samedi 14 septembre 2013
Real, la stratégie de l'échec
dimanche 8 septembre 2013
Réservoir vide
Après ce nouveau résultat
décevant en Géorgie, tout le monde va s'en donner à cœur joie sur
l'inefficacité offensive des Bleus, leur incapacité à mettre du
rythme dans la rencontre, voire, sans nul doute, le manque
d'investissement de certains sous le maillot de la sélection, suivez
mon regard. Pourtant, au-delà de toute considération tactique ou
pseudo-psychologique, nul besoin d'être docteur ès
tableaunoirologie pour dresser un constat aussi simple qu'évident:
le football français manque de ressources et ne compte que trop peu
de joueurs capables de briller au niveau international, même face à
des équipes de niveau modeste. Il suffit de considérer la liste de
Deschamps ligne par ligne pour s'en convaincre.
dimanche 1 septembre 2013
Ribéry, Ballon d'Or par défaut?
Censé récompenser l'individualité la plus brillante, le Ballon d'Or revient en fait le plus souvent au meilleur élément de la meilleure équipe de la saison. Décerné à un joueur, il vient indirectement saluer le parcours d'une équipe dans une compétition majeure, que ce soit un Euro, une Coupe du Monde ou une Champions League. On peut y voir un paradoxe ou une contradiction, mais il n'en demeure pas moins qu'un grand joueur doit avant tout faire gagner son équipe et contribuer à élever le niveau de jeu collectif en rendant les autres meilleurs.
mardi 27 août 2013
Ibrahimovic, plus qu'un buteur
Alors qu'il n'était jamais resté plus de deux matches consécutifs sans marquer sous le maillot parisien (sans pour autant, notons-le au passage, échapper aux critiques récurrentes quant à sa "motivation" ou son "investissement"), Zlatan Ibrahimovic n'a toujours pas trouvé le chemin des filets après trois journées. Incontestablement, d'après tous les spécialistes dont la compétence ne saurait être remise en cause, il a donc raté son début de saison. Dans le football dit moderne, tout n'est qu'affaire de statistiques et de chiffres, et quand un buteur ne marque pas, on peut tranquillement affirmer qu'il ne sert à rien.
lundi 26 août 2013
La Juve indétrônable?
Double championne d'Italie en titre, la Juventus a outrageusement dominé la Serie A la saison dernière (87 points, 27 victoires, 24 buts encaissés), laissant la concurrence à une distance plus que respectable, le Napoli et le Milan ayant respectivement terminé à neuf et quinze unités de la Vieille Dame. Au vu des forces en présence en ce début d'exercice, personne ne semble en mesure de contester la suprématie des bianconeri et d'empêcher les hommes d'Antonio Conte de remporter un troisième Scudetto consécutif. Il existe même de sérieuses raisons de considérer que l'écart entre la Juventus pourrait continuer à ce creuser, à tel point que les pseudo-outsiders semblent condamnés à viser les places d'honneur.
mercredi 21 août 2013
Arsenal à la traîne
City, Chelsea et United, les trois favoris désignés au titre, se sont littéralement promenés à l'occasion de la première journée de Premier League, tandis qu'Arsenal s'est incliné à domicile face à Aston Villa après avoir pourtant ouvert rapidement la marque. S'il est encore évidemment trop tôt pour tirer des conclusions et sur l'ambulance du même coup, on peut d'ores et déjà considérer que les Gunners ne pourront pas suivre le rythme imposé par les grosses écuries et ne se mêleront pas à la lutte pour le titre, ni même sans doute pour le podium: un constat déprimant pour les fans du club, qu'on devine résignés alors que la saison ne fait que commencer. Alors que les rivaux de Tottenham ont fait signer Soldado et Paulinho et s'apprêtent à accueillir Willian, ils ont de bonnes raisons de tirer la tronche.mercredi 14 août 2013
City, changement de décor
S'il n'est jamais facile de digérer un titre, d'autant plus quand on le remporte à la dernière seconde du dernier match après quarante-cinq ans d'attente, la saison 2012-2013 de City fut celle de toutes les déceptions: une deuxième place en championnat à onze points d'un United pourtant guère flamboyant, une seconde élimination consécutive au premier tour de la Champions League et, pour couronner le tout, une embarrassante défaite en finale de la Cup contre Wigan qui a dû se faire gondoler les habitués d'Old Trafford.
Malgré sa cote de popularité auprès des supporters, Roberto Mancini a pris la lourde, mais il faut moins voir dans son limogeage une sanction qu'un réel changement de philosophie, la métamorphose au sein du club ayant déjà débuté avec les nominations de Ferran Soriano, ancien vice-président du Barça, au poste de directeur exécutif, et de Begiristain à celui de directeur technique.
Malgré sa cote de popularité auprès des supporters, Roberto Mancini a pris la lourde, mais il faut moins voir dans son limogeage une sanction qu'un réel changement de philosophie, la métamorphose au sein du club ayant déjà débuté avec les nominations de Ferran Soriano, ancien vice-président du Barça, au poste de directeur exécutif, et de Begiristain à celui de directeur technique.
vendredi 9 août 2013
Ligue 1: dix joueurs à suivre
Vincent Aboubakar (Lorient, attaquant, 21 ans, Cameroun)
mercredi 24 juillet 2013
Parme, ex-star des nineties
lundi 8 juillet 2013
Allemagne 2002: au bout de l'absurde
A l'heure d'attaquer son Mondial 2002, la Mannschaft traverse l'une des plus mauvaises passes de son histoire. Quatre ans plus tôt en France, elle s'était faite littéralement humilier en quart de finale par la Croatie (0-3), un adversaire joueur et sans complexes qui lui avait infligé sa plus lourde défaite en Coupe du Monde depuis 1954. Lors de l'Euro 2000, battue par l'Angleterre et le Portugal, l'Allemagne termine dernière de son groupe avec un petit point arraché à la Roumanie. Enfin, quelques mois avant le rendez-vous asiatique, elle connaît à Munich une défaite historique face au meilleur ennemi anglais (1-5) dans le cadre des éliminatoires.
Logiquement, la Mannschaft, triple championne du monde, ne fait pour une fois pas partie des principaux favoris du tournoi, parmi lesquels se trouvent fréquemment cités la France, l'Argentine et le Brésil et, un cran en-dessous, l'Italie, l'Espagne, l'Angleterre et le Portugal. Elle va pourtant profiter de circonstances très favorables (groupe tranquille, hécatombe ahurissante au premier tour, bienveillance arbitrale vis-à-vis de la Corée du Sud face à l'Italie et l'Espagne) pour se hisser jusqu'en finale, ratant de peu le parfait hold-up.
dimanche 7 juillet 2013
Leeds-La Corogne 2001: une demie pour le gang
Moins habituée à faire la une des journaux que les grosses cylindrées de Premier League, l'équipe de Leeds United, huit ans après avoir révélé Cantona à l'Angleterre, bouscule à nouveau la hiérarchie en se classant troisième du championnat devant Liverpool et Chelsea. Les joueurs du toujours impeccable David O'Leary, également demi-finalistes en Coupe UEFA (ils sont éliminés par le futur vainqueur Galatasaray après avoir sorti le Spartak et la Roma), permettent au club de jouer dans la cour des grands et de se qualifier pour la Champions League.
vendredi 5 juillet 2013
Monaco-Real 2004: le point d'orgue
mardi 2 juillet 2013
Top 10: duos d'attaque
Gullit-Van Basten (Milan AC 1987-1993, Pays-Bas 1983-1992)
Tous deux lauréats du Ballon d'Or, ces deux joyaux du football néerlandais ont, en compagnie d'un troisième larron nommé Frank Rijkaard, permis à la sélection orange et au Milan AC de dominer l'Europe à la fin des années 80. Réunis sous le maillot rossonero en 1987, le rasta surinamien, révélé au PSV, et l'aristocrate des surfaces, produit de l'Ajax, remportent deux fois consécutivement la Coupe d'Europe des Clubs Champions en 1989 et 1990 et trois Scudetti en 1988, 1992 et 1993. Si Gullit, qui évolue légèrement en retrait de son partenaire, marque en moyenne deux fois moins que le grand Marco (120 buts pour Van Basten avec le Milan AC, 60 pour Gullit), l'entente et la complicité technique entre les deux joueurs fait merveille.
Indétrônables leaders d'attaque de leur sélection pendant une décennie, Ruud Gullit (66 sélections, 17 buts) et Marco Van Basten (58 sélections, 24 buts) furent les principaux artisans de ce qui reste à ce jour le seul titre jamais gagné par les Pays-Bas, l'Euro 88 en Allemagne, succès historique parachevé par une reprise de légende signée de l'avant-centre hollandais en finale face à l'URSS. La seule Coupe du Monde qu'ils disputèrent ensemble en 1990 se solda par une élimination en huitième de finale contre l'Allemagne. Evidemment.
jeudi 27 juin 2013
Ruud van Nistelrooy, la balle au fond
Aussi surprenant que cela puisse paraître quand on connaît la suite pour le moins prolifique du parcours du buteur néerlandais, c'est en tant que milieu de terrain que Ruud van Nistelrooy débute sa carrière professionnelle en seconde division, sous le maillot de Den Bosch. Une fois replacé en pointe, le bonhomme fait preuve d'une efficacité et d'un sens inné du but qui le propulseront parmi les tout meilleurs attaquants des années 2000.
Ses qualités de finisseur lui vaudront de terminer meilleur réalisateur de trois championnats différents, d'occuper à ce jour la troisième place du classement des buteurs de l'histoire de la Champions League derrière Raul et Messi (56 buts en 81 matches) et de se hisser sur le podium des planteurs de pions de la sélection néerlandaise malgré une histoire plutôt compliquée avec le maillot orange.
Ses qualités de finisseur lui vaudront de terminer meilleur réalisateur de trois championnats différents, d'occuper à ce jour la troisième place du classement des buteurs de l'histoire de la Champions League derrière Raul et Messi (56 buts en 81 matches) et de se hisser sur le podium des planteurs de pions de la sélection néerlandaise malgré une histoire plutôt compliquée avec le maillot orange.
dimanche 9 juin 2013
Inter-Arsenal 2003: Henry superstar
Arsenal,
régulièrement présent en Champions League depuis l'arrivée sur le banc
de Wenger en 1996, n'a pas l'habitude de prendre la porte au premier
tour. Pourtant, en ce jour du 25 novembre 2003, la menace d'élimination
est bien réelle pour les Gunners, qui n'ont pris qu'un point en trois
rencontres face à leurs adversaires du groupe (Lokomotiv Moscou, Inter
Milan et Dinamo Kiev) et doivent obligatoirement l'emporter à Giuseppe
Meazza pour s'ouvrir la porte des huitièmes.
Pour ce match capital, le manager français se voit privé de quatre titulaires réguliers, à savoir Vieira, Keown, Wiltord et Lauren: pas franchement rassurant à l'heure d'affronter une équipe de l'Inter qui avait parfaitement maîtrisé le match aller et éteint Highbury en une mi-temps (victoire 3-0 grâce à des buts signés Cruz, Van der Meyde et Martins).
Pour ce match capital, le manager français se voit privé de quatre titulaires réguliers, à savoir Vieira, Keown, Wiltord et Lauren: pas franchement rassurant à l'heure d'affronter une équipe de l'Inter qui avait parfaitement maîtrisé le match aller et éteint Highbury en une mi-temps (victoire 3-0 grâce à des buts signés Cruz, Van der Meyde et Martins).
mercredi 15 mai 2013
Leverkusen-Nantes 95: scénario catastrophe
A trois
mois
du terme du championnat et à l'heure d'aborder les quarts de finale de
la Coupe UEFA, le FC Nantes s'est déjà quasiment assuré le titre.
Tranquille leader avec une marge confortable sur un PSG qu'il a corrigé
au Parc en janvier, les joueurs de Suaudeau n'ont pas connu la défaite
et régalent spectateurs et observateurs par la géométrie enchanteresse
de leur jeu collectif, fondé sur le mouvement et la disponibilité. Même
si quelques cadors restent en course dans la compétition (Parme,
Juventus, Lazio, Dortmund), il n'est guère aberrant d'estimer que le
futur champion de France, bardé de certitudes et en pleine confiance,
peut faire mieux que tirer son épingle du jeu sur la scène européenne
et, pourquoi pas, devenir la première équipe française à s'adjuger
l'UEFA.
mois
du terme du championnat et à l'heure d'aborder les quarts de finale de
la Coupe UEFA, le FC Nantes s'est déjà quasiment assuré le titre.
Tranquille leader avec une marge confortable sur un PSG qu'il a corrigé
au Parc en janvier, les joueurs de Suaudeau n'ont pas connu la défaite
et régalent spectateurs et observateurs par la géométrie enchanteresse
de leur jeu collectif, fondé sur le mouvement et la disponibilité. Même
si quelques cadors restent en course dans la compétition (Parme,
Juventus, Lazio, Dortmund), il n'est guère aberrant d'estimer que le
futur champion de France, bardé de certitudes et en pleine confiance,
peut faire mieux que tirer son épingle du jeu sur la scène européenne
et, pourquoi pas, devenir la première équipe française à s'adjuger
l'UEFA.mercredi 1 mai 2013
Raùl, exemplaire unique
Cherchez
l'intrus dans la liste suivante: Sammer, Weah, Rivaldo, Raúl, Figo,
Cannavaro. Nul besoin d'être conférencier en histoire du football
contemporain ou de s'appeler Robert Pirès (le meilleur consultant jamais
vu sur un plateau de télévision) pour savoir que le joueur espagnol,
contrairement aux cinq autres nommés, n'a jamais été élu Ballon d'Or, ce
qui constitue, disons-le tout net, une aberration manifeste.
Même s'il
convient de ne pas accorder trop d'importance à une récompense
individuelle sur laquelle certains choix discutables ont à plusieurs
reprises jeté le discrédit, si un joueur méritait de succéder à Luis
Suarez, distingué en 1960, c'est bien Raúl Gonzalez Blanco, sans doute
le meilleur attaquant que l'Espagne ait jamais produit, devant les
Butragueno, Morientes et Villa. En seize saisons au Real Madrid, Raúl a
planté 230 buts en Liga (soit une moyenne supérieure à 14 pions) et
signé huit exercices à plus de quinze pions, avec une pointe à 25 unités
en 1998-99.
lundi 15 avril 2013
Top 10: attaquants africains en France
Si
quelques défenseurs issus du même continent se sont illustrés en
première division, l'Afrique a toujours été une grande pourvoyeuse de
talents offensifs pour le championnat de France. Nombre d'attaquants
africains ont émerveillé le football hexagonal par leur vitesse, leur
sens du dribble, leur puissance physique ou leur adresse devant les
cages. Certains ont connu la réussite dans d'autres championnats par la
suite, d'autres ont fait l'intégralité de leur carrière dans des clubs
plus ou moins prestigieux de Division 1 (aujourd'hui un Bocandé
signerait un gros contrat en Premier League avec son titre de meilleur
buteur), mais tous ont marqué les mémoires d'une manière ou d'une autre.
Nous avons choisi ici de ne considérer que les joueurs issus de
l'Afrique subsaharienne (il faudrait consacrer une sélection de ce genre
aux grands attaquants maghrébins qui ont joué en France) et d'éliminer
d'emblée les buteurs toujours en activité, parmi lesquels Didier Drogba,
Mamadou Niang, Gervinho ou John Utaka, ainsi que ceux qui bénéficient
de la double nationalité, comme Roger Boli, franco-ivoirien, ou Frédéric
Kanouté, franco-malien. On notera l'absence d'Ibrahima Bakayoko et
Mamadou Samassa, que nous gardons sous le coude pour d'autres papiers.
vendredi 22 mars 2013
Alessandro Nesta, le fuoriclasse
Alors
que le football italien traîne une réputation de rugosité et de vice,
il a su produire des défenseurs incroyablement classieux et élégants,
parmi lesquels Scirea, Baresi, Maldini, Costacurta et le surdoué des
pelouses que fut Alessandro Nesta. Comme son aîné et mentor Paolo
Maldini, Nesta fait partie de ces joueurs qui ont dès le départ quelques
longueurs d'avance sur les autres: belle gueule, allure impeccable,
physique d'Apollon, charisme naturel.dimanche 24 février 2013
Larqué, le foot à papa
Nous
avons déjà eu l'occasion sur la présente gazette de dénoncer (eh oui
attention on dénonce ici, c'est comme chez Bourdin mais moi aussi je
paie mes impôts monsieur) les prises de position pour le moins farfelues
du sieur Jean-Michel Larqué, notamment lorsqu'il s'en était pris à
Karim Benzema, sans doute pas l'unique responsable de la misère
offensive des Bleus. vendredi 15 février 2013
Rai, le Brésil sobre
Le
4 décembre 2011, la planète football pleurait la mort de Socrates, à la
fois l'un des plus beaux joueurs à avoir jamais porté le maillot
auriverde et un meneur d'hommes doté d'un charisme et d'une intelligence
rares. Ce jour-là, un homme éprouvait sans doute plus de peine que tous
les Brésiliens réunis: Rai Souza Vieira de Oliveira, demi-frère cadet
de l'ancien capitaine de la Seleçao, qui a moins marqué l'histoire du
jeu que son exceptionnel aîné mais connut une carrière exemplaire sous
les couleurs de Sao Paulo et du PSG. mercredi 23 janvier 2013
Gabriel Batistuta, l'homme-but
Certains
attaquants, comme Pippo Inzaghi, Gerd Müller ou David Trézéguet,
brillent par leur capacité à finir le boulot dans la surface de
réparation, dans toutes les positions et situations imaginables.
D'autres, comme Lionel Messi, Thierry Henry ou Ronaldo, possèdent un
coup de rein et un pouvoir d'accélération hors du commun qui font
exploser les défenses adverses. Une autre catégorie concerne celle des
artistes absolus qui peuvent faire basculer un match sur un coup de
patte génial (Bergkamp, Romario, Del Piero par exemple), contrairement
aux déménageurs qui misent avant tout sur leur puissance physique et
leur aptitudes dans le domaine aérien (Vieri, Jardel, Bierhoff). jeudi 10 janvier 2013
Valence-Lazio 2000: l'ogre mangé
Le FC Valence
de Mendieta et compagnie, qui se qualifia pour deux finales
consécutives de Champions League et remporta la Liga en 2002, fut
assurément l'une des équipes les plus impressionnantes et compétitives
d'Europe au début des années 2000. Solide, accrocheuse, disciplinée,
l'équipe d'Hector Cuper (qui quitta le club en 2001 pour l'Inter et fut
remplacé par Rafael Benitez) ne faisait guère rêver les foules mais
possédait suffisamment d'intelligence, de grinta et de science tactique
pour poser les pires problèmes à n'importe quel adversaire.mercredi 2 janvier 2013
Top 10: les inusables
Aujourd'hui,
il est de bon ton de considérer qu'un joueur n'a plus rien à faire sur
un terrain au-delà de trente ans, même si les Malbranque (33 ans), Totti
(36 ans), Scholes (38 ans) et autres Pirlo (33 ans) prouvent semaine
après semaine que la technique, le flair et l'intelligence de jeu
peuvent avantageusement remplacer les guibolles, tandis que beaucoup
(trop) de sprinteurs des pelouses démontrent que ce ne sont pas les
cannes qui font le beau joueur. Dans cette sélection, LPC rend hommage à
dix monstres de longévité qui ont frisé ou dépassé les quarante berges
avec les crampons aux pieds et ont jusqu'au bout fait preuve d'une envie
et d'une soif de vaincre de jeunot, le plus souvent alliée à un
professionnalisme et une mentalité exemplaires. Deux précisions utiles
avant de vous laisser en compagnie des dix lauréats du prix de
l'inoxydabilité: nous avons d'emblée choisi d'écarter les gardiens de
but (notamment Zoff, Jennings, Shilton ou encore Ettori) car sans
vouloir minimiser leurs mérites, les spécificités du poste font que
nombre de portiers continuent de défendre leur cage à trente-cinq ans ou
plus. Ne figurent pas non plus dans la liste Paolo Maldini, Cafu et
Javier Zanetti, trois joueurs légendaires à qui nous avons consacré un
papier par ailleurs (à tout seigneur tout honneur) mais qui auraient
évidemment toute leur place ici.jeudi 27 décembre 2012
Le bilan 2012
A
la fin de l'année, tous les journaux, magazines et blogs sont pris
d'une envie soudaine de faire des classements en tous genres,
d'attribuer des récompenses, de dresser des listes, en un mot de jeter
un coup d'oeil dans le rétroviseur comme pour tenter de contrôler et
ralentir le temps, de tenir encore entre ses doigts une autre année qui
s'échappe. Comme disait Pierre de Ronsard, grand supporter du Tours FC
devant l'éternel: "Le temps s'en va, le temps s'en va, madame; Las, le
temps non, mais nous nous en allons". samedi 15 décembre 2012
Michael Ballack, le titan teuton
On
a parfaitement le droit de ne pas aimer Michael Ballack (le joueur
préféré de Jean-Charles Sabatier derrière Carsten Ramelow), de
considérer qu'il n'incarne pas exactement le romantisme footballistique
et n'appartient pas à la caste des artistes du ballon rond, mais il
reste indéniable qu'il fait partie des tout meilleurs milieux de terrain
que l'Allemagne ait jamais produits. jeudi 13 décembre 2012
La France et les artistes
Alors que Cantona
et Ginola, qui n'en finissaient plus d'enchanter l'Angleterre, se
virent privés d'un Euro sur la terre de leurs exploits, Mickaël Madar
fut retenu par Aimé Jacquet pour le tournoi: la suite de l'histoire
donne raison au sélectionneur, mais le choix en dit long sur les
rapports compliqués qu'entretient la France avec ses enfants prodiges. mercredi 21 novembre 2012
Riquelme, le playmaker
Pour
diverses raisons, Juan Roman Riquelme n'a pas fait la carrière que son
immense talent lui promettait. Idole des fans de Boca Juniors, club où
il jouit d'un statut quasi-divin, il possédait assez de qualités pour
s'imposer comme le patron d'un grand club européen, mais son passage au
Barça se solda par un échec, la faute à Van Gaal et à un mental et une
implication pas toujours à la hauteur de son génie. Riquelme a toujours
traîné une réputation de dilettante brillant, d'artiste fragile, et,
disons-le tout net, de cinglé notoire, qui lui a valu de sérieux soucis
relationnels avec ses entraîneurs et sélectionneurs et l'a privé de
plusieurs rendez-vous majeurs.samedi 20 octobre 2012
Benzema, tireur isolé
Récemment,
sur une radio de grande écoute essentiellement consacrée à la chose
sportive, un ancien joueur des Verts reconverti dans le commentaire
catastrophiste expliquait avec autant d'aplomb que d'incompétence que,
selon lui, Karim Benzema n'était pas un buteur. Sur le ton péremptoire
qui caractérise les prises de position les plus absurdes et
indéfendables, Captain Démago envoyait de la statistique à la pelle,
rappelant que l'attaquant du Real Madrid n'avait pas planté pendant
l'Euro et restait sur huit matches sans marquer sous le maillot bleu. jeudi 18 octobre 2012
Roumanie-France 95: le premier pas
L'équipe de France
d'Aimé Jacquet se trouve dans une situation comptable des plus
inconfortables à l'heure de défier la bande à Hagi sur sa pelouse de
Bucarest. Après avoir collectionné les matches nuls contre des
adversaires a priori prenables (Slovaquie, Pologne, Israël), faute
notamment à une inefficacité chronique, elle se trouve dans l'obligation
de l'emporter en Roumanie pour préserver ses chances de qualification
pour l'Euro anglais. Une pression maximale pèse sur les épaules des
Bleus, très critiqués dans les médias et encore traumatisés par le
cauchemar bulgare, et la tâche qui les attend s'annonce redoutable.samedi 13 octobre 2012
Jari Litmanen, le Finlandais volant
Vainqueur
puis finaliste de la Champions League avec l'Ajax Amsterdam au milieu
des années 90, Jari Litmanen aurait pu se voir décerner le Ballon d'Or,
qu'il méritait largement autant que Weah ou Sammer. Au-dessus du lot
techniquement, efficace dans les dix-huit mètres adverses et tourné vers
le collectif (mentalité made in Ajax oblige), Litmanen n'était ni un
véritable avant-centre ni un meneur de jeu, mais aimait évoluer entre le
milieu et l'attaque et faire parler son flair et son sens du jeu. S'il
marquait beaucoup, il savait faire bonne usage de la chique et ne tirait
jamais la couverture à lui, ce qui l'a peut être desservi à l'heure des
votes pour l'attribution des récompenses individuelles.
mardi 2 octobre 2012
Sol Campbell, l'intimidateur
Pilier
de la défense anglaise pendant dix ans, Sol Campbell, comme Thuram et
Stam, autres nettoyeurs de surfaces de l'époque, correspond parfaitement
à l'idée que l'on peut se faire du stoppeur de haut niveau: athlétique,
physiquement intimidant, monstrueux dans les duels, performant dans le
jeu aérien, tacleur redoutable. Avec lui, l'entraîneur savait que
l'avant-centre adverse n'aurait pas la partie facile et que les tâches
défensives seraient assurées avec sérieux, et qu'il ne restait plus qu'à
l'associer à un libero plus à l'aise balle au pied et dans la relance
pour former une paire axiale complémentaire.
jeudi 27 septembre 2012
Angleterre-Argentine 98: coup de chaud sur Geoffroy
Nul
besoin de revenir sur la rivalité exacerbée entre l'Angleterre et
l'Argentine, nourrie par la guerre des Malouines, et des épisodes
heureusement moins meurtriers comme la célèbrissime main de Maradona en
1986. A l'image de l'antagonisme qui existe entre la France et
l'Allemagne pour des raisons autant historiques que sportives, les duels
entre les deux nations ont toujours senti la poudre et atteint des
sommets dans l'intensité et la dramaturgie. Le huitième de finale
disputé à Geoffroy-Guichard le 30 juin 1998, resté dans toutes les
mémoires comme le plus grand match du Mondial français (même si la
demi-finale entre le Brésil et les Pays-Bas fut de toute beauté), ne
fait pas exception à la règle.samedi 22 septembre 2012
Etoile Rouge de Belgrade 91: du talent à revendre
Avant
la refonte de la C1 en 1992 et l'arrêt Bosman de 1995, certains clubs
d'Europe de l'Est parvenaient à tirer leur épingle du jeu dans les
compétitions européennes et à faire la nique aux grosses cylindrées
occidentales. En 1986, le Steaua Bucarest de Duckadam,
Balint et Lacatus, s'offre le scalp du Barça en finale de la Coupe
d'Europe des Clubs Champions à Séville. Trois ans plus tard, le club
roumain accède à nouveau à la finale grâce à l'émergence de jeunes
joueurs comme Dan Petrescu et Gheorghe Hagi. jeudi 13 septembre 2012
Davor Suker, en rouge et blanc
Joueur
au parcours assez particulier, Davor Suker, qui fut l'un des attaquants
les plus efficaces de sa génération, a davantage marqué les esprits par
ses performances sous le maillot croate que sous ceux des divers clubs
qu'il a fréquentés. Sur le plan statistique, il n'a réussi qu'une seule
grande saison dans une grande équipe, à savoir celle qui suivit l'Euro
96, lors de laquelle il planta un paquet de pions pour le Real Madrid.
Vainqueur de la Champions League en 1998, il ne joue que quelques
minutes de la finale contre la Juventus, se faisant voler la vedette par
son compère d'attaque Pedrag Mijatovic, unique buteur de la rencontre.
dimanche 2 septembre 2012
Top 10: les oubliés des Bleus
Nous avions consacré il y a quelques temps un papier à ce que nous avions appelé "les Bleus improbables",
c'est-à-dire à ces tâcherons quelconques qui n'auraient jamais dû avoir
l'honneur de revêtir la tunique bleue frappée du coq. Article-miroir,
celui-ci s'arrête sur dix excellents joueurs qui, pour des raisons
diverses et variées (forte concurrence au poste, Raymond Domenech,
manque de médiatisation du club entre autres), n'ont jamais porté le
maillot de l'équipe de France, ne serait-ce que pour un match amical en
bois. On ne peut guère dire qu'il s'agisse là d'un scandale manifeste
pour les types concernés, mais il est certain que tous auraient mérité
leur chance à un moment ou à un autre, d'autant que les heureux élus
sélectionnés à leur place furent loin d'être toujours indispensables.
Sur les dix joueurs retenus ici (ils l'auront été au moins une fois),
trois sont encore en activité mais ne fouleront certainement jamais les
terrains de Clairefontaine. Pour les autres, le train est déjà passé,
sans nécessairement d'ailleurs qu'ils en conçoivent une grande amertume.
Ils font partie de ces joueurs à qui la sélection s'est toujours
refusée, sans qu'il soit forcément possible d'expliquer pourquoi.dimanche 26 août 2012
Top 10: les fidèles
Daniele
de Rossi, qui vient de décliner une offre mirobolante de City, a un
jour déclaré qu'il regrettait n'avoir qu'une seule carrière à offrir à
la Roma. Légendes locales, figures emblématiques, véritables monuments
pour certains, ces joueurs n'ont tout comme lui porté qu'un seul maillot
et occupent tous une place à part dans l'histoire de leur club.
Certains ont tout gagné, d'autres ont lutté des années sans glaner le
moindre trophée, mais au-delà du palmarès et des distinctions
individuelles, ils ont su gagner le respect de tous par leur loyauté
sans failles, leur longévité au plus haut niveau et une forme de
dévouement devenue plus que rare par les temps qui courent.
Viscéralement attachés à leur club, indéboulonnables, on ne les
imaginait pas sous d'autres couleurs et ils ne faisaient guère les choux
gras de la rubrique transferts. Trois critères ont été retenus en vue
d'établir la présente sélection: les mastodontes les plus évidents
(Franco Baresi, Paolo Maldini, Beppe Bergomi,
Sepp Maier, Gary Neville entre autres), qui font parfois l'objet
d'articles dans d'autres catégories, ont été écartés d'emblée, les
gaziers retenus sont tous à la retraite (ce qui explique les absences de
barons comme Xavi, Gerrard, Casillas, Scholes, Totti, Giggs ou encore
Anthony Deroin) mais assez jeunes pour que votre serviteur ait pu les
voir jouer. Le prix spécial du jury revient au dénommé John McDermott,
qui a porté vingt saisons durant le maillot de Grimsby Town, entre 1987
et 2007, et qui méritait que son portrait apparaisse ci-contre.mardi 5 juin 2012
Fernando Hierro, l'indéboulonnable
Lorsque
l'on évoque les meilleurs joueurs espagnols de ces vingt dernières
années (pour la simple et bonne raison que l'on a que ça à faire en
attendant l'apocalypse qui ne saurait désormais tarder), les noms de
Raul, Xavi ou de Luis Enrique viennent plus naturellement à l'esprit que
celui de Fernando Hierro. Pourtant, ce joueur au profil atypique fut
pendant près de quinze ans l'un des piliers du Real Madrid, avec lequel
il s'est forgé un palmarès long comme le bras, et de la sélection
nationale.
vendredi 11 mai 2012
Luis Enrique, cent pour cent Liga
Luis Enrique, comme Raul, Morientes ou Hierro,
appartient à cette remarquable génération de joueurs ibériques qui
aurait sans douté mérité d'offrir à l'Espagne son premier titre
international. Chacune des trois Coupes du Monde qu'il a disputées se
sont terminées de façon douloureuse. En 1994, en quart de finale de la
World Cup américaine, il reçut un violent coup de coude du très
oubliable Mauro Tassotti et perdit un demi-litre de sang, et
accessoirement le match. En 1998, la sélection espagnole se fit sortir
dès le premier tour, à cause notamment d'une boulette mémorable de
Zubizarreta contre le Nigeria. Enfin, en 2002, alors qu'elle semblait
armée pour aller au bout, l'équipe de Camacho fut victime d'un arbitrage
maison qui permit à la Corée du Sud de se qualifier.
mardi 1 mai 2012
Juve-MU 99: avant Barcelone
Tous les footophiles se
souviennent évidemment du fameux match du Camp Nou en 1999 et des deux
pions signés Solskjaer et Sheringham dans les arrêts de jeu contre le
Bayern. On tend à oublier que la qualification de Manchester United pour
la finale se fit dans des conditions presque aussi incroyables sur le
terrain de la Juventus. A l'aller à Old Trafford, les Mancuniens ont
concédé le nul, Giggs répondant...dans les arrêts de jeu à Conte, déjà
auteur d'un pion décisif contre l'Olympiakos au tour précédent.
L'affaire semble donc mal engagée à l'heure d'aller défier chez elle une
équipe italienne d'une impressionnante régularité sur la scène
européenne et qui souhaite effacer ses deux échecs consécutifs en finale
face à Dortmund puis au Real.vendredi 27 avril 2012
Edwin Van der Sar, le faux timide
Jusqu'au
bout de son immense carrière, à laquelle il mit un terme à quarante
berges et des poussières après une défaite en finale européenne contre
le Barça en mai 2011, Edwin van der Sar aura eu l'air d'un adolescent
dégingandé. A un poste où la coordination est aussi essentielle que
derrière une batterie, il donnait le sentiment de ne pas toujours savoir
que faire d'un corps trop long et de membres démesurés. En dehors de sa
taille, rien a priori n'impressionnait chez le portier hollandais, grande tige que le moindre choc semblait devoir briser.
vendredi 13 avril 2012
Top 10: gardiens étrangers en France
On par
le
beaucoup depuis le début de la saison des prestations de Salvatore
Sirigu, l'excellent gardien italien du PSG, et de celles de Guillermo
Ochoa, l'international mexicain d'Ajaccio. La France ayant toujours
produit d'excellents portiers, les clubs ne ressentent pas
nécessairement le besoin d'aller voir ailleurs, comme ils peuvent le
faire pour les joueurs de champ. Depuis le début de l'ère
professionnelle, les cadors de l'hexagone ont presque exclusivement
aligné des derniers remparts du cru, de Joël Bats à Fabien Barthez en
passant par Bernard Lama, Jean-Luc Ettori ou Mickaël Landreau. Pourtant,
quelques gardiens étrangers ont marqué l'histoire du championnat et ont
réussi d'une manière ou d'une autre à laisser une trace, par leur
niveau de performance, leur régularité, leur excentricité parfois.Venus
d'Afrique, d'Amérique du Sud ou d'Europe de l'Est, ils sont parvenus à
faire leur trou dans un pays ou la densité et le niveau général au poste
n'ont pas d'équivalent sur le continent, exception faite peut-être de
l'Italie.
le
beaucoup depuis le début de la saison des prestations de Salvatore
Sirigu, l'excellent gardien italien du PSG, et de celles de Guillermo
Ochoa, l'international mexicain d'Ajaccio. La France ayant toujours
produit d'excellents portiers, les clubs ne ressentent pas
nécessairement le besoin d'aller voir ailleurs, comme ils peuvent le
faire pour les joueurs de champ. Depuis le début de l'ère
professionnelle, les cadors de l'hexagone ont presque exclusivement
aligné des derniers remparts du cru, de Joël Bats à Fabien Barthez en
passant par Bernard Lama, Jean-Luc Ettori ou Mickaël Landreau. Pourtant,
quelques gardiens étrangers ont marqué l'histoire du championnat et ont
réussi d'une manière ou d'une autre à laisser une trace, par leur
niveau de performance, leur régularité, leur excentricité parfois.Venus
d'Afrique, d'Amérique du Sud ou d'Europe de l'Est, ils sont parvenus à
faire leur trou dans un pays ou la densité et le niveau général au poste
n'ont pas d'équivalent sur le continent, exception faite peut-être de
l'Italie.mercredi 11 avril 2012
Pays Bas-Italie 2000: une histoire de pénos
Avec la France,
championne du monde en titre et mieux armée encore que deux ans
auparavant, les Pays-Bas, co-organisateurs du tournoi, font figure de
grands favoris de cet Euro 2000. Depuis le sacre européen de l'Ajax en
1995, un titre international semble promis à cette génération
exceptionnelle, qui reste sur deux cruelles éliminations aux tirs aux
buts en phase finale. En 1996, au bout de l'ennui, c'est un gamin nommé
Seedorf qui échoue face à Lama en quart de finale de l'Euro anglais à
Liverpool. Deux ans plus tard, au Vélodrome, au terme d'un match
haletant, les Oranje, bien que collectivement supérieurs au Brésil,
subissent la loi de Taffarel, qui enterre leurs rêves de finale.jeudi 5 avril 2012
Hristo Stoichkov, comédien-buteur
Sans doute
le plus grand joueur de l'histoire du football bulgare, Hristo
Stoichkov reste également dans les mémoires pour ses écarts sur le
terrain, ses coups de gueule, ses provocations, ses simulations et son
attitude parfois odieuse. Mi-génie, mi-tête de lard, pour ne pas dire
autre chose, il fut un personnage majeur et ô combien théâtral (le
bonhomme possédait d'indéniables dons de comédien) des années 90, dans
lesquelles il mit un peu de folie et d'excentricité. Seul Johan Cruyff
sut s'accomoder du caractère bouillant de cette diva des pelouses
capable de planter un pion décisif et de prendre un rouge dans la minute
suivante.vendredi 9 mars 2012
Alan Shearer, la machine à marquer
D'un
point de vue esthétique, Alan Shearer était un joueur relativement laid
à voir évoluer: plutôt du genre rugueux à l'ancienne et accrocheur
façon fighting spirit, il savait jouer des coudes et des
épaules, pour ne pas dire d'autre chose, allumait des gros pétrons de
soudard et posait des coups de boule à faire pâlir Depardieu. Il n'avait
ni l'élégance d'un Bergkamp, ni la classe naturelle d'un Henry, ni la
filouterie d'un Van Nistelrooy, et il ne fallait pas attendre de lui
qu'il enroule son adversaire d'un contrôle orienté dos au but ou qu'il
trouve un partenaire d'une subtile passe de l'extérieur entre deux
défenseurs. Shearer ne savait faire qu'une chose sur un terrain: marquer
des buts.dimanche 26 février 2012
Liverpool-Olympiakos 2004: Gerrard, ce héros
A l'heure
d'aborder son dernier match de la phase de poules à domicile face à
l'Olympiakos, les Reds se trouvent dans une position pour le moins
incertaine et inconfortable. Avec seulement sept points pris en cinq
matches, ils sont devancés par leurs adversaires du jour (10 pts) et
l'AS Monaco (9 pts), finaliste de l'édition précédente. Dans le cas
d'une victoire des Monégasques au Riazor contre La Corogne, Liverpool
doit s'imposer 1-0 pour se qualifier, ou si les Grecs marquent, par au
moins deux buts d'écart (comme le dit Paul Doyle dans sa présentation du
match sur le site du Guardian, "2-1 or 14365-14364 would be no good").
Si les joueurs de Benitez s'imposent par trois buts ou plus, ils donnent
un fameux coup de pouce à ceux de Deschamps, à qui un résultat nul en
Galice suffirait alors pour passer.vendredi 10 février 2012
Pavel Nedved, l'homme à tout faire
Assurément
l'un des tout meilleurs milieux de terrain de ces vingt dernières
années, Pavel Nedved appartient à cette catégorie rare de joueurs
ultra-polyvalents qui semblent faits pour le football et maîtrisent tous
les aspects du jeu. Il promenait son gabarit ramassé et sa très
reconnaissable tignasse blonde aux quatre coins du terrain et faisait
montre d'une activité et d'un volume de jeu impressionnants, où se
mêlaient engagement et lucidité, combativité et finesse.mercredi 25 janvier 2012
Top 10: gâchis du foot français
Nombre
de
bons joueurs s'égarent en chemin, nombre de trajectoires annoncées
brillantes se perdent dans l'échec et l'anonymat, et la proportion de
talents gâchés n'a fait qu'augmenter avec l'avènement du libéralisme
sportif, qui a favorisé la mobilité et impitoyablement broyé des
carrières dans l'oeuf. La Pause Cigare propose de s'arrêter sur dix
véritables surdoués qui, à des degrés divers, n'ont pas confirmé les
espoirs placés en eux, à cause de la poisse, de mauvais choix, par
manque d'ambition ou de solidité mentale. Ces types-là avaient tout pour
eux (la jeunesse, des qualités remarquables, un début de carrière
réussi et prometteur) et ne sont jamais devenus les cadors qu'ils
auraient dû être. On s'en trouve attristés pour certains, classieux et
dilettante, beaucoup moins pour d'autres, qui se sont pris pour
quelqu'un d'autre et ont payé au prix fort leur arrogance et leur
entêtement.
jeudi 12 janvier 2012
Experts et guignols
En Grand
e-Bretagne,
pays que nombre de compatriotes ne manquent jamais une occasion de
railler (il est vrai que nous autres nageons dans la félicité grâce à
l'euro), on considère la chose footballistique comme il se doit: avec
passion, sérieux et humour. Les gens n'y ont guère honte de se déclarer
footophiles, tant le ballon rond et le sport de manière générale font
partie intégrante du quotidien et de la culture et intéressent toutes
les classes sociales.
e-Bretagne,
pays que nombre de compatriotes ne manquent jamais une occasion de
railler (il est vrai que nous autres nageons dans la félicité grâce à
l'euro), on considère la chose footballistique comme il se doit: avec
passion, sérieux et humour. Les gens n'y ont guère honte de se déclarer
footophiles, tant le ballon rond et le sport de manière générale font
partie intégrante du quotidien et de la culture et intéressent toutes
les classes sociales. mardi 3 janvier 2012
Argentine-Colombie 93: les toqués du toque
Ce 5 septembre
1993, les supporters de l'Albiceleste se sont pressés en masse à
l'Estadio Monumental de Buenos Aires, lieu de la finale du funeste
Mondial 1978, pour fêter la qualification des leurs pour la World Cup
américaine de 1994. Dans l'esprit du peuple bleu ciel et blanc, il ne
fait aucun doute que les hommes d'Alfio Basile vont prendre le meilleur
sur leurs adversaires colombiens, qui les devancent d'un point au
classement, et ainsi éviter de passer par la case barrages, étape qui
constituerait une véritable humiliation pour le finaliste du Mondiale
1990. Pourtant, trois semaines auparavant, les Cafeteros se sont imposés
deux buts à un contre l'Argentine à Barranquilla, et occupent la tête
d'un groupe où figurent également le Paraguay et le Pérou, le Brésil,
l'Uruguay et la Bolivie dominant l'autre poule.
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