occasion de
railler (il est vrai que nous autres nageons dans la félicité grâce à
l'euro), on considère la chose footballistique comme il se doit: avec
passion, sérieux et humour. Les gens n'y ont guère honte de se déclarer
footophiles, tant le ballon rond et le sport de manière générale font
partie intégrante du quotidien et de la culture et intéressent toutes
les classes sociales. 
"L'homme absurde est celui qui ne se sépare pas du temps", écrit dans Le mythe de Sisyphe
Albert Camus, gardien de but du Racing Universitaire Algérois dans les
années trente, et accessoirement prix Nobel de littérature. Il ne
voulait point dire qu'il est idiot de dormir avec une montre au poignet,
mais que la conscience de sa mortalité fondait la révolte chez l'être
humain. Si vous ne me croyez pas, demandez donc à Jérémy Ménez, qui
connaît son existentialisme sur le bout des doigts.
La présente gazette
footballistique rend hommage aux cinq joueurs qui ont réussi l'exploit
de franchir la barre des 200 buts en championnat de France, une
performance qui ne risque pas d'être rééditée de sitôt, le meilleur
buteur en activité n'étant autre que Péguy Luyindula avec 86
réalisations. Certes, on pourra toujours arguer que les cinq phénomènes
en question empilaient les pions à une époque où le jeu était moins
tactique et les espaces plus nombreux, notamment en ce qui concerne
Piantoni et Cisowski, qui évoluaient dans les années cinquante et
soixante, mais il n'empêche que la statistique ne laisse pas
d'impressionner l'imagination. Si plus de quatre-vingt joueurs ont passé
le cap des cent, seule cette poignée de goleadors est parvenue à
doubler la mise pour s'installer sans doute à jamais au sommet du
classement. Ce moment spécial pour l'ensemble de la rédaction du blog
constituait une occasion idéale de rendre hommage à ces légendes
hexagonales.
e
Cesare Prandelli prend en main la sélection nationale, le football
italien nage en plein marasme. La Squadra Azzurra de Lippi, indigente et
fébrile, incapable de gagner le moindre match, vient de se faire sortir
au premier tour de la Coupe du Monde par la Slovaquie. L'Italie n'avait
pas subi une telle humiliation lors d'un tournoi mondial depuis le
Weltmeisterschaft de 1974, où elle avait terminé troisième de sa poule
derrière la Pologne et l'Argentine.
orsque
Miroslav Klose a signé à la Lazio l'été dernier, beaucoup pensèrent que
le club romain se mettait le doigt dans l'oeil en recrutant un joueur
de 33 ans qui n'avait planté que quatre malheureux buts en Bundesliga
depuis deux ans. Même si l'attaquant germano-polonais était parvenu au
terme de son contrat avec le Bayern et ne fut donc l'objet d'aucune
indemnité de transfert, de nombreux observateurs accueillirent la
nouvelle de sa signature avec un mélange de scepticisme et de perplexité
et promirent au bonhomme un séjour prolongé sur le banc de touche.
'automne
1997, le RC Strasbourg de Jacky Duguépéroux enchaîne les performances
de choix en Coupe UEFA, pour laquelle il s'est qualifié grâce à son
succès en Coupe de la Ligue. En 32èmes de finale, les Alsaciens
éliminent les Glasgow Rangers grâce à deux victoires sur le score de
deux buts à un (buts de Baticle et Zitelli à Ibrox Park et doublé de
Baticle à la Meinau). Au tour suivant, après s'être inclinés deux buts à
rien à Anfield à l'aller, ils réussissent l'exploit de renverser la
vapeur à domicile et s'imposent 3-0 dans un stade en fusion contre le
Liverpool de Fowler et McManaman, grâce notamment à un doublé de David
Zitelli.
mecs-là
savent à peu près tout faire sur le rectangle vert et promènent leur
talent aux quatre coins du terrain. Ultra-complets, ils sont aussi
capables de sortir un tacle rageur dans leurs trente mètres que
d'envoyer une transversale impeccable ou de poser un coup de tronche
dans la surface adverse. Naturellement, ce sont les milieux de terrain
qui trustent cette sélection, même si les profils et les compétences
varient, des ailiers convertis relayeurs aux récupérateurs techniques en
passant par les all around players de nature. Huit des dix
sélectionnés jouent ou ont joué en Premier League, championnat où ces
phénomènes à tout faire trouvent un champ d'expression idéal, dans la
grande tradition du box to box. Les Néerlandais, inventeurs du
football total et docteurs ès polyvalence, placent trois représentants
dans la liste. A la manière des décathloniens en athlétisme, dieux du
stade trop peu célébrés, ces inclassables qui brillent dans tous les
domaines du jeu devraient sans doute être considérés comme les meilleurs
footballeurs toutes catégories, devant les génies offensifs et les
collectionneurs de buts. Pouvoir jouer (quasiment) partout sans baisser
de pied, voilà qui n'est pas à la portée du premier Ballon d'Or venu.



